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Anne Proenza (Traducteur)
EAN : 9782330171889
480 pages
Actes Sud (05/10/2022)
3.86/5   94 notes
Résumé :
Au printemps 1834, dans Madrid assaillie par les guerres carlistes et le choléra, surgit le cadavre d’une pré-adolescente, sauvagement démembrée. Elle porte à la bouche un insigne en or représentant deux masses croisées. Dans les quartiers miséreux affolés, on attribue le crime à un animal chimérique géant, vite dénommé “La Bête”. Les disparitions se multiplient et il n’y a guère qu’un journaliste idéaliste pour croire que “La Bête” est un homme. Aidés d’un policier... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Allez , chers amies et amis , on se fait un petit week end à Madrid ? Ambiance de feu sur la Puerta del Sol , "ventrées " de tapas du meilleur cru , Shopping , visite du Prado ....Ca fait bien envie ,, tout ça , mais perdez vos illusions , gommez l'aspect coloré de cette merveilleuse ville et revenez sur vos pas , en arrière , Madrid en ...1834 . D'un seul coup , un grand linceul noir s'abat sur la ville et ses habitants : l'épidémie de Choléra vide les rues et chacun se terre .Ajoutez les conflits carlistes et ....retour à l'aéroport ...Oupsss , c'est vrai , on est en 1834 ! Bien obligés de rester ....Et pourtant , si vous saviez ...Pour corser le tout , on trouve régulèrement ici ou là , des cadavres démembrés de petites filles ....Alors , toujours intéressés ? de deux choses l'une , soit vous êtes ( trés ) téméraire et vous restez , soit votre sensibilité vous incite à la sagesse et à un repli peu glorieux , certes , mais salutaire ....
Pour faire votre choix ? de nombreuses librairies ayant mis ce roman au premier plan , n'hésitez pas à en découvrir la quatrième , vous en apprendrez suffisamment pour vous lancer dans l'aventure ....ou pas .
Personnellement , j'ai adoré , non pas parce que j'aime lire des faits cruels , brutaux , mais tout simplement parce que j'ai été happé et qu'à aucun moment j'ai eu l'envie de quitter cet univers sordide et ces personnages mystérieux dignes de " la cour des miracles " .Au contraire , je me suis immergé dans des dédales de lieux dangereux , j'ai cotoyé des gens dont je n'ai pu vraiment comprendre les véritables intentions qu'en avançant dans ma lecture .Ce roman , c'est comme une ville au riche passé , qui dévoile une " merveille " , petite ou grande , à chaque coin de rue , là , c'est rebondissement , nouveauté , explosion à chaque page ou presque .Les chapitres sont vifs , passant d'un lieu à un autre , d'un personnage à un autre sans aucun risque de vous perdre .Et pourtant , il y en avait des raisons! . Pour moi , la prouesse est grande. Un conseil aux amateurs et amatrices de romans noirs : c'est bientôt la Saint Valentin !!!!!! Bon , je reconnais , c'est pas trés glamour et vous risquez de " le ou La "délaisser le temps de cette lecture ...Hum , peut être pas un plan génial mais ...Aprés , ça vous regarde , hein .
C'est , pour moi , je le redis , un livre qui m'a vraiment accroché , mais je ne suis pas vraiment surpris .C'est un roman qui m'a été offert par mon épouse conseillée excellemment , une fois de plus par mon regretté libraire et ami Nicolas qui , aux dernières nouvelles s' épanouit dans ses nouvelles fonctions ....Je crains pour mes " nouveaux " cadeaux .Et oui , " un seul être vous manque ..."
Allez , juste un petit extrait " pour la route":
" Dois-je écouter vos vantardises ? Que voulez -vous savoir?
- Les carbonari , des chevalières avec des masses croisées , des sacrifices rituels , pour saigner les petites filles , un élixir contre le choléra....Sans compter celui que la presse a appelé " la bête ".
- Je ne vois pas de quoi vous parlez ".
Cet extrait , il se trouve à la page ...Non , je dis rien .Un indice , quand vous le trouverez ....Vous aurez subi bien des épreuves et ...il vous en restera encore .
Allez , chers amis et amies , je vous laisse pour aujourd'hui et , si vous sortez , rabattez bien votre grande cape noire sur vous , sur toute votre personne . les rues de Madrid , en ce temps là .
Le tite , c'est " La bestia " , pas la " fiesta " .....A bientôt .Moi , je change de pays ....

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J'avais repéré ce livre en librairie depuis un moment et l'avais aussitôt ajouté à ma wish-list, tant il m'attirait, autant par sa couverture, aussi jolie qu'intrigante, que par le résumé. Mais bon, ladite WL ayant désormais dépassé les 2.000 titres (oui, oui, il faudrait que je fasse un tri !), il y avait beaucoup de chances que ce roman s'y perde… jusqu'à ce qu'il apparaisse au catalogue de Lirtuel, la bibliothèque belge francophone gratuite en ligne : je n'ai donc pas hésité une seule seconde à l'emprunter, et bien m'en a pris !

Certes, le résumé est quelque peu trompeur, dans la mesure où la véritable personnage principale n'est pas exactement le journaliste mentionné, mais la jeune Lucía, 14 ans (quand je pense que c'est l'âge de ma fille, à quelques jours près !), qui en plus n'est pas orpheline dès le début du livre, ce qui a une certaine importance. En outre, le fameux journaliste, Diego, s'il prend une grande place dans l'histoire au point d'en être lui aussi un acteur principal (mais derrière Lucía quand même), n'est en rien « aidé » ni par son ami policier borgne et désabusé (ça, c'est bien vrai), lequel sera consulté plus d'une fois mais ne s'intéressera jamais que de très loin aux choses, ni par Lucía, puisque Diego et elle ne se croiseront qu'à plus de 35% du livre, pour se reperdre vers la moitié, rendant leur interaction éphémère, en une esquisse de collaboration qui ne pourra pas aller bien loin…

Cela dit, il est vrai que l'histoire est assez complexe et difficile à résumer en un synopsis qui donnerait envie aux lecteurs potentiels d'en savoir plus – la rédaction d'un 4e de couverture est tout un art, et si celui-ci n'est guère convaincant, ce n'est pas le plus important, puisque au final il m'avait attirée, et même s'il est « mensonger », le livre m'a plus, donc tout va bien !

Sans vouloir me substituer aux rédacteurs d'Actes Sud, disons plus correctement que l'on se retrouve plongé dans le Madrid du XIXe siècle, à cette époque où une Espagne ravagée voit s'affronter (durement, on parle d'une véritable guerre civile !) carlistes et « isabéliens » à propos de la succession au trône et tout ce que cela impliquerait en traditionalisme ou non, tandis que sévit une grave épidémie de choléra incontrôlable, dans les balbutiements d'une médecine moderne encore terriblement teintée de superstitions. Dans ce contexte, la jeune Lucía fait ce qu'elle peut (à travers petits vols et autres larcins) pour permettre à sa famille, composée de sa mère, lavandière mourante car atteinte du choléra, et de sa soeur Clara, 11 ans, puissent survivre au jour le jour – car ces trois filles et femme font partie des (nombreux) miséreux, que la peur du choléra (qui se propage de toute façon !) a poussé les autorités à reléguer en-dehors des murs de la ville, si bien qu'elles vivent dans des conditions absolument inhumaines.

En parallèle, on rencontre le journaliste (on dirait aujourd'hui « pigiste », car il vit selon les articles qu'il parvient à vendre ici ou là, même s'il est attaché à un journal en particulier) Diego qui, grâce à son ami policier Donoso (un type qui sera montré presque toujours comme éminemment antipathique, car aigri par la vie qui lui a fait perdre, entre autres, un oeil), s'est retrouvé sur les lieux d'un crime particulièrement sordide : on a retrouvé les restes d'une jeune fille, complètement démembrée. Dans le même temps, divers cas de disparitions de jeunes filles sont signalés, mais n'intéressent personne car il s'agit presque systématiquement d'enfants issues des quartiers misérables, tandis que certains parlent d'une « Bête » (ours ? lézard monstrueux ?) qui aurait été vu là où disparaissent les jeunes filles… Diego est convaincu quant à lui que seul un homme – dans le sens d'être humain, et certainement pas un animal, aussi féroce qu'il soit - est capable de telles atrocités, et décide de mener l'enquête, envers et contre tous…

Comme dit plus haut, les deux ne se rencontreront que tardivement, dans un échange d'informations qui va permettre un bond dans l'enquête de Diego, et une soudaine compréhension fine des choses (un peu trop pour être tout à fait vraisemblable) dans le chef de Lucía, avant de se perdre à nouveau, dans les méandres des réalités d'une ville qui a perdu toute figure humaine – les enfants et les religieux sont accusés d'être les propagateurs de l'épidémie, ce qui enflammera tout à coup les foules jusqu'à l'abject !

À leurs côtés, plusieurs autres personnages vont être mis en place – un certain frère Braulio ou Ana Castelar par exemple, mais je ne peux rien en dire de plus sous peine de divulgâcher ! Ils sont tellement mis en avant, même, qu'ils en prennent un statut de « presque-principal », largement devant notre Donoso précité, et systématiquement avec la même technique « qui marche » : chacun d'eux apporte une ou plusieurs pièce.s au puzzle inextricable de l'histoire de ces jeunes filles disparues puis retrouvées démembrées (pour une partie d'entre elles du moins), une histoire qui prend un goût terriblement amer quand Clara (la jeune soeur de Lucía, donc), disparaît à son tour. de la sorte, le lecteur est mis dans la confidence et a ainsi toujours une petite longueur d'avance. Il peut alors tenter d'avancer dans la résolution de l'enquête, tandis que nos deux vrais personnages principaux, la plupart du temps séparément comme on l'a dit, ont bien moins d'éléments que le lecteur, et affrontent mille et un obstacles plus ou moins importants. Ils se heurtent à des revers constants dont certains semblent tout à coup insurmontables, des dangers de plus en plus menaçants au fil du livre et des morts à la pelle, et pas que du choléra ! et certains mêmes à qui on avait fini par s'attacher au moins un peu…

Mais parler « d'enquête » pour un tel livre est réducteur : on est bien davantage dans un thriller historique où, comme dirait l'éclaireur de la FNAC (voir https://leclaireur.fnac.com/article/cp48101-quelle-est-la-difference-entre-un-thriller-et-un-polar/), ce livre « relate couramment le côté corrompu et sombre de l'être humain ». On est très clairement dans un scénario de ce type, où l'Homme apparaît comme très noir, souvent sans espoir, et même les personnages « bons » auxquels on s'attache ont des parts d'ombre bien menaçantes et/ou disparaissent prématurément. de plus, comme je l'ai dit plus haut, ils sont placés dans des situations souvent très noires, voire glauques, et certaines scènes sont tellement glaçantes qu'on suspend sa lecture pour pouvoir digérer, au sens propre !

C'est là la grande force du roman : le scénario est réellement désespéré, et semble ne tenir qu'à travers Lucía qui se faufile (littéralement !) dans la vie et dans la ville pour protéger ceux qu'elle aime, et en particulier sa petite soeur pour qui elle ressent et exprime un amour indéfectible ; on s'attache à toute une série de personnages dont certains, comme je disais plus haut, connaissent une fin brutale trop tôt dans l'histoire ! Ce n'est certes pas la première fois que je lis un thriller dans lequel l'un ou l'autre personnage important au récit, disparaît ainsi bien avant le mot « fin », alors qu'on ne s'y attendait pas du tout car on croit (ou espère) toujours que les héros mêmes secondaires vont s'en sortir comme par miracle. Cela montre surtout que les auteurs, en malmenant ainsi leurs personnages, ont osé malmener aussi leurs lecteurs, en les bousculant sans cesse, en leur montrant le plus noir de l'âme humaine et tout à la fois une petite lumière (le prénom de Lucía n'est, à mon sens, pas anodin) qui ne cesse de briller malgré tout, aussi faiblement que ce soit, dans un ballet de rebondissements incessants. Et « ça marche » !...

Et si cela ne suffisait pas, le côté historique du roman est très soigné, sans jamais alourdir le texte pour autant. En effet, je me rappelle ma lecture de « le maître d'escrime » d'Arturo Perez-Reverte, il y a plusieurs annéees : j'avais aimé l'écriture de l'auteur et le contexte « de cape et d'épée », mais j'avais été complètement perdue dans la foule de références historiques plus ou moins expliquées, qui en plus avaient – comme ici – une grande importance dans le contexte du roman ! C'est que je ne connais guère l'Histoire de l'Espagne (à part les événements les plus marquants pour l'international). Or, les écrivains (espagnols, mais c'est le cas des autres nationalités aussi) s'adressent d'abord, la plupart du temps, à leurs concitoyens, en présupposant que l'histoire de leur pays leur est connue.
Pour ma part, si j'avais déjà entendu parler de « guerre carliste », je n'avais aucune idée de ce dont il s'agissait. Quelques clics sur Google permettent de voir très vite que, non seulement le mouvement carliste a été important (et subsiste aujourd'hui !), mais a provoqué pas moins de trois guerres civiles en Espagne au XIXe siècle !

Ainsi, dans ce livre, les auteurs sont parvenus à créer l'ambiance qui sévissait à cette époque, à travers des allusions, un mot ici ou là. Les antagonismes entre carlistes et « isabéliens » (je mets ce dernier mot entre guillemets car, si carliste est passé à la postérité, « isabélien » ne se trouve pas au dictionnaire, mais je ne sais comment traduire autrement ce mot que la traductrice a choisi de laisser en espagnol dans le texte : « isabelinos » - autrement dit les partisans d'Isabelle, par opposition à ceux de Charles) ; bref, ces antagonismes sont présentés petit à petit au lecteur, à travers l'attachement des différents personnages à l'un ou l'autre mouvement, et une analyse pas forcément très fouillée mais suffisante qui explique pourquoi tel ou tel a choisi la voie de Charles ou plutôt d'Isabelle, sans oublier les doutes que certains d'entre eux finissent par concevoir quant à leur allégeance à l'un ou l'autre mouvement. de la sorte, le lecteur, même ignorant de toutes ces affaires, peut s'approprier les éléments essentiels petit à petit, et les maîtrise suffisamment quand le scénario devient plus nettement politico-historique.
J'ajouterai à ça (mais on l'a compris, non ?) que tous les aspects « épidémies de choléra », ces morts par centaines chaque jour, ces malades soignés par des méthodes oscillant entre médecine obsolète et barbare (des sangsues !) et superstitions vivaces dans ce contexte d'épidémie dévastatrice (qui, soit dit en passant, n'est pas sans rappeler une autre épidémie beaucoup plus récente…), mais aussi ces quelques médecins ou pharmaciens qui peu à peu se démarquent de leurs confrères traditionnels, en tentant des remèdes / des explications inspirés de ce qui se fait dans d'autres pays d'Europe où la médecin est plus avancée ; tout cela donc est également très bien rendu, avec des explications détaillées (mais, à nouveau, jamais lourdes ou incompréhensibles) qui permettent de voir que même, ou surtout ?, dans des périodes aussi troublées, quelques-uns continuent d'avancer pour tenter de sauver leurs concitoyens…

Autrement dit, il s'agit d'un livre dans lequel on apprend quelque chose, cette dose d'histoire espagnole qu'on n'aurait probablement jamais abordée autrement, teintée des progrès de la médecine dans un contexte particulier, le tout d'une façon progressive, bien pensée et dès lors tout à fait digeste, en plus dans une trame narrative qui ne pouvait que plaire à l'amatrice de thrillers que je suis !
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Voilà un thriller historique/ésotérique intéressant. Par contre, ce n'est pas une promenade de tout repos à Madrid que nous offrent les trois écrivains se cachant sous le pseudo de Carmen Mola. Hé que la lectrice que je suis fut malmenée. Nous sommes en 1834 dans une Madrid empuantie et en guerre. le duel pour le pouvoir qui se joue entre les carlistes et les isabéliens en pleine épidémie de choléra teinte le récit de miasmes inquiétants.
Madrid est une ville victime de la saleté, de la puanteur, de la maladie, de la pourriture, de la mort. Rien qui ne nous donne bien envie de s'y balader. Surtout que de toutes jeunes filles y sont enlevées et retrouvées mutilées quelque jours, parfois quelques semaines plus tard. Qui peut faire ça ?
Une sale bête comme le croit certains?
Un homme monstrueux comme le croit notre journaliste enquêteur ?
Contrairement à ce que nous livre le résumé de l'édition, le journaliste qui enquête n'est pas nécessairement le personnage principal. Les personnages secondaires deviennent souvent primaires et prennent le haut de l'affiche le temps de quelques chapitres. Intéressant la façon de présenter cette galerie de personnages, notre intérêt est donc toujours stimulé.
Stimulé également par les multiples rebondissements qui nous tiennent bien en haleine dans les circonvolutions des complots politiques, du clergé et de ses exactions, des loges secrètes et des tensions entre ceux que le pouvoir intéresse.
Un portrait hallucinant d'une époque qui résonne encore aujourd'hui.
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Un thriller historique qui ne manque pas d'intérêt

Madrid, juin 1834. Alors qu'une épidémie de choléra sévit, que la mort de Ferdinand VII a déclenché des guerres civiles carlistes, une pré adolescente de 12 ans est retrouvée démembrée, dans un coin misérable de la ville. Une de plus, car 3 jeunes filles ont déjà été tuées de la même façon. Jusqu'ici, la population de ces quartiers où la pauvreté et la misère règnent en maître, attribuait ces crimes horribles à une Bête. Mais qu'en est-il vraiment ?

Diego, un journaliste plein de fougue, enthousiaste, courageux, accompagné parfois de Donoso, son ami policier borgne, aigri et désenchanté qui trouve un peu de réconfort dans l'alcool, son opposé on peut dire, les contraires s'attirent soi-disant..., va faire tout son possible pour percer le mystère qui entoure tous ces crimes affreux. Quand Lucia, 14 ans, vole un anneau à un religieux pour survivre et soutenir sa mère qui se meurt du choléra et sa petite soeur, elle va alors déclencher la mise en route d'un rouleau compresseur qui bouleversera sa vie et celle de ses proches, précipitant les événements.

Carmen Mola, est un pseudonyme qui cache 3 écrivains et scénaristes espagnols. D'habitude, je n'aime pas trop lire des romans écrits à plusieurs mains, craignant que les auteurs n'arrivent pas à s'harmoniser pour sortir une histoire fluide et cohérente. Là, je dois dire que "la sauce a bien pris". Ce roman a d'ailleurs reçu le prix Planeta 2021 en Espagne.C'est une plongée vertigineuse dans le Madrid de l'année 1834. le contexte historique
est bien rendu, très intéressant. Nous côtoyons un Madrid sordide, crasseux, violent, aux prises avec le choléra, les rivalités guerrières entre les carlistes et les isabelinos. Il y est question de société secrètes, de rituels, de croyances moyenâgeuses, de pouvoir. C'est sanglant, barbare, cruel, peu de monde est épargné, c'est dense, il y a beaucoup d'actions, beaucoup de rythme.
Des personnages attachants, une histoire qui tient en haleine, un roman que j'ai dévoré.
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A la surprise générale, j'ai trouvé ce titre digne d'intérêt et de bonne facture, alors que les thrillers ésotériques ne sont généralement pas ma tasse de thé ! Sans doute parce que les auteurs ont su ici me proposer plus qu'une énième enquête dévoilant un complot ou des pratiques occultes terribles, dans l'unique but d'y mettre un terme.

C'est d'abord une revisite réussie de tout un pan de l'Histoire espagnole. Les rues fétides et dangereuses de la ville de Madrid en 1834 - en proie au choléra, et aux révoltes anti-cléricales et carlistes - offrent à l'intrigue un cadre menaçant à souhait.

C'est aussi un roman apte à délivrer quelques constats sans appel.

C'est enfin un récit plein de rebondissements, conjugué au passé mais pensé comme une caisse de résonance de toutes les angoisses présentes et à venir (concernant la multiplication des fake news, pandémies, conflits armés...).

Un livre primé en 2021, qui emprunte beaucoup au Da Vinci code et au Nom de la rose, et qu'il ne faudra pas manquer si vous avez aimé le Gardien invisible et le Silence de la ville blanche.

Seul bémol à déplorer : la psychologie des personnages féminins qui laisse souvent à désirer.
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critiques presse (2)
LeJournaldeQuebec
23 janvier 2023
Espagne, 1834. Depuis la mort du roi Ferdinand VII, une guerre civile déchire le pays en opposant carlistes et partisans de la reine Isabelle. Pour couronner le tout, une épidémie de choléra a commencé à décimer la population malgré les saignées, la pose de sangsues et les inhalations de vinaigre recommandées par les médecins.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LePoint
02 décembre 2022
Une rouquine en guenilles, Lucia (la lumière, pardi), un flic borgne; l'attelage parfait pour mener l'enquête dans l'inframonde madrilène et bâtir un thriller historique sans faille.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Nous préférons nommer Bête ce que nous ne comprenons pas. De la même manière que nous rejetons les fautes des cruautés humaines sur le diable et ses subterfuges. Lorsque nous nous débarrassons de la mythologie, la réalité humaine apparaît.
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Le sang ne l'a pas transformée en femme, il l'a transformée en victime. Peut-être est-ce là la véritable métamorphose qui accompagne les menstruations.
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On ne se rend compte de ce qu'on aime qu'au moment où on le perd
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Video de Carmen Mola (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Carmen Mola
À l'occasion de la 19ème édition du festival "Quai du Polar" à Lyon, Carmen Mola vous présente son ouvrage "La Bestia" aux éditions Actes Sud.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2654212/carmen-mola-la-bestia
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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