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sur 4692 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Art Spiegelman, un auteur de bande dessinée, demande à son père, Vladek, de lui raconter sa vie afin qu'il puisse s'en inspirer pour créer une nouvelle oeuvre. En effet, ce dernier vit désormais en Amérique, mais pendant la Seconde Guerre mondiale, il était en Europe et a connu toutes les atrocités qui ont été commises à l'encontre des juifs. Se cacher pour survivre, lutter, se retrouver dans un camp de concentration (celui d'Auschwitz), trouver des subterfuges pour ne pas finir dans les tristement célèbres douches d'où coulait du Zyklon B provoquant la mort par asphyxie de milliers de juifs, tomber malade, voir ses amis et les membres de sa famille périr les uns après les autres… Dans cette bande dessinée originale pour laquelle Art Spiegelman a recours à la technique du zoomorphisme, il nous propose de [re]découvrir les horreurs perpétrées pendant la Shoah.

Tout d'abord, il faut souligner la force de cette oeuvre, qui prend le lecteur aux tripes. Sans doute est-ce, entre autres, parce que l'auteur s'y met en scène, ainsi que ses proches, ce qui ajoute de la véracité au récit. On sait bien évidemment que tout cela à exister, mais il est ici question de personnes réelles – bien que représentées sous des traits d'animaux. Nous sommes bouche bée face à l'horreur, on se demande comment ils ont pu survivre dans de telles conditions, et on ne peut qu'admirer la force de Vladek de ne pas avoir baissé les bras, notamment après avoir perdu ses parents et son premier enfant. Mais son espoir résidait dans le fait de protéger son épouse, qu'ils reviennent tous deux vivants de la guerre… Mais en réchappe-t-on réellement ? La question de la survie se pose ici : que reste-t-il de ceux qui ont miraculeusement réussi à sortir des camps de la mort ? Et comment trouve-t-on sa place dans le monde actuel en tant que fils de déportés ?

La narration se déroule tantôt dans les années marquées par la guerre, tantôt à une époque plus contemporaine. En effet, Art met en scène ses discussions avec son père, et l'on découvre l'homme qu'il est devenu, et son comportement parfois très étonnant. Cette alternance de points de vue apporte un certain souffle au récit, car elle nous permet de sourire des réactions d'un Vladek vieillissant, dont la radinerie et le mauvais caractère semblent sans limites.

Le choix du zoomorphisme n'est pas anodin. Les juifs sont des souris, les Allemands des rats, les Polonais des cochons, les Américains des chiens, les Français des grenouilles… D'après ce que j'ai trouvé sur le site Internet Wikipedia, ceci aurait été fait « en référence aux images de propagande nazies et au documentaire antisémite le Juif éternel », qui fut supervisé par Joseph Goebbels.

Maus est une oeuvre magistrale, une bande dessinée de grande qualité au service de la mémoire, de la vie des juifs avant les camps, de cette à Auschwitz, et de l'après-guerre pour ceux qui ont réussi à en revenir. Très dure de par le sujet dont il traite, c'est un livre qu'il faut avoir lu !
Lien : http://meslecturespageapresp..
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Parfois, entendre trop parler de quelque chose est nuisible...parfois pas ! On devrait parler plus de Maus, encore et toujours. C'est un superbe témoignage.

Art Spiegelman y raconte l'histoire de son père, juif, déporté pendant la seconde guerre mondiale. Ses souris et ses chats n'ont rien d'innocents. Ils parlent avec justesse des atrocités de la seconde guerre mondiale tout en mettant de la distance et du recul sur les évènements.

Un livre à partager, notamment avec les ados pour aborder le devoir de mémoire, les conséquences de la guerre, la résilience...
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Cette BD est le témoignage recueilli par Art Spiegelman sur la vie de son père, Vladek Spiegelman.
Vladek était un juif polonais qui a connu la terreur nazi et surtout la vie dans les camps.
Je vais donc vous parler de la première chose que l'on voit en ouvrant ce livre: les graphismes. le style de l'auteur est plutôt particulier. Personnellement j'aime beaucoup. Surtout les dessins plus complexes et travaillés comme celui de la couverture ou d'autres représentant des foules.
Je pense notamment à celui ci:
Je comprend que pour certains, le style reste assez spécial et je pense qu'il peut rebuter. Il faut savoir que les cases sont très compactes, toujours en noir et blanc. Les dessins sont beaucoup moins travaillés avec des traits plus grossiers.
Il y a aussi quelque chose d'important dans le style de l'auteur: les animaux. Chacun à sa propre interprétation de l'utilisation de la chose. Personnellement je mise pour un sujet qui est diffcile à aborder d'une manière humanisée. Quand on fait face à des êtres humains pour la shoah, ça nous paraît tellement fou qu'on a conscience sans vraiment avoir conscience de la chose. Comment des humains ont ils pu arriver à de telles choses? Avec les animaux, bizarrement (et malheureusement) ça passe mieux.
En plus de cela, les animaux de mon point de vu, permette à l'auteur de s'avancer dans l'histoire de son père sans y avoir assisté. Cela prend un certain recul avec la réalité, et avec réalité, j'entend réalisme dans le décor, scène, action. Avec un tel témoignage c'est compliqué de poser des images. Et cette prise de distance avec l'animalité a été je pense, plus aisé pour l'auteur.

Maus est entrecoupé de scènes de la vie quotidienne entre Art et son père durant les recueils de témoignages et surtout la vie d'un juif durant la suprématie nazi.
Un grand contraste se met en place entre ces deux "mondes" notamment par le biais de Vladek.
Art Spiegelman a choisit pour faire cette BD de relater le portrait de son père le plus réellement possible. Il ne modifie en aucun cas ses traits de caractères. Comme par exemple le fait qu'il se plaint énormément pour presque tout, et est très avare.
le portrait de ce vieux monsieur m'a un peu choqué. Comment peut on se plaindre de prendre x médiacaments par jour alors qu'on a connu l'horreur de l'antisémitisme sous le nazisme?
J'ai trouvé cela énormément intéressant de voir le processus de résilience fait par Vladek. L'horreur du nazisme semble n'être qu'un petit événement dans sa vie. Un événement qu'il a su plus que surmonter et qui l'affecte d'une manière inattendue.
La relation père-fil m'a aussi interloquée par moment. Art ne se gène pas à un moment de faire de l'humour noir sur Hitler avec son père. Je ne pensais vraiment pas qu'un homme pouvait surmonter une telle épreuve de cette façon. Au point de ne pas réprimender son fils pour cette réplique.
Art, malgré une relation compliqué avec son père, semble bien connaître les limites et a aucun moment n'est géné de le questionner sur son histoire.

L'histoire de Vladek commence anodinement. On découvre un petit bout de sa vie avant la montée du nazisme. Ses amours, son travail etc. Début parfait pour mettre tous les évènements qui suivent en contraste. J'ai trouvé cet aspect angoissant. Personne ne se doute de l'horreur qui va s'abattre sur eux. On ne sait pas de quoi demain sera fait.

Vladek raconte son histoire dans une chronologie précise. C'est la première fois que j'en apprend autant sur l'holocauste. Car c'est un holocauste vu de l'intérieur. J'ai beaucoup de mal habituellement pour me mettre à lire/visionner quelques chose sur la Shoah. C'est un sujet très sensible pour moi qui me touche beaucoup. Mais ici, je me suis laissée porter par l'histoire. J'ai toujours eu envie d'en savoir plus. Surtout qu'on sait que Vladek est un survivant. On veut savoir comment et pourquoi. Et cela réside dans deux mots : chance et ingéniosité.
A chaque page, on se dit " il aurait pu se faire prendre là, sdfkjqslmfjdklmsj!" et en parallèle, on connait les histoires des autres qui n'ont pas eu cette même chance. C'est troublant.
Vers la fin, j'avais ma gorge nouée. Ce récit est extrêmement touchant. Autant par la relation père fils, par l'évolution de Vladek que par la monstruosité décrite.

Souvent je me suis surprise à penser que c'était une fiction. Fiction inspirée de faits réels: le génocide juif. Puis pouf! Non non Ly, c'est l'histoire d'un vrai monsieur. C'est ses souvenirs, ce qu'il a vu, vécu. Sa souffrance à lui.

Tout le monde bien évidemment connaît cette période de l'histoire. Mais ce livre vaut vraiment la peine d'être lu. C'est une toute nouvelle vision que j'ai eu là. Surtout dans leurs techniques pour survivre. Les petites actions placées au bon moment, d'une parfaite ingéniosité. Vladek a eu énormément de chance pour être encore en vie. On ressent une angoisse, une peur. La peur qu'ils se fassent prendre, qu'ils meurent. Et se dire que ces sensations qu'on ressent sont des centaines de centaines de fois moindres que ce qu'ils ont réellement vécu...

Je vous conseille vivement de vous y plonger. On se doit de connaître l'horreur qu'on vécu les juifs durant cette époque. Et surtout ne pas fermer les yeux.

Lien : http://ly-lit.blogspot.fr/20..
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Relecture de la B d'Maus que j'ai eu l'occasion de lire il y a une vingtaine d'années. Elle m'avait marquée à l'époque. Je l'ai retrouvée égale à ce que j'avais gardé à l'esprit. Un livre noir et blanc avec son graphisme minutieux et particulier nous fait ressentir l'angoisse des Juifs (les souris)que pourchassent les nazies (les chats), le racisme de certains polonais (les porcs).la narration ne se focalise pas que sur le passé. Art Spiegelman parle de son père âgé et malade entretenant une relation difficile avec lui tout comme avec sa deuxième épouse. Il n'est pas sorti indemme de la shoa . Spiegelman nous parle aussi de lui de ses interrogations sur la transmission et le devoir de mémoire.
Une BD originale et très bien construite. A LIRE.
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Une BD dérangeante !
La narration de ce qu'ont subi les juifs en général, et les juifs polonais en particulier, est très bien faite et fait revivre, avec effroi, la Shoah (En hébreu : « catastrophe » terme que je préfère à Holocauste qui désigne originellement un sacrifice religieux, une offrande, au cours duquel la victime (uniquement animale chez les Hébreux) était entièrement consumée par le feu.).
L'horreur retranscrite sous forme de BD m'a paru très forte mais moins que si elle avait donné lieu à un livre ; le poids des mots sans doute…
Ce qui m'a gêné dans cette histoire, c'est la description du père, rescapé de tout. Est-ce par hasard ou par haine de celui-ci que Artie, le narrateur, l'affuble de tous les défauts qui sont généralement attribués aux juifs dans les caricatures qu'en font depuis toujours les antisémites et en particulier les nazis. Ce père est décrit débrouillard et commerçant à la limite de l'escroc, avide d'argent et avare, raciste, affairiste…
Je ressors de cette lecture perplexe, ne sachant pas quelles étaient les intentions réelles de l'auteur : délivrer un témoignage de plus, mais un témoignage indispensable, ou tuer le père.
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Une bande dessinée qui fait partie des classiques. Un indispensable qu'on devrait faire lire dans les lycées.
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C'est très drôle d'arriver au bout du premier tome (à bout de souffle, à la fois pénétré par cette histoire et ce dessin fabuleux, et abasourdi par la cruauté d'une Histoire que le dessin rend tellement palpable) et de découvrir en ouvrant le tome 2 que son titre est "et c'est là que mes ennuis ont commencé".
Pas de répit pour l'infamie, mais superbement raconté et judicieusement illustré.
Du grand Art (spiegelman)
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Maus, une référence de la bd, une référence dans le devoir de mémoire, un chef d'oeuvre. Évidemment la bd m'a plu, le témoignage est poignant et même la relation père fils m'a beaucoup touché. Ça je ne le nie pas. Mais je m'interroge... Pourquoi des animaux ? L'idée est intéressante, mais est ce que ce n'est pas un peu "cliché" dirai-je. Les américains sont des chiens, les français sont des grenouilles, les juifs sont des souris, les allemands des chats, etc. Ça me fait l'effet de vouloir distinguer chaque peuple, ce qui était déjà l'idée d'un certain... Chat... Pourquoi entre couper le récit de situations personnelles ? On comprend que cette bd est une forme d'apaisement (et de stress aussi je pense) pour l'auteur en pouvant la dessiner. Étions nous obligé de voir ses séances chez le psy ou de voir sa première bd sur la mort de sa mère ? J'ai trouvé que c'était des passages pas obligé, voire même un peu chiant. Pourquoi un dessin aussi minimaliste ?
Alors oui Maus est une référence ! Et je le conçois et le comprend. Mais ne mettons pas au placard d'autres oeuvres (pas forcément toutes graphique) qui traitent de ce sujet en mettant Maus au dessus des autres, soi disant parce qu'elle est "tellement plus intelligente" .
J'ai évidemment aimé. Beaucoup moins l'engouement que je trouve exagéré.
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Premièrement, je trouve le style de dessin et le choix de la nuance noire et blanche est adaptée pour le sujet abordé, je pense que les décors hachurés joue également sur ce thème.
Je trouve que la comparaison des souris (au juifs) et aux chats (nazis), car les chats sont considérés souvent supérieurs aux souris, (elles y sont soumises).
Je constate que l'histoire a de l'originalité car c'est un père qui raconte son histoire dans les camps de concentration à son fils, cela donne donc une histoire secondaire.
Globalement, j'aime vraiment le scénario et la chute de cette histoire mais les décors ne donne pas forcément envie de s'accrocher au livre mal grès que le choix des couleurs soit adaptée pour l'histoire.

Hugo.Khattou 3°3
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Ce qui me frappe maintenant, c'est que le dessin ne met pas l'accent sur l'horreur de la guerre et de l'holocauste, et semble plutôt glisser dessus (je m'explique : plusieurs scènes morbides nous sont épargnées, comme les fusillades, ou encore les "douches" vues de l'intérieur, les monceaux de cadavres, etc...). le recours aux visages d'animaux participe à la distanciation
Toute la force de la BD se trouve plutôt dans le récit et les faits.

J'ai apprécié les moments du présent, qui montrent les difficultés de la relation entre le père et le fils, mais aussi les ravages et les conséquences de la vieillesse. Comment s'occuper de ses parents vieillissants, souvent insupportables, alors qu'on n'aspire qu'à avoir la paix ? On se dit alors qu'on leur doit bien ça, mais d'un autre côté on a besoin de notre indépendance. Mais quand la mort frappe à la porte, il est alors trop tard. Vient alors la culpabilisation.
Oui c'est sûr, ces passages m'ont beaucoup parlé.

La question du ménage est aussi abordée : pourquoi rester ensemble alors qu'on ne s'aime pas, qu'on ne s'entend même pas, qu'on n'arrive qu'à se crier dessus et qu'on pense toujours à son ancien(ne) compagnon(agne) ? Pourquoi se laisser aller à la routine alors qu'elle nous fait du mal ?
Parce qu'on est vieux et qu'on est trop fatigué de faire changer les choses ?

Je ne reviens pas sur les parties dédiées à la guerre, tout le monde est conscient d'à quel point c'était dur et moralement injuste et profondément révoltant et j'en passe. D'autres en parleront mieux que moi.
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