Quel prétentieux persiflage. Nul doute que l'auteur en a à découdre avec le milieu culturel, politique et médiatique québécois d'une certaine génération, au point de les dépeindre sous les traits les plus grotesques qu'on puisse concevoir.
Roman à clé? On pourrait se plaire à le croire, mais quelles que soient les associations possibles, on a du mal, et ce sans à-plat-ventrisme, à imaginer notre milieu culturel sous des traits aussi grotesques, prétentieux et superficiels.
Sous son maquillage de satire sociale, ce petit ouvrage sent le règlement de comptes à force de coups bas.
Une certaine lueur d'espoir pointe dans les instincts destructeurs des plus jeunes générations, honteuses de leurs géniteurs et déterminées à provoquer leur chute humiliante, et d'un mauvais goût tout aussi achevé que celui du décor dans lequel ils évoluent.
Le texte saupoudré de citations classiques et d'un vocabulaire compassé et d'une préciosité dépassée, digne de
Flaubert, cherche-t-il à nous convaincre de la supériorité intellectuelle du narrateur? On aurait tendance à le croire., tandis que juché sur son piédestal, celui-ci pérore sur
Sénèque tout en versant son fiel sur ses malheureux personnages.
S'agit-il d'une lecture agréable, divertissante, édifiante? Certes pas, mais elle en révèle davantage sur l'auteur et ses frustrations, sand doute justifiées, que sur sur le stupre honteux qu'il cherche à dénoncer.