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Inspecteur Milo Malart tome 1 sur 4
EAN : 9782330034597
664 pages
Actes Sud (03/09/2014)
3.93/5   376 notes
Résumé :
Un corps en flammes est retrouvé pendu au balcon d'un des monuments les plus emblématiques de Barcelone, La Pedrera, d'Antonio Gaudi. Bien mauvaise publicité pour la ville à quelques semaines de la consécration par le pape de la Sagrada Familia. Les services policiers sont aux abois et réintègrent l'électron libre Milo Malart, révoqué par mesure disciplinaire. Tandis qu'il enquête en binôme avec une jeune sous-inspectrice, qui semble tout droit sortie d'une série am... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (88) Voir plus Ajouter une critique
3,93

sur 376 notes
J'ai pris un pied d'enfer à me laisser emporter par ce polar catalan aussi complexe qu'haletant. Et de l'enfer et de ses feux, il en est justement question dans ce puzzle policier aux multiples rebondissements.

Pour qui connaît Barcelone ou a eu l'occasion - comme c'est mon cas - de parcourir récemment ses rues et son patrimoine, ce roman ne pourra être qu'un pur régal car son protagoniste principal est bel et bien la capitale catalane. Comme j'ai apprécié redécouvrir sous cet angle original le génie incomparable de Gaudi ! Un génie qui a si bien su s'exprimer à travers la géométrie, la nature, le symbolisme, la foi, la connaissance des hommes et des sciences et, bien sûr, la créativité artistique.

700 pages peuvent sembler une somme trop imposante à certains lecteurs pour poser et résoudre une enquête mais, sincèrement, je les ai dévorées avec une facilité déconcertante ; j'en aurais bien redemander autant. Certes, Aro Sainz de la Maza a parfois pris des détours alambiqués pour nous mener au dénouement, ou a usé jusqu'à la corde le vocabulaire assez ordurier prêté aux enquêteurs, mais l'ensemble se tient bien, ma foi, et le rythme ne faiblit jamais, allant crescendo jusqu'à la fin, comme il se doit.

Les personnages ne m'ont pas paru stéréotypés, j'ai aimé que Milo, l'inspecteur principal, ait lui aussi sa part d'ombre, personne n'étant jamais tout blanc ou tout noir ; j'ai suivi avec intérêt sa propre quête personnelle, étroitement liée à l'enquête ; enfin, j'ai apprécié sa complicité, d'abord teintée de prudence puis de plus en plus confiante, avec ses plus proches collaborateurs.

Je ne peux que recommander ce polar très humain et très convaincant, dépaysant à souhait, qui m'aura volé plusieurs heures de sommeil et m'aura même offert quelques rêves agités !


Challenge PAVES 2014 / 2015
Challenge de lecture 2015 - Un livre d'un auteur que vous n'avez jamais lu
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La Predera, fierté de Barcelone qui exhibe les oeuvres de Gaudi comme les bijoux qu'ils sont, vient d'être le lieu d'une sordide mise à mort. Après cinq jours de captivité, Eduard Pinto y a été brûlé vif par un tueur insaisissable qui donne du fil à retordre au GEHME, le groupe spécial homicides de la ville. Pour les sortir de l'impasse, la juge Cabot possède un atout maître : Camilo Malart, Milo pour les intimes. Ce flic intuitif et pugnace a été mis à pied et attend son procès après que son neveu Marc ait subtilisé son arme de service pour se mettre une balle dans la tête. Emotionnellement instable et très perturbé, Milo est réintégré dans le groupe, à condition de suivre une thérapie et d'être chaperonné par la sous-inspectrice Rebeca Mercader. Ensemble, ils se lancent sur les traces d'un cruel tueur qu'ils soupçonnent prêt à récidiver; théorie qui se confirme quand un deuxième notable de la ville est enlevé.


Lire le bourreau de Gaudi, c'est d'abord visiter Barcelone en passant par l'héritage que lui a laissé le génial architecte, la Pedrera, le parc Güell, la Sagrada Familia, entre autres. Mais la visite est loin d'être touristique puisque le propos de l'auteur est surtout de dénoncer les côtés sombres de la capitale catalane : tourisme à outrance, expropriation en masse, pouvoir aux mains d'une centaine de riches familles bien établies et souvent corrompues. Ces facettes de la ville, mises en lumières avec une certaine insistance, finissent d'ailleurs par lasser le lecteur qui n'en peut plus de tant de noirceur et de perversité. L'écriture lourde n'arrange pas l'affaire et la profusion de détails inutiles non plus. On pourrait aisément utiliser ce polar à la place d'un guide Michelin pour conduire dans les rues de la ville, tant le parcours automobile des protagonistes y est décrit avec minutie.
Autre défaut de taille, la psychologie des personnages qui ne fait pas dans la dentelle. le gros pervers sexuel qui entraîne dans son sillage un tas de gros pervers, à croire que tous les notables barcelonais se vautrent dans la luxure, la juge incorruptible, les flics détestables, le chef de groupe qui n'est pas issu des rangs de la police et donc ne peut être un bon chef, le tueur ravagé par des blessures d'enfance, et, bien sûr, le héros héroïque, Milo Malart. Un flic heureux et bien dans sa peau aurait fait tâche dans le paysage, il est donc très très perturbé. Et pour cause ! Son neveu s'est suicidé avec son arme de service, son frère le déteste, sa femme l'a quitté, son père est à l'asile pour cause de schizophrénie et bien sûr tous ses collègues se méfient de lui. Heureusement, il est très doué dans son métier, grâce d'ailleurs, non à son flair, mais à son ''antenne parabolique'' qui le guide dans les pas du tueur et surtout dans sa tête, lui permettant de presque lire ses pensées et de prévoir ses actes. Son physique n'est pas détaillé mais il doit avoir un charme fou malgré son manque de sommeil et sa tendance à fuir le rasoir puisque son chaperon, la sous-inspectrice Mercader, fan de toutes les branches de la police américaine dont elle arbore les T-shirts jours après jours, lui tombe dans les bras sans qu'il ait à tenter le moindre geste galant. Il la rabroue systématiquement, lui parle comme on ne parlerait pas à un chien, et, quand il se laisse aller à sa tendre nature, l'appelle ''vilaine fille'', ce qui est particulièrement agaçant. Bref, à part bavarder sans cesse, poser des questions stupides et vouloir encore et encore coucher avec lui, elle n'est d'aucune utilité, et ce, bien qu'elle ait effectué un stage à Quantico ...sauf peut-être quand Milo la guide sur le chemin de la vérité.
Bref les 400 premières pages sont terriblement bavardes, entre errances dans les méandres de la psychologie de Milo, théories sur l'architecture et la franc-maçonnerie, vaines recherches et parcours fléchés dans les rues de Barcelone. Heureusement, tout s'accélère dans les 200 dernières pages, le roman prend enfin son rythme de croisière mais il est trop tard, on est lassé, fatigué, déçu et on termine en espérant ne plus jamais croiser la route de Milo, Rebeca et Barcelone. Dommage !
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Un polar pour les amoureux de Barcelone…

La Rambla, la Barceloneta, les oeuvres de Gaudi, ça vous dit quelque chose ? Si cela n'évoque rien, ce roman sera sans doute décevant tant la place que prennent la ville et ses monuments y est importante.

Il s'agit quand même d'une histoire particulièrement macabre, avec des personnes brûlées vives, des enfants maltraités, des scandales et de la corruption.

C'est aussi un commentaire social, avec des expropriations sauvages, des petites gens sacrifiés pour l'image de la ville, des injustices et de grandes familles catalanes toutes puissantes.

Quant au héros, c'est un inspecteur mal aimé, déchu de son poste, mais aux intuitions tellement habiles qu'une juge a obtenu sa réintégration provisoire. C'est aussi un divorcé, un homme perturbé, qui dort dans sa chaise longue plutôt que son lit, qui conduit un vieux tacot, mais, original, il ne consomme pas d'alcool...

Une intrigue qui s'étire en longueur (+ de 650 pages), mais c'est tellement agréable de se promener dans Barcelone…
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Un polar fascinant dont l'action se passe à Barcelone et dont on peut dire que Barcelone est aussi un personnage à part entière avec les constructions de Gaudi, le cimetière Montjuic, la mer, les expropriations pour les JO, la gentrification des quartiers du bord de mer, les liens unissant les grandes familles. Je le relirai peut-être un jour avec un petit plan de la ville et quelques photos des réalisations de Gaudi ! Là, ce fut une lecture express tant l'histoire m'a happée malgré quelques clichés, surtout côté policier. L'enquête m'a bien plus intéressée que le personnage du policier un brin rebelle, et surtout détesté par beaucoup de ses collègues (mais pas tous) pour des raisons pas vraiment bien claires (assez souvent ses collègues sont contre une idée de piste uniquement parce que ça vient de lui). Il est plutôt sympathique, mais un peu trop bizarre pour être attachant. Son goût étrange pour les livres de développement personnel n'est pas la moindre de ses bizarreries. Ses supérieurs lui ont mis dans les pattes une coéquipière particulièrement falote, qui joue un peu la potiche même si elle n'est pas incompétente. L'intérêt de ce roman n'est pas là, mais dans l'intrigue elle-même, vraiment excellente, très bien menée et très prenante, avec un rythme haletant qui va crescendo dans les dernières pages. Depuis, l'auteur a écrit deux autres tomes avec l'Inspecteur Milo Malart, toujours à Barcelone, bien sûr...
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D'accord pour la magnifique promenade dans Barcelone­.
D'accord pour l'hommage à Gaudi, à ses courbes, à ses monuments, à ses parcs.
D'accord pour le propos révélant les expropriations plus que sauvages afin de recevoir les Olympiques ou encore gentrifier le bord de mer .
D'accord pour dénoncer les liens presque pervers unissant les "grandes familles " de Barcelone, riches et intouchables.
D'accord pour ne pas occulter la corruption et les abus de pouvoir .
Mais c'est non pour ce personnage principal et sa collègue. Cet inspecteur, fou, Milo Malart, je n'y ai pas cru une seconde. Non à son instinct, non à sa fougue, ses humeurs, son "antenne ", ses intuitions et ses visions. C'est trop tout ! Pourtant, je suis habituée au flic en instance de divorce, qui ne supporte pas l'autorité ni le travail d'équipe. MAIS QUI NE BOIT PAS? Ha voilà un élément surprenant! Cela aurait pu être sympathique. Mais c'est non. Un tel flic et une intrigue qui s'éternise et n'en finit plus c'est non.
Les 3 étoiles sont pour la belle Barcelone, personnage important et crédible.
(Et puis c'est quoi cette manie d'appeler la collègue "vilaine fille" tout le temps? Lourd cette expression...).
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critiques presse (1)
Culturebox
13 décembre 2017
"Le bourreau de Gaudi" est d'abord un thriller noir et corsé au tempo parfait (de plus en plus accéléré, donc). Mais qui peut bien être cet assassin en série s'attaquant à des personnalités en vue ?
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (67) Voir plus Ajouter une citation
[...] ... - "Tu réalises ce que tu es en train de dire, sergent ?

- Oui, je suis en train de dire qu'il y a un mode opératoire derrière tout ça."

Ils demeurèrent là, à se regarder l'un et l'autre. Le bureau cessa d'exister. Les sons s'évanouirent. Le sol se déroba sous leurs pieds. Ils étaient devenus les deux seuls habitant d'une nouvelle planète : la planète Stupéfaction.

C'est Milo qui rompit le premier le charme.

- "Putain, Toni," murmura-t-il. "Tu es en train d'expliquer qu'il y a un assassin qui tue et fait disparaître des gens à notre nez et à notre barbe depuis dix ans, en plein Barcelone, sans qu'on s'en soit aperçu le moins du monde.

- Ce n'est pas exactement moi qui explique ça, ce sont les données qui le démontrent," répliqua-t-il, également à voix basse. "Et je n'ai pas dit non plus que c'était depuis dix ans," ajouta-t-il en avalant sa salive. "Ça peut être plus et ma démonstration ne serait alors que la partie visible de l'iceberg.

- Putain de merde, alors !" s'exclama Milo.

Il commença à avoir l'impression que toute cette affaire le dépassait. Il avait eu l'intuition que quelqu'un capable de mener à bien le cruel assassinat d'Eduard Pinto avec une telle efficacité et un tel sang-froid ne pouvait qu'avoir déjà tué précédemment. Que ce n'était pas un novice. Mais il ne s'était pas attendu à être confronté à ça. Il ne s'était jamais imaginé que cela menait si loin et depuis tant de temps. D'après la liste de Crespo, voilà minimum dix ans que l'assassin "pratiquait." Deux mois auparavant, il avait lu un article de presse disant que, selon un sondage réalisé pour le magazine Forbes, , Barcelone était la troisième ville sur la liste des agglomérations les plus tranquilles du monde. A l'époque, il avait déjà douté de la fiabilité de cette enquête. A présent, il était sûr qu'elle ne correspondait pas à la réalité. Sauf pour l'assassin. ... [...]
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Les mausolées les plus luxueux étaient répartis de chaque côté d'une rue, c'étaient d'authentiques cathédrales miniatures bâties auprès d'humbles niches familiales. [...]Une fois de plus, il remarqua la nécessité qu'éprouvaient certains de montrer au monde entier qui ils avaient été de leur vivant et l'argent qu'ils avaient gagné, en construisant leur dernière demeure sans regarder à la dépense. Et cela lui sembla choquant. L'être humain avait besoin de se distinguer, même dans la mort. Il fallait que sa tombe témoigna de sa classe sociale devant le commun des citoyens.
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Beaucoup de noms illustres, de gens avec plusieurs générations respectables derrière eux, se sont laissés séduire par le chant des sirènes et ils voient à présent leur position et leur prestige menacés pour avoir donné leur appui, et peut-être un peu plus, à un escroc. Et puis il y a également les responsables politiques. Et leurs partis. Tout le monde craint que la marée noire de la corruption ne les atteigne. Pour l'instant, tout se maintient dans un calme tendu, mais le mauvais temps approche.
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Solitude et isolement dans une agglomération où le besoin de remplir le vide était une urgence prioritaire. N’importe quoi pour remplir le vide. La ville entière réclamer à cor et à cri le contact humain et cependant elle était le royaume de la solitude et de la méfiance vis-à-vis de l’autre.
(Actes Sud, p.59)
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Voilà comment travaille une certaine classe sociale barcelonaise depuis plus d’un siècle, les bonnes familles, les fameux quatre cents individus… toujours les mêmes. — Faut pas généraliser, Milo. — Je me contente de faire remarquer l’évidence, répliqua-t-il. Il y a les pouvoirs publics, légitimes, puis ce qu’on appelle la “société civile” ou “des familles”, celle qui occupe tous les postes clés à la tête des conseils d’administration des principales institutions de Barcelone. Le pouvoir authentique. Je veux parler de cette élite catalane qui entretient des liens de parenté, de couple ou d’amitié.
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