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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lire un roman de Simenon, c'est souvent comme être derrière une vitre et regarder tomber la pluie sur la grisaille de la ville…

Si cette impression est particulièrement forte avec certains des "romans durs" de l'auteur, elle est aussi vraie avec beaucoup de "Maigret".

Maigret et les témoins récalcitrants illustre bien ce sentiment.

Un crime a eu lieu chez les Lachaume une famille d'industriels sur le déclin. de prime abord, il s'agit d'un cambriolage qui a mal tourné, mais des indices contredisent cette version, et surtout la famille de la victime met une mauvaise volonté évidente à coopérer.

Comme rarement, cette enquête laisse une impression de décrépitude et de tristesse. La famille Lauchaume rumine son passé glorieux dans une grande maison qui pue littéralement la déchéance, les Lachaume ont quelque chose de malsain, on peut presque se les figurer comme des êtres pourrissant dans une maison/sépulture, où tout s'étiole et meurt.

J'ai vu les deux téléfilms français (il existe des versions japonaise, britannique et tchèque !) et ils font partie de mes favoris. A noter que si la version avec Jean Richard permet de retrouver le formidable Jean Topart dans un rôle où il excelle, c'est l'adaptation avec Bruno Cremer qui se rapproche le plus du roman, en présentant une version plus "brutale" du récit.
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Un très bon épisode de Maigret, plein de ressorts psychologiques, avec un arrière-plan social et familial comme je les aime. Maigret doit en plus rendre des comptes à un nouveau juge d'instruction, il songe à sa retraite, on sent que les lignes bougent, mais ce n'est pas désagréable.
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Ecrit en 1958.
Un Maigret qui se déroule en novembre…un mois pluvieux et maussade qui nécessite parapluie et écharpe… Ce sont d'ailleurs les 2 accessoires que Mme Maigret recommande à son mari dès les 1ères lignes. le ton est donné ; le climat est tristounet comme le cadre de ce roman policier.
Léonard Lachaume est retrouvé assassiné chez lui et Maigret est appelé à diriger cette enquête. Comme pour les madeleines de Proust, Maigret ressent beaucoup de nostalgie pour les gaufrettes Lachaume. Léonard, veuf et père d'un garçon collégien, est en effet, PDG des biscuiteries Lachaume , avec son frère. Une société qui après avoir connu ses heures de gloire, périclite depuis quelques temps.
Maigret découvre les membres de la famille qui vivent tous sous le même toit, dans une demeure laissée à l'abandon faute d'argent. Personne ne se parle… l'ambiance est froide et austère. Tout semble faire croire à un cambriolage qui aurait mal tourné mais Maigret ne se laisse pas aussi facilement duper.
Un Maigret un peu grognon, qui est aussi sous surveillance. D'un côté, la famille Lachaume a exigé que leur avocat, Maître Radel, assiste à tous les interrogatoires. de l'autre, le jeune juge d'instruction Angelot veut aussi que toute se passe en sa présence. Un Maigret nostalgique qui regrette son indépendance d'antan.
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Simenon nous emmène ici découvrir le monde très bourgeois d'une famille d'industriels, qui a été, qui a compté, et qui n'est plus, qui peine à rembourser ses traites, qui licencie, qui va crever. Oh bien sûr, les biscuits qu'elle fabrique sont dans toutes les têtes, ont été dans toutes les bouches, mais justement voilà, d'autres plus dynamiques, ont pris la place.

Alors cette famille, pour survivre, pour maintenir l'usine, à défaut de vendre du biscuit va vendre ses mâles. Les vendre à la plus offrante : porter un grand nom fait toujours rêver la bergère, d'autant qu'ici la bergère naît fille d'un modeste ferrailleur, enrichi sur le tard.

L'auteur de la célébrissime série nous offre une peinture sans aucune concession de la famille bourgeoise et met en scène des personnages qui prennent, et sous sa plume uniquement, une force à peine croyable car dans la réalité ils sont proprement pitoyables sans pour autant susciter la pitié. On y retrouve le fils aîné de famille, nul mais prêt à tout pour maintenir la firme, le fils cadet, souffreteux, lâche à l'excès, sournois de naissance, la fille de la maison qui a fui il y a longtemps pour ne pas étouffer, la bonne qui les a tous vu naître, femme de décision, louve qui couve ses petits, qui protège, qui se tait, « la » femme enfin, la pièce rapportée qui a cru se parer d'un grand nom et s'est elle-même créé son calvaire. Des personnages secondaires, le livre n'en manque pas non plus, du play-boy qui n'a rien sauf une belle voiture et une queue en état de marche à la patronne de bistrot envieuse et ravie de bavasser, de préférence à la police pour que le bavardage fasse mal, en passant par le baveux de service qui fait son job de défense comme d'autres vont le matin au turbin, sans joie ni entrain, mais rémunéré le job.

Un excellent Maigret, très noir comme souvent, mais une ambiance dans lequel le commissaire trouve difficilement ses marques, patauge dans un milieu qu'il n'aime pas, découvre des personnages qui tous l'écoeurent. On est bien de son avis.
Lien : http://noirdepolars.e-monsit..
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