Bienvenue dans l'univers déjanté de
Chevrotine. Vous qui entrez sur sa propriété, oubliez tous vos repères, perdez la raison, faites fi de vos certitudes.
Chevrotine, c'est une femme libérée, 7 enfants, 4 pères différents, dont certains qu'elle a mangés, d'autres ont été adoptés, recueillis...
L'univers de
Chevrotine est teinté d'humour noir, de cynisme. le lecteur est pris à froid dès le premier chapitre. Elle va pécher et récupère un plongeur perdu dans la rivière. A son poignet, une malette. Dans la rivière, pas de poisson. Peu importe pour
Chevrotine. Son déjeunet est au bout de l'hameçon... Mais d'abord, au lit !
Et ainsi de suite au gré des chapitres. Chacun est une petite scène, mais qui s'insère dans un récit plus global. Ainsi, le plongeur était un sous-fifre de la mafia qui va envoyer un tueur récupérer les titres au porteur... brûlés par
Chevrotine pour faire du feu. Quel besoin aurait
Chevrotine de feuilles de papier?
Ainsi, on va découvrir l'univers de
Chevrotine. Mouillette le livreur, qui possède le magasin du coin et se déplace en scooter volant. Grand-mamie, qui vit dans un village de vieux. le violon qui ressuscite. Cassidy, le chien qui parle. le cosmonaute en panne qui attend une pièce pour décoller. Les voisins grincheux qui n'aiment pas la sorcière d'à-côté. Gretschen, poète transgenre, le gars qui fait un recensement et va rester avec Grand-mamie, les tueurs de la mafia... Et ainsi de suite.
Graphiquement, on a une fausse naïveté. le trait semble simple, limpide, mais ce n'est qu'un leurre. Il raconte énormément de choses. Les yeux et les sourires prennent parfois un air plus cruel.
Déstabilisant au départ. Parfois malaisant, l'univers de
Chevrotine est fascinant, séduisant et captivant. Il en dit long, par petites touches, sur notre société. On regrette qu'il n'y ait que 70 planches d'un humour parfois lourdingue, parfois très fin. On se dit qu'une suite ferait du bien... Encore et encore.