...l'homme qui s'interroge est voué à vivre dans la désespérance. Il m'arrivait d'envier ceux qui naviguaient à l'abri des tempêtes. Sereins. Je n'ai jamais connu la sérénité...Ni le malheur ni le bonheur ne durent. Ce ne sont que des petits morceaux de vie qui vont et viennent.
...les pommes rouges sont celles qui ont ressenti le trouble au moment d'une rencontre amoureuse avec une autre pomme, et les jaunes sont celles qui ont éprouvé la douleur de la séparation.
...Alors j'ai adopté la recommandation d'Hippocrate: «si le mensonge est utile au patient à la manière d'un médicament, mentir devient nécessaire».
Conscient de la dérive qui entraîne notre monde vers l'intolérance, comment pourrais-je ne pas le mettre en garde et lui révéler ce qu'il me fut interdit d'exprimer de mon vivant?...
Ce sont des forces obscurantistes qui s'emparent du texte sacré pour élaborer une autre forme de religion.
Seul. Je partirai seul. Peu importe ! Nous ne sommes plus rien une fois les ailes de la mort repliées sur nos os, sinon un souvenir ensablé dans la mémoire de ceux qui nous ont connus. Nos enfants nous auront-ils aimés ? Jugés certainement. Nos enfants, et peut-être un homme ou une femme qui éprouva à notre endroit quelque considération, car, en vérité, bien rares sont ceux qui se préoccupent de vous savoir vivant ou mort.
On ne peut interdire la spéculation philosophique sous prétexte qu'elle commet parfois des erreurs, pas plus qu'on ne peut interdire à un homme assoiffé de se désaltérer pour la raison que d'autres se sont noyés!
L'ironie est parfois tout ce qui nous reste pour affronter l'absurde. (page 153)
On m'a aimé. je fus bien plus haï qu'aimé. Je le serai sans doute longtemps après ma mort, car l'ignorance mène à la peur et la peur conduit à la haine. Voilà l'équation. (page 16)
Lorsqu’elle m’a entraîné dans sa chambre, j’ai été pris d’un mouvement de panique. Lorsqu’elle m’a déshabillé, je me suis senti aussi démuni qu’un moineau qui voit l’aigle fondre sur lui. Mais quand elle s’est dénudée, toutes mes peurs ont cédé la place à l’éblouissement. C’était donc cela un corps de femme ? Un appel, un cri, un désir. Une fragrance de fleurs et d’aromates.