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3,77

sur 77 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dans ce roman épistolaire Romain Slocombe nous raconte d'une façon originale la seconde guerre mondiale. A travers la correspondance d'un jeune diplomate Allemand en poste au Japon, l'auteur nous fait vivre le conflit vu de l'autre bord, celui des Allemands et des Japonais.

Un journaliste enquêtant sur le passé nazi des diplomates Allemands, rencontre une vieille femme pour l'interroger sur son frère, Friedrich Kessler, en poste à Tokyo durant les hostilités de la Seconde Guerre Mondiale. Pour son reportage elle lui confie les lettres qu'il lui a écrites pendant cette période. Friedrich travaille à l'ambassade du Reich au bureau de presse. A travers ses lettres il nous fait découvrir la vie quotidienne au Japon, mais aussi l'art des estampes japonaises du maître Hiroshige. le conflit se rapprochant, la relative tranquillité fait place à l'horreur de la guerre. La propagande, le contrôle des étrangers, l'incarcération de proches pour espionnage, les raids, les alertes, les bombes qui détruisent Tokyo, lui font prendre conscience de l'horreur de la guerre. le frère s'inquiète pour sa soeur, Liese, restée à Berlin sous les bombardements américains puis sous occupation soviétique. Lettre après lettre on se rapproche de l'apocalypse. La fin du livre est racontée par une jeune infirmière d'Hiroshima, la description du bombardement et des dégâts est éprouvante.

« Un été au Kansai » n'est pas un super roman mais il est très intéressant.
D'abord par sa forme de correspondance entre Friedrich et Liese, seules les lettres de lui sont reproduites, nous n'avons pas les réponses qu'elle lui envoie.
Ensuite le personnage n'est pas un horrible nazi (cliché typique des romans en général), même si parlant d'Hitler il écrit « Un grand homme est mort, c'est la seule chose dont je puisse être certain aujourd'hui. Sans doute était-il mal entouré, cependant sa passion était sincère». Par contre Friedrich est très peu attachant, il manque de consistance, d'envergure.
Enfin « Un été au Kansai » donne la parole aux vaincus de la Seconde Guerre mondiale, l'horreur de la guerre est présente quelques soit le camp.
Un roman très documenté, à lire !
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Première approche de l'oeuvre de Romain Slocombe et ... première déception.
A la notable exception du récit final relatant avec force et sensibilité l'attaque atomique sur Hiroshima, je n'ai guère trouvé intérêt à parcourir cette correspondance globalement incolore, inodore et insipide d'un jeune allemand, attaché d'ambassade à Tokyo pendant la seconde guerre mondiale, à sa soeur cadette restée à Berlin.
Ces lettres (du 26/01/1942 au 01/08/1945) m'ont paru généralement plus dignes d'un adolescent prépubère, planqué opportuniste, hédoniste plus ou moins assumé que d'un jeune adulte prétendument cultivé s'étant même partiellement formé aux États-Unis (deux années d'études passées au prestigieux Dickinson College en Pennsylvanie).
Abondamment (trop !) entrecoupées de considérations diverses et apparemment fort érudites sur le Japon (arts, philosophie, us et coutumes, ...) cela m'a toutefois laissé de marbre n'appréciant que fort modérément ces incessantes ruptures de ton et de style même si cette impression diffuse d'avoir affaire à deux narrateurs différents met sans doute en évidence la schizophrénie, bien compréhensible vu le contexte, dont semble souffrir le personnage principal du roman.
Néanmoins, au final je m'interroge : Qu'est-ce que j'en ai à f..... de me farcir le badinage et les états d'âme de ce rejeton de la haute bourgeoise allemande ayant honteusement embrassé le national-socialisme sur la bouche par crainte de perdre ses privilèges, sa suprématie et tremblant d'effroi de constater avoir momentanément (ouf !) misé sur le mauvais cheval ?
Tout compte fait : Pas grand chose !
D'autant plus que tout cela a été dit et démontré cent fois et souvent beaucoup plus subtilement.
Une suggestion de lecture : la BD "Hibakushka"
Scénario de Thilde Barboni, dessin et couleurs de Olivier Cinna, Collection "Aire Libre" aux éditions "Dupuis" (mai 2017).
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Ce livre est pour moi l'image même du fait que la vie n'est pas noire ou blanche. C'est d'ailleurs ce que j'ai préféré dans le roman. le personnage principal du roman n'est pas un nazi tel que nous français, nous nous les représentons. Il doute souvent du bien fondé de la politique du parti nazi tout en l'approuvant et surtout tout en restant patriote.

A travers ses lettres, plusieurs thèmes sont évoqués. le premier est bien évidemment la vie au Japon. Même si l'auteur reste dans les clichés (les temples, les geishas…) il est très plaisant de se plonger dans le quotidien des japonais. Friedrich découvre la culture à travers son regard d'européen. Il enchaîne les regards amusés ou les regards affligés. Il découvre également l'art à travers les estampes d'Hiroshige.
Le second thème est le quotidien d'un allemand en pays étranger. On découvre la vie dans une ambassade : les querelles pour le pouvoir, les amitiés et surtout la vie entre expatriés. Même à l'autre bout du monde, Friedrich et ses compatriotes se sentent supérieurs au monde entier et particulièrement aux japonais. Il rencontre de « vrais » nazis qui tiennent des propos insupportables.
Le troisième thème est la guerre. Évidemment, les japonais sont engagés avec l'axe. Il est très intéressant de voir comment la population réagit à la guerre. Les japonais (comme les allemands) sont complétement embrigadés et n'imaginent pas un instant perdre. C'est la situation géographique qui leur fait croire qu'il n'y aura pas d'attaque sur leur sol. Ainsi, on apprend par exemple, qu'il n'y a quasiment aucun abris souterrain et qu'il est recommandé de se cacher dans les placards en cas d'attaque aérienne ! Les scènes d'attaque sont décrites dans les moindres détails et il est parfois difficile de continuer sa lecture.
Lien : https://lesbaladesdelimpossi..
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Un été au Kansai, c'est l'histoire d'un jeune allemand, Friedrich Kessler, qui fuit la guerre en allant au bout du monde, en mission diplomatique à Tokyo, de l'hiver 1942 à l'été 1945. Une correspondance s'installe alors entre Friedrich et sa soeur qui est restée à Berlin. Mais la guerre va le rattraper. Cette correspondance (à sens unique, puisque ce sont seules les lettres de Friedrich que nous lisons) se fait l'écho de la façon dont la guerre est vécue au Japon, loin de l'Allemagne et des bombardements, tout du moins au début quand ce pays semble encore épargné par l'horreur.
Ce qui est intéressant dans ce roman c'est la collision de destins individuels, japonais et allemands, et de la Grande histoire qui les rattrape, à distance. Il est finalement impossible, même pour Friedrich, de vivre une vie normale car il est malgré tout, malgré lui, pris dans quelque chose qui le dépasse.
Le style est sobre et réaliste, et c'est sans doute ce qui fait la puissance de ce récit épistolaire. Les pages consacrées aux bombardements de Tokyo puis les dernières consacrées à Hiroshima sont criantes de vérité, brutes, et poignantes.
Une belle découverte.

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Romain Slocombe a choisi de raconter la vie quotidienne des civils au Japon durant la seconde guerre mondiale par l'entremise d'une série de lettres entre le diplomate Friedrich Kessler, en poste à l'ambassade d'Allemagne au Japon, et sa soeur restée à Berlin. Kessler, jeune homme cultivé, amateur de jazz, adhérent depuis peu au parti nazi, comme tous les membres du corps diplomatique allemand de l'époque, suit la politique du troisième Reich sans zèle particulier, mais en acceptant ses thèses raciales et la guerre de conquête qui étend l'Allemagne vers l'Est.

Relativement protégé au début de la guerre par l'absence de combats sur le sol nippon, il découvre, par les courriers de sa soeur, les restrictions qu'entraîne la guerre en Europe et les premiers bombardements sur Berlin, qui s'avèrent n'anticiper que de peu le premier bombardement de Tokyo, mené comme un raid quasi suicidaire par une escadrille de bombardiers américains en avril 1942. La population japonaise heurtée par ces destructions et portée par la propagande militaire voit alors des espions partout. D'autant que les Japonais découvrent que le correspondant de presse allemand Richard Sorge transmettait depuis des années des informations à Moscou. Pour les Allemands, le Japon n'est plus un havre de paix. La nippophilie de Kessler, qui s'est offert une collection d'estampes de Hiroshige, n'y change rien. Alors que les autres européens, britanniques et américains sont arrêtés et détenus dans des camps de prisonniers, les relations entre les allemands et la population se crispent.

Les nouvelles venant d'Europe inquiètent Friedrich qui perçoit dans les informations que lui communique sa soeur que la situation n'est pas aussi brillante que la propagande de Goebbels voudrait le faire croire. Les nouvelles de la guerre en Russie parviennent malgré tout à Tokyo. Dans une ambiance de plus en plus délétère au sein de l'ambassade entre nazis convaincus et personnel civil, Kessler tombe amoureux de l'infirmière de l'ambassade, avec laquelle il découvre le pays. Mais ces précieux instants ne durent pas, elle doit repartir en Allemagne. En 1945, Kessler va assister à la fin de l'ambassade du Reich en même temps que le Japon est frappé extrêmement durement par les bombardements américains.

Les scènes du brasier que constitue Tokyo lors des bombardements de mars 1945 sont apocalyptiques. Les bombes incendiaires brûlent tout dans une ville presque entièrement en bois, où les abris souterrains sont rares. Les flammes embrassent les vêtements de coton qui, plutôt que de protéger les habitants de Tokyo, transmettent le feu aux corps. Kessler erre dans ce brasier où la population se retourne contre lui, lui blanc forcément lié à ce désastre venu du ciel.

Le livre s'achève avec la lueur de la bombe A d'Hiroshima, dans une description de cendres moites.

La grande force de ce roman épistolaire est de décrire la guerre de l'arrière du front, au côté des civils. Guerre à laquelle ils souscrivent tant qu'elle est victorieuse tant pour les Allemands que pour les Japonais, mais qui devient vite insupportable et surtout d'une cruauté sans limite quand les bombes détruisent sans cible bien précise.

Slocombe parvient très efficacement à retranscrire l'horreur des pertes humaines. En parallèle, il décrit minutieusement une société de diplomates repliée sur soi, à part de la guerre, qui tente des rapprochements culturels dans un monde militarisé.

Solidement documenté, ce livre est d'un réalisme effrayant. On peut dès lors reprocher à l'auteur l'artifice de l'introduction qui consiste à présenter les lettres comme de réels documents historiques. L'écriture de Slocombe se suffit à elle-même, il n'avait pas besoin de renforcer le réalisme par cette présentation initiale trompeuse.
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C'est un roman épistolaire à sens unique, basé sur les lettres que Friedrich Kessler, citoyen du III Reich en poste diplomatique au Japon écrit à sa soeur Liese, journaliste, restée à Berlin. La période se situe entre 1941 et la débâcle de 1945. Si le frère travaillait à l'Ambassade d'Allemagne au Japon, il se devait d'être national-socialiste et pro-nazi comme tout fonctionnaire des Affaires Etrangères et l'on peut imaginer aisément que cela n'était pas « négociable » au sein de la Chancellerie allemande…Quant à la soeur elle travaillait dans les medias allemands.

Le livre commence quand le journaliste Roman Wojak part en Basse Silésie interviewer Mme Liese Würhmann née Kessler et soeur de Friedrich, qui vit dans la bourgade de Görlitz à la frontière polonaise. Madame Wührmann possède une liasse de lettres que lui a adressé son frère depuis le Japon et le journaliste Wojak voudrait comprendre le passé national-socialiste du Ministère des Affaires Étrangères du Reich, considéré par certains comme une « organisation criminelle ».

A travers ces lettres très affectueuses nous apprenons que Friedrich Kessler est un « planqué »; il a voulu éviter à tout prix d'aller sur le front et ainsi, âgé d'à peine 24 ans il a pu partir comme attaché d'ambassade à Tokyo au Service de la Propagande où il a mené une joyeuse vie malgré l'étroitesse et les intrigues permanentes inhérentes au milieu diplomatique. de plus il va beaucoup voyager et s'enticher d'estampes japonaises d'Hiroshige qu'il va collectionner, surtout celles relatives à la route du Kisokai-dô.

Ce roman laisse paraître la naïveté avec laquelle une fraction du peuple allemand a vécu cette guerre menée par le Führer aux ambitions démesurées et fanatiques. Slocombe fait un rapprochement entre le fanatisme du Japon et celui de l'Allemagne nazie, entre un Empereur et un Führer intouchables et entre leurs thèmes de pensée, bouddhisme zen d'une part et les sources païennes du national socialisme allemand d'autre part.

Ce qui est intéressant est de confronter la fin de la guerre avec la prise de Berlin par les russes et les bombardements de Tokyo par les américains. Kessler raconte à sa soeur comment le Japon était pris d'une frénésie paranoïaque en voyant dans chaque occidental un espion à la solde des américains. Tout cela a abouti à l'anéantissement d'un côté comme de l'autre: la souffrance des tokyoïtes et des berlinois fut indescriptible. En outre, à la fin du roman le jeune Kessler veut fuir Tokyo et part vers le Kansai si bien dépeint par Hiroshige; au cours de cette pérégrination il sera à Hiroshima le 6 août 1945 lors du lancement de la bombe atomique. le descriptif de ce que fût cette bombe sur Hiroshima, correspond à l'Apocalypse. C'est insoutenable, c'est dément. Rien que pour cela, ce livre nous donne un aperçu de ce qu'a pu être cette horreur.

Loin du Japon, Liese Kessler vécut l'horreur de Berlin et fût maintes fois violée par les russes.

On comprend l'accueil mitigé que l'on a reservé à ce livre en Allemagne. Exactement comme pour "Une femme à Berlin", (d'auteur anonyme), autorisé de publication après la mort de l'auteure et qui décrit sous la forme d'un journal ce qu'elle a vécu jusqu'à l'entrée des russes. C'est le meilleur livre jamais lu sur cette part de la II Guerre. Hallucinant.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Tout d'abord je remercie chaleureusement les éditions Arthaud et Masse Critique de m'avoir permis de lire ce livre. Sans cela, je ne l'aurais probablement pas remarqué dans la profusion de cette nouvelle rentrée littéraire et donc pas lu.
J'ai tout d'abord été séduite par la forme épistolaire. C'est un genre que j'aime beaucoup car j'aime bien écrire des lettres, des cartes postales, des courriels... Ensuite le sujet m'a interpellée : la deuxième guerre mondiale vue du côté allemand et qui plus est au Japon. C'est inhabituel pour moi et cela complète bien mes précédentes lectures sur la deuxième guerre mondiale.
Je me suis cultivée et pour autant, je constate que j'ai mis du temps à lire ces 358 pages. Mon esprit s'est souvent évadé au fil des lettres. J'ignore si cela est dû à mon état d'esprit actuel ou si c'est par manque d'intérêt.
J'aurais aimé lire également les lettres de Liese. Cela m'a manqué et en même temps je pouvais suivre ce qu'elle vivait à Berlin à travers les lettres de son frère. Je me suis particulièrement intéressée à l'évolution de la situation vécue par Liese à Berlin et vue à travers la plume de son frère Friedrich. En revanche, je n'ai pas toujours accroché à ce qu'il vivait au Japon et qu'il racontait à sa soeur.
J'ai donc un avis mitigé sur ce livre.
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