AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782383570141
272 pages
L'originel Charles Antoni (16/10/2022)
4.14/5   7 notes
Résumé :
La sagesse du Tao à la rencontre de l’écoféminisme.

L’auteure présente le parcours d’Itsuo Tsuda, qui puise dans le taoïsme, l’anarchisme et les pratiques du corps les moyens de retrouver un chemin de liberté, des qualités sensibles et une force vitale. Elle développe cet enseignement avec son approche personnelle, libertaire et écoféministe.
Cet ouvrage très érudit détaille avec une grande clarté comment retrouver sa liberté quelles que soient... >Voir plus
Que lire après Le maître anarchiste, Itsuo Tsuda : Savoir vivre l'utopieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Une nouvelle fois j'arrive en pages inconnues grâce à une opération masse critique, loin de mes lectures habituelles. Et ce fut une exploration particulièrement intéressante et enrichissante.

Cela commence par la rencontre d'Itsuo Tsuda, dont la vie mériterait un roman à elle seule. Tout plaquer à 16 ans quand on est le fils d'un riche industriel japonais installé dans la Corée occupée, voilà un acte fondateur dont on conçoit certainement mal la difficulté, dans son contexte historique et culturel. Cela nous permet d'imaginer le rapport à l'oppression et à la liberté que cet homme s'est construit très jeune.

Après de nombreuses expériences de vie dans des milieux libertaires et utopistes en Asie et en Europe, Itsuo Tsuda sera contraint de rentrer au Japon au déclenchement de la seconde guerre mondiale. Il y apprendra l'opposé de ce qu'il avait découvert en Europe : entre le cartésianisme absolu de l'occident et de la France surtout, et l'intuition, l'écoute de son environnement (que nous savons si mal nommer tellement cela nous est étranger), il ne choisira pas, il composera un chemin d'émancipation. Ce là le but de l'anarchisme tel qu'il nous est proposé, de permettre à chacun de trouver sa voie, sans le carcan de l'état et des institutions qui nous imposent un chemin.

Tout sauf professeur, Itsuo Tsuda sera un acteur, un démonstrateur de la liberté à laquelle chacun peut prétendre. Il rejoindra la France pour ouvrir une école d'Aïkido qui sera plus un lieu de vie et de transmission, qu'une école comme nous l'entendons. Son exemple est voué à semer le doute dans l'esprit étriqué que nous impose notre mode de vie, et susciter l'envie de découvrir des chemins de libération. Il en propose, à chacun de s'en inspirer ou non.

C'est tout cela que nous raconte Manon Soavi dans cet ouvrage riche de multiples références, témoignages et citations. J'ai vraiment apprécié cette lecture, parfois abstraite pour mon cerveau occidental - (le fameux Ki que j'ai fini par associer à La Force de Star Wars, faute de mieux) - qui rencontre ici une proposition tellement dérangeante mais plaisante : réapprendre à s'écouter, à se faire confiance, en tant qu'individu et que membre de diverses collectivités dans lesquelles nous évoluons . Mais dès que c'est nécessaire, utiliser la rationalité et la connaissance scientifique. L'un ne rejette pas l'autre…

Bref je ne vais pas parodier plus longtemps et maladroitement tout ce qui nous est offert dans ce livre, mais je vous invite vivement à entreprendre sa lecture afin de picorer quelques graines qui feront peut-être germer un nouvel anarchiste :)

Merci à Babelio et aux éditions L'Originel pour cette découverte inspirante.
Commenter  J’apprécie          70
J'ai reçu ce roman lors de l'opération masse critique et je remercie le service presse pour l'envoie.
Tout d'abord je tiens à préciser que je ne connaissais pas particulièrement la pratique de l'aïkido avant de lire ce livre ni Itsuo Tsuda. Il s'agit donc d'une lecture découverte pour ma part et celle-ci sous l'analyse et le point de vue de Manon Soavi.
Manon Soavi décrit l'évolution de la pensée et la perception du monde d'Istuo Tsuda ainsi que comment petit à petit il s'est tourné vers l'aïkido. Elle fait cela notamment en nous présentant les personnes qu'il a croisé sur sa route et en évoquant (particulièrement dans la première partie) des évènements historiques. Bien que ces derniers soient nombreux, il n'est pas nécessaire d'être savant en histoire ou de tous les saisir pour comprendre le fond.
J'ai apprécié découvrir la vie d'Itsuo Tsuda mais au-delà d'un récit biographique j'ai trouvé que ce livre donne des pistes de réflexions et une ouverture sur d'autres modes de fonctionnements (que ceux-ci nous parlent ou non et qu'on y adhère ou pas). Il est intéressant également de lire les comparaisons entre différentes cultures sur les manières de percevoir, de vivre, et de considérer notre être.
La dernière partie aborde des sujets de société et d'actualité tels que l'école et le féminisme.
Je ne vais surement pas retenir l'intégralité des notions évoquées mais cette lecture m'a permis d'avoir une idée générale de ce mouvement.
Pour finir, l''écriture de l'autrice est très agréable et permet une lecture fluide.
Commenter  J’apprécie          30
Ce livre est intéressant à lire pour plusieurs raisons : l'Occident est très auto-centré et perd à ignorer les penseurs des autres continents, l'autrice n'a jamais été scolarisée donc n'a pas une pensée formatée par les lettres classiques et, surtout, Itsuo Tsuda est impressionnant de sagesse.

La préface de Claudine Brelet répond immédiatement à la question que j'ai eu en prenant ce livre dans mes mains : Comment un anarchiste peut être maître ? Et bien, c'est un peu plus compliqué que cela. Itsuo Tsuda, bien qu'inspiré par les mouvements libertaires, il ne se dit pas forcément anarchiste. C'est un maitre penseur, grand penseur de la liberté du corps, c'est certain.

Manon Soavi a une écriture extrêmement intéressante et extrêmement riche. J'ai trouvé qu'il y avait un certain calme à lire une penseuse qui n'est pas parasitée par l'élitisme latent des milieux universitaires. C'est reposant et très intéressant. Cela fait fleurer notre réflexion.

Le maître anarchiste, Itsuo Tsuda nous offre une pause dans notre vie, un moment où l'on doit essayer de se reconnecter à notre corps alors que le monde entier hurle.
Lien : https://lamouchequilouche.wo..
Commenter  J’apprécie          70

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Il faut bien reconnaître, sans idéaliser les anciennes cultures, qu'elles avaient une cohérence qui donnait le cadre de l'expérience humaine. Bien sûr, elles pouvaient aussi étouffer les individus, mais elles donnaient un sens. L'Occident industrialisé, ayant écrasé depuis plusieurs siècles sa propre culture traditionnelle - remède des simples (plantes), sage-femmes, veillées, rythmes des saisons, cycle de la vie d'un individu - a perdu le sens de l'expérience humaine.
Commenter  J’apprécie          60
En bon anthropologue qu'il choisit de devenir, I. T. s'est beaucoup intéressé au fait que la structure de la langue d'un peuple structure aussi sa manière de penser.
p.10 [...]
Pour l'anthropologue américaine Margaret Mead, "les anthropologues sont des empêcheurs de tourner en rond" qui ont largement contribué à "désincarcérer les corps". [...] Michel Leiris osa lui justifier l'esprit de ce métier pendant l'accession à l'indépendance des colonies en affirmant que "la vocation d'ethnologue pousse à défendre les peuples étudiés dont il se fait l'avocat désigné"
I.T, anthropologue accompli, explique dans son introduction la nécessité d'étudier l'ensemble des relations entre les éléments de la culture et de la cosmogonie d'un peuple pour le comprendre.
(p.12)
Commenter  J’apprécie          10
Au dojo, chacun est chez soi et chez les autres en même temps. C'est le lieu de l'individu et du collectif.
p.140.
Personne ne fait les choses pour le dojo, chacun les fait pour lui-même. Chacun en travaillant dans son propre intérêt s'harmonise avec les autres tant que le but partagé est mis en commun afin d'avoir un outil (le dojo) fonctionnel. En ce sens, il faut une organisation collective pour fonctionner.
p.140
Commenter  J’apprécie          10
J’ai entrepris ce travail afin de libérer les individus de l’engrenage social, de leur faire comprendre qu’il n’y a pas d’autre maître que soi-même, et qu’un échec vaut parfois mieux qu’une réussite. S’il se sent vivre pleinement, chacun ne manquera pas de trouver sa formule à lui.
Commenter  J’apprécie          20
La découverte de sa culture est avant tout la découverte de la culture du corps du Japon traditionnel, ..., le corps, ce grand oublié du monde occidental, [...] une culture fondée sur le Ki (chi en chinois), notion intraduisible par un seul mot car le sensibilisation à "la vie en toutes choses" que ce terme évoque concerne toutes les capacités, perceptions et activités humaines.
p.13
Commenter  J’apprécie          10

Video de Manon Soavi (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Manon Soavi
Le maître anarchiste, Itsuo Tsuda – Savoir vivre l’utopie, de Manon Soavi
autres livres classés : taoïsmeVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Lecteurs (22) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1833 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *}