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Le meilleur Roman lu en cette rentrée littéraire de janvier .
Guillaume Sire nous entraîne au Cambodge en pleine guerre .
Inspiré d une histoire l histoire de cet enfant nous prend aux tripes .
GRANDIOSE...
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Un roman bouleversant, entre guerre et onirisme. Guillaume Sire évoque la guerre civile cambodgienne avec beaucoup de finesse, transformant en rêves les pires cauchemars (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2020/01/11/avant-la-longue-flamme-rouge-guillaume-sire/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Avis : RAVAGEUR

Il faut un temps, après lecture, pour se remettre des horreurs perpétrées et lues. Ce n'est pas un roman pour se détendre, c'est comme je les appelle : un roman mémoire. Un de ceux qui nous disent le mal, qui nous font approcher la réalité du terrain et les souffrances humaines. Il a reçu le prix Orange 2020 ; je comprends pourquoi et je vais vous l'expliquer.
Outre la qualité des informations sur le Cambodge, la véracité des renseignements sur la vie de tous les jours dans les villes et villages, les réalités des atrocités d'une guerre civile, il y a le monde intérieur d'un enfant qui lui donnera la résilience nécessaire pour poursuivre une vie lacérée, pilonnée, en partie détruite.
Saravouth a 11 ans et vit à Phnom Penh avec sa petite soeur dans une famille socialement bien établie. Il s'est fabriqué un monde intérieur qu'il raconte à sa soeur pour qu'elle lui redonne des détails qu'il pourrait oublier, tellement il est occupé en permanence à créer toujours plus de choses ! Ses parents ne croient pas aux dangers d'une guerre et surtout pas d'une guerre fratricide. Mais elle est là et tout bascule quand Saravouth, blessé, est séparé de sa famille. S'ensuit alors une quête éperdue pour les retrouver...
Parler d'émotion intense est insuffisant pour rendre les ressentis autour de ce livre ; je dirai que l'on est pris dans un souffle puissant, torride et persécuteur. Mais en même temps, il y a les yeux d'un enfant, l'éternel recommencement du jour qui gomme l'autre et redonne l'espoir. le mélange est puissant comme la quête est éperdue.
La parfaite construction du roman respectant la chronologie des actions nous immerge dans un monde violent où la rencontre avec la mort est quasi quotidienne. le vocabulaire est riche et précis, quelques vérités sont dites entre deux phrases plus anodines.
Il en faut beaucoup pour ravager un enfant qui court et construit dans sa tête, et ce roman tiré d'une histoire vraie nous en donne la preuve. Merci à Guillaume Sire d'avoir travaillé à rendre hommage au courage de la jeunesse.
Je remercie la Fondation Orange et lesEditions Calmann-Lévy pour l'envoi en SP de Avant la longue flamme rouge.

Lien : https://www.facebook.com/Lya..
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Phnom Penh 1971, Saravouth,11 ans et Dara 9 ans vivent bourgeoisement avec des parents aimants. Phusati, leur mère est professeure de Français dans un collège et leur fait aimé Peter Pan, l'Iliade et l'Odyssée et René Char en leur lisant leurs oeuvres. Saravouth se fabrique un royaume intérieur en s'inspirant de cet environnement littéraire et de son imagination débordante. Cette harmonie est brisée brutalement par le général Lon Nol et la guerre civile qui ravage le pays. Saravouth se retrouve seul et survit miraculeusement à une longue errance en recherchant inlassablement à retrouver sa famille. Il est toujours à la frontière entre son royaume intérieur et l'empire extérieur au cours de cette quête obsessionnelle dans un enfer de feu, de sang, de cadavres et d'inhumanité. Cette narration au style direct et parfois abrupt restitue bien l'ambiance de cette période sombre du Cambodge, qui hélas, ne sera pas la seule.
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COUP DE COEUR

1971, Phnom Penh. Avec l'appui des américains, Norodom Sihanouk vient d'être destitué après un coup d'état. La république est proclamée.

Saravouth, onze ans, sa soeur Dara, neuf ans, leur mère Phusati, professeure de littérature française et leur père Vichéa directeur du service des litiges à la chambre d'agriculture forment une famille heureuse. Saravouth s'est construit un "Royaume Intérieur", un monde imaginaire dans lequel il intègre personnages et décors des histoires racontées par leur mère et leur nounou. En racontant des histoires à ses enfants Phusati a trouvé " une voie d'accès aux coulisses de leurs âmes d'enfants, grâce aux hameçons des mots et aux petites ficelles accrochées à la vérité des choses".

Bien opposé au Royaume Intérieur de Saravouth, l'Empire Extérieur est sous la coupe du général Lon Nol qui exerce des représailles sanglantes contre les cambodgiens d'origine vietnamienne ou catholique. Malgré son jeune âge, Saravouth a parfaitement conscience de la fragilité de la vie.

Juin 1971 la famille est arrêtée. Séparé de ses parents et de sa soeur, Saravouth va être recueilli dans une cabane dans la forêt par une vieille femme qui l'a retrouvé blessé sur les rives du Tonlé Sap. La vieille femme parvient à soigner le jeune garçon atteint par une balle dans la tête.

Ce roman inspiré d'une histoire vraie retrace le parcours de ce jeune garçon assailli de culpabilité d'avoir perdu la trace des siens et qui va se lancer dans une recherche éperdue de sa famille.

Guillaume Sire est un auteur qui sait se renouveler car ce roman est très différent de ses précédents, différent par son sujet historique et par la poésie qu'il sait introduire dans cette histoire dramatique. Après une première partie douce et poétique qui décrit la vie de cette famille, le récit devient très dur et réaliste à partir du moment où Saravouth se retrouve séparé de sa famille, encore plus dur quand il part à leur recherche au milieu du chaos général engendré par la guerre civile entre les armées de Lon Nol et les Khmers rouges. Un parcours qui va le mener jusqu'à Phnom Penh en pleine apocalypse, un parcours au cours duquel il croise des fugitifs "paysans en sabots, bonzes expulsés des pagodes, ouvriers sans histoire", il rencontre des personnes magnifiques qui vont l'aider, la vieille femme au langage cru qui le soigne, le père Michel, son ami Vanak... Saravouth est un garçon tenace qui a une confiance absolue en sa famille, qui est certain de les retrouver un jour.
Un récit d'horreur dans lequel la poésie du Royaume Intérieur qui aide Saravouth à survivre apporte au lecteur une indispensable bouffée d'oxygène. Un récit parfaitement maitrisé, d'une intensité dramatique extrême et qui se termine par un épilogue bouleversant. Guillaume Sire retrace une page de l'histoire d'un Cambodge à feu et à sang, il rend un magnifique hommage à un jeune garçon, devenu maintenant un homme de soixante ans, un être qu'il a rencontré en 2004 et dont il souligne l'énergie magnétique. Un récit qui ne peut que marquer cette rentrée littéraire par sa justesse et sa puissance.
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Merci à babelio et aux éditions Calmann Lévy pour ce livre poignant.

Guillaume Sire réussit le tour de force de nous plonger à la fois dans l'horreur, et dans la poésie.

Le Cambodge sombre dans le chaos. Arrestations arbitraires, tortures, viols, meurtres, famine, racisme délation....le joli monde plutôt privilégié de Saravouth vole en éclats.

Mais Saravouth s'est construit un monde intérieur. Un monde fait des images, des rencontres, des lectures que sa mère leur prodigue, à sa soeur et lui.

Et quand l'horreur rattrape Saravouth et sa famille, c'est sans doute ce royaume intérieur qui lui apporte cette résilience. Mais n'est-ce pas lui aussi qui finira par causer sa perte ?

Une belle plume, un bel univers, une perspective originale

J'avoue toutefois que certains passages m'ont un peu échappé
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Dans la tête de Saravouth il y a tout un monde qui existe, qu'il fait exister, qu'il construit, bâtit, en permanence grâce à ce qu'il voit chaque jour, grâce aux histoires merveilleuses que sa maman lui raconte - Peter Pan, l'Iliade et l'Odyssée - et dans ce monde il essaie d'y inviter sa petite soeur Dara qui est une petite fille pleine d'énergie mais aussi de violence et de force.

Nous sommes au début des années 70 à Phnom Penh au Cambodge, et le pire est à venir...
C'est la guerre civile qui mettra le jeune Saravouth à terre alors qu'il est à peine âgé de 11 ans.

Il est issu d'une famille cultivée ; le père travaille au ministère de l'agriculture et la mère est professeur de littérature, c'est elle qui fait découvrir à ses enfants le monde merveilleux des livres et de ce fait de l'imaginaire et des histoires. Monde dans lequel son jeune garçon plonge.

La chute approche, Saravouth va se retrouver seul, il n'aura de cesse de retrouver sa famille dans une Phnom Penh à feu et à sang.

Sur son long chemin il croisera des personnes qui l'aideront et d'autres moins bienveillantes, et ce jeune garçon deviendra un jeune homme au milieu de la guerre, de la misère, de la violence...

Par les mots, par les images, dans son royaume il s'accroche à des fils, il les remonte lentement, sans trop tirer pour ne pas les casser.

Ce livre est bouleversant, et magnifique !
- parce que la vie de ce petit garçon (tirée d'une histoire vraie) est déchirante,
- parce que Guillaume Sire écrit tellement, tellement bien. C'est une plume que je découvre mais qui m'a faite rêver. Dans la lecture j'aime les histoires mais aussi la langue, et là la langue est tout simplement belle.
Lien : https://enviedepartagerlesli..
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Que dire d'un livre magique et merveilleux ? Comment ne pas dénaturer le récit et mon ressenti ?

J'ai été éblouie par ce récit dès les premières pages, consciente de tenir entre les mains un livre rare. A la fois poétique, magique malgré la guerre et la barbarie.
Nous sommes au Cambodge en 1971 ; Saravouth a 11 ans, il vit paisiblement à Phnom Penh auprès des siens, son père, sa mère, sa soeur.

Le soir, sa mère lit des histoires aux enfants et les emmène dans des pays imaginaires. Saravouth est un garçon plein d'imagination, il s'est construit un Royaume Intérieur. Peter Pan, un château fort pour protéger les princesses, les douves, une pagode, son Royaume Intérieur ne cesse de se parer de splendides lumières, d'espèces merveilleuses aux noms étranges, des coquecigrues, des tapirs à monocle……

Pourtant, le monde réel est menaçant, la guerre civile fait rage, c'est la montée en puissance des Khmers rouges et leurs lots d'atrocités. La folie des hommes brise et broie l'univers de Saravouth, elle charrie des monstres et la mort.

Lorsque le pire est accompli, que Saravouth survit miraculeusement seul dans la forêt, le Royaume Intérieur devient son refuge. Pourtant grièvement blessé, pris en charge par une vieille femme, jamais il ne cesse de chercher sa famille.

Durant son périple, il assistera au pire de ce que l'être humain peut faire, échappera à la folie. Il rencontrera des personnes formidables comme le Père Michel, missionnaire à la tête d'un orphelinat.

La lecture est très éprouvante et insoutebable.

Comment un enfant peut-il être confronté à de telles atrocités ? Et pourtant, Saravouth se laisse guider par son imaginaire, son Royaume Intérieur qui le porte. Il est rare qu'un texte célèbre avec autant de force la puissance des morts et de l'imaginaire.

Saravouth a existé puisque l'auteur l'a rencontré en 2004, a échangé avec lui tous les jours durant trois ans.

« Je ne suis pas mort » a-t-il dit à Guillaume SIRE «mais la mort, grâce à moi est vivante ».

Saravouth devenu adulte n'aura jamais la certitude que ses parents et sa petite soeur sont morts, il a survécu à la guerre mais rien en lui n'a survécu.

C'est une lecture inoubliable, un texte très fort né d'une rencontre. Comme conseillé par l'auteur, à prolonger en visionnant le documentaire « Odysseus' Gambit » sur internet pour ne pas oublier, rendre hommage à cet homme exceptionnel, happé et marqué à vie par la guerre.

Merci infiniment à #NetGalleyFrance# et aux #Editions Calmann-Levy#

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Rien que la lecture du résumé m'avait mise en garde : ce roman ne serait pas de tout repos, et le mot "distrayant" ne serait pas le plus approprié.
L'histoire de Saravouth m'a pourtant happée, fascinée, de cette fascination proche du morbide devant tant d'horreur et de malheur.
L'écriture de Guillaume Sire est sublime et cette façon de raconter l'histoire par le biais du "Royaume intérieur" de Saravouth est un coup de maître, qui permet au lecteur de ne pas s'étouffer d'angoisse.
Quand on arrive à la fin, et que l'on se rend compte que ce roman est construit à partir d'une histoire vraie, on prend un coup supplémentaire, même si on sait bien que cette guerre a existé...
Une belle lecture, éprouvante, mais belle.
Merci à l'éditeur et à NetGalley pour cette découverte.
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Qu écrire sur ce roman de nombreuses critiques récompensé par le prix Orange
Ce n est pas souvent que j ai l occasion de lire un roman qui se passe au Cambodge. L'occasion me fut donnée pour un challenge
Ce livre m' a moyennement plu je pense avoir été génée par le côté imaginaire qui est pourtant une idée originale de la part de l auteur pour nous faire rever à un monde meilleur
Ce livre restera pour moi un bon documentaire sur la vie d'un petit garçon pendant la révolution à l'époque des Kmers rouges
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