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3,93

sur 10152 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un roman percutant. Leïla Slimani a une écriture efficace et va droit au but. J'ai lu ce roman d'une traite mais il a un goût d'inachevé, il ne m'a pas totalement conquise peut-être car l'histoire est déroutante ou car on a dû mal à comprendre le geste de Louise même si on sait qu'elle est névrosée.
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Goncourt ou pas Goncourt, prix mérité ou non, j'avais envie de lire « Chanson douce ».
Leila SLIMANI donne le ton dès les premières pages, dès les premiers mots : « le bébé est mort. Il a suffi de quelques secondes ». La fin de l'histoire est dévoilée d'entrée de jeu. Nous remontons ensuite le fil du temps afin de comprendre ce qui s'est réellement passé.
Paul et Myriam sont les heureux parents de Mila et d'Adam. Paul travaille dans l'industrie de la musique et Myriam souhaite reprendre son travail d'avocate après la naissance du petit dernier. le couple se met donc en quête de la nourrice rêvée. Un mélange de Cendrillon et de Mary Poppins !
Après plusieurs entretiens, Louise se présente. Elle apparaît soignée, polie, discrète, attentionnée, tendre et disponible. Paul et Myriam tombent sous le charme et l'embauchent.
Louise fait partie des personnes dont on ne se méfie pas ; les jeunes parents bien trop occupés par leur projets professionnels, tombent dans le panneau et font entrer le loup dans la bergerie.
Qui est Louise ? Ange ou démon ?
L'auteure tisse sa toile, laisse échapper quelques indices, sème le doute et nous maintient sous tension jusqu'à la fin du récit. Nous assistons à une tragédie sociale dérangeante, voire terrifiante.
Nous sommes piégés, un peu voyeurs. le style de narration à la mode « faits divers » ajoute au suspense. Les pages se tournent toutes seules.
Un bémol tout de même : la psychologie des personnages reste superficielle et aurait pu être approfondie. La folie douce de Louise, la culpabilité de Myriam et la lâcheté de Paul auraient mérité plus de richesse, plus de perspectives.
Lecture captivante, qui bouscule mais qui aurait pu être plus aboutie.
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Un livre qui commence très fort et met tout de suite mal à l'aise.
A vous donner envie de vomir.
La suite explique comment on en est arrivé à ces événements et l'ambiance est oppressante parce que l'on sait où l'auteur nous amène.

Une nounou s'installe dans une famille avec des enfants en bas-âge, elle est parfaite, elle sait tout faire, les enfants l'adorent. Mais la tragédie est là et petit à petit, portée par une écriture simple et sans fioriture, on voit les prémices du drame, les petites graines du malaise, les semences de l'inexplicable.

Les personnages sont très réussis, pas de méchants, pas de gentils, tout est dans l'ambivalence, le malentendu, la crainte de la réaction de l'autre. Il n'y a pas de démesure, juste une succession de petits événements qui font s'accroître les incompréhensions.

Tout cela est très bien construit.
J'ai quand même ressenti un manque sur la fin, quelque chose de non abouti...
Mais, c'est peut-être à l'image de cette relation entre les personnages... inaboutie...
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Cela faisait longtemps que je voulais le lire mais j'avais toujours eu quelques réticences en raison du thème du livre. Si l'écriture est fluide et l'histoire plutôt prenante, il se dégage un malaise tout au long des pages car l'auteure a fait le choix de commencer par la chute. Nous savons donc dès la 1ère phrase comment va se terminer le livre et au fil de l'intrigue, on essaie de repérer des signes annonciateurs du drame. J'ai été un peu déçue par le dénouement, on a comme l'impression que c'est trop vite bouclé sur la fin.
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Ce n'est pas un polar ni une exploration psychologique.
C'est la description d'une société qui se laisse bercer par la normalité et trouve comme expédients des envies qui les enfoncent encore dans le banal.
Le fait que l'histoire vraie qui a inspiré ce roman a existé aux Etats Unis en 2012, et que les faits déroulés dans le roman se passent en France rapproche ces deux civilisations, alors que nous nous défendons toute similitude avec le continent des armes à feu en vente libre.
L'art de l'auteure est de conter avec des mots simples des histoires de gens simples où sourd silencieusement une violence qu'on ne veut pas voir.
La construction des chapitres croise la chronologie des événements et les regards des différents personnages, parce que les personnes se croisent sans tisser un lien porteur de projets.
Le mot mutique, plutôt que silencieuse ou muette, revient plusieurs fois, appliqué à Louise. Parce ce mot veut aussi dire trouble, qualifiant donc aussi une société au verbe trop superficiel et trop entendu, confondu.
Dans cette société où les petits enfants jouent dans des bacs à sable fréquentés par les rats, où on donne aux adolescents des chances qui tournent mal, où on se fabrique de fausses joies dans des mariages fictifs,
on ferme les yeux, on s'habitue à tout. Mais pas tout le monde.
Ce livre n'est pas un film d'horreur, sauf si nous pensons pouvoir rester inactifs en tant que membre de cette société qui y est décrite.
Sauf si nous considérons Louise uniquement comme coupable et en aucun cas victime.
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Dès les premières pages, il faut avoir le coeur bien accroché...

Myriam, après deux grossesses, décide de reprendre son travail d'avocate. Son mari et elle engagent donc une nounou, très recommandable. Louise, petit bout de femme placide, les a conquis tout de suite. le mot est faible. Puisque petit à petit, elle étend son territoire, ne se contente plus uniquement du bien-être des enfants, mais également celui des parents.
Dépendance mutuelle qui tourne au tragique.
Thriller glaçant. Oui mais. Pas seulement.
Fait divers brillamment écrit, c'est aussi l'histoire d'une caste sociale dont on ne sort pas, d'une pression qui broie, d'un monde tel qu'il est, sans complaisance. Peu importe le côté du miroir où on se trouve.
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Je ne pouvais quand même pas ne pas vous parler de Chanson Douce, le roman de Leïla Slimani qui a remporté le Prix Goncourt 2016 ! Un roman sur le couple et sur ce sentiment d'esclavagisme que peut ressentir une femme quand elle ne vit plus que pour s'occuper de ses enfants. Viennent alors le retour au travail et le temps de faire des choix pour le mode de garde. Dans Chanson douce, Leila Slimani nous raconte une histoire banale qui vire au drame.

Chanson douce, rendez-vous avec la folie

« Le bébé est mort », première phrase de ce roman qui nous pose directement en spectateur impuissant du drame qui vient de se jouer.  Une mère qui hurle à la vue de ses enfants morts et de l'assassin mort également. La nounou aimait pourtant tant les enfants.

Commence alors l'histoire donc, celle de Myriam, jeune avocate qui a arrêté de travailler pour élever ses deux enfants en bas âge. Ce qui devait être un rêve tourne au cauchemar pour la jeune maman. Plus de travail, plus de vie sociale, un mari qui lui semble n'avoir rien changé à sa vie. Un jour, elle rencontre un ex-copain de fac qui lui propose de l'engager dans son cabinet. Elle accepte, son mari n'est pas enchanté, car la garde des enfants engloutira le maigre salaire que va rentrer son épouse. Mais elle saisit cette chance, elle veut reprendre sa vie en main. Alors ils engagent Louise pour garder les enfants. Louise, timide, discrète, soignée, disponible... parfaite.
Le couple petit à petit se laisse envahir par cette nounou qui tisse sa toile dans leur quotidien. Présente du matin au soir aux côtés des enfants, elle impose ses règles à toute la famille. Mais qui est réellement Louise ? Que cache-t-elle sous son enveloppe de perfection ?

Mon avis

Si la première phrase est la promesse d'un roman coup-de-poing. Elle n'en est malheureusement que la promesse.

J'ai bien aimé Chanson Douce, mais voilà, juste bien aimé. L'écriture simple de Leïla Slimani vient s'agrémenter de quelques phrases ou métaphores bien trouvées.

Par contre, l'histoire m'a laissée sceptique. Je comprends le désarroi de cette jeune femme qui tourne en rond chez elle et qui se réveille après que les brumes qui l'ont enveloppée lors de ces deux maternités successives se sont évaporées. Elle se pose clairement la question : « et maintenant, est-ce ça ma vie ? . Ca, se sont ses enfants, ceux pour qui elle a cru qu'il fallait renoncer à tout pour leur bonheur. Mais une mère aigrie peut-elle assurer le bonheur de ses enfants ? Non. Alors Myriam saisit la première chance qui passe pour sortir de cette prison dans laquelle elle s'est elle-même enfermée. Elle veut fuir la routine du quotidien, elle veut redevenir la Myriam d'avant les enfants, celle que le mari voyait comme une femme et non comme une mère. Ce récit, c'est la vie tout simplement.

Alors qu'elle avait toujours refusé de confier ses enfants, toutes ses craintes s'évaporent quand Louise rentre dans leur vie. Ils ont choisi une nounou à domicile. Ils viennent de faire rentrer le loup dans la bergerie. Fini l'intimité, ils semblent être locataires d'un endroit totalement géré par une tierce personne.

En avançant dans le roman, on comprend qu'ils trouvent avoir de la chance d'avoir une nounou parfaite que tout le monde leur envie. Mais pourtant, elle commet des « erreurs », sont comportement est à la limite de l'impertinence et eux, se taisent. Au début de l'embauche, ils tiquaient sur des détails, et plus on tourne les pages, plus ils deviennent conciliants. Pourtant, Louise fait des choses intolérables, comme récupérer de la nourriture des poubelles et la donner à manger aux enfants. Tout ça pour montrer aux parents qu'elle n'aime pas gâcher et que si eux le font, elle ne leur permettrait pas. C'est un épisode qui m'a marqué et là, j'aurais directement licencié cette personne.

Il paraît évident que cette nounou s'est rendue indispensable et que le couple ferme les yeux sur beaucoup de choses par peur de perdre le confort de pouvoir vivre leur vie professionnelle sans avoir à se soucier des enfants. Et puis il y a la question de savoir qui est vraiment Louise. Ils ne se préoccupent guère de cette femme. Qu'importe ce qu'est sa vie hors de chez eux tant qu'elle continue à anticiper leurs besoins.

J'ai trouvé ce couple très égoïste, mais à leur décharge c'est aussi un peu le reflet du mode de vie actuel. Tous deux ont des professions qui leur demandent une totale implication. Ils ne comptent pas leurs heures, pensent être obligés d'en faire autant et pendant ce temps, une araignée tisse sa toile lentement pour un jour leur enlever ce qu'ils ont de plus cher et qu'ils ont pourtant délaissé, leurs enfants.

Un roman que j'ai apprécié mais dont j'ai déploré l'attitude du couple parental, ce qui a rendu l'histoire moins crédible à mes yeux.

Pourquoi cette lecture ?

Leïla Slimani était en dédicace début septembre au Forum Fnac Livres. Chanson douce paru chez Gallimard faisait parler beaucoup de lui et il s'est donc retrouvé parmi mes achats du jour. J'ai repoussé sa lecture, car j'avais des lectures qui étaient prioritaires, mais il était en bonne place dans ma pile à lire. le Prix Goncourt a bien évidemment décuplé mon intérêt pour ce roman.
Lien : http://que-lire.over-blog.co..
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Il se dégage de ce roman un indéfinissable malaise qui commence dès les premières phrases, froides et tranchantes. Elles apportent un contraste saisissant avec le titre.
Le bébé est mort. Il a suffi de quelques secondes. le médecin a assuré qu'il n'avait pas souffert.
Le ton est donné et l'intrigue est ailleurs. Comprendre pourquoi et comment on en est arrivé là. Qui est vraiment Louise, cette femme solitaire, secrète, réservé, maniaque à l'excès et qui se dévoue corps et âme aux enfants dont elle a la garde? Pouvait on voir, prévoir ce qui allait arriver? Qui est responsable? La solitude, l'indifférence, la confiance un peu trop aveugle, la société?
L'écriture est précise, puissante et s'accompagne souvent d'images plus poétiques et délicates mais la gène persiste et je ressors de ce roman perturbée et plombée. Je ne suis pas sûre d'avoir compris le pourquoi (c'est arrivé).
Lien : http://audreyaufildespages.u..
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Dès les premières lignes, la fin est contée. Deux enfants ont été assassinés. On attend donc des chapitres suivants qu'ils rembobinent le fil, nous donnent une explication, décortiquent les passions.
De réponses, il n'y en aura pas. le manque de crédibilité des personnages, la caricature de la femme qui veut faire carrière et une étude des classes sociales à charge ont gâché ma lecture.
Et que dire de la fin, je suis restée en plan, il aurait été intéressant de voir évoluer les personnages après le drame.
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Je ne sais pas trop quoi penser de ce roman primé, aux très nombreuses critiques positives sur Babelio… J'en avais déjà beaucoup entendu parler, à tel point que je connaissais déjà l'intrigue – qui est assez simple, voire simpliste, que l'on peut résumer en une phrase. Il n'y a pas eu d'effet de surprise.
Point positif, je l'ai lu rapidement en moins de deux heures. Pour le reste… je n'ai pas vraiment été frappé par le style d'écriture. J'ai aussi trouvé les personnages caricaturaux : le couple incarne la bourgeoisie parisienne prétendument ouverte, aux valeurs humanistes, artistique, mais en réalité pétri de préjugés raciste, classiste… Myriam aurait pu être intéressante si ses contradictions avaient été approfondies : fille d'immigrée qui refuse son héritage à part un tapis dans le salon, étudiante ambitieuse qui devient femme au foyer avant de le regretter...
Louise est elle-aussi un archétype, celle de la prolétaire exploitée mais si dévouée à son métier et à « ses maîtres » - j'utilise le terme à dessin - qu'elle ne fait plus attention à son propre mari et à sa propre fille. Celle-ci a donc, forcément, des difficultés scolaires et des problèmes de poids et le mari et alcoolique… Dit comme ça, on dirait la série Downton Abbey, et c'est vraiment ce que j'ai ressenti. Les autres personnages aussi sont des caricatures, avec des motivations peu développées, la vieille voisine acariâtre, l'enseignante vieille fille, les nounous du parc qui le sont devenues pour échapper à la prostitution, le propriétaire adipeux… Et à quoi bon introduire une capitaine de police dans le dernier chapitre si c'est pour qu'elle n'apporte rien ? Je comprends l'idée de laisser une part de mystère et d'interprétation, on ne saura pas les motivations profondes de Louise, beaucoup de choses sont dites de façon volontairement peu appuyées, pour que le lecteur se fasse sa propre opinion, en instaurant peu à peu un sentiment de malaise, mais on le sait dès le début que tout va mal finir.
Un roman que je reposerai dans la boîte à livres où je l'ai trouvé, sans trop m'en souvenir…
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Une Chanson pas si Douce

Choisissez parmi les choix offerts : l'objet de discorde qu'un soir, Myriam - cette dernière fatiguée, rentrant du travail dans son appartement plongé dans le noir - découvre au centre d'une petite table où mangent Louise et les enfants de Paul.

Un jouet brisé
Une boîte qui contenait trois pâtes
Une carcasse de poulet
Des mégots de cigarettes

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