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EAN : 9782825146606
79 pages
L'Age d'Homme (11/05/2017)
3.5/5   6 notes
Résumé :
Un étranger accoste sur une île dont on ignore le nom, délesté de toutes formes d'attaches. Cette terre, longtemps rêvée, le rejette. Dès son arrivée, il éprouve sa différence. Des signes inquiétants apparaissent, une paranoïa insidieuse s'installe.
Un tour de force linguistique, qui, habilement opéré par l'écriture poétique et incisive de l'auteure, confronte le lecteur à son propre rapport à l'autre.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'ai été attirée par la quatrième de couverture : un livre sur le rejet de la différence qui vise à confronter le lecteur à son propre rapport à l'autre? Écrit par une jeune auteure lauréate du prix de la poésie de la vocation?

Un homme dont on ne sait rien débarque dans ce qu'il pense être le monde harmonieux et sans violence dont il a tant entendu parler et tant rêvé.
« J'étais heureux d'être arrivé à la fin de mon voyage. Je croyais être arrivé. »
Mais tout n'est pas aussi propret qu'il n'y parait.
« La ville devait être parfaitement propre, délestée de toute odeur. Je prenais conscience que je risquais de salir le paysage. »

D'infimes touches d'espoirs en désillusions, la trame se déploie comme un rouleau compresseur. le terrain n'en est pas plus lisse pour autant ! le texte est court mais non moins percutant. Epuré, dépouillé de toutes fioritures, il est pour ainsi dire réduit à l'état de squelette. Les phrases sont courtes, pointues comme le tranchant aigu d'une lame, elles se tendent comme un arc. J'en attendais vraisemblablement un peu plus de poésie, même si le sujet ne s'y prête pas nécessairement. Il renvoie en effet à une réalité qui n'en finit pas de se répéter à travers les siècles. C'est sans doute pourquoi il n'a pas besoin d'être situé ni dans le temps ni dans l'espace. Mais à mon avis, la plus grande force de cet ouvrage réside en ce que l'auteure ne prend position à aucun moment. Elle présente des faits et nous incite à mener notre propre réflexion. Chacun s'y retrouvera, chacun est obligé de s'y retrouver, d'une manière ou d'une autre…

Merci à masse critique et aux éditions l'Age d'Homme pour cette intéressante découverte !
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Larguez les amarres. Selon que l'on soit né d'un coté ou de l'autre d'une mer, d'un océan, d'une frontière, les mots n'ont pas la même signification.
Dans « Amarres », Marina Skalova nous conte l'histoire d'un de ces nombreux Hommes qui rêvent d'une vie meilleure pour ne pas dire qu'ils rêvent simplement de vivre. Aujourd'hui, hier, demain, peu importe, le sujet est et sera toujours plus d'actualité dans le futur.
Pas de surprise donc quant à l'histoire. Un homme arrive d'on ne sait où quelque part dans un monde dont il rêve, un monde où il a entendu dire qu'il faisait bon vivre, loin des tumultes de son quotidien. Forcément, il sera désigné responsable des maux des gens « normaux ». La différence fait peur, personne ne sait pourquoi mais c'est comme ça. C'est plus facile de suivre le troupeau. Si le berger le dit c'est que c'est vrai. Et les moutons moutonnent et se font l'haine sur le dos de l'autre, de l'étranger. Toute ressemblance avec des lieux connus ne serait bien sur que…

L'écriture est minimaliste. Un texte court, des phrases brèves qui vont à l'essentiel. Pas de jugement, juste des faits. A chacun de se faire son opinion, de réfléchir.
Mon opinion sur le sujet est faite depuis toujours et j'aurais pu être tenté de dire que l'auteure enfonce des portes ouvertes. Malheureusement l'actualité quotidienne prouve que ces portes se ferment un peu plus chaque jour.
Ici, en France, l'affront national déborde de tous les cotés, alors oui, il faut continuer à mettre le pied dans l'entrebâillement de la porte même si c'est pour répéter des évidences.
Pour être honnête, il est difficile pour moi d'être vraiment objectif tant le sujet m'est sensible.
Ce livre fait partie des bouquins malheureusement nécessaires, dommage que la poésie de l'écriture de Marina Skalova m'ait échappé.

Merci à Babelio et aux éditions L'Age d'Homme qui m'ont, grace à l'opération masse critique fait découvrir cette auteure et son premier livre « Amarres ».
J'avoue aussi que les éditions L'Age d'Homme ont bousculé l'image que j'ai de leur pays d'origine, la Suisse. Un pays que je vois refermé sur lui-même et dont la seule ouverture d'esprit est proportionnelle à ce que ça peut lui rapporter. Et pan sur mon bec, comme quoi il faut rester vigilent, la bêtise est toujours là, planant autour de chacun. Rien que pour ça, encore merci.
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Un homme débarque sur une île dont il rêvait dans l'intention de s'y installer.
Mais rien n'y est facile. Les habitants se ressemblent tous et ont l'air méfiants.
L'homme a du mal à comprendre leur langage et lui-même a de plus en plus de mal à s'exprimer, les mots ne lui obéissent plus.
Avec une écriture poétique, l'auteur nous confronte à la différence, à la difficulté d'intégration, à la complexité du rapport à l'autre.
C'est une belle, originale mais douloureuse histoire.
L'ambiance s'alourdit au fil des pages malgré les efforts de l'homme.
Le rejet et la peur de l'autre, de l'inconnu mènent à toutes les extrêmes.
J'ai beaucoup aimé la mise en page très aérée et l'emballement inexorable de la dernière page.
Un livre court mais intense qui interpelle
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Un narrateur anonyme débarque un soir sur une île inconnue. Nous ne savons pas même à quelle période se déroule le récit. Certains indices inclinent l'esprit à le situer à la fois proche et loin de nous, dans un espace-temps qui existerait de toujours : celui des contes.

A sa manière, en effet, Marina Skalova nous raconte le conte cruellement moderne car il n'a jamais cessé d'exister de l'autre, de l'étranger, celui qui n'est pas d'ici. le voilà qui arrive de nulle-part, seul, démuni mais non point stupide, avide de connaître un eldorado paisible dont on lui a tant parlé. Ses espoirs se heurtent à l'incompréhension, au rejet, à la solitude et aux idées reçues qui ont la dent dure. Quelques lueurs de bonté jalonnent son chemin, hélas trop rares et trop éphémères. Même elles, finissent pas se laisser engluer dans la doxa toute puissante. Il ne faut pas grand chose pour que l'autre, l'étranger devienne le bouc émissaire de tous les maux : réponse commode à des phénomènes plus grands que lui mais que la communauté ne veut pas ou ne sait pas analyser et comprendre.

Impossible de ne pas faire quelques parallèles avec l'actualité en lisant ce premier récit de Marina Skalova, jeune poétesse et traductrice. Cependant, il ne se limite pas à la critique de circonstance et offre plutôt une réflexion universelle et intemporelle sur la question de l'autre et du rapport que l'on peut, qui que l'on soit, entretenir avec cette altérité. En somme, Marina Skalova invite chaque lecteur à faire son propre examen. Elle ne propose pas un point de vue - le récit, bien plutôt, cultive une certaine neutralité du ton avec ces phrases courtes, lapidaires bien que poétiques, et cette économie drastique de la forme - mais invite chacun à faire sa propre critique et à nourrir sa propre réflexion.

On sent au fil de la lecture, la volonté d'esquisser un tableau, de jouer une scénettes en ombres chinoises : de suggérer. Au lecteur de dire. L'auteure, elle, insuffle la dynamique. J'ai aimé découvrir un tel projet que je trouve aussi ambitieux que pertinent. J'aime qu'un auteur en appel ainsi aux lecteurs à venir, leur fasse confiance et les interroge. Toutefois, je dois reconnaître qu'une forme aussi ramassée, elliptique, concise est d'une exigence folle. Elle doit tout dire en peu de mots. Chacun de ces mots doivent être précieux et pertinents, imposer leur extrême nécessité. Une pointe de déception se glisse sans doute ici dans ma lecture de ce texte : certains morceaux manquent à mon sens de la force, d'une tension suffisante pour apparaître indispensables. Je me suis surprise à trouver à l'occasion quelques longueurs, le comble dans un récit aussi court ! Sachant l'auteure poète, sans doute attendais-je aussi un peu plus de poésie, quelque chose de plus exigeant dans la forme - ce qui survient à la fin mais peut-être un peu trop tard à mon goût. Mais qu'à cela ne tienne ! Il s'agit là d'un premier récit et ce qu'il propose est malgré tout de très bonne qualité, ne serait-ce que pour pour provoquer notre regard aiguisé.
Lien : http://lapetitemarchandedepr..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je me doutais qu'on viendrait me chercher, tôt ou tard. Je ne connaissais pas l'échéance. alors je devais faire semblant.

Je prétendais que j'étais en train de m'installer. Je défaisais mes bagages. je dépensais mes économies. Je m'encombrais de toujours plus de choses. Je voulais m'alourdir. Comme pour masquer que je ne pourrais jamais prendre racine.
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J'étais impatient d'éprouver la sensation de l'eau car elle déleste le corps de son poids et fait apparaitre les choses comme si elles étaient sans gravité.
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C'est là que un homme deux hommes a lancé ont lancé un pavé les pavés la foule les pavés s'est ruée sur moi les pavés cachés à côté de la fontaine la foule a jeté les pavés une pluie de une pluie une pluie de pavés les pierres sur la place les pierres comme des balles des obus les pierres au son de les cris meurtrier voleur blasphème assassin les pierres les pavés d'abord la poitrine puis le crâne le ventre criblé t r o u é t r a n s p a r e n t la p o it ri n e à n o uv e a u le vi sa ge la mâch oi re le n ez le s t y mp ans sifllent saignent uuuuuhhuuuuuuuurlent à mort le sexe b ro yé é cr a a br ou i llé l a t ê t e la t êt e p. 78
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Quand le soleil se couchait, des ombres rougeâtres recouvraient le ciel. La brume enveloppait les cimes des arbres. Leurs reflets se heurtaient aux nuages. Le silence était à son apogée. p. 52
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J'ai erré d'abord. Le vent me fouettait le visage. Mes cheveux voletaient autour de ma tête. Mes pieds s'enlisaient dans le sable. [...]

Le jour déclinait. Il semblait rougir de devoir disparaître. p. 10
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Videos de Marina Skalova (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marina Skalova
Avec Chloé Delaume, Édith Azam, Sandra Moussempès, Rim Battal, Marina Skalova & en duplex d'Allemagne Etaïnn Zwer
Rencontre animée par Aurélie Olivier
Vingt et une poétesses francophones racontent ce qu'est écrire et être une femme ou une personne non binaire aujourd'hui. Vingt et une poétesses, musiciennes, slameuses : une armée de guerrières, agentes de leurs propres désirs, qui avance, prend la parole, confie ses combats et délivre la poésie de ses représentations traditionnelles. Ces lettres font de l'écriture une matière vivante et politique. Elles disent un désir de transmission, un rêve de l'autre, l'histoire d'une reconquête de soi. Un recueil inspirant et animé d'une vigueur plurielle et sensible, destiné à toutes et à tous. À qui souhaite faire une place à l'écriture dans sa vie.
Au cours de la soirée sera projetée l'archive d'une performance de Jacqueline Dauriac (dans le cadre d'une soirée Polyphonix de 1982).
À lire – Lettres aux jeunes poétesses, initié et préfacé par Aurélie Olivier, éd. L'Arche, 2021.
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