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3,9

sur 201 notes
Parce qu'ils ont tous les deux un secret qu'ils ne peuvent partager avec personne, Thomas, un vieil homme de 91 ans et Vina, une adolescente de 14 ans, son arrière-petite-nièce, nouent une amitié puissante qui va bien au-delà d'un simple lien familial.
Lui, fut un Malgré-nous, alsacien enrôlé de force à 17 ans dans l'armée allemande puis déporté par les russes dans le camp de Tamlov jusqu'à sa libération. Elle, est née d'une mère porteuse indienne et doit faire abstraction de ses origines pour vivre une vie formatée de lycéenne.
Si ce passé les isole des autres, il les rapproche également. Dans leur recherche d'une place dans un monde où ils ne porteraient pas le poids de la culpabilité d'une situation dont ils ne sont pas responsables, Thomas apprend à Vina à s'échapper dans le vol d'un rapace, en laissant l'oiseau emporter cette partie secrète de son âme qui l'empêche d'être heureuse.
Difficile recherche de l'acceptation de soi dans un dédoublement de la perception qui a aidé le jeune homme à survivre pendant la guerre et qu'il tente de transmettre à la jeune fille en souffrance.
Un roman qui alterne les époques et les lieux, du plus profond de la Russie en 1945, au coeur de la vie parisienne en 2018, et qui passe de la réalité au rêve, tantôt dans une course effrénée à la réussite, tantôt dans les paysages féeriques de la forêt vosgienne.
La partie témoignage de la guerre est passionnante et trop courte à mon goût, face au récit du quotidien de cette lycéenne et de sa mère qui m'a paru assez ordinaire. Mais il fallait certainement ce contraste pour faire se rencontrer ces deux personnages blessés et leur permettre de nouer un lien salutaire, presque mystique.
Un avis mitigé pour ce roman aux situations éprouvantes chargées d'émotion mais au rythme irrégulier qui me laisse néanmoins l'agréable sentiment d'avoir lu un conte très optimiste.
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Un très jolie roman que ai trouvé très intéressant. J'avais déjà entendu parlé des "malgré nous" mais avant ce roman je ne m'y étais pas attardé plus que ça. J'ai trouvé que l'auteur a parfaitement réussi à retranscrire la culpabilité et les émotions qu'ont pu ressentir ces hommes enrôlés de force.
L'auteur arrive à nous émouvoir tout au long du roman avec Thomas mais aussi avec Elizabeth qui culpabilise de n'avoir pas pu porter sa fille, Vina qui elle est impacté par le fait de n'avoir jamais revu sa mère biologique. La culpabilité est le fil conducteur de ce roman et permet d'aborder des thèmes plutôt difficiles à lier de premier abord (les "malgré nous" et la gestation pour autrui) mais l'auteure y arrive parfaitement. Elle a su donné de la profondeur à ces trois personnages qui d'une certaine manière nous ressemble.
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Le grand oncle d'Elizabeth, Thomas, 91 ans vit seul, aidé par Mona la soixantaine quelque part en Alsace dans une nature forestière et vallonnée. Ancien « Malgré-Nous », comme son frère aîné Axel, il apprend qu'Elizabeth, qu'il n'a pas vue depuis très longtemps vient passer des vacances accompagnée de sa fille Vina qui a 14 ans. le présent est entrecoupé de bribes de scènes du passé qui affinent la personnalité des protagonistes, et surtout, celle de Thomas, la plus complexe, eût égard à son passé tourmenté de « Malgré-Nous ». Une amitié solide émerge de la relation entre Vina et son vieux sage d'arrière grand oncle qui lui fait découvrir l'univers fascinant des rapaces et la conseille utilement dans sa vie d'adolescente. Isabelle Sorente nous offre un roman familial attachant d'une grande sensibilité mêlant histoire, modernité et amour.
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Merci tout d'abord à Gallimard et Babelio de m'avoir envoyé ce roman par Masse critique ; je ne l'aurais sans doute pas acheté par moi-même, ce qui aurait été dommage.
Pourtant, le titre est beau, puissant et évocateur. L'oiseau, c'est le faucon de la couverture. Il symbolise la liberté sans contrainte d'un animal sauvage, la nature préservée des folies des hommes. L'autrice décrit avec une poésie et un attachement sincère les forêts du Vercors menacées par l'urbanisation, la pollution, les incendies. Et il y a ces autres forêts du roman, celles du coeur de l'URSS, où les arbres ne sont là que pour être coupés, exploités, pour fatiguer les prisonniers dans un travail surhumain, ou pour alimenter les bûchers où brûleront les cadavres.
C'est pour cela que Thomas est différent des autres, et c'est pour cela qu'il survit. Car il aime les arbres, les comprend, et prie pour eux, il admire les faucons et la nature, il entre en communion spirituelle avec l'oiseau - que ce phénomène soit une transe, une pratique chamanique, spirituelle, une union des esprits ou des âmes... le roman le pose comme possible.
Thomas n'est donc pas dans le titre, mais il est le coeur du roman, le plus personnage par ses forces et ses fragilités ; un personnage de grand-père qui a gardé une part de pureté enfantine, ce qui lui a permis de survivre aux terribles souffrances. Il m'a beaucoup plu, beaucoup touché. Et il m'a fait découvrir le camp de prisonniers de Tambov, avec certaines images que je n'oublierai pas.
"La femme" du titre pourrait renvoyer à Neyri, la belle Mongole aux yeux noirs, mais aussi à Mona, l'amie vieillissante de Thomas mais qui rougit toujours comme une adolescente, à sa petite nièce Elisabeth, à sa fille Vina qui découvre l'amour, à Anjuu la "mère indienne". Cependant, toutes ces femmes ne m'ont pas séduite pareillement : si Neyri et Anjuu ont une part de mystère, si Mona est touchante en refoulant son amour se pensant trop âgée pour aimer, Vina et Elisabeth m'ont paru plus clichés, moins subtiles - une femme qui cache son chagrin dans le travail, une adolescente avec ses amis et ses amours... Tous les personnages ne sont donc pas aussi forts.
Une autre chose m'a un peu gênée : il y a trop de thématiques dans ce roman. Or, tous les sujets abordés sont intéressants, puissants, actuels. Mais j'ai eu l'impression qu'ils étaient parfois survolés, sans lien véritable : comme un hors-sujet d'évoquer la GPA et les difficultés d'intégration d'un jeune migrant indien au Royaume-Uni, les relations d'entreprises d'Elisabeth, alors que le coeur du livre repose sur Thomas, son passé et sa relation à l'oiseau. Oui, il y a de la misère et des souffrances partout, oui la planète brûle, mais peut-être que resserrer le roman sur quelques thématiques seulement l'aurait rendu encore plus poignant.
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roman choral à 4 voix : Thomas, nonagénaire bon pied bon oeil qui est un peu sorcier sur les bords en parlant aux oiseaux et aux arbres, Elisabeth sa nièce, cadre dynamique qui semble s'être un peu perdue et proche du burn-out, la fille d'Elisabeth, la raison pour laquelle les personnages se retrouvent dans cette maison isolée, une lycéenne en proie à ses démons et à son passé et Mona la femme proche de Thomas. L'histoire est sympathique à lire et à découvrir… les personnages sont attachants … on y découvre les vies et les pensées des uns et des autres. Même s'il y a quelques longueurs dans certains passages, on apprécie ce retour à la nature, cet aparté au coeur d'une maison isolée et ces personnages riches qui sont finalement très touchés par leurs choix d'antan et leur passé ! c'est l'occasion d'une introspection et d'un retour aux sources… Ce roman montre à quel point le passé peut diriger votre présent. A découvrir !
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J'ai adoré cette histoire. J'ai adoré Thomas. J'ai adoré comment Isabelle Sorente nous promène d'une problématique à une autre, d'une époque à une autre, sans échelle de valeur. J'ai découvert le destin terrifiant des "Malgré-nous", ces alsaciens enrôlés de force du côté allemand. Cela m'a glacé le sang. J'ai été touchée par la manière dont Isabelle Sorente nous offre une possibilité de guérison, par la nature, par l'oiseau, par l'amour. C'est une histoire d'espoir, de lien, de pas de côté, comme je les aime. Et pour ne rien gâcher, j'ai aussi beaucoup apprécié le style de l'auteure, incisif, précis et volontiers métaphorique. A découvrir absolument !
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Un pan de l'histoire des "malgré nous" .
Et surtout l'histoire de l'homme qui vole avec les oiseaux, l'homme qui a traversé et vécu sa vie le mieux possible, avec la sensation d'avoir perdu ceux qu'il aimait.
Un homme dont le corps est entré dans la vieillesse, qui rencontre son arrière petite nièce, et lui révèle son don. Un roman qui au-delà de la reconnaissance d'un pan d'histoire, nous laisse penser que l'amour peut être au-dessus de tout. Avec ou sans oiseau comme guide.
Un beau roman, mais pas que...
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Comment vous parler de ce livre que j'ai tant aimé, qui m'a tant parlé ?


Vina est une jeune adolescente, née d'une mère porteuse, qui vient de se faire renvoyer de son école pour une tentative d'agression contre l'un de ses camarades. Pour réfléchir à son geste, évacuer le stress, sa mère Elizabeth décide de l'emmener chez son grand-oncle Thomas, qui est un ancien Malgré-nous – ces français enrôlés dans l'armée Allemande pendant la seconde guerre mondiale.


Et si l'agression cachait un malaitre plus profond chez Vina, et si Elizabeth prenait conscience que se noyer dans son travail ne la soulageait pas du deuil de son mari? Et si, finalement, Thomas et sa personnalité étonnante n'allait pas leur ouvrir les yeux sur le bonheur qu'elles cherchent tant? Elargir leur potentiel d'écoute au monde, à la vie, à ce qu'elles croient.


Le temps, cette ligne que l'on croit linéaire et parallèle aux autres alors que tout se superpose, se croise. le passé, le présent, les autres … Nous ne pouvons en percevoir qu'une infime parcelle, quand certains peuvent appercevoir d'autres couches de cet espace, ayant conscience de ce qui est invisible aux yeux des gens lambda. La beauté des choses, de la vie, tout simplement. Pas ce que l'Homme a créé, mais ce que la nature nous offre et produit chaque jour.


Un livre sur l'amour, l'attachement, l'abandon. Un livre sur la vie dans tout ce qu'elle nous offre, les routes avec ses péages où l'on donne une pièce pour ce voleur de passeur. On n'a rien sans rien. Pour vivre, il faut payer le prix. La douleur, la passion, les regrets, mais surtout l'échange. Se parler, se comprendre, apprendre, pour devenir quelqu'un d'autre, une personne différente mais plus affirmée que celle que nous laissons derrière nous.


En bref, un roman sur tout ce qui me fascine, m'interpelle, me fait croire à un « autre chose »
Lien : https://cenquellesalle.wordp..
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Bonjour,
Je ne critique jamais et je ne serais pas long pour un début.
J'ai été conseillé par ma jeune libraire qui m'a vanté une sorte de voyage initiatique, de chemin spirituel et d'une rencontre intergénérationnelle, le tout passionnant.
Moi je n'y ai rien trouvé de tel.
Chaque chose y est abordée, certes, mais pas creusé, à peine effleurée (avec peine...?).
Alors la description donnée n'étant peut-être pas bien exacte, il est compréhensible d'avoir le sentiment d'une attente insatisfaite, d'une frustration. Je veux bien.
Mais ça n'explique pas que je me sois tant ennuyé.
J'ai trouvé par-dessus tout inconvenant, lourdingue et puéril tous ces clichés féminins dans les descriptions des personnages femmes.
Tout ce que je n'aime pas chez une autrice y est :
Les sentiments à l'eau de rose qui noient les subtilités des émotions, les gratuités descriptives, les clichés sexistes, le temps sacrifié aux choses sans interêt.
Par ailleurs, contrairement à d'autres commentaires, j'ai trouvé l'immersion en nature fade et inaboutie, le coté animalier survolé (c'est bien adapté tiens), et le mystère de la connexion humain-oiseau complètement vide de toute tentative de créer du sens.
J'ai vu arriver la fin en me disant c'est là, il va se passer un truc, il n'y a plus que 3 pages : même pas !
2e livre lu de cette autrice et 2e fois déçu, j'arrête.



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Vina, ado surdouée est exclue de son lycée peu avant les épreuves du bac, parce qu'elle a menacé une de ses camarades. Elisabeth, sa mère, lance un appel au secours à son grand oncle Tomas en Alsace avec qui, petite, elle avait une relation privilégiée. Pourrait-il les héberger au moins une semaine ? Devant la détresse qu'il sent dans la voix d'Elisabeth, il va les recevoir. Mona qui est plus que son aide ménagère, sa confidente, son amie, sera là pour l'aider.

Thomas a un lourd passé. Il fut un « Malgré-nous, » ces français alsaciens, mosellans, enrôlés de force dans l'armée allemande et, depuis, porte un gros secret avec lui. Thomas avec l'armée allemande en déroute, fuit l'armée russe à leurs trousses « Ils sont trop épuisés et apeurés…, fuyant l'armée rouge en direction de l'ouest, traversant les terres de Bessarabie, se repliant à marche forcée dans une vallée bordée de pins et de chênes » lorsqu'un faucon s'abattit sur son épaule, « comme si l'oiseau avait été une sorte de divinité qui venait de l'élire, lui entre tous les autres. Quelques soldats (allemands) lui sourirent. Thomas aurait voulu leur rendre leur sourire, ils avaient beau être allemands, c'étaient ses camarades, du moins à cet instant, parce qu'ils avaient le même âge, parce qu'ils lisait dans leurs yeux des pensées semblables aux siennes. Que faisons-nous là ? Quand ce cauchemar finira-t-il ? ». Pour bien marquer sa différence, Isabelle Sorente met des parenthèse au mot allemand et ce, tout au long du livre.

« Vole, vole jusqu'au camp 188 de Tambov

Avant le camp 188, il y a le train.

Avant le train, la marche forcée.

Avant la marche forcée, il y a l'attaque »

Le voici prisonnier « Au bout de trois semaines, la plupart des hommes se transformaient en squelettes. Sauf ceux qui trafiquaient ».

C'est dans ce lieu inhumain que Thomas rencontre l'amour et que son frère meurt.

Oui, il s'en est sorti, mais il est marqué à jamais. Ils se reconnaissaient entre eux « Quelque chose dans leur regard ».

L'arrivée des parisiennes va secouer la maisonnée. Vina et Thomas, que tout semble séparer, vont s'apprécier, s'aimer, s'aider. Grâce à Vina, il va pouvoir parler de ce que ses parents n'ont pas voulu entendre et croire. Ainsi, lors d'un reportage télévisé sur les camps juifs « Pour la première fois, il avait osé parler de Tambov à ses parents. Leur disant qu'au camp 188, les gars étaient à peu près dans le même état… Mais son ère s'est mis en colère. Ce n'était pas possible qu'il se compare aux déportés ! Ça n'avait rien à voir, il ne pouvait pas dire ça ! Il ne pouvait pas le dire ! » L'incompréhension, devoir se taire parce que l'on n'était pas du bon côté... beaucoup en sont morts



La libraire à l'améthyste l'a cru et lui a fourni des livres à ce sujet. Et puis Vina est arrivée et, avec ses antennes de petite jeune fille, elle va l'écouter. La complicité entre ces deux-là, les gerfauts ont bien aidé à ce que sa mémoire s'entr'ouvre. Vina, quant à elle,trouvera la paix avec sa mère qui a eu recours à une gestation pour autrui. Rencontrer « son frère utérin » lui a permis de tourner la page.

Une histoire de résilience, de reconstruction dans un paysage superbe traitée avec poésie (la présence du gerfaut ). Il serait peut-être temps de parler un peu plus de ces hommes embarqués de force dans le camp ennemi. Une lecture que j'ai vraiment appréciée. J'écoute Isabelle Sorente, sur France Inter, dans l'émission Par Jupiter et, là, j'ai eu le plaisir de la découvrir autrice.


Lien : https://zazymut.over-blog.co..
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