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Le naufrage, c'est un joli petit roman. Plonger dans une autre culture, l'Inde du début du 20e siècle, avec ses traditions, ses codes, ses personnages typés. Et la plume de Rabindranath Tagore a des qualités uniques, elle est sensible, charmante. Effectivement, c'est bien beau mais…

Les personnages sont un peu frustrants. Ils commettent des bêtises, des erreurs. Ça, c'est normal. Mais qu'ils s'entêtent à ne pas les corriger, à s'enfoncer dans les mensonges, persistant à ne pas rectifier les mauvaises impressions laissées chez les autres. Je ne m'attendais pas à ce que Tagore puisse pencher dans le vaudeville.

Ramesh aime profondément Hemnalini. Toutefois, son père lui fait épouser une autre femme (c'était encore l'époque des unions arrangées) mais, la journée du mariage, un typhon ravage la région. Tout le monde périt, sauf le jeune et une autre femme, Kamala, qui se mariait le jour même avec un inconnu. Méprise, elle croit que Ramesh est son époux et ce dernier la ramène chez lui. Se croyant libre, il retourne à son premier amour mais les frères de Hemnalini apprennent l'existence de Kamala et viennent troubler les plans du jeune homme.

L'intrigue est un peu plus complexe, d'autres personnages entrent en jeu comme le père de Hemnalini et l'oncle de Kamala mais, dans l'ensemble, ça résume assez bien le tout.

Je déteste ces histoires où raconter la vérité, dès le début ou à n'importe quel autre moment, pourrait tout régler si facilement au lieu d'embourber le protagoniste dans une série de malheurs.

À cela s'ajoute des personnages dont la conduite n'est dictée que par leur morale, faisant fi de toute émotion ou de tout désir personnel, les rendant froids, distants, peu engageants.

Bien sur, il faut faire avec la sensibilité indienne, le respect des traditions, l'importance (la très haute importance) accordée à l'honneur, surtout chez la femme. Autre culture, autres moeurs.

N'empêche, quelque chose (mon instinct de lecteur ?) me disait que tout se réglerait avant la fin du roman. Ça me semblait être le type d'histoire où «Tout est bien qui finit bien.» Et, malgré tout, on aime bien un peu ces histoires-là.
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Hymne à la vie terrestre dans sa finitude, à la femme, à l'amour, au quotidien d'une communauté villageoise indienne, " le jardinier d'amour" a été pour moi une lecture envoûtante, presque hypnotique. D'autant plus que de nombreux textes, en prose ou en vers, deviennent des incantations, par la répétition de certaines phrases- refrains, comme: " Ne pars pas, mon amour, sans prendre congé de moi".

Entre conte philosophique et lyrisme amoureux, les chapitres courts de ce recueil singulier déroulent des instantanés de vie, des demandes, des prières à l'être aimé. Les images sont sensuelles, luxuriantes :

" Quand rapidement elle passa près de moi, le bout de sa robe me frôla.
Comme d'une île inconnue vint de son coeur une soudaine et chaude brise de printemps."

La deuxième partie du recueil " La jeune lune" est très émouvante car elle est dédiée à sa fille décédée. Elle évoque avec beaucoup de sensibilité et de tendresse le monde de l'enfance.Tour à tour, ce sont les parents ou une petite fille qui s'expriment. J'ai aimé la fraîcheur , la douce affection qui transparaissent, à travers les mots, et l'imagination déployée:

" Quand la nuit vient, j'enfonce ma tête dans mes bras et je rêve que mes bateaux de papier voguent toujours, toujours plus loin, sous la clarté des étoiles de minuit.
Les fées du sommeil y voyagent, et la cargaison, ce sont leurs paniers pleins de rêves !"

Un poète généreux et inspiré, voilà ce que j'ai ressenti, en laissant germer en moi son grisant jardin de fleurs...
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Le jardinier d'amour, est un recueil envoûtant, nous emmenant faire un long voyage aux confins de l'Empire des Indes avec tous ses mystères et ses coutumes. Balade étrange dans les communautés villageoises, où le mystique, le sacré, les éléments naturels, les humains se fondent pour ne former qu'un esprit, celui de la vie, à la recherche de l'amour, dans les limbes insondables du monde indien où tout semble déjà écrit. Magnifique épopée poétique en quête d'un hymen passionné, offrant aux protagonistes un jeu sensuel empreint d'exotisme, mais où les acteurs semblent s'évaporer dans les arcanes de liaisons contrariées dont seuls les dieux ont le secret. Les vers de l'auteur sont d'une puissance magique, illustrant un karma éthéré, donnant à l'ensemble une rhétorique ineffable où la beauté des mots transcende l'amour pour lui donner un statut divin.
La seconde partie du recueil, la jeune lune, reflète les propos de l'auteur sur la vie, l'enfance, la mort et le deuil au sein de sa propre famille, miasme poétique déroutant où les vers semblent converser en évoquant une destinée à plusieurs voix, entremêlant les époques, les situations, les personnages afin de cheminer sur le sentier d'une existence brisée par l'indicible.
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Le jardinier cultive l'amour et l'amour le lui rend bien.
La muse, l'amour, n'est pas absente, étant omniprésente dans le jardin de Tagore ; le "je" poétique, le jardinier, rencontre assez souvent la femme, la muse ou Dieu dans sa contemplation de la nature, ou il se contente parfois de la rechercher, sa muse en son jardin mystique et pur. L'humilité, la simplicité d'antan fait que l'on rencontre au détour d'un chemin, à l'ombre d'un arbre, un voyageur, une femme portant une cruche. Les personnages reviennent de poème en poème, habitant les poèmes, et le paysage est assez souvent le même : une rivière, une humble demeure. Dans les paroles du jardinier, l'humble demeure devient un palais, la rivière devient le lieu de tous les possibles, une source où il s'abreuve. Et le jardinier grâce à la proximité de cette rivière rend ses vers plus limpides, plus frais, plus actuels, bien qu'ils aient été composés il y a cent ans ... Ils se reflètent dans la rivière jusqu'à répondre à l'appel de la lectrice que je suis, lui faisant écho.
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Une belle découverte de la sensibilité indienne. Un voyage d'où l'on revient apaisé.
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Ramesh habite Calcutta. Il vient de terminer ses études de droit et il aimerait bien s'installer et épouser sa voisine, la jolie Hemnalini. Mais le père de Ramesh ne l'entend pas de cette oreille et vient le chercher à Calcutta pour le ramener dans son village et lui faire épouser la jeune fille qu'il a choisie pour son fils. Ramesh est obligé d'obéir à son père, mais il est tellement furieux qu'il refuse de regarder le visage de sa femme, ni au moment de la cérémonie du mariage, ni ensuite lorsqu'ils embarquent le soir, avec d'autres passagers, sur un bateau.

Une terrible tempête se lève pendant la nuit et le bateau fait naufrage. Quand Ramesh reprend ses esprits, le lendemain matin, il est seul sur la berge en compagnie d'une jeune fille en tenue de mariée. Ramesh la prend pour sa femme et, de son côté, la jeune fille qui avait à peine entraperçu le visage de son époux, pense que Ramesh est son mari.

Ramesh comprend son erreur quand la jeune fille lui dit ne pas s'appeler Susila -le nom de la femme de Ramesh - mais Kamala. Ramesh décide alors de revenir à Calcutta, persuadé que Susila est morte dans le naufrage (tout comme son propre père), et qu'il pourra désormais épouser Hemnalini. Il emmène avec lui malgré tout Kamala, qu'il héberge loin de son ancien logement et à qui il fait suivre des cours dans une école.

Bien qu'il renoue avec Hemnalini, Ramesh repousse constamment le moment de prouver à Kamala qu'il n'est pas son mari (même s'ils ne vivent pas comme mari et femme) et devant l'impossibilité de laisser tomber la jeune fille, il décide de partir au loin avec elle, le temps de lui faire admettre la réalité et de pouvoir ensuite épouser Hemnalini.

Cependant, à vivre aux côtés de Kamala, Ramesh commence à aimer tendrement cette dernière, tout en restant amoureux d'Hemnalini. Il aura bien du mal à se sortir de ce dilemme sentimental...


Voilà près d'un siècle que R. Tagore a écrit le naufrage, mais le roman n'a pas pris une ride. La raison principale est que les relations familiales et humaines qu'il décrit son toujours d'actualité dans l'Inde d'aujourd'hui et de plus, aucune description ne permet réellement d'ancrer historiquement le récit dans l'époque à laquelle il a été écrit.

C'est, avant l'heure de la création du mot, un véritable page-turner que ce roman de Tagore : on a hâte de découvrir la fin et de savoir comment l'histoire va finir.
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Avec " le Naufrage ", Rabindranath Tagore livre un roman qui s'apparente à un conte où les protagonistes, à travers bien des épreuves, et avec beaucoup de persévérance réussissent à retrouver l'élu(e) de leur coeur pour le plus grand bonheur du lecteur.

Si les personnages sont clairement identifiés (bons ou méchants) le récit reste toutefois charmant, et les complexités de l'âme décrits avec nuance.

La sensibilité de l'auteur s'exprime avec beaucoup de talent et de finesse, et la sympathie qu'il a pour ses personnages, soumis à de fortes pressions sociales, est palpable.

Un moment agréable dans un climat et une atmosphère qui ne manquent pas de charme, et nous rappellent que l'Inde a toujours fasciné par ses mystères, ses dangers et ses lumières chatoyantes, où douceur et cruauté s'entremêlent, la tradition et le sacré étant omniprésents.
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Très beau recueil de poèmes sensuels et exotiques. Un délice pour les gourmands, les amoureux de l'amour et des plaisirs des sens.

Assurément un livre que je garderai sur ma table de chevet.
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Rabindranath Tagor est un poète et romancier Indien que j'ai découvert récemment et quelle claque !!! Je pense sincèrement que cet auteur sera ma grande découverte de cette année car je souhaite lire une bonne partie de sa bibliographie. Ses poèmes sont magnifiques alors je n'ose imaginer ce que ses romans me réserve...📚 " Ne pleurez jamais d'avoir perdu le soleil, les larmes vous empêcheront de voir les étoiles" . Ce recueil de poème a donc été, pour moi, un beau coup de coeur ❤️❤️❤️
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Superbe recueil de poèmes où amour, sensibilité, émotion et lumière viennent fleurir les mots de ce poète indien.
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