... que sont les dogmes, sinon la volonté d’autrui de nous imposer sa pensée ?
(Averroès)
Le temps guérit de tous les maux à condition d’oublier la cause de notre mal.
La nature demeure.
Les hommes passent.
Il faut avoir voulu mourir pour savoir combien il est bon de vivre.
La religion ne doit pas être autre chose que la vérité expliquée par la raison.
(Averroès)
... reconnaître des fondements à l’astrologie, c’est admettre que notre existence serait déterminée par le cosmos et que le sort d’un être engloberait le sort de tous les hommes. Ce qui est complètement ridicule.
(Averroès)
Qui suis-je?
Les Latins me nomment Averroès. Les Juifs, Ben Rochd. Pour les Arabes, je suis Abou al-Walid Mohammad Ibn Ahmadn Ibn Rochd.
J'ai vu le jour il y a soixante-douze ans à Cordoue, entre les contreforts de la Sierra Morena et les riches plaines du Campiña. Nous vivions alors une époque de grand savoir, mais aussi de grands tumultes.
Es-tu marié?
Je bus une gorgée d'hibiscus et fis non de la tête.
- Pourtant tu es en âge.
- Je n'ai que vingt-cinq ans.
J'ai presque chuchoté :
- Et toi ?
- Je n'ai que quarante-deux ans. Et je n'aime pas les hommes. Du moins, je n'aime pas la trop longue promiscuité. Je n'aime pas être possédée. Et les hommes ne se voient qu'en conquérants.
Ce qui a compté, et qui compte, c'est de chercher, puiser, raisonner. Le questionnement mène à la sagesse. L'absence d'interrogation, à la décadence de l'esprit. Et s'il arrive que la vérité heurte et bouleverse, ce n'est pas la faute de la vérité.
L'encre du savant est plus précieuse que le sang du martyr.