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EAN : 9782873960186
104 pages
Didier Devillez (23/04/2002)
2.5/5   2 notes
Résumé :
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De la nécessité d’être bref


Les mots ont intérêt à être brefs.
Il en va de la tenue de leur corps.
Les phrases, elles aussi, ne peuvent que s’arrêter. C’est physique.
Si le temps passé est long, il est toujours plus court que le silence entamé par un point final.
Même un livre doit être bref. Il est difficile d’imaginer un livre qui aurait le malheur de laisser toutes ses pages ouvertes en même temps. Les unes voulant prendre le pas sur les autres, occuper le premier rang. La seule chose qui resterait à faire, serait de fermer ce livre pour en finir avec la cohue, la pression de la multitude.
Ce n’est pas pour rien que nous laissons les livres soigneusement fermés, serrés les uns contre les autres, limités par des planches.
Quelle angoisse ce serait de laisser toutes ces pages battre l’air à leur guise, aller en tous sens dans le seul but d’occuper l’espace. L’air deviendrait vite impraticable.
Comment marcher si nous laissions les livres aller à leur libre cours ?
Pas une geste, une respiration ne seraient possibles sans être envahis ou pris de plein fouet par des paquets de mots et de pages.
Si nous circulons sans encombre dans nos appartements, nos territoires, nos villes, c’est que la riche idée nous est venue de contraindre les mots, les livres à se tenir dans des lieux bien gardés par des portes closes, des murs et des immeubles parfaitement verrouillés.
De par nature, un livre ne peut que mordre l’espace ou vouloir, au grand jour, s’étaler de tout son long.
Il faut savoir que dans les bibliothèques et les librairies, tous les livres trépignent d’impatience, n’attendent qu’une occasion, la plus petite négligence de notre part, pour s’ouvrir entièrement, faire le grand saut et en rabattre sur nous.
Si on a inventé cette forme de fermeture que sont les livres, et placé leur corps dans des pièces pour les contenir, c’est qu’il était de la plus haute importance que les mots occupent le moins de place possible et que l’on puisse les faire taire quand on veut.
Tous les livres du monde, fermés côte à côte, sont brefs.
Et cela pour notre paix.

(1992)
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