Une claque.
Une gifle monumentale.
Exploration du flux est un gant lancé à la face de la sacro-sainte bien-pensance européenne, dont l'auteure ne s'exclue pas.
Il règle son compte au politiquement correct qui s'esclaffe, à chaque détour de JT, contre l'animalité humaine, qui pleure ses larmes de crocodile sur le sort des "pauvres migrants".
D'abord, il y a la photo du petit Aylan, dont les vêtements lâchement lapés par l'eau de sel, arborent fièrement les couleurs du drapeau tricolore.
Et puis il y a l'attentat du Bataclan, qui réveille un déferlement de mots, de cris sourds et de rage folle, excroissances de fébrilité que nul n'a pu endiguer sinon le temps.
Le verbe de Marina Skalova est un flux sans fin...
à l'image de ces océans qui drainent les corps décharnés...
à l'image de ces écrans allumés non stop, qui tournent en boucle les mêmes images d'une actualité faite de tout bois...
à l'image de ces fluides vitaux qui ne cessent de faire leur oeuvre, migrations hirsutes à la réalité oppressante...
Exploration du flux est une découverte étonnante, dérangeante, qui remet les pendules à l'heure et sonne le glas des faux semblants, dans une prose terriblement poétique et franchement insolente.
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