En mai 1981, nous remontions le Nil en compagnie d’une centaine de libraires selon cette tradition qui nous est chère de visite en commun des hauts lieux de notre planète avec l'amicale assistance, et les lumières, du plus qualifié de nos auteurs en la matière.
C’était Albert Slosman qui avait accepté de remplir ce rôle, et je me réjouissais particulièrement de cette occasion de mieux le connaître car, bien qu'ayant publié six ouvrages de lui, il restait pour moi assez lointain et impénétrable. Il paraissait à la fois très fragile et habité d'une immense force.
Après une année de recherches le long d’une route truffée de gravures rupestres et de hauts lieux, de discussions avec les spécialistes et les autochtones qui se transmettaient fidèlement les traditions ancestrales, je parvins à ébaucher un tracé valable de l’exode des rescapés de l’Ahâ-Men-Ptah. Il me parut logique, parce que confirmé par les textes et les faits, que le pays qui devint le Maroc était à l’époque reculée antécataclysmique une sorte de colonie atlante. Elle était la terre la plus proche du continent disparu, devenant de ce fait Ta Mana.
Je me suis aperçu, au cours de ses conférences à bord, que certains auditeurs étaient fascinés par la richesse et la nouveauté de ses théories et de ses explications de l’Histoire, alors que d’autres semblaient asphyxiés par la somme de ses connaissances.