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3,77

sur 77 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est un roman qui n'a pas de point final...
La dernière lettre aura été interrompue par la plus gigantesque explosion que notre monde ait connue.

Dans une enquête visant à débusquer le passé nazi de dirigeants allemands, un journaliste prend connaissance de la correspondance épistolaire d'un jeune fonctionnaire du corps diplomatique en poste au Japon pendant la seconde guerre mondiale.

Ni franchement nazi, ni franchement résistant, Friedrich Kessler est néanmoins imprégné de l'idéologie du III Reich: grandeur de l'identité allemande, fierté de son rayonnement. Son tempérament artiste le pousse pourtant à un certain scepticisme, une inquiétude quant à la victoire finale. S'y ajoutent une forme d'autocritique, une prise de conscience et une culpabilité de cette affectation plutôt confortable et protégée des combats.
Pas forcément sympathique, ce jeune aryen, dans son engagement en demi-teinte sur le plan patriotique...

Les premières années sont occupées par le travail de propagande dans une chancellerie bruissante de rumeurs et ragots. Il faut aussi composer avec un état japonais au racisme anti-blanc, avec l'espionnite généralisée de la population, avec la xénophobie orchestrée de façon officielle, le tout créant un climat délétère pour les occidentaux.
Mais pour le jeune homme, c'est aussi le tourisme, les réceptions, la découverte avec la culture japonaise et les estampes, les relations amoureuses.
Tout cela ne durera qu'un temps avant le délitement final et les pages du bombardement atomique sont impressionnantes de réalisme.

Un roman mis en pages comme un document.
Les lettres, passant peu à peu de la légèreté au drame, constituent un intéressant journal détaillé du quotidien d'un étranger dans un pays de l'Axe, que peu de romans ou récits ont utilisé pour parler de la guerre 39/45. Elles donnent la parole aux vaincus (sic 4ème de couverture) de façon originale. On peut reprocher à cette correspondance unilatérale un vernis très littéraire, dénué de spontanéité, sentiment renforcé par l'absence de réponses de la soeur berlinoise. Mais, doublé d'un livre de voyage, le récit reste passionnant par le contexte historique et interroge sur les engagements d'un homme dans une période de conflit.

Je confirme par ce livre ma fidélité de lectrice Romain Slocombe de lectrice, après les excellents romans Monsieur le commandant et Avis à mon exécuteur.

(Merci à Babelio et Arthaud Editions pour leur confiance)
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Le jeune secrétaire de légation de l'ambassade allemande à Tokyo, Friedrich Kessler, est satisfait de sa vie dans la capitale nippone et heureux d'échapper aux combats qui se déroulent en Europe. Ce passionné de la peinture d'Ando Hiroshige et des contes des mille et une nuits, entre les réceptions officielles et son travail, peut se consacrer avec plaisir à des escapades avec ses amis et à la photographie.

Il prend aussi le temps de se raconter très régulièrement dans des lettres adressées à soeur à Berlin, où il lui fait part, entre autres, de l'impression qu'il a, comme ses amis japonais, que bien que le pays soit en guerre il n'est pas concerné par les ruines et les destructions. Mais la suite va lui donner tort, contrairement à ce qu'il pense, Tokyo sera en grande partie incendiée sous ces yeux. Suivront des jours apocalyptiques dont personne ne pouvait imaginer l'horreur.

Un roman dans lequel j'ai eu du mal à entrer, mais qui s'est révélé au fil des pages passionnant. La guerre du point de vue des forces de l'Axe est une vision assez rare. Ce qui l'est encore plus est de montrer les rapports que ces forces entretenaient entre elles. Mais ce qui m'a vraiment bouleversée ce sont la description des destructions des villes et la souffrance insoutenable qu'elles ont entrainées pour les populations. Hiroshima, Nagasaki, un mal pour un bien, pour que la guerre cesse, pour sauver des vies a-t-on dit…
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La guerre vue par les perdants. Pour nous, la guerre vue par les envahisseurs. La peur, ils la connaissent aussi. Des doutes sur les chances de rester en vie des juifs envoyés dans les camps du grand Est, ils en ont aussi. La peur de ne pas avoir de nouvelles de leur famille les tiraille aussi.

À travers ce roman épistolaire, entre un frère affecté à l'ambassade d'Allemagne au Japon et sa soeur restée en Allemagne, Romain Slocombe nous fait découvrir avec quelle naïveté certains Allemands travaillant pour le Reich perçoivent la guerre. L'Allemagne, la grande puissance et son Fuhrer guide charismatique à l'ambition démesurée et les autres, les fanatiques qui tuent, déciment des populations entières, torturent tous ceux qui, pour le régime, ne sont pas dignes de vivre. Barbarie non combattue par peur de représailles. Les dissidents aussi sont envoyés aux camps.

Friedrich Kessler diplomate en poste à l'ambassade d'Allemagne à Tokyo et intellectuel amoureux des arts, écrit régulièrement à sa soeur. Dans ses lettres, il décrit son quotidien au Japon, pays allié dans ce combat mondial, mais dont les habitants se méfient des étrangers. Il évoquera la beauté du pays, ses amours, ses doutes face à l'idéologie nazie, ses peurs. Au travers de cette correspondance, nous suivons la vie de Liese ainsi que des citoyens lambda en Allemagne, les privations, les viols par les soldats russes, le froid, la maladie, les courses pour se mettre à l'abri à chaque alarme. Friedrich lui, tout d'abord spectateur distant de cette guerre jusqu'à ce que les Américains prennent le Japon pour cible. Et les attaques qui se multiplient jusqu'à ce 6 août 1945 et cette bombe larguée sur Hiroshima.

« Un été au Kansai » est un magnifique roman, très touchant. Il nous rappelle que l'ennemi, cette nation contre laquelle nous nous battons est certes composée de soldats et de chefs de guerre, mais aussi de civils qui aspirent à la paix et subissent le conflit. Ce qui saute aux yeux dans ce roman c'est que la peur de mourir et de perdre sa famille est universelle, peu importe le camp dans lequel nous nous trouvons.

Ce roman rejoint ma catégorie « Coup de coeur » pour l'écriture, recherchée tout en restant abordable, pour le plaisir qu'il m'a procuré à la lecture et pour le personnage de Friedrich qui m'a beaucoup plu.

Lien : http://que-lire.over-blog.co..
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J'ai d'abord cru à un recueil de vraies lettres. L'introduction qui retrace la rencontre entre l'auteur fictif, un journaliste et la soeur à qui ces lettres sont adressées est bluffante. Ce journaliste enquête sur le passé supposé de SS de quelques personnes.

Friedrich Kessler est un jeune allemand envoyé en poste diplomatique au Japon.
Nous n'avons que certaines lettres écrites par Friedrich, d'autres bien que voyageant dans la valise diplomatique se sont perdues. Celles de la soeur bien sûr ont été détruites. Ce qui entraîne l'artifice d'une reprise par Friedrich des événements de Berlin, pour mettre le lecteur au courant de l'ensemble des malheurs affectant les Allemands et leurs alliés.
Tout en parlant de Jaunes, il semble beaucoup admirer certains aspects de la société nippone. Il est d'ailleurs passionné par les dessins d'Hiroshige. C'est en suivant le trajet qui constitue les dessins qu'il arrive début août 1945 à Hiroshima.

La Seconde Guerre Mondiale vue de l'autre côté, sans jugement.
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Un jeune diplomate allemand, en poste à Tokyo, écrit chaque mois à sa soeur Liese restée à Berlin. Il lui raconte son travail, l'atmosphère de la ville impériale en ces années de guerre, ce qui se trame, se dit, se complote... et lui conte ses confidences sentimentales dans ce Japon, replié sur lui-même, avec ses traditions, ses croyances et le culte de l'obéissance passive que le peuple voue à l'empereur.

A travers les lettres, on découvre la vision du monde des Allemands, alors certains de remporter la guerre et celle des Japonais, insouciants ou inconscients de ce qui se vit réellement en Europe et de ce qui adviendra. Malgré ses prises de positions patriotes, difficile de savoir si Friedrich est réellement nazi ou s'il profite du système à des fins professionnelles et personnelles, trop content de ne pas être au front. Raffiné, cultivé, il semble au-dessus de tout ça, subjugué par un pays qui lui ressemble et dont le mode de pensée le séduit. Assez rapidement, il se fait une place dans la bourgeoisie locale et quand il ne se consacre pas à sa collection de gravures d'Hiroshige, il médite sur la responsabilité des hommes.

Dans ce roman sensible et terrible à la fois, Romain Slocombe dresse le portrait d'une civilisation menée au désastre par le fanatisme de ses dirigeants. le style réaliste et sobre colle particulièrement bien au récit et nous mène aux dernières pages, bouleversantes, que l'on lit la gorge serrée.

Ce récit aurait pu être un presque coup de coeur si Friedrich avait eu un peu plus de consistance, d'épaisseur. Mais ce jeune homme naïf, planqué, sans grande envergure, m'a semblé bien fade.

Merci aux éditions Arthaud et à Masse critique pour cet envoi.

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Une mise en abîme d'une histoire, qui commence banalement par une enquête mené par un journaliste afin de débusquer le passé nazi de dirigeants allemands.Ce journaliste se voit remettre toute la correspondance d'un fonctionnaire du corps diplomatique allemand/nazi au Japon de 1941 à 1945.


Ce jeune allemand Friedrich Kessler,quitte l'Allemagne Nazi pour s'éloigner au loin des combats, Et sa mission commence bien "En ces splendides jours d’été, comment imaginer qu’au-delà de l’horizon si bleu et calme, les flots sont souillés d’huile et de sang, les avions piquent et explosent, les corps noircis de mazout dérivent jusqu’aux plages paradisiaques pour y finir rongés par les crabes ?… ". Il va engager une longue correspondance avec sa soeur restée au Pays. Nous sommes à l'écoute de leur vision (non ou peu censuré) témoin des évènements tragiques. D'une sensibilité de vainqueur, celle-ci déteint progressivement avec les bombardements alliés. Il va se se trouver confronté au Racisme anti blanc, de l'impréparation de la défense civile de la folie des militaires japonais lié au code Bushido. Et va faire peu à peu le parallèle dans la folie des idéologues de tout bord qui veulent une guerre totale, il se voit plongé dans une folie qui le dépasse complètement.

Mais il reste subjugué par la culture du Japon, partagé entre ses lectures des 'Milles et une nuit" , des rencontres, de philosophie et sa collection des estampes d'Hiroshigé.

J'ai été absorbé par cette lecture (j'hésiterais à dire sous le charme vue la gravité des éléments),mais captivé sur ce témoignage, sur la vision de la guerre vue par un fonctionnaire du corps diplomatique. Les correspondances sont un témoignage qui plonge peu à peu dans les horreurs de la guerre d'ou qu'elles viennent. Un roman remarquable
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De Romain Slocombe, je ne connaissais que le nom et je ne m'étais donc jamais aventurée à lire une de ses oeuvres.
Aussi, après la lecture de " Un été au Kansai", je ne peux dire qu'une chose : Merci à Babelio et aux Editions Arthaud pour cette très belle découverte.
Un jeune homme, Friedrich Kessler faisant parti des officiels de l'ambassade du troisième Reich au Japon pendant la deuxième guerre mondiale va échanger des lettres avec sa soeur restée en Allemagne nazie.
On va découvrir grâce à ses lettres le peuple nippon pendant cette période jusqu'à l'abominable fin que chacun connait.
L'intensité de mon intérêt pour cette lecture est allée crescendo et pourtant la manière dont cela allait se terminer était inéluctable.
Les atrocités de la guerre, surtout au niveau de la population civile sont évoquées et racontées de manière imagée et sans aucune concession.
Un récit bouleversant, sur un sujet qui a pourtant déjà été traité de nombreuses fois.
A lire, pour ne pas oublier...........

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A travers la correspondance d'un jeune diplomate du troisième Reich en poste à Tokyo durant la guerre, Romain Slocombe évoque, avec beaucoup de nuances, le point de vue des vaincus. Friedrich n'est pas vraiment un nazi, c'est un type normal qui a pris sa carte du parti en 1939 pour accéder à la carrière diplomatique. Il n'aime pas trop les juifs, il est d'une loyauté absolue envers sa patrie et trouve qu'Hitler est un leader talentueux. Dans le même temps, il hait la Gestapo, se méfie des sbires du parti, condamne les persécutions raciales et trouve les jeunes résistants de la Rose Blanche fascinants. Ambivalent donc, insouciant malgré la guerre, il aborde son poste japonais avec curiosité et intérêt pour la culture nippone.
La première partie du roman est presque légère, on suit Friedrich découvrant la philosophie zen, s'extasiant devant les estampes d'Hiroshige, admirant les cerisiers en fleurs ou le Mont Fuji dans toute sa majesté. Slocombe décrit un jeune homme autocentré qui semble complètement indifférent au drame qui se joue autour de lui. Le bruit de la guerre lui parvient comme étouffé par les dépêches diplomatiques feutrées.
Mais de plus en plus, les sirènes retentissent et ce qui paraissait presqu'irréel s'impose avec brutalité. Ce seront les bombardements de Tokyo, décrits avec une effrayante minutie par Slocombe, les corps déchiquetés, les familles décimées, les quartiers rasés puis, comme en écho, ceux des villes allemandes. L'auteur se garde de juger, il raconte les faits dans leur violence inouïe.
Cet Été au Kansai laisse un goût étrange. C'est un mélange de délicatesse toute japonaise et de fureur. C'est l'histoire d'un homme qui ressemble à tout le monde, ni courageux, ni pleutre, ni un salaud, ni un héros et qui, au seuil de sa vie d'adulte, cherche simplement à être heureux. En donnant cette humanité aux ennemis, Slocombe brise un tabou. Il y a encore vingt ans, il était quasi impossible d'aborder la question du bombardement des villes ennemies en 1944 et 45 de manière sereine. Émettre un doute quant à la pertinence d'opérations qui avaient coûté la vie à des centaines de milliers de civils, femmes, enfants et vieillards compris, apparaissait comme au mieux une marque d’imbécillité, au pire une complicité avec les crimes nazis.
L'écriture est très fluide et sert admirablement le propos, les chapitres sont courts, ce sont des lettres, et sans digressions inutiles. très vite, on cerne la personnalité du personnage principal, on entre dans ses logiques et une intimité étrange se crée.
La question ne manquera pas d'être posée; fallait-il humaniser l'ennemi au point qu'il inspire la pitié? La notion même de culpabilité collective a perdu de sa pertinence 70 ans après le conflit. Le temps est peut être venu d'aborder le conflit sans tabou, avec un regard résolument humaniste.
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Un journaliste allemand souhaite écrire un article sur le passé nazi de certains de ses compatriotes. Au cours de ses recherches il est amené à rencontrer une ancienne journaliste de 86 ans, et à l'interroger sur le passé nazi de son frère Friedrich Kessler.
Afin de lui démontrer qui était son frère, elle lui confie un paquet de lettres reçues de son frère, une petite partie de cette correspondance entre elle et lui…le reste à disparu dans la bateaux ou sous-marins coulés entre l'Allemagne et le Japon, ou dans les bombardements
Et après "Monsieur le Commandant" et "Avis à mon exécuteur" Romain Slocombe nous livre un nouveau roman épistolaire, ou prenant pour base de départ une lettre de son personnage principal..
Il faut reconnaitre qu'il sait captiver le lecteur avec cette forme de roman.
Friedrich était un jeune diplomate de 25 ans attaché à l'ambassade allemande de Tokyo dans laquelle il travaillait au service de propagande. Qu'y faisait-il exactement?, On ne le saura pas, mais on saura qu'il assistait à des réceptions et qu'il voyageait beaucoup…
Oh ce n'était pas un nazi violent, ni non plus un résistant au régime, il n'a commis aucun crime, il avait sa carte du parti, mais tous les diplomates l'avaient, et les lettres qu'il transmettait à sa soeur nous présentent un jeune homme certes embrigadé, mais un peu benêt qui croyait dans le nazisme, admirait Hitler mais l'appelait quand même "le fureur", dans le privé, selon sa soeur. Ses lettres nous font découvrir qui cherchait surtout à "se planquer", à se faire bien voir de ses supérieurs, afin de ne pas rejoindre les jeunes de son âge sur le front russe. Et comme son emploi lui laissait pas mal de temps libre, semble t-il, il cherchait l'amour et assouvissait sa passion de l'art en voyageant dans le Japon en guerre pour augmenter, dès qu'il le pouvait, sa collection de gravures d'Hiroshige
Un roman qui permet à Romain Slocombe amoureux du Japon - ce n'est pas la première fois qu'il prend le Japon comme thème de son oeuvre - de nous décrire un Japon en guerre. Une occasion pour le lecteur de découvrir les relations d'alliés dans la guerre, du Japon et de l'Allemagne nazie, le fanatisme de ces deux régimes, un Führer et un empereur intouchables l'un comme l'autre, les thèmes de pensée, de culture communs, " entre le bouddhisme zen, l'esprit guerrier du Bushi-dô et les sources païennes du national socialisme allemand", selon Friedrich.
Les lettres reçues par la vieille journaliste en réponse aux siennes disparues, nous présentent le Japon voyant dans chaque homme de race blanche un espion potentiel à la solde des américains, un Japon qui a par ailleurs expulsé nombre de diplomates étrangers, un Japon dont la population souffre, sans être protégée, comme l'Allemagne nazie de bombardements meurtriers, de restrictions alimentaires, et du fanatisme de ses dirigeants.
Un livre qui monte progressivement en puissance, des pages terribles, celles de la souffrance au quotidien des japonais et aussi des allemands devant faire face aux restrictions de toute nature qu'ils doivent affronter, celles des bombardements, celle du bombardement final de l'été 1945…des thèmes que je n'avais pas lus dans d'autres romans.
Un livre intéressant, non pas du fait du personnage principal, falot, auquel je n'ai pas pu m'attacher, mais surtout du fait du travail important de recherche et de documentation effectué par l'auteur, de la mise en parallèle de deux pays en guerre, l'Allemagne nazie et le Japon, de leurs idéologies et fanatisme. Romain Slocombe a déniché des petites anecdotes rendant son livre également instructif
Un livre sans point final…..
Merci à Arthaud et à Babelio de m'avoir permis de découvrir, non pas l'auteur, je l'appréciais déjà, mais un livre, une trouvaille à partager!

Lien : https://mesbelleslectures.wo..
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Friedrich Kessler débarque à Tokyo en 1941. Affecté à l'ambassade d'Allemagne, il raconte, dans ses nombreuses lettres envoyées à sa soeur restée au pays, la vie quotidienne et dramatique de cet allié plongé dans une guerre fort différente de celle qui se déroule sur le continent européen. A la découverte de la sophistication du mode de vie japonaise s'oppose l'écho du fracas des bombes lancées sur les grandes villes allemandes. Un temps protégé de la réalité du conflit, Friedrich parcourt le pays, collectionne des estampes et s'adonne à quelques aventures amoureuses. Progressivement, l'atmosphère s'assombrit, l'espionnite aigue se répand comme une traînée de poudre, la propagande impériale tourne au mensonge industrialisé alors qu'être un « bon allemand » signifie clairement devenir nazi. Vivre dans un Tokyo bombardé s'apparente alors plus à une survie de chaque seconde.
De ce roman à demi épistolaire (nous n'avons accès qu'à un seul des correspondants) se joue tout le basculement de deux pays extrêmement civilisés et cultivés dans la barbarie. Leurs chutes réciproques se répondent dans un jeu de miroir tragique.
Reportage sur le vif, ces lettres constituent un témoignage de premier choix : par son contenu en premier lieu, par son style littéraire de qualité ensuite, puis par cette vision assez rare des perdants de la Seconde guerre mondiale. Sans la dévoiler totalement, la fin est particulièrement poignante
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