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Fanny et Marion, la mère, la fille, seules et ensemble face au monde. le père, l'Allemand, absent. Et petit à petit, ce petit paradis à deux qui vole en éclat quand Marion se rend compte que, parfois, sa mère est ailleurs. Comment se construire entre un père soldat allemand et une mère qui souffre de troubles psychiatriques ?
Ce roman est troublant car il explore bien les sentiments contradictoires que peut ressentir une enfant, puis adolescente, face à sa mère malade. Peur, espoir, culpabilité, amour et haine... L'usage de la 2e personne du singulier par la narratrice m'a beaucoup déroutée, mais j'ai fini par m'y faire.
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Je ne connaissais pas Marie Sizun, mais je crois que je vais lire beaucoup de ses ouvrages. J'ai eu un énorme coup de coeur, comme cela ne m'était pas arrivé depuis longtemps.
L'histoire de cette petite Marion que sa Maman appelle Funny ou Funny face est à la fois magnifique, pleine d'Amour et aussi d'une brutalité épouvantable.
Cette Maman qui est bipolaire, mot que l'on employait pas au lendemain de la guerre est à la fois attachante et détestable, car elle fait du mal à sa petite fille.
C'est une tierce personne qui raconte l'histoire en s'adressant à Marion.
On apprend qu'elle est le fruit d'une relation entre sa mère et un allemand. Evidemment, pour une famille bourgeoise telle que celle de Fanny qui a perdu un fils à la guerre, c'est inimaginable. Elle est bannie et se banni elle-même de cette famille. Seule sa tante fait le lien entre la petite et les grands-parents.
Marion protège sa Maman contre les autres, contre elle-même, mais en grandissant, cela devient de plus en plus difficile.
C'est touchant, émouvant, épouvantable. C'est magnifique et j'ai beaucoup apprécié l'écriture qui est toute en finesse.
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Nous sommes à Paris, dans les années qui suivent la Seconde Guerre mondiale. Marion est issue d'une union très mal vue à l'époque : une femme française avec un soldat allemand. Marion ne sait pas grand chose de ce père, si ce n'est qu'il est mort en Russie. Pas de nom, pas de photo. Sa mère ne lui en parle pas. Tout juste sent-on que c'était son Amour et qu'elle ne compte pas refaire sa vie. Elle restera la Femme de l'Allemand.

Marion et Fanny, la mère, vivent tous les deux dans un petit appartement. Elles sont très complices. Fanny est volubile, elle parle haut et fort, même au cinéma. Et elle est terriblement belle. Marion la regarde avec admiration.

Pourtant, derrière cette joie apparente se cache une faille. Une faille que Marion mettra du temps à comprendre mais qui deviendra bientôt au centre de sa vie : sa mère est folle. En termes médicaux, elle est bipolaire. Mais pour Marion, c'est bien de folie qu'il s'agit. Ses phases maniaques sont aussi impressionnantes que ses phases dépressives.

Marion grandit dans ce contexte, avec ses grands-parents qui l'accueillent avec un immense plaisir mais qui refusent de voir leur fille. On pensait que ce n'était qu'à cause de l'Allemand au départ. Ils la prennent sous son aile et Marion est tiraillée entre les deux camps.

Nous n'avons que le point de vue de Marion, raconté à la deuxième personne.

J'ai beaucoup aimé ce roman, qui me semble-t-il évoque avec beaucoup de justesse ce qu'est cette maladie. Totalement imprévisible, qui se déclenche de manière brutale et effrayante. L'inquiétude de Marion est palpable et contagieuse.
L'histoire de l'Allemand en toile de fond n'est finalement pas le principal sujet de l'histoire mais il vient l'étoffer intelligemment pour accroître la sensation de vertige de Marion. Elle ne comprend pas ce qui arrive à sa mère, ne sait pas d'où elle vient. Sa construction psychique de son enfance à ses 18 ans ne se fait pas sans heurts, mais c'est une fille forte et intelligente à laquelle nous nous attachons vite.

Sans être un coup de coeur, La Femme de l'Allemand est un roman qui m'a beaucoup plu à la fois pour son écriture et son sujet, traités tous deux avec délicatesse.
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Dans le Paris de l'après-guerre, Marion vit avec sa mère Fanny. Avec le temps, Fanny s'avère être une mère borderline, maniaco-dépressive. C'est un roman tendre et dur à la fois. Marie Sizun ne mâche pas ses mots pour décrire la véracité des faits, le caractère authentique des personnages. Marie Sizun ne nie pas les difficultés inhérentes à la maladie, elle les exprime très bien par des mots choisis en toute circonstance. Elle nous décrit très justement et sans excès un univers dans lequel les relations mère-fille sont abîmées par une maladie qui détruit tout sur son passage. Ce n'est pas un roman qui raconte l'amour inconditionnel entre une mère et sa fille, non, elle nous décrit la folie sournoise qui s'insinue et qui renverse. Marion érige des digues mais sur sa mère la réalité glisse. Par le déploiement d'une intelligence vive et par un caractère bien trempé, elle va peu à peu endosser la raison qui abandonnera définitivement Fanny. Marion a souvent peur, c'est un sentiment bien présent, les fêlures, les violences, Marion les endure au quotidien, les incompréhensions, les défaillances sont légions, Marion apprend à vivre avec jusqu'au jour où tout bascule. Un roman puissant.
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Très facile à lire
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Cela faisait très longtemps que cela ne m'était pas arrivée : j'ai lu ce livre d'une traite ou presque, en quelques heures.
En commençant la lecture, nous ne nous doutons pas que nous allons être happés par cette magnifique histoire, qui peut paraître banale, au demeurant.
Seulement voilà l'écriture est tellement fluide, claire, sans fioriture que le récit coule de source, glisse au fil des pages et nous entraîne dans un flot de sentiments qui, s'ils sont tragiques, sont relatés avec une telle pudeur, que nous ne nous sentons pas de trop.

Le sujet, s'il n'a rien d'extraordinaire en soi, est tout de même original et nous montre à quel point une situation peut être vécue différemment selon le contexte historique et l'époque. La liaison de Fanny avec un allemand a été considérée comme ignoble à la fin de la guerre alors qu'aujourd'hui, elle serait tout simplement banale.
Le destin de Fanny et de Marion aurait pu être tout autre.

En somme, un livre poignant, touchant, que je voudrais ne pas avoir encore lu pour pouvoir le découvrir.
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J'ai adoré lire ce livre. Un bouquin qui prend aux tripes. C'est le second livre de Marie Sizun que je lis et j'en lirai encore. Beaucoup de sentiments m'ont submergés. La tristesse, la colère, la peur et quelquefois la joie. C'est un roman qui dès le début met la pression, une ambiance malfaisante. L'histoire se situe juste après la seconde guerre mondiale.
Marion, au début à cinq ans et à la fin dix-sept. Elle vit avec sa mère Fanny, elle l'aime de tout son être. Arrivée à l'âge de sept ans, elle voit que sa mère n'a pas d'amis, ni amoureux, elle ne s'entend plus avec sa propre famille. Marion sait seulement qu'elle a un père allemand. Sa mère, Fanny, l'a connu pendant la guerre. La fillette sent que toute la famille en veut à sa mère. de plus elle sent également Fanny, fragile psychologiquement. On voit qu'elle est instable. Seul le médecin de famille rentre dans l'appartement. Aucune personne étrangère à ce duo ne franchit la porte à part la douce tante dévouée, Elisa, que Fanny supporte. Peu à peu, les crises de la mère se rapprochent et Marion a de plus en plus peur.
L'autrice, pour ce roman, utilise la 2e personne du singulier, pour parler de la fillette. On est avec elle, et on a peur pour elle. Marie Sizun a beaucoup de talent pour nous emmener dans son univers.
Je vous le conseille vivement.
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Marion vit seule avec sa mère.
Enfance heureuse avec une mère qu'elle adore.
Mais cette mère est maniaco-dépressive et au fil des années, ses crises se multiplient. Marion tente de la protéger tout en la craignant de plus en plus.
Quel roman magnifique.
Quel bonheur de se plonger dans les ambiances que crée Marie Sizun.
Et quel talent elle a.
Marion et sa mère Fanny sont deux personnages extraordinaires.
Leur pudeur et leur amour interpellent.
C'est une histoire douloureuse et tendre décrite avec une écriture poignante.
Si j'aime tous les livres de cette auteure, j'ai encore plus vibré à la lecture de celui-ci.
La tension entre la mère et la fille monte au fil des années, au fil des crises de folie.
Mais l'amour est toujours là, même s'il abime, même s'il détruit.
Un livre tout en pudeur et en sensibilité.
Une grande émotion qui étreint le lecteur.
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Un roman poignant qui plonge le lecteur au coeur de la psychose maniaco-dépressive dont est atteinte Fanny, la mère de Marion, la jeune héroïne du livre. Ce n'est pas l'enfant, ou plus tard la jeune fille, qui parle ici , mais, par le jeu du tutoiement, une tierce personne, Marie Sizun elle-même.
L'auteure évoque ainsi ce qu'a été l'enfance, puis l'adolescence, d'un témoin on ne peut plus proche de cette maladie qu'on appelle aussi la "bipolarité". Elle raconte ce qu'on peut, dès l'enfance, en comprendre, en déduire, la culpabilité que l'on peut en ressentir, la peur, l'angoisse, la honte même, la capacité déroutante, déstabilisante, voire destructrice, qu'a cette étrange maladie pour l'entourage immédiat, mais aussi l'amour qui naît de l'observation de cette fragilité. Elle raconte aussi les silences et les non-dits qui entourent cette maladie qu'à une époque on jugeait honteuse.
Marion a également un autre "secret"; elle est une "enfant de la guerre", née d'une relation entre sa mère et un soldat allemand dans le Paris de l'Occupation. On lui dit que son père était beau, qu'il avait fait des études à l'université d'Heidelberg, et, qu'envoyé sur le front russe, il était mort là-bas. Cette certitude en fait pour l'enfant un personnage quasi-mythique et il alimente ses fantasmes de jeunesse, la fait rêver du pays de son père et aimer la langue allemande qu'elle apprend au lycée........ jusqu'au doute final insinué par la révélation de sa mère.
La belle écriture de Marie Sizun, bien ponctuée, sans pathos, distille chez le lecteur une réelle émotion et une grande tendresse à l'égard l'héroïne.

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Encore une fois, un roman dont le narrateur s'adresse à un « tu » dont on a vite fait de comprendre qu'il ne s'agit pas du lecteur mais de l'un des deux personnages principaux : Marion, non pas « femme » mais « fille » de l'Allemand. Marion, toute petite fille de deux ans et demi glacée de peur devant celle qui, sur la petite route, devrait lui tenir la main pour la protéger, l'accompagner, la rassurer. Au lieu de quoi, elle la terrorise. Et c'est de sa propre mère, Fanny, dont elle garde ainsi le plus ancien souvenir, avec effroi. Qui d'entre nous a au coeur le plus lointain souvenir avec sa maman ? Elle semble tellement évidente, proche, faisant partie intégrante de notre histoire, de nous-même !

Il en va bien différemment pour Marion, Funny, Face -Funny, comme la nomme sa mère dans l'étrange (et malsaine) idée qu'elles ne font qu'un être en deux personnes, les deux faces d'une même médaille : jumelles, ennemies, amies ?

Marion est fascinée par sa mère, cette toute petite femme qui rappelle une ado, drôle, vive, enjouée. Sombre, perverse, menaçante, totalement incontrôlable. Car Fanny a deux visages, maniaco-dépressive disait-on à l'époque, bipolaire aujourd'hui.

C'est beaucoup demander à une petite écolière, puis à une ado lycéenne, que de gérer les alternances de comportement d'une mère adorée, effrayante et parfois détestée. Comment se construire avec un tel modèle ?
Et la blessure se creuse encore avec l'image du père, désespérément absent. Qui donc était cet Allemand dont Fanny s'est éprise en 1945, qui lui a fait un enfant, qui l'a faite rejeter par sa bourgeoise famille avant d'aller mourir à Stalingrad sous les balles russes ? Marion grandit vite sous les quolibets de ses copines d'école : fille de la folle ! Encore heureux que son origine germanique reste secrète ! Un secret qui la torture.

Un livre attachant, si bien documenté sur la maladie et exprimant si bien les mouvements du coeur de l'enfant meurtrie qu'on s'imagine que, peut-être, l'histoire a été vécue par l'auteure ou par l'une de ses proches.
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