Cette lecture est une surprise mais également un approfondissement pour moi. En effet, ayant vu le film, je connaissais déjà la trame et le déroulement de l'histoire. Pourtant, l'émotion et le plaisir étaient toujours au rendez-vous et cette connaissance n'a en rien gâché ma lecture.
L'histoire est glauque, morbide, malsaine même, mais tout de même remplie de poésie et de sentiments. Ce côté poétique se trouve dans les nombreuses descriptions offertes par
Patrick Süskind, à commencer par celle de la ville de Paris. Certes, elle apparaît sous un jour tout à fait nouveau et pas vraiment flatteur pour cette ville aujourd'hui réputée pour son romantisme mais l'écriture de l'auteur arrange le tout. L'autre moment poétique qui m'a vraiment marqué est la description du monde olfactif de Grenouille lors de son séjour en Auvergne. Nous découvrons un monde magnifique, plein d'odeurs et par conséquent, plein de couleurs et de beauté, en un mot : merveilleux.
En parallèle, la vie réelle et les ambitions du héros sont vraiment horribles. du début à la fin du roman, j'ai essayé de trouver un peu de compassion pour lui mais c'est une chose complètement impossible. Il est carrément inhumain, mais ça ne m'a, paradoxalement, pas empêché de m'attacher à lui. Dans le sens où il m'a vraiment marquée et bouleversée. J'ai par exemple essayé tout au long du roman de me mettre à sa place pour comprendre ce qu'il se passait dans sa tête. Échec évidemment, mais bon.
Et enfin, le côté génial de ce bouquin, c'est sans conteste toutes ces odeurs que nous découvrons. En effet, ce roman est une vrai découverte d'un de nos cinq sens.
Patrick Süskind sème des odeurs partout et nous les imaginons sans cesse. C'est à dire que nous nous prenons au jeu de Grenouille, à imaginer grâce à notre nez, et dans ce cas là, à lire grâce à notre nez. Et ça marche plutôt bien. Je n'ai eu aucun mal par exemple à me représenter olfactivement la scène de la naissance du héros, sous l'étal de poisson du marché parisien. Et c'est une expérience géniale.