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EAN : 9782080235336
288 pages
Flammarion (03/02/2021)
3.8/5   243 notes
Résumé :
« Ce jour-là j'ai compris ce qui me troublait. Peut-être moins le spectacle de la douleur, de la déraison, du dénuement, que cette lutte qui ne s'éteint jamais, au bout d'un an comme de vingt, en dépit des traitements qui érodent la volonté et du sens de la défaite, ça ne meurt jamais, c'est la vie qui insiste, dont on ne vient jamais à bout malgré la chambre d'isolement et les injections à haute dose.
Tous refusent, contestent, récusent, aucune folie ne les... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (66) Voir plus Ajouter une critique
3,8

sur 243 notes
Joy Sorman a passé une année au plus près des fous, chaque mercredi à l'unité 4B d'un hôpital psychiatrique. Ce livre est formidable car Joy, avec beaucoup de bienveillance et d'empathie, humanise toutes les folies, du schizophrène au mélancolique, elle s'attarde à comprendre les profondeurs d'un royaume parallèle. Oui la folie est un royaume car pour Franck, Maria, Jessica et les autres, la folie est un rempart à la réalité qui pour certains êtres fragiles ou fragilisés se montre glaçante et douloureuse. Joy Sorman nous parle de ces êtres aux identités troubles, ces marginaux incapables de vivre dans notre société où la règle première est : la normalité. À la folie renverse les vérités, les préjugés abscons.

« Quand je lui demande qui est fou, le médecin répond le fou est celui qui se prend la réalité en pleine gueule. »

Tout est fluide dans ce livre, visuel aussi avec des scènes qui permettent de visualiser les réflexions émotionnelles et philosophiques de Joy. Un livre pertinent à tous points de vue et qui par moment, déculpabilise d'être défaillant. de nombreux passages font sens, sont parfois douloureux car pour certains, il est de meilleur augure d'être bipolaire que dépressif, schizophrène que mélancolique.

Folie passagère, folie chronique, souffrance ou folie créatrice, ces 274 pages, on les pleure et on les aime à la folie. Tout le monde n'a pas la chance d'être heureux, d'avoir grandi dans du satin, la vie est parfois bien cruelle et certains ne s'en relèveront pas.

Merci Joy d'avoir écouté ces fous, ces malheureux, de les avoir un peu compris, d'avoir eu du coeur quand chimie et temps sont souvent bien insuffisants.
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Joy Sorman fait une sorte de reportage en immersion dans le pavillon 4B d'un hôpital psychiatrique. Nous faisons connaissance avec les patients aussi bien qu'avec leurs soignants. Tous ont droit à un portrait détaillé brossé avec finesse. ● Joy Sorman nous communique aussi les réflexions que ce séjour lui a inspirées et s'interroge sur la notion de folie, sur ses rapports avec la pauvreté notamment. Elle suggère le concept de « prisonniers sociaux » pour désigner les patients, qui sont là moins pour guérir que pour ne pas nuire à la société. Ainsi, «[l]a santé mentale c'est jouer le jeu de la vie en société». ● Elle insiste sur la différence entre les directives administratives, toujours plus nombreuses et contraignantes, souvent déconcertantes et parfois ubuesques, qui s'adressent à une masse indifférenciée de patients, et sur le vrai soin qui devrait s'individualiser pour chaque patient en tenant compte de ses spécificités propres. «Si on dit les migrants, si on dit les fous, si on n'envisage plus que des groupes, des masses, comment être empathique, bienveillant ? Pas d'individu, pas d'affect. On n'aime que les êtres. C'est tellement plus facile de tuer cinq cents personnes qu'une seule.» ● Un livre très intéressant à la lecture aisée.
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Ni anthropologue, ni touriste,.. mais en ce lieu : voyageuse et journaliste.
Une frontière : celle que la société érige entre un monde normé, normatif, et cet autre monde, une terre inconnue, la folie. Mais qu'est ce que la folie lorsqu'elle est isolée, incarcérée, contenue dans une camisole chimique.Confinée. Une île singulière. faite de singuliers, un aggloméra de singularités, qui forme pour le monde de l'entour un pluriel devenu pour l'imaginaire collectif une entité : l'hôpital psychiatrique. Une trop simple unité.
Voyage, jour de bord d'une actualité. Ni une descente, ni une entrée en enfer. Juste une écoute, un regard. Que se passe-t-il derrière ces grilles, ces portes, ces fenêtres ?
Privation de la liberté d'être fous pour les uns, privations de moyens d'exercer pour les autres. Gardés, gardiens. Peur, danger, abyme, vertige, espace, questionnement, doute.
Le malheur est-il le facteur déclenchant de la folie, ou la folie engendre-t- elle le malheur ?
Qui de l'oeuf ou de la poule ? Causes et conséquences se livrent entre les murs une bataille parfois délirante.
La psychiatrie si elle n'est pas vérité, et elle ne l'est pas, n'est donc pas une science, Et peut-on dire d'une science qu'elle est vérité ?...Il faudrait être un savant fou pour croire qu'une science soit toute vérité. Une science est une recherche de vérité. Constante recherche de preuves.
Reportons nous à l'analyse de Jean-Noël HALLET ( Science et vérité), biologiste :
« La recherche scientifique apporte chaque jour son lot de découvertes sur la nature de l'univers et sur les mécanismes de la vie. Elle ne prétend pas à l'établissement d'une vérité définitive mais le fait scientifique est digne de confiance. Parce qu'il a été démontré par une méthode rigoureuse d'exploration du monde physique basée sur la preuve expérimentale et la réfutabilité, il se distingue des opinions et des croyances qui ne lui sont pas opposables. Il convient de le réaffirmer à l'ère de la post-vérité et des fake news. Mais il convient aussi de garantir que l'expertise scientifique soit indépendante et à l'abri des conflits d'intérêt. » .
Entre les murs, nulle vérité. Si ce n'est le constat d'une souffrance... sufferre « supporter ». sufferentia.. « action de supporter; résignation; attente patiente »
Alors quel est aujourd'hui cette mise en souffrance de la psychiatrie ?
Si être fou ce n'est pas être malade, alors que font les fous à l'hôpital ?.. Prévention ? Sauvegarde ? Rétention ? ...En ces lieux la folie trouve asile. « asylum », refuge.
Qui sont ces « prisonniers sociaux » ?
Une représentation condensée, exacerbée du monde extérieur ? le miroir de toutes nos peurs.
Psychoses, névroses. Peur de décrocher,de dévisser, de tomber, de glisser, de plonger, de ne pas convenir, de ne pas intégrer…

On efface la folie de la rue, comme on efface les mendiants, le handicap, la vieillesse, comme on chasse les virus on hygiéniste tout. Ne pas être contaminé par la folie. On enferme, si il le faut, on si on le doit : on dénonce. Qui décide, qui prononce, qui juge ? Quelle est la solidité des garde-fous que nous établissons aux fenêtres, aux portes de notre société ?
Plus de déraisonnable. Qu'est ce que perdre la raison ? Un drame ? Une échappée ? Un acte de survie ? Qui la perd, qui la retrouve, la raison des uns ne fait-il pas souvent le désespoir des autres ?
Allez, à la folie. Rendez-vous entre les pages de ce journal. Il vous fera comprendre la réalité d'une institution en souffrance, comme l'est l'ensemble du milieu hospitalier aujourd'hui. Comme l'est tout notre système de santé. Ceci de concerne pas que les fous, mais nous regardent toutes et tous.
Nous concernent. concernere « mélanger, mêler, unir ». Dissocier pour ne pas associer….
Associer cette folie à ce qui se vit, se joue en chacun de nous, et en l'ensemble de tous.
L'histoire de la folie, de la tolérance que nous manifestons à son égard , l'espace que nous lui concédons, la nécessité ou le danger que nous lui reconnaissons, c'est là l'histoire d'une société. La marge corrige. La marge ajoute, précise. Que devient un monde sans marge ? Qui sont celles et sont qui sont mis à la marge, cette marge qui tend à disparaître.
Pas de vérité, mais une multitude de possibles, une foule de questions.
Le sens de la parole, la nécessité du silence, la charge et la décharge des mots.
Miracle...hallucination...prophétie...délire…à chaque époque ses croyances….

Le geste, le regard, le corps, les émotions, les colères, la détresse, la douleur.

Pas de vérité, dans un monde qui oscille, qui tempête, qui murmure, qui rugit, qui tord les mots, les aiguisent, les éclatent, les révèlent. Pas de vérité dans une totale humanité.
Pas de vérité dans ce monde sismique à qui l'on demande de produire un tracé droit, une ligne plate.
Très belles pages de Joy Sorman, qui en nous invitant à nous déplacer nous placent.
C'est une des plus grande vertu de la littérature. La littérature n'est pas là pour détendre, aplanir, faire du tendre, du joli, faire de l'explicatif. La littérature est peinture. Elle nous replace. Face à l'obscurité, face à la lumière, face aux silences, face à la profondeur, ou à l'effacement des distances, face à ce qui nous formulons et à la nudité de la réalité, aussi belle et/ou épouvantable soit elle.
Être journaliste c'est écrire un journal.
Et lorsqu'un journal a la qualité de cet écrit, on parle de littérature.
Comme Kessel en son temps. Comme Duras. Comme Angela Carter . Comme Florence Aubenas. Comme Albert Camus.
On voudrait avoir plus de Kessel, de Duras, d'Aubenas, de Carter, de Camus, ou de Sorman dans les journaux quotidiens.
Mais pour notre bonheur, il y a les livres. Toujours. Encore. Cet essentiel.
Lisez « à la folie », c'est une invitation.
Un regard d'une brûlante actualité.
Ce qui est convenable aujourd'hui sera-t-il encore concevable demain ?
Qui peut se dire gardien de toutes nos certitudes ?...
"​Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux". Marcel Proust.
Astrid Shriqui Garain
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Dans ce récit-enquête, résultat d'une année passée au coeur de deux unités psychiatriques, Joy Sorman nous raconte le quotidien de ces hommes et de ces femmes, soignants et patients, qui tentent par tous les moyens de cohabiter et de garder un lien, une connexion avec la réalité.

Dans le pavillon 4B, où elle a passé l'essentiel de son temps, les journées sont cadencées par une chronologie immuable, rythmée par les pauses cigarettes, afin de donner un cadre et des repères à ceux qui ont si facilement tendance à se perdre en eux-mêmes. Les sorties sont interdites ou très contrôlées, faute de moyens ou de personnel, les patients étant jugés “à risque” et nécessitant une surveillance accrue. Derrière des diagnostics parfois barbares pour dire la schizophrénie, la bipolarité, l'angoisse, les hallucinations, le délire, la psychose infantile, se cachent des noms, des visages: Franck, Jessica, Robert, Maria, Youcef, Igor. Certains font de brèves apparitions quand d'autres s'en vont et reviennent, ayant développé une forme de dépendance à l'hôpital psychiatrique. A travers ce récit, Joy Sorman rend un peu de leur humanité à ces laissés pour compte, ces inadaptés à la société actuelle et dont on ne sait plus quoi faire.

Mais les voix que l'on entend, ce sont aussi celles des soignants ou des dames d'entretien, ceux et celles qui côtoient le plus intimement les patients. Ce sont Eva, Adrienne, Catherine, Colette, Fabrice, eux qui, après de longues années passées à l'intérieur de cette prison sanitaire, en parlent le mieux. Certains ont connu l'âge d'or de la psychiatrie, l'époque où l'humain et l'écoute primaient dans la relation avec le patient, où l'on pouvait faire des sorties en extérieur, où un fond était alloué aux activités. Tous parlent aujourd'hui d'une époque révolue, où le remplissage des logiciels prime sur le temps accordé au patient, où l'interaction est remplacée par des cachets qui abrutissent et annihilent toute volonté, où le sous-effectif chronique engendre des situations parfois dangereuses et usantes au quotidien… Bref, on découvre sans surprise une société malade de rentabilité et qui, du même coup, ne prend plus soin de ses malades. Un constat triste et désolant, qui s'applique malheureusement à de nombreux secteurs et dont les plus vulnérables et les plus démunis font les frais.

“A la folie” est une expérience que j'ai trouvé particulièrement intéressante en ce qu'elle nous alerte sans pour autant juger ni condamner. Joy Sorman ne s'impose pas dans le récit, elle observe, écoute et témoigne, avec beaucoup de bienveillance, des confidences que lui ont fait les uns et les autres. Un texte fort et bouleversant, qui interroge sur notre société de plus en plus déshumanisée, où le profit prévaut sur l'humain.
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Tous les mercredis, pendant un an, elle s'est immergée dans deux unités psychiatriques. Il fallait bien cela pour pouvoir témoigner.
C'est un essai intelligent qui met au coeur du propos les malades et les soignants.
Il y a de la souffrance, de cris, beaucoup de cris, des gens qui se parlent tout seul, ceux qui sont mutiques, des tentatives de suicides, des parents maltraitants, des familles démunies.
Il est aussi questions de dépression, de colère, de peur souvent, de tristesse aussi.
Il y a tout cela mais aussi parfois des sourires comme lorsqu'on trouve fantômette dans un lit le matin et qu'on ne sera jamais qui elle est ou bien quand Franck fait la grève du verbe, pour protester mais on ne sait pas contre quoi puisqu'il a décidé de garder le silence.
Il y a aussi de la solidarité, les gestes de réconfort, des petits moments de joie et même de la poésie dans certaines pages.
Joy Sorman n'élude pas les difficultés, les paradoxes, les économies qui s'imposent brutalement, les dysfonctionnements mais sans jugement, jamais.
Le style est précis, agréable et rend la lecture plaisante malgré le sujet abordé.
Un essai qui met l'humain au centre du récit et qui raconte « les fous » autrement.

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices Elle
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critiques presse (9)
LaLibreBelgique
14 mai 2021
À la folie (Flammarion), sorti en janvier, interroge notre rapport à cette humanité qu’on enferme dans les hôpitaux psychiatriques et qu’on préfère ne pas voir. Joy Sorman a passé une année entière dans deux unités psychiatriques fermées, en France, auprès des patients comme auprès des soignants.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Culturebox
06 avril 2021
L'autrice Joy Sorman a passé tous ses mercredis pendant un an dans une unité psychiatrique fermée. Elle raconte cette expérience dans "A la folie", son dernier livre, publié aux éditions Flammarion.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Culturebox
22 mars 2021
L'écrivaine Joy Sorman a partagé le quotidien des patients et des soignants d'une unité de soins psychiatriques pendant un an. Elle publie "A la folie" (Gallimard), un témoignage radical sur la psychiatrie d'aujourd'hui en même temps qu'une peinture impressionniste de la folie.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Culturebox
12 mars 2021
Durant un an, l’auteure Joy Sorman a côtoyé des services psychiatriques pour voir comment se déroulait le quotidien de ce type d’établissement. Elle retranscrit ses études dans son ouvrage "À la folie" publié aux éditions Flammarion.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Bibliobs
03 mars 2021
Pendant un an, l'écrivaine a partagé le quotidien d'une unité psychiatrique. Soignants et malades, elle leur donne la parole dans « A la folie ». Un livre bouleversant.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeMonde
12 février 2021
Notre feuilletoniste salue cet état des lieux sidérant de la psychiatrie française, où la puissance de l’écriture romanesque de l’autrice se met au service du reportage pour en décupler la portée.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaLibreBelgique
08 février 2021
Joy Sorman a recueilli les paroles de ceux qui vivent en hôpital psychiatrique. Bouleversant.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Elle
02 février 2021
Un récit plein de vie, humain et poignant.
Lire la critique sur le site : Elle
Bibliobs
26 janvier 2021
C’est un roman d’enfermement, récit de journées passées auprès de patients et de soignants internés sous contrainte dans deux unités psychiatriques hospitalières françaises.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (107) Voir plus Ajouter une citation
Ce qui est certain c’est que je finirai à l’hôpital psychiatrique, l’hôpital général c’est pas pour moi, prendre la tension, faire des prises de sang quel ennui. À la rigueur l’Ehpad avec les vieux. Moi j’aime la merde, les laver, les toucher, les toucher surtout, leur caresser le bras.
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Les grands mélancoliques ont ceci de tragique qu’ils ne sont pas protégés par leur délire comme peuvent l’être les schizophrènes, qu’en ce sens leur douleur est plus préoccupante encore, qu’ils guérissent rarement.
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Quand je lui demande qui est fou, le médecin répond le fou est celui qui se prend la réalité en pleine gueule. La plus petite parcelle de matière fond sur lui comme une météorite en feu, une goutte de pluie est d'acide, une poussière du poison, un coup d'oeil un coup de poignard. Rien ne le protège, tout fait violence, les traits se déforment sous l'impulsion d'une parole anodine ; le monde, les autres, les couleurs, les mouvements viennent d'imprimer directement au fer rouge sur le plan à vif de son visage.
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Vous savez pourquoi ça ne fonctionne pas en psychiatrie ? Parce que le protocole c'est la globalisation, le contraire du singulier, sa mise à mort. Dans un protocole on ne soigne pas un fou mais des fous. Fou c'est le bon mot, mais uniquement au singulier. Si on dit les migrants, si on dit les fous, si on n'envisage plus que des groupes, des masses, comment être empathique, bienveillant ? Pas d'individu, pas d'affect. On aime que les êtres. C'est tellement plus facile de tuer cinq cents personnes qu'une seule.
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Pour Eva , là est l'incurie : il s'agit non seulement de régler tous les problèmes de la société mais de le faire à coups de pilules et de solutions buvables . Il s'agit finalement de psychiatriser toute résistance , toute plainte , toute déviance , de médicaliser les conséquences destructrices de nos conditions de vie , les questions existentielles les plus fondamentales , quand elles devraient être traitées économiquement , socialement , politiquement .
Et si l'emprise de la chimie s'est étendue , c'est que , selon Eva , la psychanalyse , c'est à dire la parole , a perdu la bataille au profit de la psychopharmacologie et des neurosciences , la pratique médicale s'est résorbée dans l'identification , la description et la classification des symptômes , et la prescription des molécules différentes . On a converti les pensées et les tourments des patients en une simple activité cérébrale , les individus en séries de comportements , leurs pulsions en taux de sérotonine .
,
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Videos de Joy Sorman (36) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joy Sorman
Entretien mené par Sophie Joubert
Avec le témoin, Joy Sorman poursuit, cette fois à travers la fiction, son exploration de nos « lieux communs », ceux qui racontent le monde et jettent une lumière crue et acérée sur la société dans laquelle nous vivons. Dans ce roman mâtiné de réel, l'autrice imagine qu'un homme, nommé Bart, pénètre à l'intérieur du palais de justice de Paris et décide de s'y installer clandestinement. Caché la nuit dans un plafond et arpentant le jour les salles d'audience, il assiste au spectacle de la justice – ou est-ce plutôt à celui de l'injustice ? Mais pour quelle raison Bart a-t-il quitté sa vie et organisé sa disparition ? Que cherche-t-il dans ce lieu inhabitable ?
À lire – Joy Sorman, le témoin, Flammarion, 2024.
+ Lire la suite
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