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3,77

sur 77 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voilà un roman qui m'a passionné et profondément ému. Friedrich Kessler jeune diplomate affecté à l'Ambassade allemande à Tokyo, échange dans de longues lettres avec sa sœur Liese sur son quotidien tandis que la guerre fait rage en Europe et se rapproche du Japon. Slocombe dévoile le portrait d'un jeune homme cultivé qui peu à peu voit ces convictions vacillées. De 1939 à ce funeste et apocalyptique 6 aout 45 , Kessler se livre, se questionne sur l'idéologie nazie, évoque ses peurs pour les siens , plonge dans une mélancolie et une détresse alors que les nouvelles arrivent en décalé à l'Ambassade. La folie destructrice des hommes, le massacre des civils, les souffrances atroces de ceux qui n'ont pas la chance d'être tué sur le coup. Avec aussi cette terrible image, celle d'un B-29 larguant un objet au bout d'un parachute, sur Hiroshima, Surement des tracts.
Avec « un été au Kanzai » j'ai découvert Romain Slocombe et un roman bouleversant, j'en remercie grandement les Editions Arthaud et Babelio .
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Résumé en quelques mots, le Japon, 1945, les allemands, représentés par un diplomate de 24 ans, le roman peut manquer d'attrait : encore un roman de guerre, de défaite, de haine et de folie des dirigeants. Alors comment se fait-il que l'intérêt du lecteur croisse au fil des pages, pour une histoire dont on connait la fin? Et plus que ça, ce récit a un effet retard, une sorte de libération prolongée de son principe actif, pour utiliser une métaphore pharmacologique. Tout l'horreur de dénouement prend sa dimension bien après que la dernière page est refermée. Je reviendrai sur ce dernier chapitre.

La capacité de la population nippone de rebondir catastrophe après catastrophe et de considérer chaque matin comme un nouveau défi en faisant fi des drames de la veille est bien mise en valeur, à travers le prisme de la correspondance de Friedrich, adressée à sa soeur à Berlin. Habitués aux tremblements de terre, les japonais gardent la tête haute, quand ils ont survécus. L'un des atouts du roman est aussi de rapporter les pilonnages monstrueux de bombes au phosphore, dont la barbarie a été éclipsée par le largage des deux bombes atomiques.

Si les nippons sont fatalistes, les alliés sur place sont des témoins impuissants et perplexes des événements qui ensanglantent le pays, et apportent leur contributions aux statistiques du nombre de victimes. L'information est plus que jamais à prendre avec précaution, lorsque les sources se perdent dans la rumeur.

Quand au dernier chapitre, qui s'achève sur une phrase incomplète, son intensité dramatique et la prise de conscience qu'il induit m'évoque le pouvoir d'une photo qui a défrayé la chronique si récemment, celle d'un petit garçon sur une plage. « La mort d'un homme est une tragédie, la mort d'un million d'hommes est une statistique" a dit Staline. C'est exactement ce que réussit à faire l'auteur, émouvoir à propos d'une personne, ou de quelques personnes dont on a partagé les doutes et les émois, qui existaient en tant qu'individus et non comme un numéro dans un inventaire morbide.

La notation que j'établissais in petto au fil des pages a ainsi évolué, passant de deux …à cinq.
(la mise en place des personnages, les premières lettres, n'étaient pas du meilleur augure)
Et cinq c'est pour l'effet rémanent que j'évoquais plus haut : c'est la certitude que cet écrit persistera longtemps dans le dossier (personnel) des lectures qui marquent.

Merci à Babelio et aux éditions Arthaud pour leur confiance.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Un été au Kansai... Ce titre sonne joliment aux oreilles et pourtant, cet été se passe pendant la Seconde Guerre Mondiale. Friedrich Kessler, un jeune diplomate allemand est envoyé au Japon, pays allié de l'Allemagne pendant le conflit. Friedrich a une relation très forte avec sa sœur, Liese et va échanger avec elle pour lui faire part de ses impressions, sentiments sur ce séjour au Japon.

Au début, à part les nouvelles désastreuses qui arrivent du pays natal, l’atmosphère japonaise reste relativement paisible. Dans ses lettres, Friedrich rapporte quand même le regard sévère des Japonais sur ces étrangers ou ses pensées parfois un peu xénophobes sur le peuple japonais.

Certains points ne sont pas évidents à suivre avec les grades allemands un peu difficiles à retenir, mais plus les lettres s'enchaînent et plus la correspondance devient prenante. J’ai lu beaucoup de romans se passant pendant la Seconde Guerre Mondiale et celui-ci permet de découvrir une facette que je ne connaissais pas : les relations entre l’Allemagne et le Japon. J'ai eu du plaisir à découvrir une nouvelle facette du Japon, même si le contexte de la guerre prend peu à peu le pas sûr les passions de Friedrich pour les reproductions de Hiroshige et la littérature.
C’est un livre très doux avec une écriture poétique qui enchante, petit à petit, je me suis attachée à ce jeune Kessler malgré son patriotisme parfois un peu gênant. J’ai aimé aussi la structure du roman, une relation frère-sœur éloignée mais en même temps étonnement proche, étroitement mêlée à l’exploration d’un Japon pendant la guerre de 39-45. Une histoire qui ne fait pas que dénoncer les pires horreurs de la guerre mais sait aussi montrer aussi les tendres relations humaines. A découvrir.
Merci à Masse Critique et aux éditions Arthaud pour cette sublime lecture.
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Merci beaucoup aux éditions Arthaud et à Babelio pour m'avoir offert ce livre !

Il s'agit d'un roman principalement epistolaire, raconté comme s'il rapportait des lettres d'époque. C'est bien fait et du coup on est vraiment dans l'ambiance.

J'ai trouvé le sujet particulièrement intérressant : les lettres sont écrites par un allemand qui travaille à l'ambassade d'Allemagne au Japon pendant la seconde guerre mondiale, et le livre s'intéresse beaucoup à une sorte de "nazisme modéré" : le personnage n'est pas très politisé, "normalement" antisémite et raciste (pour les circonstances), pour la grandeur et la fiereté de l'Allemagne mais qui trouve Hitler parfois excessif,... En bref, un homme de son temps, ni courageux ni plein de convictions. Le tableau est bien dépeint et me semble assez réaliste. On est en pleine zone grise, ni méchant ni gentil, du moins pour l'époque. C'est une période rarement traitée avec ce poit de vue, sur lequel il y a pourtant fort à dire.

Vu d'aujourd'hui bien sûr les idées du personnage ne sont pas défendable : il lui semble parfaitement normal de considérer les allemands et nordique comme une race supérieur, il fait preuve d'un patriotisme associé à de la grandeur aujourd'hui terriblement surannée et condamnable. Tout est dans la nuance et le laisser-faire : lui en particulier ne fait rien pour tuer les juifs ou entretenir la guerre mais son état d'esprit, centré sur lui-même, partagé par tant de personnes, permet à des atrocité d'exister. Quelques scènes autour de ces idées obsolètes sont très bien trouvées, comme le fait qu'il reproche aux japonais leur racisme anti-blanc sans y voir de contradiction avec sa propre attitude.

Les lettres ne parlent pas que de nazisme, loin de là. Il y a des tranches de vie des ambassadeur à Tokyo, des soupçons liés à la guerre, des excursions dans les montagnes, de l'inquiétude, des relations, et de terribles scènes de villes bombardées. Tout est très bien écrits, très poétique est agréable à lire. Le personnage à une vraie sensibilité ésthétique sur la vie et ce qu'il voit, et le style est bon. A noter que l'on passe dans un style plus terre à terre un peu journalistique pour les rares passages racontés par d'autres personnages.

J'ai donc trouvé ce roman fascinant et beau, tout en étant terrible. J'ai appris pas mal de chose sur la façon de vivre au Japon pendant la seconde guerre mondiale, et sur l'état d'esprit qui pouvait animer certaines personnes. Les scènes de destructions sont mémorables. Et, étonnamet pour son sujet et son format, il est très difficile de lacher le livre et on veut connaître la suite, même en sachant dès le début comment celà doit probablement finir. Une très belle lecture.
Lien : http://lemoulinacritiques.bl..
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Merci au édition Arthaud et Babelio pour ce roman Un été au kansaï de Romain Slocombe à l 'occasion de Masse critique.
Mes premiers sont sentiments sont multiples, je ne sais par où commencer car un tel roman vous laisse dans des émotions en émulsions, un mélange étrange vous gangrène l'intérieur, une mélancolie légère frisonne votre état d'âme...
Après avoir lu Monsieur le commandant Romain Slocombe livre avec passion ce passionnant ouvrage d'une vérité romancé de la chute d'un pays la japon en filigrane la guerre 39-45 entre l’Allemagne, la Russie, les États-Unis, le Japon, la France ....
C 'est un échange épistolaire entre le jeune érudit Friedrich Kessler, en mission diplomatique à Tokyo à l'ambassade Allemande , de l’hiver 1942 à l’été 1945 avec sa sœur Liese resté à Berlin .
Cette correspondance du jeune allemand oscille entre la beauté de la nature Japonaise comme la floraison des camélias, les cryptomerias bordant les avenues, les cerisiers en floraisons puis avec ses lieux magiques comme l'île d'Enoshima pour déguster des huitres frites avec sa grotte du Dragon, le lac Matsubara,Atami une station thermale réputée surnommée " la Riviera du Japon " , le volcan Asama, la route du Kisokai-dô ou celle du Tokai-dô menant à la ville antique de Kyoto, l'île de Kyûshû,le lac Chûzenji....jalonnent les instants chaleureux de notre jeune diplomate à la découverte de ce Japon au tradition forte, enclin à un raciste anti-blanc mais à une courtoisie naturelle. Comme un carnet de voyage notre diplomate se passionne aussi pour les arts,au théâtre Bunraku-za assiste à un spectacle de marionnettes, collectionne les estampes de Hiroshige puis se remémore des extraits de "Rien que la terre" de Paul Morand puis du romand de Erich Maria Remarque "A l'ouest rien de nouveau, parle de romancier Japonnais comme Jun'ichirô Tanizaki.....Cet homme se trouble des mauvaises nouvelles de l' Allemagne par sa sœur, se lamente de sa chance d'être loin de ces compatriotes tués sur le front, vit sa vie d'homme d'une romance irréelle avec une infirmière allemande....
Puis dans les dernières lettres, la vie au Japon change. au fil de la guerre qui se perd, des bombardements atroces, décris avec une réelle force, une vision d'enfer de la folie humaine, des scènes atroces, des descriptions froides d'une apocalypse de corps en sang..... Puis le récit de la bombe sur Hiroshima reste un passage puissant d 'un lyrisme impitoyable,d'une froideur acide coulant dans nos veines, un cauchemar ou surgissent des ténèbres ces âmes humaines souffrant de la radiation barbare,le feu danse sa chaleur mortelle d'un tableau ou Pompéi se souvient des ses statues humaines zombies de laves fumantes ....
Je suis assez prolixe avec ce beau roman historique ou le style, les recherches,la poésie pour ce pays nippon, la mélancolie de ce jeune allemand perdu dans la folie d'une guerre dans une société brut à l'héritage lourd font de ce texte d'une richesse infini ou l'on puise son bonheur selon ces humeurs ....
Merci pour Un été au Kansaï de Romain Slocombe au titre songeur, reste ce sourire du 6 aout 1945 à Hiroshima .....
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Je retrouve avec plaisir la plume de l'auteur de « Monsieur le commandant » et « Avis à mon exécuteur« .
Cette fois-ci, l'auteur choisi pour toile de fond le Japon de 1942 à 1945. Et, plus méconnu, il prend pour personnage principal un membre de l'ambassade nazi à Tokyo. Nous saurons tout sur la propagande allemande internationale, mais aussi sur l'état d'esprit des compatriotes à l'étranger.
La propagande japonaise n'est pas en reste, qui se méfie des étrangers et organise même de fausses arrestations de faux espions.
L'auteur a même réussi à me faire apprécier les estampes japonaises.
Et puis il est question du « sort » des femmes allemandes pendant l'occupation soviétique de Berlin, et que les hommes refusaient de voir parler (un journal d'une anonyme, sans doute journaliste, qui a pour titre « Une femme à Berlin« ).
Nous découvrons également le récit de l'incendie de Tokyo qui détruisit les 3/4 de la ville. Mais le Japon ne capitule pas.
Si la conversion finale du personnage principal m'a paru quelque peu forcée, en revanche, les descriptions d'Hiroshima après le Champignon prennent aux tripes.
Merci, Monsieur Slocombe, pour cette plongée dans un Japon inconnu, et ce roman fort riche, encore une fois.
L'image que je retiendrai :
Celle des descriptions des corps brûlés collés à l'asphalte d'Hiroshima.
Lien : https://alexmotamots.wordpre..
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Un été au Kansai est un roman épistolaire sur le Japon pendant la seconde guerre mondiale.
Romain Slocombe écrit avec un style plutôt réaliste et simple. Il a effectué un minutieux travail de recherches parmi des lettres, des témoignages, des documents de presse et d'autres ouvrages.

Friedrich Kessler est un allemand qui part s'installer au Japon dans la ville de Tokyo. Il travaille à l'ambassade du Reich au bureau de presse. Il écrit des lettres à sa soeur Liese une journaliste restée dans son pays.
Friedrich est surnommé gaï-jin ce qui signifie un étranger littéralement « un homme du dehors ».
Il raconte à Liese les raids, la surveillance des ressortissants des pays alliés du Japon, les incarcérations des industriels soupçonnés d'espionnage au profit des soviétiques, les saisies de documents, les perquisitions, les arrestations tenues secrètes, les refuges aux abris, les fouilles, le retentissement des sirènes, les refuges antiaériens, les interrogatoires, les séries d'explosion, les bombardements.
Un petit détail, le quartier des ministères se nomme Tora no-mon qui signifie la porte du Tigre.

D'autre part, il raconte également à sa soeur l'hypocrisie et les rumeurs de l'ambassade, le paludisme, les alertes aériennes et les mobilisations. On se rend compte des changements et de l'évolution au fil des années avec la mobilisation des industriels, la fermeture des établissements de luxe et les différences de survie entre les diplomates et les civils en général.

Dans ses lettres, Friedrich parle aussi de ses vacances, de cinéma, de parties de tennis, de cocktails servis en écoutant du Bach ou du Couperin au piano et de ses amours. Il fera l'acquisition de plusieurs estampes de son artiste préféré, Hiroshige. Il s'informe par les journaux et la radio de l'avancée de la guerre en Allemagne et s'inquiète énormément pour sa soeur restée au pays. Il l'appelle affectueusement Lieselein qui signifie chère petite Liese. Il est tourmenté, angoissé et attend toujours de ses nouvelles.

J'ai appris que les fleurs de Camélias peuvent être source de mauvais présage car elles sont liées à une superstition. Elles ressemblent à des têtes coupées quand celles-ci se détachent d'un coup faisant penser à la décapitation, pour un samouraï cela représente une mort infâme réservée aux vaincus.

Le degré des désastres s'amplifie au fil des pages correspondant avec l'avancée des armes utilisées année après année. C'est comme un long documentaire raconté par une personne sur les lieux, le narrateur Friedrich employant souvent la première personne du singulier rendant ainsi ce roman très réaliste et poignant.
Ce qui peut être surprenant c'est que Friedrich gardera et ne perdra jamais l'espoir de retrouver sa vie d'avant la guerre et de se marier un jour.
Les atrocités des bombardements et les descriptions dans la chair racontées suite aux bombardements sur Hiroshima sont abominables.

Ce roman est donc bouleversant car il raconte le quotidien des civils japonais dans le tourbillon de la seconde guerre mondiale, les allemands et les japonais faisant ainsi entendre leur voix. Un été au Kansai donne l'effet d'un témoignage véridique, il m'a captivée et m'a fait pleurer. Je pense que ce livre rend hommage aux victimes de cette affreuse guerre.

Mon dernier mot sera cette citation tirée de la lettre du 11 mars 1945 de Friedrich à Liese : « Je vais poser la plume ici. Je suis trop affecté par ce que j'ai vu, l'odeur de cendres et de corps brûlés me reste au fond des poumons. Ecrire ne fait que raviver tout cela, et ne contribue point à m'apaiser. Cette nuit encore je ne sais si je pourrai dormir. »

Lien : https://www.facebook.com/lar..
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Passionnant et horrifiante description du Japon sous les bombes
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