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sur 10152 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
♬ Une chanson douce
Que nous chantait notre nanny,
En suçant notre pouce
Nous l'écoutions attendris,
Cette chanson douce,
Nous te la chantons à toi,
Souviens-toi nos peaux douces
Comme la mousse des bois.

Les petits faons sont aux abois.
Dans le bois, se cache le loup,
Ouh, ouh, ouh ouh !
Mais aucun brave chevalier ne passa.
Le loup les étouffa dans ses bras.
La, la, la, la.

Les petites faons,
C'étaient nous,
Le loup, c'était toi.
Contre toi nous écoutions
Cette chanson douce,
Que tu nous chantais autrefois,
Une chanson douce
Qu'aucun autre petit enfant n'entendra.

Oh le joli drame que voilà,
Les faons ne grandiront pas,
La, la, la, la,
Car entre les griffes du loup acérées,
Enfants à jamais nous sommes restés,
Eh, eh, eh, eh.

Les petits enfants
Avaient de jolis cheveux,
Le néant,
Se lit désormais dans leurs yeux.
Cette chanson douce
Le loup vous l'a chantée,
Pour vous, ses petits pouces,
Jusqu'à la fin de vos vies,
Jusqu'à la fin de vos vies.

Une chanson douce
Que nous chantait notre nanny,
En suçant notre pouce
Nous l'écoutions attendris.
Cette chanson douce,
Elle nous l'a chantée
Pour nous, ses petits pouces,
Jusqu'à la fin de nos vies,
Jusqu'à la fin de nos vies. ♬
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A la manière d'une enquête de Colombo, on sait dès le début qui a tué qui. Ici, c'est l'horreur qui prédomine : une nounou a tué les enfants qu'elle gardait depuis près d'un an. Suit l'autopsie de la montée de ce qu'on pourrait appeler une forme de folie, de paranoïa, un délire de la part de la nounou qui peu à peu s'incruste dans cette famille et y projette ses démons, ses envies, son être tout entier... Pour en arriver à ce que l'on sait, donc.
Je suis toujours sceptique quand on essaie de disséquer la folie, ici le basculement existe mais je ne trouve pas que ce soit rendu de manière très fine. Quelques "témoignages" d'autres protagonistes sont insérés, mais comme des cheveux sur la soupe.
Comme le dit l'éditeur, le style est tranchant, mais pas désagréable. Pas de longueurs, c'est efficace. Ma déception provient sans doute que j'attendais davantage d'un prix Goncourt, quelque chose de plus percutant.
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Conte cruel, sordide et mortel, pas du tout fait pour les petits enfants ni pour les futures mamans ou celles en quête d'une nounou.
C'est la fable d'une petite ogresse maniaque et prévenante affublée d'un col Claudine bleu pâle et d'une longue jupe qui lui descend aux chevilles pour cacher ce corps qui déjà ne lui appartient plus. Elle ressent le besoin de survivre à sa vie dégénérée à travers les enfants des autres, quitte à s'abreuver de leur souffle et de leur sang.
Au fond, c'est une histoire de vampire moderne et citadine.
Une histoire à faire peur, à faire se dresser les cheveux sur la tête.
Une histoire peu ordinaire de la détresse et de la misère ordinaires.

Un livre salué par la critique, mais auquel il manque (je trouve) un petit quelque chose de magique, un liant, un ciment, pour en faire une grande oeuvre.
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Les habitués des Cours d'Assises savent que derrière chaque acte, aussi monstrueux soit-il, il y a une personne avec ses drames intimes, ses déchirements, ses angoisses. En effet, il est bien rare qu'un individu, comblé par les fées dès son berceau et vivant dans un bonheur tranquille, commette ce que l'on appelle pudiquement "crime de sang".
Quand les débats publics se déroulent avec une précision qui fait honneur à notre système judiciaire, il est bien rare que le spectateur (non directement concerné par l'acte jugé bien entendu) n'éprouve à aucun moment une certaine pitié, voire même une empathie pour celui ou celle contre qui la société se déchaîne.
Quand une femme tue un enfant, qu'elle en soit la mère biologique ou la mère de substitution, c'est le tabou absolu qui est transgressé.
Choisir ce thème comme matière littéraire est une idée lumineuse, car on sait forcément que le roman va susciter le débat en faisant émerger au grand jour les sentiments ambigus et souvent contradictoires qui régissent les rapports entre les mères et leurs enfants.
Mais pour réussi ce pari risqué, encore faut il donner à ses personnages une consistance qui les rende crédibles.
A mon sens, ce n'est pas le cas dans ce roman. Tous les protagonistes sont présentés d'une plume sèche et brève et l'auteur n'approfondit à aucun moment les causes du drame, le passage à l'acte de la meurtrière conservant tout son mystère.
Cette Louise trop parfaite qui s'est tant attachée aux enfants qu'elle garde mais aussi au couple parental à travers lequel elle vit une existence de substitution, mais quelle mouche l'a piquée (pardon pour cette expression familière) pour que subitement elle se mette à assassiner les deux petits puis à tenter de se donner la mort ?
Certes quelques épisodes antérieurs pouvaient faire douter de son équilibre émotionnel mais de là à se livrer à de telles extrêmités ....
Faut-il poser un diagnostic strictement médical sur cet acte ? La dépression qui conduirait plutôt, selon moi, à l'auto-agression, peut-elle conduire ceux qui en souffrent au passage à l'acte violent contre les proches ?
J'aurais aimé en comprendre davantage et ce non-dit, peut-être d'ailleurs volontaire, m'a profondément gênée, m'empêchant d'adhérer pleinement à la trame romanesque.
Ce que l'auteur a par contre souligné avec beaucoup de finesse, c'est l'ambiguité fondamentale qui préside aux relations entre les employeurs et le personnel de maison.Ces femmes de ménage, ces nounous, qui vivent dans notre intimité, qui connaissent tout de nos petites habitudes, qui veillent sur ce que nous avons de plus précieux, savons nous les respecter sans sombrer dans les méandres de la fausse convivialité ?
Quelles sont les limites à ne pas franchir , quelles sont les familiarités à éviter impérativement ?
Garder une distance salutaire dans les rapports de travail, c'est facile avec ses collègue de bureau mais beaucoup mois avec ce personnel de maison qui partage nos vies.
Pour l'analyse intelligente de cette problématique, le livre mérite d'être lu. Qu'il ait mérité le prestigieux prix Goncourt c'est autre chose (encore faudrait il avoir lu les autres ouvrages retenus pour la sélection pour pouvoir émettre une opinion objective ) mais ceci étant, on a vu par le passé de pires choix...
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On connait dès la 1ère page l'issue du livre. À partir de l'épilogue, le roman revient un an dans le passé environ pour nous présenter la situation initiale : un jeune couple avec deux enfants qui part à la recherche de la bonne personne, la nounou qui va intégrer leur vie et prendre soin de leurs petits.

Nous n'aurons pas particulièrement de détail, ni d'explications sur le drame mais une description de la vie quotidienne des protagonistes, une atmosphère qui s'alourdit et devient un peu malsaine, puis de plus en plus. J'ai trouvé la plume directe et efficace, pertinente au sujet de certains ressentis face à la parentalité et glaçante dans la maîtrise de la description de nos déséquilibres et névroses.

Et puis après ? Une histoire en forme de constat où le lecteur est un spectateur un peu lointain (ce qui n'est pas plus mal vu le sujet) et c'est à peu près tout de mon côté pour les émotions et ce qu'il me reste de ce roman une fois sa lecture achevée.
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Une écriture efficace, des personnages typés mais juste ce qu'il faut pour ne pas empêcher des références à notre monde réel, et une construction bien maitrisée pour nous scotcher à cette histoire bien noire, malgré l'absence de suspens, puisque l'issue est connue d'emblée. Voilà un roman mené de main de maître. D'autant plus que cette lecture ne manquera pas de renvoyer bien des parents à leurs propres conceptions sur le travail, l'éducation et la vie de famille en général.
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Ce livre m'a bouleversée.
"Le bébé est mort". Un roman qui s'appelle Chanson douce et qui débute par ces mots, cela me donne directement envie de le jeter loin et de me plonger, en sécurité, dans un roman feel good.

Mais je me suis accrochée.
Et j'ai trouvé cette lecture éprouvante. Myriam, c'est moi, c'est ma copine, c'est ma soeur, c'est ma collègue, c'est ma voisine.
Et aussi pitoyable, mesquine et énervante qu'elle puisse être, elle est le reflet de nos propres défauts et c'est ce qui me l'a rendue si proche et si humaine.

Alors sans surprise, cette histoire me touche, au sens le plus violent du terme.
Ce huis-clos entre une famille tellement humaine et familière et la nounou trop parfaite qu'ils ont engagée, m'a paru étouffant, j'ai eu l'impression de le lire en apnée.
Le mécanisme de l'emprise progressive est extrêmement bien amené. L'auteur a parfaitement su saisir et restituer la mise en place et le développement de cette relations toxique et malsaine, jusqu'à son point de rupture.

En d'autres circonstances, j'aurais pu adorer ce livre qui, au-delà du drame qui se joue, traite très finement de sujets tels que l'argent, l'éducation et le rapport de domination entre les classes sociales.
Mais il a fait résonner en moi trop de peurs et d'angoisses "primaires" que je n'ai pas réussi à surpasser pour pouvoir vraiment l'apprécier pleinement malgré les qualités indéniables de l'intrigue et de l'écriture.
Je me lancerai sans problème dans une nouvelle lecture de cet auteur, simplement ce sera sur un sujet un peu moins sensible pour moi.
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Bon, je ne sais pas, mais moi, ce livre ne m'a pas tout à fait convaincue, pour tout dire il ne m'a pas fait délirer. Sûre c'est une bonne analyse de la "famille" d'aujourd'hui, il se lit bien et l'écriture est fluide. Pas de suspense pour moi puisqu'on est mis dans le bain dès le départ d'une manière très violente.... A partir de là on essaye de comprendre pourquoi on en est arrivé là... la nounou parfaite qui cache des fêlures extrêmes est décrite dans les détails et on la suit dans les tréfonds de son âme torturée.... du grand art, de la belle littérature, mais je suis un peu restée sur ma faim. Pourtant les descriptions sont quasi parfaites et les tournures de phrases sont joliment amenées, cependant Louise me gêne, m'oppresse, me stresse, m'angoisse bref elle me met mal à l'aise. C'est le but me direz-vous ? Sans doute… et, en cela le livre est donc une réussite, c'est mathématique ! Oui, mais… il y a un petit quelque chose que je n'arrive pas à définir qui tempère quelque peu mon enthousiasme…. Dommage!
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Vue l'engouement pour ce livre sur le web et dans d'autres médias, j'avais envie de faire ma propre opinion concernant ce prix Goncourt.

Quand j'avais terminé ce livre, j'ai pensé "heureusement notre fille n'est plus en âge pour aller chez la nounou..."

Le personnage de Louise est vraiment flippant, en plus avec toutes les histoires qu'on a entendues ces dernières années, je me suis dit que le danger pourrait être plus proche que l'on pense.

J'ai bien aimé l'histoire en soi, Leila Slimani a une écriture qui oblige le lecteur d'être témoin d'une crime sans qu'il puisse faire quoi que ce soit. Ca m'a mis mal à l'aise. le rythme de la lecture est agréable, mais quelque part j'ai un sentiment que l'histoire n'est pas finie ou pas complète. J'ai trouvé les personnages de Myriam et Paul creux et un peu stéréotypés "bobos parisiens" et je ne parle même pas des autres personnages qui ne servent que pour remplir le décor un peu.

Je reste un peu sur ma faim quant à la fin de l'histoire que je trouve bâclée et pas assez développée.

Néanmoins, j'ai passé un moment de lecture agréable, mais pas inoubliable.
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Une pointe de déception à la lecture de ce livre suite à l'engouement qu'il a provoqué. Certes, l'histoire est prenante et la relation entre employé / employeur est intéressante. Mais je déplore l'absence de suspense - tout est dit dans les 3 premières pages - et l'absence de véritable dénouement - au final, nous ne connaîtrons pas les réelles motivations qui ont poussé Louise à tuer les deux enfants qu'elle gardait.

Louise est une personnalité complexe : très secrète sur sa vie privée, elle se projette dans le monde des personnes chez qui elle travaille et opère un transfert. Elle considère et traite les enfants qu'elle garde comme les siens. Les véritables parents, Paul et Myriam, n'y voient que du feu car ils sont totalement happés, voire aveuglés par leur vie professionnelle et sociale. Si quelques attitudes chez Louise ont éveillé les soupçons tantôt du père et tantôt de la mère, ils trouvent toujours une excuse pour expliquer ses réactions ou alors sont rattrapés par leur quotidien : comment continuer notre mode de vie et répondre aux exigences professionnelles si Louise s'arrêtait du jour au lendemain ?
D'autant que Louise se rend très vite indispensable, car en plus d'être une excellente nourrice qui s'amuse comme une enfant avec les chérubins qu'elle garde, elle s'avère être une véritable fée du logis, une excellente cuisinière. Tout doucement, elle va s'immiscer dans la vie de Paul et Myriam jusqu'à en devenir un membre à part entière mais qui présente tout de même un handicap. Ce handicap, c'est la différence sociale : si elle participe maintenant à certains dîners, elle n'est pas à l'aise dans les discussions et semble transparente (personne alors ne s'aperçoit qu'elle s'est éclipsée en cuisine pour reprendre son rôle de femme de ménage).
A ce problème social, s'ajoute une fragilité psychologique qui ne s'améliore pas avec le temps. Seule depuis le décès de son mari et la fuite de sa fille, elle s'isole de jour en jour afin de cacher sa détresse. Son isolement est tel qu'elle va finir par sombrer dans un engrenage qui va la pousser à accomplir l'inénarrable et l'irréparable.

Avec Chanson douce, Leîla Slimani met en exergue la descente aux enfers d'une nourrice mais qui emporte avec elle, au fond de l'abîme, les enfants d'un jeune couple qui n'a pas su détecter le danger, bien trop préoccupés par leurs soucis quotidiens.
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Choisissez parmi les choix offerts : l'objet de discorde qu'un soir, Myriam - cette dernière fatiguée, rentrant du travail dans son appartement plongé dans le noir - découvre au centre d'une petite table où mangent Louise et les enfants de Paul.

Un jouet brisé
Une boîte qui contenait trois pâtes
Une carcasse de poulet
Des mégots de cigarettes

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