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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Miaou ! Miaou ! Contrairement à mes congénères et amis du quartier, Kuro un gros matou un peu bourru et Mikeko une gracieuse petite chatte, je suis un chat sans nom.

La maîtresse de maison et les fillettes m'ignorent, la bonne m'a en horreur, seul mon maître m'apprécie et me caresse.
Ce dernier est un drôle d'animal qui fait des gargouillis d'oie étranglée dès le matin. Il est professeur et quand il revient de l'école il s'enferme dans son bureau ; son entourage le croit studieux mais en fait il s'endort aussitôt. Les livres qu'il entasse autour de lui font penser qu'il est un peu savant mais, détrompez-vous, ils sont rarement ouverts…

Ses amis, Meitei et Kangetsu, lui rendent souvent visite et les trois hommes adorent s'écouter parler : ils sont toujours dans la surenchère, c'est à celui qui racontera avec pédanterie l'histoire la plus loufoque. Ils se réfèrent constamment aux auteurs étrangers et se croient obligés de les citer, lorsque l'un parle les autres ne savent jamais s'il dit vrai ou s'il affabule, ils sont vraiment très perturbés. A voir tout cela d'un oeil de chat, quelle tristesse !

A leur décharge, il faut dire que l'ère Meiji transforme radicalement le pays depuis quatre décennies. le Japon encore moyenâgeux au milieu du siècle dernier s'occidentalise à marche forcée et en ce nouvel an 1905 la guerre russo-japonaise qui fait rage perturbe de surcroît les esprits.
La période n'est pas facile pour ces intellectuels mal dans leur peau dont l'horizon se rétrécit au profit des politiques et affairistes de tout poil. S'il est dans l'air du temps de railler la civilisation occidentale, de se rattacher aux traditions ancestrales, encore faut-il éviter le ridicule d'une analyse simpliste et stérile.

Tapi dans mon coin j'observe ces êtres à deux pattes pérorer à qui mieux mieux.
C'est drôle, c'est affligeant, à peine croyable !

Toutes griffes rentrées, en faisant patte de velours et bouffer mes 88 880 poils, je vous invite à découvrir cette prose féline, cette satire nipponne qui interpelle et parfois même défrise les moustaches.
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« Je suis un chat » est une critique acerbe, cynique, ironique et souvent très drôle, de la société Meiji. Un professeur voulant absolument évoluer avec les nouveaux critères sociaux, en adoptant un mode de vie occidentalisé, est vu à travers le regard sagace de son chat, qui lui, ne s'y trompe pas. Son maître se ridiculise sans s'en apercevoir. C'est une fois de plus, cette société en transition, qui est épinglée par Soseki. Peut-être un des meilleurs récits de l'auteur !
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Un chat se retrouve dans le jardin d'un homme qui l'adopte. Il fait alors partie de la famille et assiste aux élucubrations, rituels et conversations humains avec beaucoup de critique...

Honnêtement, c'est drôle, plein d'esprit, intelligent, bien foutu et pensé.
Mais honnêtement, c'est trois fois, cinq fois trop long pour ce que c'est.
Une fois qu'on a compris la structure des "scènes" auxquelles le chat assiste, on remarque vite que les dialogues sont interminables. Certes, ils montrent combien la race humaine peut être pleine de contradictions, auto-centrée, égoïste, ridicule et j'en passe. Mais le format est beaucoup trop long pour faire de ces histoires à l'origine des historiettes publiées les unes après les autres un roman complet, avec les quatre volumes compilés en un alors qu'ils sont déjà eux-mêmes des compilations. Bref, vous avez compris le jeu de poupées russes en termes d'édition.
Honnêtement, faut le lire. Un peu, en partie. Pour se rapprocher du canon de la littérature japonaise classique.
Mais honnêtement, faut pas se le farcir d'un coup, sinon c'est l'ennui dû à la répétition et au manque d'action assuré.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Un chat trouve refuge sous le toit d'un professeur d'anglais. L'animal n'a pas de nom ; ce qui ne l'empêche pas d'observer ces étranges animaux que sont les humains. Et ce n'est pas à leur avantage...
En prenant les traits d'un matou, Soseki peut se livrer à une critique de la société japonaise alors en pleine ouverture à la culture occidentale. Qui est donnée en exemple, sans vraiment prendre de recul. Or il semblerait que notre auteur n'en soit pas satisfait. il place ses griefs dans la bouche d'un fantasque et asocial professeur d'anglais que personne ne prend au sérieux; Les personnages qui l'entourent sont à l'avenant : un excentrique affabulateur, un pseudo philosophe zen et des étudiants peu dégourdis. Tout ce petit monde, ridicule et vaniteux, évolue sous les yeux attentifs de notre chat, juge de l'espèce humaine à travers cet échantillon. Verdict : lâche, étroit d'esprit, vaniteux (et en tirant fierté), stupide, cupide,... Des opinions (toujours argumentées) qui sont pour certaines toujours d'une actualité brûlante (argent, individualisme, insatisfaction chronique, caractère de l'humain...) alors même que le roman date de 1906.
Cette mise à distance par le biais du chat m'a fait penser aux Lettres Persanes de Montesquieu : le regard de l'étranger sur la société qu'il est amené à côtoyer (bien que notre félin n"échappe pas à certains travers humains). Et bien souvent je n'ai pas pu m'empêcher de penser au théâtre de boulevard, avec des entrées et des sorties intempestives et fracassantes de la maison du professeur (les lieux du roman sont restreints : maison, bain public, maison des Kaneda, jardin).
Le roman invite à la réflexion, n'est pas toujours facile à aborder mais prête à sourire et parfois même à rire. Alors c'est sûr, ce n'est pas ce qui est communément appelé une légère lecture d'été mais le lecteur a beaucoup à y gagner.
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"A un oeil non averti, les chats semblent tous les mêmes, sans aucune différence ni particularité personnelle, mais quand on entre dans leur société, on s'aperçoit qu'elle est passablement compliquée, et que le diction des hommes "autant de têtes, autant d'avis" s'y applique directement. le regard, l'aspect du nez, la fourrure, la façon de marcher, tout a ses particularités. Depuis le port des moustaches jusqu'à la mesure dans laquelle on laisse pendre sa queue, en passant par la façon de dresser ses oreilles, il n'y a rien qui soit uniforme. Beauté et laideur, goûts et dégoûts, élégance et vulgarité, tout existe bel et bien en mille et mille nuances".

Ainsi, avec ce doux ton, le chat qui n'avait pas de nom nous invite à découvrir sa condition féline, et par jeu de miroir, la condition humaine dans le Japon de l'ère Meiji (1868-1912), cette période de basculement brutal entre une société féodale et le monde moderne.

Recueilli par un vieux professeur de littérature anglaise, notre ami mène sa vie de chat avec ses voisins, multipliant les rencontres de personnages haut en couleur et aux conditions si différentes. Parallèlement, il se livre à l'observation cynique de la vie de la maison : le maître Kushami, dépassé par son temps, oisif et solitaire, les étudiants déjantés, aux prétentions philosophiques déplacées ou à la bêtise poussée à l'extrême, les enfants insupportables, sa grande ennemie la bonne O-San, et les nombreux visiteurs aux trait grossiers... Autre cible : une famille remplie de parasites, les Kaneda, des Fenouillard en kimono dont les travers ridicules n'échappent jamais à l'ironie de notre matou. Sa gouaille réjouit et la société japonaise s'écroule sous ses griffes comme un château de cartes, avec ce commentaire : "Il y a dans le bout de ma queue assez d'esprit chevaleresque pour que je puisse m'embarquer dans ces confessions."

Nasume Soseki était un écrivain japonais de la fin XIXe siècle, il fut professeur de littérature anglaise après avoir vécu en occident. Grand maître de Haiku et auteur de nombreux romans, homme d'une grande culture traditionnelle dans un société en plein bouleversement, il fit de son "chat" son porte parole.

Une oeuvre très originale et jubilatoire à prendre au premier degré pour tous les amoureux des chats.


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Le livre est constitué de chroniques satiriques tenues par un chat aussi savant qu'arrogant. Le plus réjouissant, à mon avis, est dans la comédie de moeurs: les universitaires, les hommes d'affaires et leurs femmes en prennent pour leur grade. Ce sont tous des hurluberlus et certains dialogues sont bidonnants. Cependant, il faut se farcir de longues digressions austères qui gâchent aussi le plaisir.
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Vous ai-je déjà parlé de ma passion pour les chats ? Probablement… Allez donc au besoin faire un tour sur ma critique de Demain, j'arrête.

Deux amies connaissant cette passion, et ayant pu me voir capable d'en parler très régulièrement, ont décidé de m'offrir ce livre pour mon anniversaire et je les en remercie. Ce qu'elles ne savent pas, c'est que j'adore imaginer les chats en train de parler et penser comme des humains. Et j'ai été servie !

Je suis un chat. Un titre amusant, mais qu'il l'est encore plus dans la version originale. En japonais, le "Je" employé dans le titre (il faut savoir qu'en japonais, il existe plusieurs manières de dire ce mot), est celui employé sous l'ère Meiji par les fonctionnaires et les aristocrates. Notre chat se prend-il donc pour un archiduc ? Non, mais il faut croire que son maître, professeur Kushami (on comprend rapidement que l'auteur fait son autoportrait dérisoire au travers de ce personnage), et les amis de ce dernier, sont tous plus imbus de leur personne les uns les autres et notre matou s'en amuse.

Au moment où Sôseki écrit ce livre, le Japon est en pleine mutation. L'ère Meiji est celle de l'ouverture à l'Occident, du bouleversement des repères, où les intellectuels se sentent déchirés, mis au rebut de la société au profit des politiciens et des business men. Deux mondes se confrontent et parfois même s'affrontent. En effet, la guerre russo-japonaise bat son plein au moment où l'auteur posent ses mots dans la bouche du chat. Un chat qui raconte ses péripéties et son quotidien de matou recueilli et apprécié par un professeur lunatique et bizarre, mais ignoré voire détesté par le reste de la famille. Entre ses promenades où il côtoie des chats de gouttière et des chats de bonne manière (les amateurs auront reconnu la référence au dessin animé les Entrechats), il s'amuse à écouter les conversations de son maître avec ses camarades. Surtout celles de Meitei et Kangetsu, qui entre discours savants bourrés de références et propos sordides et insolites le font douter de l'intelligence humaine. Il faut croire que ce chat, sans nom, n'a qu'un an, mais qu'il a déjà un gros bagage intellectuel où il est capable de comprendre et citer Swift, Hegel, poètes chinois et moines zen célèbres entre autres. Références pointues et érudites qui sont pour la plupart intéressantes mais s'adressent à un public initié. Et il a une opinion sur tout, même sur les sujets qui préoccupent ces messieurs : l'individualisme, le mariage…

Sous des airs de détachement, Sôseki organise en chapitres cette satire de la société nippone, qui semble parfois à ses yeux en pleine dégénérescence. Avec beaucoup d'humour, le chat se moque, nous fait rire, nous émeut même parfois. Parfois ingrat mais drôle, n'hésitant pas à décrire avec de minutieux détails le ridicule de son maître, de ses amis. Un chat qui se moque de la pédanterie des hommes, mais qui lui aussi se donne des airs, allant jusqu'à se prendre parfois pour un tigre contrôlant les hommes.

La lecture de ce livre a été longue, car la prose est dense, certaines digressions s'éternisent, les caractères de l'édition Gallimard sont petits. Mais elle se révèle agréable et marquante. J'ai découvert au travers de ce livre un nouveau pan de la personnalité de Sôseki, qui se met davantage en scène, du moins ses pensées et angoisses sur la société dans laquelle il vit. C'est un peu un ouvrage sociologique en même temps qu'un roman. On comprend aussi que c'était un vrai misogyne, et il ne s'en cache pas.

Pourquoi je vous le conseillerais ? Pour avoir le regard ironique d'un chat sur nous les humains, si laids avec notre nez au milieu de la figure. Parce que l'organisation du livre donne l'impression d'une pièce de théâtre avec des entrées et sorties, des rebondissements, un côté Commedia dell'arte par moments, qui vient un peu alléger un texte qui n'est pas évident à aborder. Enfin, il est à mettre entre les mains de tous ceux qui comme moi sont inconditionnellement passionnés par le Japon.

Miaou à vous,Momiji
Lien : http://labiblidemomiji.wordp..
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L'idée de lire ce livre m'est venue à la lecture de « Kafka sur le rivage ».
En effet, le personnage principal lit des ouvrages de Soseki dans une bibliothèque.
C'est un grand auteur japonais du début du XXème siècle.

Ce roman n'a pas vraiment d'histoire.
C'est une sorte de « journal » de la vie domestique de ce chat qui n'a pas de nom et son maître pour le moins original, sujet du livre.

C'est la peinture de la vie domestique au début du XXème siècle, au Japon.
Beaucoup de descriptions souvent longues, des histoires souvent sans grand intérêt mais avec beaucoup d'humour et aussi beaucoup de références sur la période du Japon de ce début de siècle.
Enfin des dialogues souvent surréalistes, sans oublier des messages philosophiques.

J'ai trouvé un charme indéniable à la lecture de ce livre pour le moins surprenant.

Un bon moment de lecture.
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Je suis un chat. Voilà commence ce roman. Un chat sans nom, son maitre n'a pas jugé opportun de lui en donner un. Son maitre, Kushami, est un professeur d'anglais qui est un homme avec un caractère certain. Qu'il reçoive ses amis ou se dispute avec sa femme, le chat est là, à l'écoute, prêt à donner son point de vue sur les hommes.

J'ai trouvé ce livre vraiment drôle : on découvre des bouts de l'histoire japonaise, de ses us et coutumes d'un point de vue extérieur insolite. le style est très descriptif, cela a du bon, on jubile sur certains réparties (surtout ceux du farceur Meitei) ou on sourit des pitreries involontaires du chat. Il est difficile de traduire un roman japonais mais celui-ci est très bien annoté. On comprend les allusions que l'auteur fait avec dérision sur sa vie. J'ai regretté une chose : les remarques misogynes.

Au début, Je suis un chat était publié sous forme de feuilletons, en 17 épisodes. L'humour et les idées au fil des parutions finissent par s'épuiser. J'ai eu beaucoup de mal à lire et à suivre les derniers chapitres. Ca reste un excellent livre que je conseillerai aux amoureux de la culture japonaise. J'ai bien envie de mettre la main sur un autre de ses livres !
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À l'origine, le premier chapitre de ce livre était une nouvelle, mais il s'est avéré si populaire que Soseki a été persuadé d'écrire davantage de chapitres, ce qui a donné naissance à ce roman.

L'histoire nous est racontée par un chat, toujours sans nom. Observateur, obstiné et souvent déconcerté par le comportement des humains, cette perspective féline permet à l'auteur de se moquer d'une variété de faiblesses humaines et de la société dans son ensemble.

À la recherche de nourriture et d'un abri, le chat du narrateur trouve une certaine maison dont le propriétaire est un professeur d'anglais. du point de vue du chat, le roman commence à se concentrer davantage sur le monde humain. le narrateur observe son maître et, pour entrer dans les rouages ​​de son esprit, cite quelques passages du journal du professeur, facilitant l'insertion de pensées humaines dans le récit. Une grande partie du roman est un dialogue entre la famille du professeur et les visiteurs de la maison, et le chat acquiert davantage de connaissances grâce à la familiarité.

Le roman contient plusieurs discussions philosophiques et littéraires, nous montrant la vie intellectuelle de l'ère Meiji (1868-1912), notamment le mélange de culture occidentale et de traditions japonaises, sur lequel l'auteur est très critique.
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