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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bonjour,
Voici « Mort d'une libraire »de Alice Slater. J'ai découvert avec grand plaisir ce roman qui conjugue avec perfection humour et intrigue psychologique. Nous suivons Roach qui tient à Londres une librairie en déclin. Une nouvelle libraire arrive mais tout oppose les deux femmes. La première va faire une fixation malsaine et obsessionnelle sur la seconde qui, elle, éprouve une répulsion totale pour sa collègue. le récit est parfaitement maîtrisé, jubilatoire, à l'humour acéré et pertinent, totalement décalé et décapant. Les personnages sont parfaitement dépeints. Vous ressentirez leurs obsessions, leur haine, leurs interrogations, le tout dans une ambiance sombre et inquiétante qui s'accentue au fil des pages. Un excellent premier roman de l'auteure que je ne manquerai pas de suivre .
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Situé à Londres, l'intrigue de Mort d'une libraire nous amène sur les pas Laura et Roach, deux femmes réunies au travail dans une librairie en faillite.

Roachest immédiatement fasciné par Laura, la parfaite blonde aux joues roses, et cela se transforme en obsession lorsque Roach sent le passé sombre de Laura. Laura n'est pas aussi parfaite qu'elle le semble, luttant contre un traumatisme qui se cache juste sous la surface. Parce que Roach pense avoir un lien fort avec la nouvelle libraire Laura, elle commence à développer une fascination obsédante, une curiosité malsaine

Mort d'une libraire est une histoire lente d'obsession, de traumatisme et de lutte de pouvoir. Alice Slater s'est visiblement inspirée de son parcours personnel d'ancienne libraire londonienne et d'ilustre podcasteuse en true crime pour nous proposer ce premier roman plutôt "mordant". où les libraires forment de drôles d'oiseaux.
Alice Slater joue sur l'ambiguïté, elle s'amuse à brouiller les pistes, on peut donc avoir du mal à savoir où elle veut en venir.
Véritable thriller psychologique, qui n'a pas été là où l'attendait, parsemé d'un humour bien dosé et particulièrement décapant et une plume moins simple qu'il n'en a l'air .

Ajoutez à cela une bonne dose de tension et juste ce qu'il faut de sarcasme et la recette est savoureuse à souhait!

Un coup de coeur assuré pour un livre découvert lors du dernier quais du polar !
Lien : http://www.baz-art.org/2024/..
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La petite librairie de Walthamstow
Un très grand merci à Babelio et aux éditions La Croisée pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une Masse critique privilégiée qui m'a plongée directement dans l'ambiance d'un Londres hors des sentiers battus.
Walthamstow, quartier du nord-est londonien encore populaire mais en voie de gentrification : au coeur du marché, une librairie tente de survivre, tant bien que mal. Brogan, surnommé Roach (cafard ou blatte en français) y travaille depuis quelques années. L'ambiance un peu glauque du lieu lui convient parfaitement car elle est fascinée par la mort, passionnée par les « true crimes » et les serial killers et assiste régulièrement aux réunions des Murders Girls. Roach est gothique, elle a les cheveux violets, a pour animal de compagnie un escargot géant et elle ne fait aucun effort de sociabilité. Sa vie va basculer lorsque la direction de la librairie envoie une équipe de choc pour tenter de relever la barre : Sharona, Eli et surtout Laura, l'exact opposé de Roach. Laura est ce que Roach appelle avec mépris une « normie », une fille jolie, soignée (« Laura et ses petites robes vintage, ses bérèts, son rouge à lèvres écarlate. Ses cigarettes roulées, son omniprésent parfum à l'huile essentiel de rose », attentionnée, aimable avec la clientèle, qui, à ses heures perdues, écrit de la poésie. Laura déteste Roach qui le lui rend bien, mais si elle tente de se tenir à distance de sa collègue, Roach, au contraire, cherche désespérément à s'en rapprocher. Car Laura cache un secret qui intéresse particulièrement Roach…
J'ai beaucoup aimé ce thriller noir, premier roman de l'auteure. Alice Slater a fait d'une librairie le décor de son intrigue : malin ! Tout en suivant l'affrontement entre les deux personnages principaux, on visite les coulisses du métier de libraire, les bons côtés (par exemple, Roach n'hésite pas à commander des livres qu'elle se réserve avant de les mettre en rayon !), comme les mauvais, les difficultés rencontrées avec les clients exigeants ou récriminants, les stocks qu'il faut gérer, le travail de nuit avant les périodes les plus chargées (Noël)… J'ai totalement adhéré à l'intrigue, au jeu malsain qui se met en place entre Laura et Roach, deux opposés qui ont beaucoup en commun (et je ne parle pas que des litres d'alcool qu'elles ingurgitent : tout ce qui se présente pour Laura, et Dark Fruit pour Roach –c'est, semble-t-il, une sorte de cidre fruité). L'alternance des points de vue entre Laura et Roach (procédé connu mais qui a fait ses preuves et fonctionne très bien ici) apporte une tension qui va crescendo, jusqu'à la fin surprenante et réussie.
Mention spéciale à la couverture : j'adore !
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🌗 Quand le soleil rencontre la lune, il y a forcément une éclipse.

Deux libraires que tout semble opposer, se voient obligées à travailler ensemble en période des fêtes de fin d'année. Alors que tout répulse Laura chez Roach, cette dernière voue une fascination pour la première.

Roach est décalée, fascinée par les criminels en série, fan de lectures True crime. Depuis l'adolescence elle travaille dans la librairie de son quartier. Son enfance est marquée par un serial killer qui a sévit dans son quartier, arrêté et condamné. C'est notamment cette passion pour les crimes et les tueurs qui dégoute Laura.

Laura est populaire, choyée par tous. Mais elle cache un secret qui fait d'elle une poupée qui a peur, qui noie ses craintes dans l'alcool et tente de dépasser son trauma dans la poésie qu'elle écrit.
C'est cet art qui va cristalliser l'attention de Roach.

Une obsession malsaine noue le destin des deux jeunes femmes. Jusqu'au drame.

J'ai été surprise de lire un roman anglais qui ne contient qu'une seule mention à la tasse de thé. L'alcool coule à flot dans ce roman. Un alcool festif entre collègues mais surtout un alcool destructeur.

La construction qui alterne chacune des deux protagonistes fait monter la tension. le jeu de miroir entre les deux crée humour, ironie et dessine un univers sombre où les apparences sont trompeuses.

J'ai trouvé l'histoire originale, le rythme addictif et la thématique bien menée.

Je remercie babelio et la maison d'édition La Croisée de m'avoir envoyé ce roman en avant première.
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Brogan, surnommée "Roach", qui signifie "blatte" en anglais, est une jeune femme gothique obnubilée par les "true crimes", meurtres commis par des tueurs en série.
La librairie où elle travaille depuis plusieurs années est au bord de la faillite et de nouveaux libraires ont appelé en renfort pour tenter de la sauver. Parmi eux, se trouve Laura, la parfaite petite libraire, attirante, souriante et toujours tirée à quatre épingles.
Roach est aussi sombre que Laura est lumineuse. Leur première rencontre fait des étincelles.
Roach est fascinée par la perfection de Laura. Façade ou réalité ? Elle tente à tout prix de se rapprocher d'elle mais cette dernière l'ignore royalement et finit par ne plus la supporter. Roach finira par allé trop loin ...

"Je vais faire un petit tour, a-t-elle fini par dire en promenant son regard autour d'elle. Désolée, tu es ... ?
- Roach
- Rach ? Comme Rachel ?
- Non. Roach. Comme une blatte en anglais."
Elle s'est éloignée avec un petit rire, laissant dans son sillage une odeur écoeurante de pétales de rose. "Roach, comme la blatte. Je m'en souviendrai."
Trop sympa de ta part, ai-je pensé. "

"Roach n'était pas un surnom très sexy, mais ça me plaisait. Je préférais encore être comparée à une blatte, à un insecte rampant et répugnant capable de survivre à l'apocalypse, qu'à une normie insipide prénommée Brogan."

Une histoire à la fois "so british" et dérangeante que l'on découvre alternativement à travers Roach et Laura. Telle une blatte, Roach est attirée par la saleté. Elle se nourrit de tueurs en série, aime ce qui est lugubre. Elle est persuadée que derrière un vernis impeccable de bobo chic, Laura cache quelque chose.
Laura a perdu sa mère alors qu'elle était adolescente et ne s'en remet pas. Sa mort n'était pas accidentelle ou la conséquence d'une maladie grave. Roach ne doit absolument rien savoir. Pour oublier et tenter de donner le change, Laura boit plus que de raison.

"J'ai trop la gueule de bois pour ressentir autre chose que de l'amertume et du regret."

Roach finira par découvrir ce que Laura cache ...

Une intrigue bien ficelée qui va crescendo pour les deux protagonistes. Une plume simple, directe et bourrée d'humour noir qui nous hypnotise jusqu'à la dernière page. Parfaitement glauque.

#Mortdunelibraire #NetGalleyFrance !
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Un premier roman noir très prometteur !

Best-seller publié dans le monde entier, "Mort d'une libraire" est un roman psychologique à l'humour noir 'so British' irrésistible qui joue avec malice de nos fascinations coupables pour les faits divers morbides que sont les 'true crimes'. Avec ce contrepied ironique aux romans 'feel good' sur le pouvoir des livres, Alice Slater révèle, dans son premier roman, la vie secrète de deux libraires inoubliables.

Roach, libraire à Londres, gère son rayon 'true crime' d'une main de maître. Ses passions : les meurtres non élucidés, les tueurs en série, les escargots, la mort. Dans sa librairie en déclin, débarquent un jour de nouveaux libraires pour une reprise de la dernière chance.

Parmi eux Laura, employée modèle, poète à ses heures perdues, un rayon de soleil face à la sombre Roach (qui signifie "blatte" en anglais !). Entre elles, un jeu malsain de fascination et de répulsion s'installe. Et Roach, intriguée par la perfection de façade de Laura, commence à fouiller dans sa vie, jusqu'à aller trop loin…

Je remercie les éditions @LaCroisee et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir ce roman envoûtant.

La structure narrative de ce roman choral alterne entre le point de vue de Roach et celui de Laura, deux protagonistes que tout semble opposer physiquement et psychologiquement, mais qui vont finir par se découvrir un point commun : les tueurs en série.

Dès le début, la rencontre de la lumineuse Laura avec Roach, la gothique, est la source de sentiments ambivalents. Roach est obsédée par l'apparente perfection que Laura lui inspire tandis que Roach ne suscite que de la répulsion chez Laura. Bientôt, derrière cette façade de Bobo BCBG, Roach découvre peu à peu la facette cachée de cette personnalité solaire qui cache un bien sombre secret...

le suspense est bien maitrisé et les chapitres courts donnent du rythme à l'intrigue assez captivante avec cet effet de miroir qui crée une atmosphère étrange et ambiguë, sous forme de trompe l'oeil. En effet, Roach et Laura sont le reflet d'un même miroir et quand le soleil rencontre la lune... attention à l'éclipse ! J'ai bien aimé le dénouement inattendu qui donne au lecteur le sentiment d'avoir été manipulé, pour son plus grand plaisir !

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Alice Slater s'est inspirée de son parcours personnel d'ancienne libraire londonienne et podcasteuse en true crime pour nous proposer ce premier roman plutôt "mordant".
Si ses personnages sont des êtres en marge, ce n'est pas étonnant, Alice Slater reconnaît elle-même qu'elle choisit ses lectures en fonction du degré de détestation des protagonistes qui y sont à l'oeuvre.
L'épigraphe donne le ton : "Le répugnant a quelque chose d'attirant" David Wilson (A history of british serial killing).
Si vous vous attendez à une lecture "tranquille" - elle se passe la majorité du temps dans une de ces grandes chaînes de librairie - vous risquez d'être un peu bousculé.
Tout concourt à démontrer que les librairies ne sont décidément pas des endroits sérieux ! On est au-delà du contre-pied au feel good car il y a certainement de la malice et un brin de folie chez notre autrice.
Ici les codes sont brouillés et il est difficile de dire à qui on pourrait bien s'identifier dans cette galerie de personnages tous plus bizarres (voire répugnants) les uns que les autres…
Car le moins que l'on puisse dire c'est que ces libraires sont de drôles d'oiseaux.
L'une est gothique, accro au true crime et incapable de décrypter les sentiments ou comportements de ceux qui l'entourent, elle modifie sa personnalité pour les séduire mais les asphyxie par sa seule présence.
L'autre semble tout aussi toxique mais elle le cache sous des allures plus "proprettes".
Forcément quand ces deux-là se rencontrent ça donne… une histoire étrange !
Alice Slater joue sur l'ambiguïté, elle s'amuse à brouiller les pistes, on peut donc avoir du mal à savoir où elle veut en venir et si dans l'affaire on ne se trompe pas carrément de victime !
C'est assez troublant.
Psychologie fouillée, duplicité, fantaisie, serial killer et rock'n'roll : cette lecture me laisse définitivement une impression… bizarre !
Mais c'était peut-être le but !
Lien : https://www.xn--rdactrice-b4..
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Je remercie Babelio, la maison d'édition La Croisée et l'auteure Alice Slater pour l'envoi de ce roman.
Mort d'une libraire est un pur produit anglais ! le style, l'humour, les références…et les serial killer !

Roach est une jeune femme qui travaille depuis toujours dans une librairie. Les affaires sont mauvaises et au départ de sa manager, une nouvelle équipe arrive pour redresser le commerce. Laura, qui fait partie des recrues interpelle Roach. Entre les deux femmes une relation ambiguë s'installe. Attrait et répulsion se télescopent. Roach en devient obsédée et pour trouver les réponses aux questions qu'elle se pose, s'immisce progressivement dans la vie de Laura.

A tour de rôle, l'auteure donne la parole aux deux femmes, qui s'expriment sur leurs émotions. Aux antipodes, l'une voit ce qui les rapproche tandis que l'autre marque un rejet immédiat. Cette alternance rythme le récit. L'écriture est moderne et fluide, mais alourdie par des longueurs.

Ce roman s'apparente aux Cosy Mystery (et non aux thrillers comme je le présageais),
je pense qu'il peut convaincre les adeptes du genre.
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#Mortdunelibraire #NetGalleyFrance
Merci avant tout à NetGalley et aux Editions La croisée pour m'avoir permis de lire ce livre.
Ce n'est pas évident de camper un roman sur deux héroïnes qui ne déclenchent pas l'empathie, au contraire.
Deux femmes, toutes deux libraires vont se confronter, et créer ainsi ce roman à deux voix. A part leur âge et leur profession, elles n'ont rien en commun, et tout les oppose. Un jeu subtil d'attraction/ répulsion.
Réflexion psychologique sur apparences et réalité. Y a -t-il des points communs, des sujets qui les rapprocheraient.
Le style, le rythme tout est mis en place pour ne pas lâcher ce livre. Un livre divertissant avec un humour "so british", mais un fond très profond.
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On repart avec le nouveau titre des Éditions La Croisée, on reste toujours et encore à Londres, dans un tout autre univers, avec ses propres noirceurs. L'autrice Alice Slater est une ancienne libraire, et une amatrice de true crime, genre sur lequel elle anime des podcasts. La mort d'une libraire est son premier roman, dans lequel l'autrice exploite son penchant pour ce genre littéraire, ce fameux true crime, qui est devenu très populaire cette dernière décennie. À un point tel que certaines maisons d'édition en ont crée une collection dédiée au genre.

Roach est une jeune libraire qui végète plus qu'elle ne travaille dans une obscure boutique londonienne, la Spines Walthamstow, avec ses cheveux roses, son look un peu gothique et ses oreillettes constamment vissées sur les oreilles, et un caractère un peu asociale, elle ne vit que pour ses podcasts et ses livres de true crime. En somme, une vie un peu morne, égayée par la fascination qu'exerce sur elle les côtés obscurs de tous les tueurs en série, dont elle lit et écoute les vies. Arrive dans la librairie une nouvelle équipe dont la mission est de redresser le désastreux, voire inexistant chiffre d'affaires du commerce moribond. Composée de la nouvelle manager Sharona, Eli, son bras droit, la routine de Roach est vite ébranlée d'autant que Laura garde prudemment ses distances avec elle, quelque chose en sa collègue ne lui revenant pas. Roach, férue de true crime, pense que Laura, dont elle a découvert un ouvrage en sa possession après avoir fouillé un tote bag, et qui compose des poèmes sur les femmes tuées par des tueurs en série, tente par tous les moyens de se rapprocher d'elle, mais en vain. Plus l'obsession de Roach croit et devient malsaine, plus on comprend que derrière la façade glacée en sucre d'orge et de thés lattés à la cannelle se cache pour elle aussi une forme de noirceur, un secret qui la hante. Un mal-être qui s'exprime dans les litres d'alcool qu'elle ingurgite au pub chaque soir jusqu'à la nausée, et le black-out qui s'ensuit.

Roach est un peu paumée elle aussi, le seul repère qu'elle ait est sa mère et son pub, dans lequel cette dernière finit ivre chaque soir, sa chambre obscurément glauque qu'elle occupe au-dessus et une attirance unilatérale et malsaine pour Laura, entretenue par la distance que cette dernière garde avec elle. Une librairie, deux libraires, deux faces totalement différentes du métier, et du true crime, par l'une qui a défaut de s'être trouvée, y puisent une fascination obscène et qui en deviendra maladive. L'autre qui est au coeur même de cet univers, en tant que proche d'une victime, et qui ne l'évoque dans ses poèmes pour mieux le mettre à distance. Les névroses des deux jeunes femmes vont finir par se rapprocher, la fragilité de l'une va finir par être mise totalement à jour par le comportement psychotique de l'autre, devenue une stalkeuse en puissance, se fabriquant un curriculum vitae digne des individus les plus dangereusement perchés qui soient. Roach, qui porte ce nom à la prononciation qui dérange, va deviner instinctivement ce que Laura cherchait à cacher, celle-ci va deviner instinctivement qu'elle doit se tenir éloignée de cette espèce de jumeau maléfique qui va se nourrir de son histoire, celle d'une proche assassinée par l'un de ces serial killer que Roach idolâtre, pour assouvir son fanatisme délirant.

C'est un roman psychologique, pas policier contrairement à ce que le titre pourrait laisser penser, qui est franchement bien mené : si au début Roach nous apparaît comme une fille très paumée, mais inoffensive, baignée constamment dans la noirceur des meurtres sanglants et dans les abimes de la psychologie torturée des meurtriers, et Laura, une jeune femme avec quelques manières, un peu snobe et hautaine, un poil agaçante avec son eau de seltz à la cerise sans sucre à probablement 10 livres la canette, les choses deviennent moins tranchées à mesure que l'on découvre la vie de Laura, à mesure que l'on se confronte à l'esprit et l'attitude tortueux de Roach. L'autrice emprunte le chemin tortueux du genre thriller en se gardant bien d'emprunter toutes les méthodes du genre, c'est plus pernicieux que cela, et c'est bien ce qui m'a tenue en haleine jusqu'à la toute fin du roman. L'ambiance glauque et poisseuse est entretenue par ces deux libraires à l'opposé l'une de l'autre, l'une qui cherche la lumière, l'autre la noirceur, par tous les personnages qui évolue dans ce local décrépi où plus personne ne souhaite acheter des livres plein tarif (quand on sait la politique la tarifaire en France sur la vente de livres, on est un peu décontenancé de voir l'objet se faire traiter comme un autre objet de consommation quelconque). Avec des employés figés eux-mêmes dans l'atmosphère qui suinte le désoeuvrement et l'abandon, qui ne pensent qu'à écumer les pubs jusqu'à l'écoeurement – à un point tel que mon foie souffrait parfois en silence pour eux – tous manipulés finalement par une hiérarchie qui n'a jamais mis un pied dans le quartier et qui ne prennent pas la mesure du désastre.

La librairie Spines Walthamstow se situe à l'autre extrémité du marché, sa devanture bordeaux coincée entre une agence de paris sportifs et un café Costa. Une fois arrivée devant, je reste dehors encore une minute, le temps de finir ma cigarette, et j'en profite pour examiner la vitrine défraîchie. Derrière le carreau graisseux, les livres sont décolorés par le soleil et ne tiennent plus très droit, comme s'ils avaient été oubliés là depuis un bon moment. Une mouche morte gît au sol.

Roach met mal à l'aise, car elle est attirée compulsivement par la noirceur, elle a trouvé une personne qui en recèle, bien malgré elle, et elle va s'atteler à la déterrer frénétiquement chez Laura, toute frontière de bienséance et du bien et du mal abolie : il n'y a pas de sang qui coule, enfin presque pas, il n'y a pas de meurtre, objectivement, en revanche, elle est devenue, ou sur le point de devenir, ce qu'elle admirait le plus, une personne vouée à anéantir, l'anéantissement étant psychologique ou physiologique. C'est aussi un roman en trompe l'oeil qui n'aboutira pas au résultat auquel on pourrait penser.
Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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