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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
10, villa Gagliardini
Retrouver la petite fille
Sensible et solitaire
Bien avant l'heure mûrie
Les ramages gris -bleu l'appellent
le si petit appartement
chéri mais ensuite étouffant
Et l'amour voué à sa mère
Tremble fort dans ses souvenirs
Joie et nostalgie qui déchirent...

Dans " Éclats d'enfance", Marie Sizun avait déjà évoqué le quartier du passé, mais en parlant très peu de cet appartement où elle a vécu de sa naissance à ses seize ans . C'est lui qui est au centre de ce récit ( il est bien précisé que c'en est un et non un roman) émouvant, intimiste, qui permet de mieux comprendre les thèmes récurrents de ses oeuvres, car puisés dans sa propre vie, évidemment modifiés ensuite dans l'imaginaire de la création: une enfant solitaire et livrée un peu à elle-même, une mère psychiquement fragile, un père parti à la guerre, qu'elle considère comme un inconnu à son retour. Une vie précaire, où l'on doit compter le moindre sou. Une attirance déjà pour la peinture et l'écriture. Et cet attachement à certains lieux.

Je l'ai suivie avec grand intérêt dans les rues de l'enfance, je suis montée avec elle au deuxième étage de la Villa Gagliardini. Elle m'a confié sa jeune colère contre les soucis matériels , le regard méprisant ou compatissant des autres envers sa famille, son attention maternelle envers son petit frère, sa petite soeur.Son parcours scolaire compliqué ( ce qui ne l'empêchera pas de devenir institutrice...) . Et surtout son amour fusionnel avec sa mère si jolie, courageuse et au bord du gouffre à la fois.

Bonheur et douleur de l'enfance... L'écriture limpide et délicate de l'auteur les transcrit parfaitement.
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Quel plaisir de rentrer dans cet appartement, tout petit qui était le véritable nid, la maison de celle qui nous raconte son enfance. Cette enfant y vit ses premières années seule avec sa mère. C'est la guerre. Son père est prisonnier en Allemagne. Mais cette absence ne lui manque pas dans cet antre qui est le sien, ce lieu si modeste, qui est devenu un être vivant qui l'a protège.
Mais un jour, la guerre est terminée, et son père revient. Elle va vivre, très vite, comme elle nous confie, ses premières expériences du malheur.

10, villa Gagliardini, cette adresse qui sera toujours là dans le coeur de cette enfant devenue femme, est un lieu attachant tellement Marie Sizun sait avec une plume attentionnée, délicate nous l'offrir. Oui c'est un peu comme cela que j'ai accueilli ce récit. Je l'ai lu comme un roman alors qu'il est sensiblement assez autobiographique.

Merci Marie Sizun de nous a voir ouvert la porte de votre maison qui est tout simplement celle de votre coeur !
Lien : https://www.instagram.com/un..
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10, villa Gagliardini de Marie Sizun
Arléa – 1er /mille
Récit initiatique tout en pudeur.
Marie Sizun revient dans sa maison d'enfance. Un lieu de vie qui exerça une véritable attraction pour l'auteure mais aussi pour son frère plus jeune.
Cette villa parisienne avait été choisie par le père et la mère, ils l'avaient accommodée, agencée, un nid d'amour juste avant que la seconde guerre mondiale ne fasse le père prisonnier de guerre en Allemagne.
L'enfant est née, elle, Marie, mère et fille sont fusionnelles, unies, seule la tante Alice vient briser leur cocon, elle aide, conforte, rassure, veille.
C'est le temps de l'innocence, un temps béni, un paradis perdu, l'autorité de maman est discutable, inexistante, la petite est sage, elle dessine, lit, observe sa mère fantasque et les reflets de la lumière derrière la vitre de l'unique pièce commune.
Quand revient le père, l'équilibre des deux femmes s'effondre. Promiscuité ? Difficulté à reprendre sa place ? L'homme revenu n'est plus le même. Violence, irascibilité, incompréhension. La petite fille comprend qu'elle n'est pas à la hauteur, la mère est malheureuse. Et l'arrivée du petit frère ne comblera le père qu'un temps. le couple se sépare.
Les années collèges, lycées vont être révélatrices. La jeune fille peine à se socialiser, l'amitié surgit mais la conscience de sa différence se renforce, la pauvreté, la classe sociale, l'éducation lui saute aux yeux.
Néanmoins, l'amour pour les livres se renforce, elle entrevoit dans les lectures d'autres horizons, la lecture et l'amour des salles obscures, le cinéma, ce moment privilégié qu'elle partageait avec sa mère au grand dam de tante Alice ! Et quelque part, la révélation de l'écriture, à venir.
Ce récit est certainement la pierre angulaire de l'oeuvre de Marie Sizun. Combien les moments de l'enfance et de l'adolescence sont fondateurs dans une vie ? On retrouve ici tout ce qui est déjà présent depuis longtemps dans ses livres, de la maison de Bretagne, au Père de la petite et passant par Éclats d'enfance.
Après tant de livres, c'est finalement là que le voyage la mène, dans ce récit intime et délicat, à la porte de la maison d'enfance.


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Marie Sizun, de son écriture élégante et subtile nous raconte le cocon dans lequel elle vécut jusqu'à son adolescence. La nostalgie de l'enfance et de l'endroit qu'on appelait « ma maison », beaucoup d'entre nous l'ont ….plus ou moins. Plongez vous dans ce livre qui fleure bon l'enfance et la nostalgie mais aussi le temps qui passe.
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Il y a longtemps qu'un livre m'a fait pleurer.
Le récit intime, lumineux, à fleur d'âme et de mélancolie de Marie Sizun sur son enfance chérie et douloureuse, jamais maudite au 10, villa Gagliardini, est le cri d'amour bouleversant d'un coeur d'enfant dont on ne peut ressortir indemne, comme de la chanson de Barbara...
Une ode à la littérature, ce doux refuge, et aux "lointains lumineux derrière la vitre striée de pluie"...
Merci Marie Sizun pour ce texte magnifique, ce cadeau.
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Cette fois il s'agit d'un récit autobiographique, retour aux sources. Cette adresse est celle de l'appartement que les jeunes parents de Marie Sizun ont occupé juste avant sa naissance. Nous le découvrons grâce au regard de la toute petite fille que Marie est encore quand son père a dû partir à la guerre. Ses premières années dans ce petit appartement, Marie Sizun nous les raconte avec infiniment de délicatesse, alternant les surprises plus ou moins cocasses que l'enfant réserve à sa mère avec les moments de complicité et de tendresse où toutes les deux se construisent un royaume. le père sera prisonnier durant quatre ans et Marie le découvrira à son retour en 1945, « ce grand monsieur inconnu », alors qu'elle est âgée de 6 ans environ. Voilà qui va bouleverser la vie de la mère et de la fille, et Marie pense qu'elle ne retrouvera peut-être jamais la place qu'elle occupait dans la vie de sa maman.

D'année en année Marie va grandir, se chercher, se trouver aux prises avec les préoccupations des adultes, leurs sentiments, leurs décisions qu'elle ne comprend pas vraiment ; elle va devoir se confronter au monde extérieur en découvrant l'école pour la première fois et partager sa chère maman. Les difficultés financières s'accumulant, l'appartement lui sera pourtant toujours une île bienheureuse où la petite fille, puis l'adolescente, s'efforcera de maintenir le climat de fantaisie et de joie qui est la signature de sa maman. Peu à peu les goûts de Marie s'affirmeront, sa personnalité se révèlera, elle apprivoisera le monde qui s'offre à elle : l'école bien sûr, des amies, la littérature, le cinéma et sans doute aussi la découverte de la Bretagne.
Cette enfance, si précaire soit-elle, est heureuse, riche d'amour, de partage et de découvertes et Marie Sizun nous offre ici les clés de son oeuvre à venir. Un moment de lecture émouvant, bouleversant, captivant dans une écriture tout en sensibilité et délicatesse.
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