Suite au divorce de ses parents, Russel suit son père en Californie, nouvelle vie, nouvelles amitié, Russel est un peu marginalisé, il se lie avec ceux qui veulent bien de lui.
C'est un récit sur l'adolescence, le mal être, l'identité sexuelle qui se cherche, l'abandon des parents qui ne s'occupent plus de leur enfant. La mère disparaît totalement de l'histoire, le père traîne son fils comme un boulet indésirable. Russell se construit seul, sans l'aide des adultes, révolté, mal dans sa peau, il fera des rencontres pas forcément idéales, et son père ne s'assume pas vraiment, refaire sa vie est un échec qui se répercute sur son fils.
Un récit noir raconté en en noir et blanc, avec un lavis plein de nuances, un trait brut et fin à l'encre ou parfois au crayon, presque laissé à l'état d'esquisse. On évolue dans le gris, le graphisme autant que l'histoire. C'est une histoire dure, l'optimisme parvient péniblement à montrer le bout de son nez dans ce terrible marasme, on s'y accroche comme on peut, acteur comme lecteur, et on parvient à être touché, l'émotion est au rendez-vous, mais on flirte toujours avec le malaise.
Dans la nuit noire est un récit dur, troublant, mais parfaitement maîtrisé, si bien qu'on en garde une impression bien marquante.