C'est un livre écrit comme à l'ancienne c'est à dire très bien, et que j'aime bien. Je dirai même, livre touchant.
A priori, j'ai une réticence envers ces livres reprenant un personnage ayant existé le menant là où l'auteur veut l'emmener et lui prêtant des propos qui de fait ne sont pas les siens. le pire étant de lui faire dire le contraire de ce qu'il aurait pu penser.
Je me rappelle d'un livre sur Furtwangler, grand chef d'orchestre ayant choisi de rester en Allemagne alors sous le régime nazi. Il fut poursuivit pour collaboration et innocenté. Livre intéressant mais avoir adjoint à Furtwangler une maîtresse imaginaire avec un rejeton à la clé fut il doué, me fit tiquer, en particulier pour sa famille.
Revenons aux Vieux garçons.
Il s'agit des frères Goncourt et d'une période relatant le début de la maladie de Jules le jeune frère d'Edmond, jusqu'à son décès deux ans plus tard.
Précisons. Jules contracta à 20 ans la syphilis et mourut à 39 ans de la forme terminale de cette maladie, la paralysie générale. Evolution ayant quasiment disparu avec l'apparition des antibiotiques. La paralysie générale d'apparition tardive, était une encéphalopathie dont les symptômes principaux sont détérioration mentale et délire.
Après une première partie posant le cadre de vie de Jules et Edmond,
Les vieux garçons se concentre sur deux histoires, celle de Rose, et celle de la maladie de Jules.
Pourquoi Rose ?
Rose était l'employée de maison des Goncourt. Au service de leur mère, après la mort de celle ci, elle continua de s'occuper des deux frères. En parallèle de son emploi, elle eut une vie amoureuse et cachée désastreuse. Je vous laisse la découvrir. Cette vie, révélée aux Goncourt après la mort de Rose, Ils en firent un roman.
La maladie de Jules. Idem, je vous laisse découvrir et vous recommande la page 200, touchante à souhait.
Concernant le bémol Furtwangler, cet à priori ne se vérifie pas chez
Alain Claude Sulzer. Riche d'une documentation, en particulier le journal des Goncourt, il ne se permit pas du moins supposons le des libertés superfétatoires.
Rien concernant le prix Goncourt si ce n'est un entrefilet en épilogue, ce n'était pas l'objet de livre.
Pourquoi Edmond et Jules entretinrent cette relation exclusive, peu d'éléments d'explication. Un père mort tôt, une mère se dévouant à ses deux fils. Décédée à la cinquantaine, elle fit promettre à Edmond de veiller sur le petit frère Jules. Eclairage insuffisant pour comprendre mais il n'est pas toujours nécessaire de tout comprendre.
Le prix Goncourt permit aux deux frères de passer à la postérité. Ils le méritent
Remercions
Alain Claude Sulzer d'avoir donné vie à Jules Edmond et Rose.
Germinie Lacerteux, l'histoire de Rose. A lire éventuellement.
Berlin Requiem pour Furtwangler. Pour qui voudra bien.