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165 pages
Kra (30/04/1928)
2/5   1 notes
Résumé :
Cet ouvrage publie quarante-deux lettres de Madame de Staël adressées à Benjamin Constant entre décembre 1803 et juillet 1816, un an avant la mort de la baronne. Au cours de cette période, Madame de Staël vit à l'étranger, interdite de séjour en France. Lettres publiées pour la première fois en original par Madame la baronne de Nolde, avec une introduction et des notes par Paul L. Léon. Avant-propos de Gustave Rudler.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Où est la glorieuse baronne De Staël dans ces lettres qui tiennent plus de la complainte que de la hauteur de vue ? Son talent d'épistolière semble se dissoudre dans la rancune qu'elle éprouve à l'égard de son ancien amant, Benjamin Constant, et dans la mélancolie d'un exil qui la conduit sur toutes les routes d'Europe quand elle n'est pas dans son château de Coppet. Bien sûr, il y a l'amertume d'avoir été abandonnée par un homme dont le chemin intellectuel se poursuit avec succès alors que sa propre existence se dilue dans des villégiatures qui ne peuvent jamais rivaliser avec l'effervescence d'un salon parisien. Et puis, il y a l'âge, la santé qui se détériore et les soucis d'argent. Ah ! Comment récupérer la somme prêtée à Constant, cet argent si indispensable à l'établissement d'Albertine et qui donne lieu à des suppliques, des remontrances, des admonestations : « Enfin, après que vous m'aviez encore ôté jusqu'à l'idée de ces jours de ma jeunesse dans lesquels, quoique vous en disiez, j'étais digne d'un coeur en retour du mien, je voulais encore conserver un lien avec vous par le service que vous auriez rendu à ma fille. –Le malheur l'a frappée à 18 ans, – on dirait que tout ce qui vous a connu doit souffrir et qu'il y a dans vous quelque chose d'une puissance perverse surnaturelle. – Vous qui achetez des maisons, qui les payez de votre jeu, m'avez-vous dit ? Qui allez tous les soirs au salon des étrangers, qui ne savez pas faire un sacrifice à la fille d'une personne qui vous a donné 80 mille francs, qu'elle lui donnerait aujourd'hui si elle les avait. – Je donnerai tout ce que je pourrai à ma pauvre enfant et le ciel m'est témoin, que menacée l'autre jour par des dangers singuliers, je me consolais de mourir pour augmenter sa dot –. » (Coppet, 12 juin 1815). Il y a tout dans cet extrait de lettre, la confusion entre le sort fait à la mère et celui fait à sa fille, le sentiment d'abandon, la rancoeur et la dénonciation de l'ingratitude ressentie. Au même moment, Germaine de Staël entretient une liaison avec un jeune officier de vingt-sept ans qui a renoncé à sa carrière pour des raisons de santé et qu'elle va épouser secrètement dans quelques mois – Albert de Rocca –, mais son dépit amoureux transparaît pourtant à chaque ligne. Sans doute la blessure d'orgueil est-elle plus vive que celle d'un amour perdu.
Ces lettres n'ont d'intérêt que pour l'éclairage qu'elles apportent sur la personnalité de l'une des plus brillantes femmes de son époque dont la combativité se révèle à chaque instant pour mieux condamner la faiblesse, réelle ou supposée, des hommes.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Je suis tout à fait d'avis qu'il faut se rallier aux Bourbons – et j'espère qu'ils souhaiteront l'éloignement des troupes étrangères, ce qui me paraît plus essentiel à la liberté que tous les Sénats du monde. – Je reviendrai cocarde blanche, le plus sincèrement du monde et pensant bien plus à l'indépendance qu'à la liberté, dont en vérité les Français ne sont guère dignes. – Du reste la politique est finie pour moi et j'irai en Grèce écrire mon poème sur les croisades de Richard.
Ce 24 avril [1814] Londres.
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Ma santé est très mauvaise et c'est bien moi qui pourrais mourir. – Vous m'avez appris à ne plus croire à rien de durable dans ce monde et tout est songe depuis que je ne conçois plus rien ni à vous ni à moi. – Car, se peut-il qu'un tel homme ait méprisé une telle affection et qu'une telle femme n'ait pas su se faire aimer, quand elle aimait du plus profond de son être ; mais laissons cela.
10 janvier 1814 [Londres]
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Je mène une si cruelle vie toujours inquiète de la santé de la personne sur qui tout mon bonheur repose que j'ai quelques fois des instants de véritable désespoir. Croyez-moi toutes les choses politiques ne sont rien à côté de ce qui tient au cœur. – Mais laissons cela, c'est comme le terme de l'existence, Dieu seul sait ce qui en est. –
Coppet, 7–bre [1815]
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Je laisse ma fille vous annoncer son mariage ; ses sentiments pour vous sont entiers et je n'ai point cherché à les diminuer, c'est donc à elle à vous parler. Grâce à Dieu, elle est heureuse et je m'applaudis tous les jours de l'avoir unie à un homme d'un beau caractère.
Ce 23 février, Pise 1816
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