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EAN : 9782228925778
236 pages
Payot et Rivages (27/05/2020)
3/5   2 notes
Résumé :
Naître et donner naissance ne vont plus de soi. Nombreux sont ceux et celles qui remettent en question leur désir de reproduction. Sans compter le désir parfois contrarié d’enfant (infertilité, âge trop avancé, etc.). Autrefois considéré comme miraculeux et spontané, cet acte est de plus en plus soumis à une logique de contrôle. D’un côté, il est de plus en plus déterminé, mécanisé et médicalisé : PMA, clonage, manipulations génétiques. De l’autre, la fatalité clima... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Cet ouvrage s'organise en quatre chapitres :
- Venir au monde, une expérience existentielle paradoxale
- Mettre au monde, la fécondité comme puissance de création
- Venir et s'engager au monde, un acte politique
- Naître dans un monde en ruine, pourquoi se soucier de la naissance aujourd'hui?

Frédéric Spinhirny propose une réflexion philosophique contemporaine sur la naissance. On part de l'acte lui-même qui n'est pas choisi et peu pensé par la philosophie. On s'intéresse plutôt à apprendre à mourir si vous vous rappelez de vos cours de philo.
L'ouvrage débute avec l'impossible choix de naître ou non, le désir de ne pas être né, les conditions de la naissance, la place dans le monde... On suit Socrate dont on se rappellera que la mère était sage-femme ou maieuticienne.
L'auteur s'intéresse également à la naissance comme création ainsi qu'à la question de la renaissance, comme une naissance choisie.
Enfin il s'intéresse à la naissance comme nouvelle relation à l'autre, comme engagement dans un monde qui s'effondre. Il interroge le refus ou le choix de l'enfant.
Son ouvrage s'appuie sur les travaux littéraires ou philosophiques de ses prédécesseurs et contemporains, ce qui donne envie d'explorer d'autres pensées.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Cette relation singulière qui nous traverse tous, même sans avoir d'enfant, puisque nous sommes nés d'un autre, constitue en germe la réponse à l'autonomie comme valeur de vie. Comment ressentir ce nouvel êre qui vient sans y voir une menace pour mon monde, celui que je construis pour accéder à toutes les choses possibles et expérimentables ? Accueillir l'autre n'est-ce pas vivre dans la dépendance ? L'hétéronomie ? Sa liberté ne va-t-elle pas venir réduire la mienne au risque de me déclasser dans la compétition quotidienne ? Aurai-je encore le temps de faire des choses pour moi ?
En vérité, c'est se tromper sur le sentiment qui définit les relations au monde réussies. Il existe des expériences intimes provoquées par l'altérité mais qui, loin de réduire nos potentialités, les augmentent paradoxalement. Car elles ne se situent pas sur le plan opérationnel du gain de temps ou de l'efficacité de gestion, bien qu'elles puissent entrer dans de tels processus lorsque l'intention instrumentale est très ancrée chez l'individu. Majoritairement, ces expériences se présentent sous la forme de bouleversement qui révèle l'authenticité de notre relation au monde. Hartmut Rosa prend plusieurs exemples dont la venue d'un enfant: "C'est souvent quand nous perdons le contrôle sur nous-mêmnes, notre vie ou les choses que nous nous sentons le moins aliénés (ou le plus "nous-mêmes") : quand nous tombons éperdument amoureux, quand nous sommnes bouleversés par une musique, emportés par une idée religieuse ou une cause politique, submergés par l'expérience de la nature, bref, incapables de résister à l'appel de quelque chose."
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Pour Corine Pelluchon, et suivant la pensée de la natalité chez Arendt dont elle reconnaît la fertilité, la naissance renvoie indéniablement à ce que nous faisons de notre liberté dans le monde : « Lorsque nous célébrons la naissance d'un enfant, en le portant dans nos bras, en regardant cet être dont personne ne peut deviner ce qu'il fera, ni qui il sera, nous admirons cette capacité qu'il possède de renouveler le monde. Nous sommes émus par ce nouveau-né qui ne connait pas le monde dans lequel il s'insère et que le monde ne connait pas encore, et mesurons I'indétermination et l'imprévisibilité qui sont au fond de chaque être humain et conditionne aussi sa liberté entendue comme le pouvoir de poser un acte qui rompt avec le passé. La natalité signifie que chaque être humain, du fait qu'il est né, est non seulement capable d'accomplir une action neuve, mais encore qu'il doit le faire. Le nouveau-né renvoie chacun au fait qu'il doit assumer sa liberté, agir et s'engager dans le monde, au lieu de s'enfermer dans des comportements stéréotypés. »
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La naissance est le paradigme de l'ouverture, comme premier mnoment où toutes les possibi- lités sont présentes. Cette plasticité extrême a deux conséquences essentielles. Premièrement, comme condition de possibilité de toute possibilité, la naissance est une disposition initiale à l'ouverture, à l'inédit, à l'incertain, au déconcertant. Etre fidèle à sa naissance signifie ainsi conserver cette disposition au quotidien. Non pas se rendre disponible, par construction, par stratégie, pour mieux anticiper l'imprévue, prévoir le hasard. Etre le hasard soi-même, rompre avec les finalités, ne pas les poursuivre. Deuxièmement, cette plasticité doit demeurer comme telle, bien que les contraintes soient fortes pour la rendre rapidement rigide. Que tout soit possible dès les premiers jours de la vie, la société contemporaine l'a bien compris. De nombreux parents zélés s'emploient d'ailleurs à recouvrir très vite cette disposition à l'ouverture en figeant les capacités de l'enfant vers ce qu'ils considèrent comme des objectifs socialement valorisés.
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Sartre décrit ainsi notre monde comme irrémédiablement lié à l'intersubjectivité, où en nous choisissant par telle action, nous choisissons les autres. Nous sommes donc responsables du monde qui nous entoure. A ce titre, nous ne pouvons pas nous défausser sur la marche du monde pour se montrer accablé ou limité dans notre capacité d'action. Quotidiennement nous sommes face à de multiples possibilités qui orientent notre action et façonnent le monde. En vérité, il s'agit de s'engager dans une voie qui nous est propre sans être inhibé par le renoncement aux autres possibilités. Avec l'apparition d'un nouvel être, un monde s'ouvre. La condition humaine tire son fondement de l'incomplétude du nouveau-né, son immaturité même. Comme pour com- penser cet infini, nous nous projetons infiniment vers d'autres destinations, comme pour revenir combler cette ouverture sans finalité. Cette situation propre à l'être humain est une dimension plastique de sa condition. Une faculté inédite de créer qui le distingue des autres animaux.
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Si Hans Jonas fonde une obligation à l'égard de l'avenit, c'est bien parce qu'au moment d'écrire son "principe responsabilité", après la Seconde Guerre mondiale et le risque d'annihilation, les perspectives ne sont plus si certaines pour l'homme. Ainsi, l'éthique contemporaine se doit moralement de comprendre que la postérité est la question fondamentale du XXIe siècle. Ainsi, il faut des hommes sur Terre pour perpétuer la possibilité même de l'homme. Et de ce principe découle une autre obligation : il faut faire naitre des nouveaux individus dans un monde proprement humain qui puisse les accueillir sans que ceux-ci puissent se retourner contre leurs géniteurs pour leur demander des comptes sur état du monde.
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Video de Frédéric Spinhirny (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Frédéric Spinhirny
Chantal Birman Isabelle Alfandary Frédéric Spinhirny Dr. Bruno Carbonne L'homme est-il vraiment un « être-pour-la-mort », l'être qui se définit par cela même qu'il est le seul être à savoir qu'il va mourir ? Une large part de la philosophie l'a en effet pensé ainsi. Mais que changerait-on à la philosophie, et à la pensée en général, à la science, à la culture, si on envisageait l'homme comme le seul être qui sait qu'il né et qui doit sans cesse renaître, en lui-même et avec les autres, dans une infinie co-naissance ? Accoucher, dans ce cas, serait-il donner la vie ou, déjà, l'existence, à savoir la possibilité non pas d'être soi, réduit à son essence, mais de n'être soi qu'en naissant sans cesse à soi-même et à l'altérité ? A quelle dimension s'ouvrirait alors l'« être-femme », l'« être-qui-donne-naissance », qui met un être dans le monde et un monde dans un être ?
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