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sur 110 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Pim est la bête.Il change de règne,bascule à la faveur d'une connexion de chaleur aux intensités ajustées."
Ecrit d'une façon magistrale, mi façon cours de CAP pour apprentis bouchers (analyse scientifique d' actes précis chirurgicaux éloignés de tout affect) mi exploration intime de la bascule d'un adolescent hypersensible dans la folie pure , Comme une bête attire et dérange à la fois.
Pim, pam, poum! ai-je envie de résumer de façon simpliste ce drame en 3 actes hautement sanguinolent, qui part de l'adolescent Pim "au sourire juvénile" et habile de ses mains qui (bien que n'ayant pas la vocation et pleurant sans raison)veut devenir le meilleur des bouchers; à un boucher hautement qualifié complètement obsédé par la chair animale dans sa vie,ses rêves et ses lectures; à un fou qui "habite dans l'animal" et "boucher-chasseur" part, lasso au poing, comme un cow-boy ou même un descendant de Noé accomplir sa battue.
Débiter, déjointer,couper,racler,torturer,décalotter,jeter...Par quel tour de magie Joy Sorman transforme-t-elle la violence ambiante et notre vision du boucher sadique en une "chorégraphie" où le "hachoir danse"?
Est-ce l'humour mordant de formules telles que "chevalier viandard", "humaniste de la viande", le cochon "Steve Mc Queen, le héros de la grande évasion...? Est-ce le cocasse de certaines anecdotes glanées dans les lectures de Pim comme l'histoire d'Eddy Merckx aux fesses scotchées de viande moelleuse pour oublier ses escarres? Est-ce le côté farfelu, introduit à doses homéopathique, comme ce "duel" sur billots interposés pour un différent diffamatoire? Est-ce la "nicotine rouge" diffusée ça et là qui nous fait prendre pour un doux rêveur celui qui devient fou? Non c'est sans doute sa plume, qui telle un scalpel, égratigne, dissèque et ... sculpte les mots comme un artiste. Point de boucherie ici, point de morbide à la Bacon, mais un art primitif qui déstabilise le lecteur.
Un grand bravo à Joy Sorman pour sa fine analyse psychologique, l'intensité dramatique de ce roman aux allures de tragédie et pour avoir su traiter ce sujet difficile tout en maintenant constante l'attention du lecteur.Rien à voir avec le couteau tueur de Viviane Elisabeth Fauville, l'héroïne folle de Julia Deck. Dans Comme une bête, le malaise monte crescendo d'un banal tatouage en forme de côte de boeuf à une intrusion sans habits dans une usine d'abattage à la convocation d'esprits...à la viande qui "tient le premier rôle". Joy Sorman, telle un chaman, ressuscite-telle, en imagination, le côté bestial de l'homme avec tendances cannibales héritées de l'époque des cavernes, à moins qu'elle ne fasse toucher du doigt à son naïf délirant les cultes païens primitifs comme celui du dieu Mythra évoqué dans Les Bestiaires de Henry de Montherlant? Je pencherais pour cette deuxième hypothèse, d'où le talent de l'auteur qui part d'un Pim, somme toute banal, et le monte aux nues de son propre imaginaire.
Un grand merci pour tous les renseignements glanés (visites de ferme, de halles de Rungis et d'abattoir incluses) fort enrichissants, même si, après lecture, je ne mangerai plus de cochon de peur qu'il ne soit "transgénique", de vache de crainte qu'elle ne soit folle, ni de "kebab reconstitué", ni de criquet qui craque sous la dent....Et puis la "vache Culotte" était bien trop sympa!
Petit rappel, Joy Sorman a reçu le prix de Flore en 2005 pour son livre Boys, boys, boys.
Que va donc obtenir Comme une bête?
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L'idée est originale et subtilement amenée.
Une belle découverte Gallimard.
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Vous êtes un vrai carnivore, un véritable viandard ?
Alors je vous invite à croquer tous crocs dehors dans le nouveau roman de Joy Sorman Comme une bête. C'est une fiction originale, peu conventionnelle qui mêle amour du métier de boucher, respect du produit et émotions. Car des émotions vous allez en avoir !
Entre la poésie du texte et parfois des descriptions quelques peu ragoutantes, en suivant le parcours d'un boucher Pim, apprenti puis maître boucher, vous allez découvrir les coulisses des boucheries, de l'élevage à l'étal.
Vous allez avoir également l'eau à la bouche, car Pim est un butcher serial lover, qui mitonne de savoureuses pièces de viandes pour ses conquêtes. Je ne vous mens pas parfois, vous allez souhaiter une bonne entrecôte préparée par amour par votre boucher préféré le tout accompagner de frites maison bien-sûr.
Voilà, un roman qui ne manque pas d'hémoglobine, c'est certain, mais qui livre une véritable réflexion sur le métier d'artisan-boucher dans notre société face aux boucheries industrielles et de son évolution à travers le personnage de Pim, un boucher-idéaliste.
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Il y a longtemps, fort longtemps, en un temps où on pouvait s'allonger, en robe, avec des lunettes de soleil, sur la pelouse de l'institut suédois et bronzer en cramant gentiment, Anne m'avait parlé de ce roman en disant que c'était « bizarre, t'aimeras pas trop je pense, c'est pas trop ton genre ça parle de boucherie et d'abattoirs mais bon en même temps c'est vachement bien ». Je doute cela dit qu'elle ait utilisé le mot « vachement » parce qu'elle n'est pas du genre à faire des jeux de mots aussi nuls, mais moi si et de toutes façons, c'est comme d'habitude, je suis chez moi alors je dis ce que je veux nanananère. Effectivement, Anne avait raison, ce n'est pas trop mon genre de roman. Je ne suis pas végétarienne mais j'aime les animaux, tous, qu'ils soient à poils, à plumes ou à écailles et j'ai eu un peu de mal avec certains passages.[...]
Lien : http://www.readingintherain...
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J'ai envie de dire que ce roman est un ovni dans mon univers livresque. de suite la quatrième de couverture m'a plu. Mais j'étais loin de me douter à quel point j'avais vu juste…

Je suis une folle de viande, mais tout particulièrement de viande bovine, et dans cet écrit, ça dégouline de partout. Et j'ai tout le temps eu faim… Pim, notre personnage principal et boucher ici, vénère la viande, la boucherie, il a du mal à en retenir ses larmes tellement il en est amoureux, et ce depuis tout petit. Son véritable amour sera pour toujours cette nourriture. Elle est sa femme, sa maîtresse, et aucune fille ne pourra un jour rivaliser avec la véritable chair d'une vache.

Ne vous attendez pas à un roman logique, avec une véritable histoire, une intrigue… Il y a bel et bien une histoire, mais c'est celle de Pim qui veut devenir boucher. Alors on va découvrir les choses en même temps que lui, les épreuves pour passer le diplôme (surtout le passage à l'abattoir…), puis l'ouverture de sa boucherie… Mais l'auteure ira très loin. Aidée par un boucher de la ville de Vanves à l'écriture de son livre, elle nous fait entrer dans un environnement totalement méconnu, avec de purs détails qui m'ont tellement ravie ! C'est foufou, farfelu, attachant, impressionnant, mais ce n'est quand même pas à mettre entre toutes les mains.

Ce roman n'est clairement pas un livre comme les autres. La viande sera narrée sous toutes ses coutures, dans toutes les situations possibles, tout est relié à la viande. Il faut donc aimer ça, aimer en manger, car j'ai peur que ça devienne assez dérangeant sinon.

Je dis bravo et chapeau à Joy Sorman qui a écrit là un livre très particulier et qui est un véritable coup de coeur pour ma part. En plus de ça, il est court, et j'aurai grand plaisir à le caler d'ici quelques années entre deux lectures.

Merci aux Editions Folio et Gallimard de m'avoir permis de découvrir ce livre.
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