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3,44

sur 110 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai lu ce livre, comme Cicou45, parce qu'on recevait l'auteur à la médiathèque. Et j'ai trouvé Joy Sorman particulièrement agréable à entendre, et attentive nos questionnements.
Le sujet de son livre est dérangeant à souhait, moi qui n'aime pas trop la viande. Une histoire d'artisan boucher avec longue visite dans des abattoirs.....J'ai parfois arrêté de lire car c'était indigeste à tout point de vue. Très drôle que des nourritures de l'esprit vous pèsent à ce point sur l'estomac !
J'ai bien compris que le boucher était celui qui devait nous faire oublier que le steak vient d'un animal, avec son art de la découpe.
j'ai apprécié le style. Son écriture est très belle lorsqu'elle parle de "la belle ouvrage" de cet artisan boucher.
J'ai également apprécié cet effet miroir entre nous et les animaux de boucherie. En effet, nous sommes des corps, de la viande, et sur une table d'autopsie, nous ne serons pas autre chose que des carcasses. bref la question de l'animalité dans l'homme a rencontré une préoccupation que j'ai comme être humain. Elle demeure philosophe même si elle a arrêté ce métier.
L'élan final et le beau bazar provoqué en Normandie par son héros qui pique une crise de folie, m'échappe un peu, mais ce n'est pas grave, il faut parfois sortir de sa zone de confort pour se confronter à des problématiques intéressantes.
C'est ce que je vous invite à faire en découvrant cette jeune auteure dont le dernier opus "la peau de l'ours" revisite le mythe du monstre, celui qui est différent et rejeté, une histoire qui part comme un conte fantastique et qui est en fait très ouverte dans son interprétation.
Deux critiques en une ? mais comme le thème de la rencontre avec Joy Sorman était "la relation homme animal", rien d'étonnant à ce que j'évoque avec vous cet autre livre. Pas trop ma tasse de thé, non plus,mais quand un auteur français fait autre chose que de l'autofiction et ne se tourne pas autour du nombril pour évoquer plutôt des questions à valeur universelle, ça mérite d'être signalé, et apprécié.
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Lu ce livre il y a deux ans, lors de ma participation au Grand prix du Jury du roman de France2 (nous avions fait gagner Antoine Choplin).
J'en garde un souvenir mitigé.
A notre époque du consommer vert, des cinq légumes par jour sinon crève, Joy Sorman prend le parti-pris de la carne. Faut qu'ça saigne (petit clin d'oeil à Boris Vian et ses garçons bouchers...), bien fort.
Très bonne écriture de Joy Sorman, imagée, rapide, précise, en un mot, cinématographique, même si l'on peut déplorer quelques redondances et passages un peu longuets sur les abattoirs...
Sorman a du faire un incroyable travail de recherches dans ces abattoirs pour maitriser ainsi son sujet. (Avez-vous déjà visité des abattoirs ? c'est puant et sanglant. C'est choquant. Normal, on y tue des bêtes...)
Elle écrit comme on tranche de la viande, la vie de ce garçon boucher est exposée, disséquée, et étalée comme une pièce de boeuf.
On va donc suivre les tribulations de Pim, apprenti boucher limite autiste, à qui seule la viande fait de l'effet ; seule la chair, dans son plus brut état, l'émeut ou le transporte de plaisir. S'il aime les vaches, c'est qu'il pense aux morceaux tendres et juteux qu'ils deviendront dans une assiette. S'il aime les femmes, c'est quand elles lui rappellent une vache...
De la boucherie à l'abattoir, Pim suit son parcours de boucher comme une initiation. Ce qui était au début un sacerdoce, devient une obsession, une quête mystique, de l'ordre du chamanisme.
Pour conclure, c'est un livre étonnant que ce "Comme une bête", prenant malgré une intrigue "inexistante" : le sujet est le nerf de ce court roman, le boucher, la viande, le rapport du consommateur au consommé...
Histoire d'une obsession poussée à son paroxysme avec un style affirmé, parfois trop technique, mais plein de fougue et de passion, et on voit, on sent, la montée du désir de cet apprenti, on sent son amour de la viande, c'est indéniable. Et on suit avec un amusement mêlé d'inquiétude, ce jeune homme devenir artiste de la carne jusqu'au délire Bacchusien digne d'un dieu Pan, de la célébration originelle de la chasse pour se nourrir, et du chamanisme spirituel qui tourne au fanatisme dans une fin en apothéose.
A lire, par curiosité, ou si, comme Pim, vous êtes un déglingo de la bidoche...




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" La viande est pleine de vie et la vie se transmet."
C'est la réussite de ce roman qui bouillonne de sang et de passion, celle du jeune apprenti , Pim, pour son futur métier de boucher. Et Joy Sorman, grâce à sa précision et son investigation transmet toute l'anthologie de rapport vivant de l'homme et de l'animal.
De tout temps et de toute région, l'homme est carnivore, parfois vampire ou cannibale en d'autres temps. Et si aujourd'hui, beaucoup se tourne vers le régime végétarien par respect pour les animaux ou par crainte des épidémies de vache folle et autre, la viande reste essentielle au-delà du soin qu'elle peut apporter aux chairs tuméfiées.
Si, contrairement à moi, vous arrivez à dépasser cette aversion pour la viande rouge, les gras, les tripes et surtout la souffrance animale, vous apprécierez le style de l'auteur. Joy Sorman s'est vraiment plongée dans l'univers pour en disséquer ainsi les moindres détails, les plus fines sensations, les anecdotes historiques.
La passion de Pim pour la viande prend rapidement la route vers l'obsession. En caressant une fille, il repère les morceaux de viande comme lorsqu'il palpe une vache. Son amour des animaux est fusionnel mais toujours en rapport avec la viande qu'ils procurent.
En ce sens, je rejoins l'avis de Nath et y vois effectivement l'analogie avec le roman le Parfum de Patrick Süskind.
L'auteur nous fait réfléchir sur notre rapport avec l'animal.
" Parce que les vaches ont un métier, elles font carrière avec l'éleveur et sous sa direction. Les chiens et les tigres ne travaillent pas, les vaches triment et produisent. de petites usines vivantes, des fabriques à lait et à viande qui font les trois-huit sur quatre pattes."
" Il faut aimer les bêtes qui nous apprennent à mourir puisque nous mourrons tous de la même mort, il n'y aura pas de quartiers, elles nous disent qu'il n'y a pas d'échappatoire, pour elles comme pour nous, c'est la même carcasse à l'arrivée."
Je reconnais qu'il y a une certaine faiblesse à prôner son amour des animaux et à acheter de la viande sans se poser de question, refuser de savoir ce qu'il se passe dans les abattoirs.
" Les bouchers nous sont supérieurs parce qu'ils n'ont pas peur du sang, ils ne sont pas terrorisés par la chair dissimulée que nous refusons d'envisager."
Comme une bête est un roman courageux parce que le sujet est peu vendeur, intéressant parce que l'auteur s'est renseigné sur les moindres détails et très sensuel grâce au style descriptif et vif de l'auteur. Si ce n'est que je n'ai pas réussi à dépasser mon dégoût pour cet étalage de viande ( les descriptions dans l'abattoir sont d'une réalité insupportable pour moi) , pour la souffrance animale. Comment résister au regard si doux de Culotte, cette bonne vache quand l'auteur décrit si bien son attachement, sa douceur et son respect pour l'homme?
Un très bon livre mais un sujet qui n'est vraiment pas pour moi. Mon aversion m'a tenue un peu hors du roman, je m'attendais à une autre fin.
Par contre, je lirai volontiers l'auteur sur un autre sujet.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Pour vous, rien ne vaut mieux qu'un bon morceau de viande? L'auteure Joy Sorman pense la même chose que vous et en profite pour proposer un roman sur un personnage boucher, Pim.

Pim décide de faire un métier car il veut rentrer dans le monde du travail assez rapidement et gagner de l'argent. Il se dirige vers l'enseignement de la boucherie et doucement tombe sous le charme du travail de la viande. de simple petit apprenti, il devient un des meilleurs apprentis puis bouchers de Paris. La viande est toute sa vie. Elle pénètre même son corps. Il va même se faire tatouer un morceau de viande rouge dans le dos. Et puis, les animaux hantent ces rêves et lui susurrent des idées.

L'auteure nous emmène dans un voyage au coeur d'un métier et de passionnés. Pendant tout le livre, j'ai suivi le parcours de Pim. J'ai eu des nausées et très envie de vomir lorsqu'il visite un abattoir et que l'on m'explique comment on tue et découpe les animaux. La fermeture du livre s'imposait un moment. Puis l'aventure se poursuit, l'envie de manger de la viande me quitte. Mais lorsque Pim, ouvre sa boucherie à Paris, j'avais envie d'aller le voir et lui demander de me donner un bon morceau de viande. D'ailleurs, depuis je ne regarde plus le boucher prêt de chez moi pareil. Pourtant, j'ai trouvé que la lecture était agréable et distrayante mais c'est tout.
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Faire de la viande et du monde de la boucherie le sujet d'un roman, pouvait surprendre à plus d'un titre. Ce n'est pas vers ces sujets-là que je me sens naturellement portée. J'ai lu ce livre avec quelques appréhensions. Je fus agréablement surprise. Certes, ce court roman, n'est pas un chef-d'oeuvre de littérature, mais il est correctement écrit, et l'auteur a su donner du rythme à sa prose, de l'humour et une tonalité qui fera passer allégrement au second plan le thème principal de cette histoire.
Pim est un garçon attachant, on ne peut plus motivé pour la boucherie. Mais à ceci près, c'est qu'il aime profondément les animaux dont il manipule les carcasses pour nourrir les humains. Un attachement qui va petit à petit virer vers une certaine folie.
J'admets facilement que le vocabulaire spécialisé, et l'évocation quasiment chirurgicale de la viande dans tous ses états peut choquer, dégoûter. En ce qui me concerne, c'est mon enfance dans la boucherie des grands-parents qui remontait en surface au fil de ma lecture, nullement impressionnée.
L'auteur s'est fort bien documenté, et, s'attache à défendre un métier noble, trop souvent dénigré, ou moqué.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Roman vraiment étonnant, obsessionnel, autour de l'animal devenu viande et nourriture de l'homme. La boucherie comme métier de A à Z. le jeune boucher breton qui adore les vaches et en fait son métier. Il apprend les techniques pour devenir le meilleur et moi, lectrice, il m'entraîne dans son apprentissage et sa passion qui tourne à l'absolu.
J'ai appris un tas de choses sur les méthodes de travail, les élevages, les abattoirs, le découpage de la viande, le désossage, le nettoyage, la mise en valeur à l'étalage, les bons et les mauvais morceaux. Et ceci et cela, sur 164 pages.
Dit ainsi, ça pourrait sembler lassant et en réalité ça l'a été un peu pour moi par moments mais le tour de force de Joy Sorman est d'avoir réussi à éviter l'impression de documentaire qu'un tel thème aurait vite pu donner.
Je n'ai pas particulièrement aimé le personnage de Pim, le jeune héros apprenti boucher qui devient propriétaire de la meilleure boucherie de Paris et dont le corps lui-même se transforme au contact de la viande: sa peau se pique de points roses, ses mains enflent et s'arrondissent, faisant disparaître, dans l'épaisseur de la chair bombée, ongles, phalanges et veines. C'est un jaguar, divin et magique et les femmes l'adorent.
Mais le boucher rêve vite d'autre chose. Il veut entrer dans l'histoire de la boucherie, y inscrire son nom et pour cela il doit aller plus loin encore, achever sa mission, porter l'art de la boucherie à son achèvement. Il va mener l'ultime bataille, affronter la viande.
La fin m'a surprise.
Le plus surprenant c'est que malgré toutes les nombreuses raisons que j'avais de ne pas aimer ce roman, en réalité je l'ai admiré et apprécié pour la folie de l'entreprise d'une part mais surtout pour la beauté du style et la perfection du résultat: la maîtrise de la construction est totale. La montée de la folie et le retour aux mythes les plus primitifs, tout est admirable. Je le redis: étrange et beau roman qui méritait parfaitement d'avoir été dans la liste du Prix Goncourt des Lycéens 2012
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Comme une bête
Comme une bête a été écrit par Joy Sorman édité par Folio en 2013, ça parle de jeunes, de CAP boucherie, et pleins d'autres choses.
Dans ce livre on découvre Pim 16 ans apprenti boucher qui va tenté d'obtenir son CAP, ensuite on va le suivre tout au long de sa vie en tant que boucher.
Beaucoup de lieu différents, villes, campagne, boucherie, et l'époque est assez récente (même si l'on ne l'a cite pas dans le livre).
Il n'y a pas vraiment d'intrigue on suit juste les aventures de Pim au cours de sa vie. On peut qualifié ça à un petit roman. Un genre non-défini, quelque chose de nouveau.

D'un point de vue personnel, j'ai apprécié l'histoire, on peut autant en rire qu'en être triste, on suit un personnage qui évolue, on le voit aussi réfléchir sur ses décisions…
Certaines scènes décrite sont très glauques, notamment dans l'abattoir. Impossible de lâcher le livre dès qu'on l'a en main. Il est facile à comprendre et à lire, on nous fait découvrir un CAP ce qui peut peut-être incité les jeunes personnes.
Je recommande à tous public ayant envie de se divertir.
Dylan
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Comme une bête est l'histoire d'un jeune homme qui aime la viande, les viandes sous toutes leurs formes et les vaches en particulier jusqu'au point d'en devenir boucher.
Dans ce roman, nous vivrons la passion du jeune Pim envers la viande. On le suivra de ses premiers cours, aux visites des abattoirs de France, jusqu'à son installation dans sa propre boucherie à Paris.

Est-ce tout dans ce court roman de presque 170 pages ?
Non, bien évidemment. L'auteure, e à auteure parce que l'auteure est bel et bien une femme qui nous parle de la réalité du travail de boucher, mais aussi de tous ceux qui sont en aval (fermes, abattoirs, usines à viande pour le désossage et ouvriers de la viande).
Elle émaille aussi son récit de quelques faits divers « viandesques » et historiques tel que l'utilisation particulière d'un steak par Eddy Merckx entre autre.

Une grande partie des détails sur l'abattage des animaux de ferme n'est pas épargnée aux lecteurs, mais est expliquée simplement, froidement, presque chirurgicalement, sans affects, ce qui enlève la cruauté que certains pourraient y voir. Il est entendu que si vous êtes un défenseur acharné du végétarisme, ce livre n'est pas pour vous et l'auteur ne saura pas vous convaincre de la beauté du travail de la viande et de la viande en elle-même.

Seul petit bémol, la faim …hum,… la fin est un peu tirée par les cheveux, mais dans la folie de Pim, elle se conçoit sans peine.
"Comme une bête" est construit avec une écriture simple et belle. Cet ouvrage se lit rapidement et … se dévore, mais pourrait aussi vous secouer par les images parfois fortes du récit.

Comme une bête est donc l'histoire d'un jeune homme qui aime la viande, les viandes sous toutes leurs formes et les vaches en particulier jusqu'au point d'en devenir boucher,… d'en devenir fou.
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On entre très facilement dans ce roman et dans la vie de Pim, apprenti boucher. On s'habitue et développe le goût de la viande, l'excitation de la prochaine découpe, l'odeur du sang frais du sang chaud puis des abats vils. Malheureusement, on passe de la vie de Pim apprenti à Pim boucher établi trop rapidement et sans transition : Pim n'a pas changé. L'auteur s'obstine à faire de son personnage un être absolument seul. Il en devient irréaliste et étranger au lecteur. La fin du roman est juste, porteuse d'un acte de folie qui nous apparaît raisonnable et logique. "Comme une bête" développe un message inédit sur notre rapport primaire à la viande et au-delà à notre environnement proche. Un beau roman!
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J'apprécie la retenue et la neutralité du narrateur qui nous permet d'éviter les poncifs du végétarisme. Dailleurs, le propos du roman est autre: il s'agit moins de remettre en question un modèle alimentaire que de montrer la réalité d'un métier décrié à notre époque.
Certes les descriptions sont glauques mais tristement réelles (au passage on sent que l'auteur s'est renseignée sur son sujet, ce qui est toujours mieux)
L'intérêt de ce récit selon moi est de montrer comment le quidam est formaté par sa formation et va finir pas trouver normal d'effectuer des gestes qui le rebutaient à la base. Pim en vient même à aimer la viande autant que les animaux.
Au passage, L'auteur en fait un peu trop avec Pim et ses pleurs, ça dessert le propos.
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