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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Opportuniste , manipulateur , pervers , lâche, affabulateur : voici quelques unes des qualités de l'Inspecteur Principal Adjoint Sadorski qui lui ont permis de naviguer à son aise tel un poisson dans l'eau dans les arcanes de la collaboration active .
Mais l'IPA est un personnage complexe qui fait la chasse aux juifs mais en abrite une chez lui en toute illégalité : la jeune Julie enceinte ...de lui , et ce avec la complicité involontaire de sa femme Yvette . La pauvre Yvette , à qui il fait avaler les pires couleuvres , n'a aucune idée de la faiblesse de son compagnon envers la gent féminine . Pourvu qu'elles soient jeunes et jolies , Sadorski ne peut s'empêcher de fantasmer sur elles avec l'objectif qu'elles atterrissent dans son lit au plus vite . C'est le cas ici de la jeune Jacqueline Perret , 18 ans , qui pour avoir falsifié une carte d'identité , va tomber dans ses filets , malgré la situation de son père qui travaille pour l'industrie cinématographique allemande .
En cet automne 1943 , alors que les alliés ont envahi l'Italie , que les nazis se replient devant les troupes soviétiques sur le Front Est , les actes terroristes se multiplient à Paris et en région parisienne . Sadorski se voit alors confier une mission par les SS : débusquer les activités du FTP MOI , ces brigades des partisans multi ethniques et multi nationaux qui sèment le trouble parmi les forces occupantes . Il entre de plein pied dans la Gestapo , franchissant ainsi un nouveau palier dans l'infamie collaborationniste .
Mais le roi du coup tordu a peut être le pouvoir absolu de nuire , il n'est pour autant pas à l'abri de possible représailles .

Toujours aussi bien documenté , n'oubliant aucun petit détail typique de cette époque révolue , qu'il soit matériel ou artistique , ce quatrième tome des aventures de l'IPA Sadorski , nous plonge dans cette période noire de l'Histoire de France où la collaboration semble atteindre son apogée . Alors que les signaux d'une potentielle défaite des forces de l'Axe s'accroissent chaque jour , les services de police français qui coopèrent avec les allemands semblent de plus en plus virulents avec les juifs , avec les forces résistantes ou tout simplement avec quelque voix contestataire . Comme si une course à la cruauté , à l'abjection était lancée . Comme si du côté du pouvoir collabo il fallait accélérer le mouvement en volume et en intensité ; être plus méchant que les nazis eux-mêmes . C'est en tout cas ces policiers français zélés que l'on voit ici à la manoeuvre , sans filtre , lors d'interrogatoires sanglants , arrivant même à écoeurer un Sadorski qui en a pourtant vu d'autres . Un Léon Sadorski ici sur tous les fronts : la séduction féminine - qu'elle soit innocente ou prostituée - , la protection de sa “filleule” juive enceinte , sur la piste d'un magot providentiel , aux basques des résistants communistes dans son équipe de gestapistes français et tentant de développer son réseau SS . Une activité intense pour notre salaud préféré , dont certains soubresauts romantiques , quelques remords qui remontent par moment à la surface , arriveraient presque à lui obtenir nos circonstances atténuantes lors de son futur jugement .
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S'il y a un truc que j'adore faire, c'est débuter les sagas à l'envers ! Ça fait un moment que les titres de Romain Slocombe me font de l'oeil autour de son personnage de Léon Sadorski mais j'ai bien évidement attendu d'avoir le quatrième titre entre les mains pour m'y mettre. Vous allez me dire t'es mignon tu racontes ta vie mais nous on s'en fout on veut savoir de quoi ça cause et si c'est bien.

Sadorski c'est un flic de la préfecture de police pendant l'occupation nazie, et même qu'il est en charge d'une brigade anti-juifs. Alors il y a beaucoup de références aux titres précédents (on a fait péter les notes de bas de page !) ce qui me pousserait quand même à vous conseiller de ne pas faire comme moi.

Sadorski c'est une sorte d'énigme, il est à la fois à la solde du gouvernement de Vichy et de l'occupant, semble soutenir leurs folles théories mais agit quand même toujours un peu à la marge, sans trop se mouiller. Il sera intégré à une équipe mise sur pieds par la Gestapo pour traquer une équipe de résistants qui s'en prennent aux Allemands dans Paris.

Bon au départ j'ai été très mal à l'aise avec ce personnage, son antisémitisme effronté, sa misogynie, son « racisme ordinaire » en font quelqu'un d'antipathique très en phase avec les valeurs de l'époque. Pourtant, j'ai peu à peu pris en pitié ce mec pleutre qui vit de petits fantasmes malsains et n'a pas un grand pouvoir de nuisance. L'histoire est richement documentée et j'ai beaucoup aimé me retrouver dans le Paris des réseaux terroristes, malgré une scène qui m'a un peu mis mal à l'aise. Une certitude : je vais rattraper la saga par son début, et la poursuivre ensuite, le roman s'interrompant sur un cliffhanger terrible !

Lien : https://www.hql.fr/la-gestap..
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La période de l'occupation allemande a été particulièrement propice à l'éclosion d'une génération de salopards. L'inspecteur Sadorski de la police française en est un exemple emblématique. Chargé d'une petite unité gestapiste il donne aux allemands tous les gages d'une collaboration sans failles tout en cachant chez lui une jeune juive (qu'il a mise enceinte). Dans sa lutte acharnée contre les terroristes juifs-FTP, il ne recule devant aucune ignominie. Personnage terriblement ambigu, pervers, calculateur, violent et sans pitié, Sadorski dérange et fascine à la fois le lecteur qui cherche le point de rupture de cet anti-héros. C'est le quatrième épisode d'une saga impressionnante !
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J'ai l'impression qu'on gravit (ou plutôt qu'on descend) une marche dans l'ignoble et le scabreux… le pire est peut-être qu'en vertu de la loi de la focalisation du récit sur Sadorski, on ne peut par moments s'empêcher de s'inquiéter pour ce personnage pourtant particulièrement hideux moralement: comment va-t-il se tirer du guêpier dans lequel il s'est fourré? (Mal, évidemment).
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Slocombe Romain (1953-) – "La Gestapo de Sadorski " – Robert Laffont /Points, 2020 (ISBN 978-2-7578-9091-2) – format poche, 546 p.
– Glossaire des sigles pp. 523-526, notes de l'auteur pp. 527-531, sources et bibliographie pp. 533-546.

Quatrième volet de la série commençant avec "L'affaire Léon Sadorski" (publié en 2016, cf recension), suivi de "L'étoile jaune de l'inspecteur Sadorski" (publié en 2017, cf recension) suivi de "Sadorski et l'ange du péché" (publié en 2018, cf recension).

Le dernier volume lu, "Sadorski et l'ange du péché", m'avait déçu, j'avais donc cessé de lire les romans publiés dans cette série.
Mais voilà que nous avons rencontré l'auteur Romain Slocombe lors d'un "salon du livre", et que nos échanges révélèrent un passé commun sur quelques points...

Ce roman est bien écrit, bien construit, c'est une "machine à lire" qui se lit d'un bout à l'autre sans le lâcher, tant les rebondissements s'enchaînent implacablement.
Au vu des sources, de la bibliographie, de l'insertion de personnages réels, de descriptions concrètes très fouillées (comme par exemple celle de la mode et des coiffures féminines pp. 63-65), on peut penser que Slocombe restitue ici fidèlement la vie réelle à Paris dans ces années d'Occupation allemande, même s'il ne l'a pas vécu lui-même puisque né en 1953.
Par ailleurs, n'ayant pas consulté moi-même le dossier du personnage réel (Léon Sadosky, cf pp. 534-535), je ne sais dans quelle mesure ses lubies (surtout sexuelles) correspondaient à celles mises en scènes par l'auteur à travers son personnage "Sadorski", ni si le personnage réel s'est vraiment fourvoyé dans des intrigues aussi complexes, mais il est fort probable que ce genre de tordus a existé et a pu déployer ses vices dans cette période trouble.

Ceci étant, c'est un bon roman bien mené.
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Nous retrouvons pour la quatrième fois l'immonde – le mot est faible ! – IPA (Inspecteur Principal Adjoint) Sadorski, une crapule vendue au plus offrant (et tant pis si ce sont les nazis …)

Jusqu'à présent (nous sommes en octobre 1943) cet abject individu a toujours réussi à s'en sortir (parfois de justesse, il est vrai !) même si il lui faut pour cela dénoncer, voire tuer. Il n'y a de veine que pour la canaille ! le voilà donc chargé par les allemands d'arrêter les membres du réseau FTP-MOI, avec un groupe de gestapistes français, traites à leur patrie. Ça l'arrange bien, lui qui vendrait père et mère pour son propre intérêt et qui jouit à l'idée de pouvoir « casser » du juif ou du coco … Et tant qu'à faire en profitant au maximum de ce que chacun peut lui apporter (avant de le livrer – sans la moindre honte – à la déportation ou à l'exécution sommaire …)

C'est une des raisons pour laquelle il héberge sa voisine Julie (une adolescente juive de dix-huit ans, dont il a déjà dénoncé les parents, ce qu'elle ignore bien sûr …) Il en a profité pour abuser d'elle et lui faire un enfant, maintenant sa propre épouse dans l'ignorance totale de son forfait. Ça tombe bien d'ailleurs, puisqu'il ne parvient pas à engrosser Yvette qui semble stérile … Qu'à cela ne tienne : elle va simuler une grossesse pour les voisins (en pensant rendre service à leur jeune « protégée » …)

Du coup, lorsque la trop hardie Jacqueline (la copine étudiante de Julie, âgée elle aussi de dix-huit ans et qui ressemble tant à Micheline Presle !) va se retrouver à la merci de Sadorski, l'envie ne le quittera plus de reproduire une seconde fois ses ignobles abus …

Mais le vil Léon Sadorski ferait bien de se méfier : à jouer sur tous les tableaux en abusant de sa chance, cette dernière pourrait bien tourner … On commence sérieusement à douter de lui dans les deux camps, tant la puanteur de ses turpitudes se fait sentir ! D'autant plus qu'il est suffisamment bête pour se faire détester par ses collègues !

Romain Slocombe pousse l'ignominie à son paroxysme avec son épouvantable personnage qui prend plaisir à se rouler dans la fange. Un sale type qui – malheureusement – n'est pas sans rappeler de réelles avanies et de bien sombres personnages, rencontrés dans les années 39-45 : l'homme est parfois capable des pires infamies ! L'auteur fait preuve d'un sacré culot (doublé d'une forme de courage …) qui lui permettent de dénoncer au grand jour des agissements particulièrement nauséabonds d'un certain nombre de français qui n'ont pas hésité à se rouler dans la fange, au plus noir de notre histoire …
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Très bon polar extrêmement bien documenté historiquement. J'ai lu celui-ci sans savoir qu'il y avait une série et d'autres romans le précédant. Cependant, cela ne m'a pas gêné dans ma lecture. Dans la France occupée de 1943, on suit la vie de cet inspecteur détestable obéissant aux lois allemandes d'une part, et d'autre part, magouillant en permanence pour en tirer quelques profits à son égard. Et on en vient à espérer qu'il reçoive, à un moment ou à un autre, le revers de la médaille. Très bon polar !
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Premier contact avec ce policier atypique et un peu beaucoup salaud sur les bords. J'ai bien aimé ce roman où le personnage principal est dans sa façon d'être et d'agir est foncièrement égoïste et hypocrite. Il y a dans la façon d'écrire de Slocombe une habileté à rendre le personnage intéressant à défaut d'être sympathique. Beaucoup d'action,pas de temps mort, des magouilles qui lui sautent au visage, bref on ne s'ennuie pas. Bon moment de lecture qui m'incite à continuer de fréquenter cet auteur que je ne connaissais pas.
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Très bien écrit. L'inspecteur Sardorski n'a pas d'état d'âme. A la fois collabo mais amant d'une juive, mari et adultère, il est un personnage ambivalent totalement dévoué à sa cause de policier. L'atmosphère est assez évocatrice du film noir et le Paris de la Seconde Guerre mondiale y est bien restitué.
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J'ai mis longtemps à lire ce quatrième tome de la série car j'ai eu besoin à plusieurs reprises de lire autres choses tant j'étais horrifié par le comportement du personnage que je connaissais déjà puisque j'avais déjà lu les 3 autres. le personnage est détestable et est sans conteste le personnage principal que j'ai le plus détesté.. Bon en même temps c'est la première fois que rencontre un tel personnage. J'ai connu à travers certains romans des tueurs mais je peux pas dire que je les ai détesté. Cela ne m'empêchera pas de lire les 2 autres tomes. Mais pas tout de suite.
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