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H. Mirabaud-Thorens (Traducteur)Sturge Moore (Traducteur)Jean-Michel Gardair (Préfacier, etc.)
Gallimard (04/01/1980)
3.85/5   60 notes
Résumé :
Comme Gandhi, la pensée anti-impérialiste de Rabindranath Tagore (1861-1941), le prix Nobel de littérature de 1913, prône un universalisme asiatique fondé sur le principe du réveil religieux. Mais on peut également comparer « Tagore à Victor Hugo pour son génie de poète et d'écrivain, pour son talent de dessinateur, pour sa pensée sociale » (J. Filliozat) L'ouvre de Tagore est écrite en Bengali, langue très musicale dans laquelle son art poétique est parvenu au plus... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Le naufrage, c'est un joli petit roman. Plonger dans une autre culture, l'Inde du début du 20e siècle, avec ses traditions, ses codes, ses personnages typés. Et la plume de Rabindranath Tagore a des qualités uniques, elle est sensible, charmante. Effectivement, c'est bien beau mais…

Les personnages sont un peu frustrants. Ils commettent des bêtises, des erreurs. Ça, c'est normal. Mais qu'ils s'entêtent à ne pas les corriger, à s'enfoncer dans les mensonges, persistant à ne pas rectifier les mauvaises impressions laissées chez les autres. Je ne m'attendais pas à ce que Tagore puisse pencher dans le vaudeville.

Ramesh aime profondément Hemnalini. Toutefois, son père lui fait épouser une autre femme (c'était encore l'époque des unions arrangées) mais, la journée du mariage, un typhon ravage la région. Tout le monde périt, sauf le jeune et une autre femme, Kamala, qui se mariait le jour même avec un inconnu. Méprise, elle croit que Ramesh est son époux et ce dernier la ramène chez lui. Se croyant libre, il retourne à son premier amour mais les frères de Hemnalini apprennent l'existence de Kamala et viennent troubler les plans du jeune homme.

L'intrigue est un peu plus complexe, d'autres personnages entrent en jeu comme le père de Hemnalini et l'oncle de Kamala mais, dans l'ensemble, ça résume assez bien le tout.

Je déteste ces histoires où raconter la vérité, dès le début ou à n'importe quel autre moment, pourrait tout régler si facilement au lieu d'embourber le protagoniste dans une série de malheurs.

À cela s'ajoute des personnages dont la conduite n'est dictée que par leur morale, faisant fi de toute émotion ou de tout désir personnel, les rendant froids, distants, peu engageants.

Bien sur, il faut faire avec la sensibilité indienne, le respect des traditions, l'importance (la très haute importance) accordée à l'honneur, surtout chez la femme. Autre culture, autres moeurs.

N'empêche, quelque chose (mon instinct de lecteur ?) me disait que tout se réglerait avant la fin du roman. Ça me semblait être le type d'histoire où «Tout est bien qui finit bien.» Et, malgré tout, on aime bien un peu ces histoires-là.
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Hymne à la vie terrestre dans sa finitude, à la femme, à l'amour, au quotidien d'une communauté villageoise indienne, " le jardinier d'amour" a été pour moi une lecture envoûtante, presque hypnotique. D'autant plus que de nombreux textes, en prose ou en vers, deviennent des incantations, par la répétition de certaines phrases- refrains, comme: " Ne pars pas, mon amour, sans prendre congé de moi".

Entre conte philosophique et lyrisme amoureux, les chapitres courts de ce recueil singulier déroulent des instantanés de vie, des demandes, des prières à l'être aimé. Les images sont sensuelles, luxuriantes :

" Quand rapidement elle passa près de moi, le bout de sa robe me frôla.
Comme d'une île inconnue vint de son coeur une soudaine et chaude brise de printemps."

La deuxième partie du recueil " La jeune lune" est très émouvante car elle est dédiée à sa fille décédée. Elle évoque avec beaucoup de sensibilité et de tendresse le monde de l'enfance.Tour à tour, ce sont les parents ou une petite fille qui s'expriment. J'ai aimé la fraîcheur , la douce affection qui transparaissent, à travers les mots, et l'imagination déployée:

" Quand la nuit vient, j'enfonce ma tête dans mes bras et je rêve que mes bateaux de papier voguent toujours, toujours plus loin, sous la clarté des étoiles de minuit.
Les fées du sommeil y voyagent, et la cargaison, ce sont leurs paniers pleins de rêves !"

Un poète généreux et inspiré, voilà ce que j'ai ressenti, en laissant germer en moi son grisant jardin de fleurs...
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Le jardinier d'amour, est un recueil envoûtant, nous emmenant faire un long voyage aux confins de l'Empire des Indes avec tous ses mystères et ses coutumes. Balade étrange dans les communautés villageoises, où le mystique, le sacré, les éléments naturels, les humains se fondent pour ne former qu'un esprit, celui de la vie, à la recherche de l'amour, dans les limbes insondables du monde indien où tout semble déjà écrit. Magnifique épopée poétique en quête d'un hymen passionné, offrant aux protagonistes un jeu sensuel empreint d'exotisme, mais où les acteurs semblent s'évaporer dans les arcanes de liaisons contrariées dont seuls les dieux ont le secret. Les vers de l'auteur sont d'une puissance magique, illustrant un karma éthéré, donnant à l'ensemble une rhétorique ineffable où la beauté des mots transcende l'amour pour lui donner un statut divin.
La seconde partie du recueil, la jeune lune, reflète les propos de l'auteur sur la vie, l'enfance, la mort et le deuil au sein de sa propre famille, miasme poétique déroutant où les vers semblent converser en évoquant une destinée à plusieurs voix, entremêlant les époques, les situations, les personnages afin de cheminer sur le sentier d'une existence brisée par l'indicible.
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Le jardinier cultive l'amour et l'amour le lui rend bien.
La muse, l'amour, n'est pas absente, étant omniprésente dans le jardin de Tagore ; le "je" poétique, le jardinier, rencontre assez souvent la femme, la muse ou Dieu dans sa contemplation de la nature, ou il se contente parfois de la rechercher, sa muse en son jardin mystique et pur. L'humilité, la simplicité d'antan fait que l'on rencontre au détour d'un chemin, à l'ombre d'un arbre, un voyageur, une femme portant une cruche. Les personnages reviennent de poème en poème, habitant les poèmes, et le paysage est assez souvent le même : une rivière, une humble demeure. Dans les paroles du jardinier, l'humble demeure devient un palais, la rivière devient le lieu de tous les possibles, une source où il s'abreuve. Et le jardinier grâce à la proximité de cette rivière rend ses vers plus limpides, plus frais, plus actuels, bien qu'ils aient été composés il y a cent ans ... Ils se reflètent dans la rivière jusqu'à répondre à l'appel de la lectrice que je suis, lui faisant écho.
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Ramesh habite Calcutta. Il vient de terminer ses études de droit et il aimerait bien s'installer et épouser sa voisine, la jolie Hemnalini. Mais le père de Ramesh ne l'entend pas de cette oreille et vient le chercher à Calcutta pour le ramener dans son village et lui faire épouser la jeune fille qu'il a choisie pour son fils. Ramesh est obligé d'obéir à son père, mais il est tellement furieux qu'il refuse de regarder le visage de sa femme, ni au moment de la cérémonie du mariage, ni ensuite lorsqu'ils embarquent le soir, avec d'autres passagers, sur un bateau.

Une terrible tempête se lève pendant la nuit et le bateau fait naufrage. Quand Ramesh reprend ses esprits, le lendemain matin, il est seul sur la berge en compagnie d'une jeune fille en tenue de mariée. Ramesh la prend pour sa femme et, de son côté, la jeune fille qui avait à peine entraperçu le visage de son époux, pense que Ramesh est son mari.

Ramesh comprend son erreur quand la jeune fille lui dit ne pas s'appeler Susila -le nom de la femme de Ramesh - mais Kamala. Ramesh décide alors de revenir à Calcutta, persuadé que Susila est morte dans le naufrage (tout comme son propre père), et qu'il pourra désormais épouser Hemnalini. Il emmène avec lui malgré tout Kamala, qu'il héberge loin de son ancien logement et à qui il fait suivre des cours dans une école.

Bien qu'il renoue avec Hemnalini, Ramesh repousse constamment le moment de prouver à Kamala qu'il n'est pas son mari (même s'ils ne vivent pas comme mari et femme) et devant l'impossibilité de laisser tomber la jeune fille, il décide de partir au loin avec elle, le temps de lui faire admettre la réalité et de pouvoir ensuite épouser Hemnalini.

Cependant, à vivre aux côtés de Kamala, Ramesh commence à aimer tendrement cette dernière, tout en restant amoureux d'Hemnalini. Il aura bien du mal à se sortir de ce dilemme sentimental...


Voilà près d'un siècle que R. Tagore a écrit le naufrage, mais le roman n'a pas pris une ride. La raison principale est que les relations familiales et humaines qu'il décrit son toujours d'actualité dans l'Inde d'aujourd'hui et de plus, aucune description ne permet réellement d'ancrer historiquement le récit dans l'époque à laquelle il a été écrit.

C'est, avant l'heure de la création du mot, un véritable page-turner que ce roman de Tagore : on a hâte de découvrir la fin et de savoir comment l'histoire va finir.
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Citations et extraits (68) Voir plus Ajouter une citation
Si j'avais eu la conscience suffisamment claire et les mots suffisamment nuancés pour l'exprimer, j'aurais aimé te dire que nous sommes là pour explorer, découvrir et partager ce qu'il y a de meilleur en nous. Chacun possède un trésor. Sois conscient et généreux de ton trésor et, en même temps, reste ouvert, attentif à recevoir le trésor des autres, disposé à apprendre et à te remettre en question. Cherche la beauté, la vérité, l'excellence en accueillant aussi ta fragilité, ta vulnérabilité et ton ombre, de sorte d'être à même d'accueillir celles des autres. Occupe joyeusement ta place: il y a de la place pour chacun, sinon ni toi ni moi ne serions là. Pense que ta place que tu n'occupes pas pour ne pas déranger reste vide à jamais et réjouis-toi que chacun occupe pleinement la sienne autour de toi .
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De peur que je n'apprenne à te connaître trop facilement,
tu joues avec moi.
Tu m'éblouis de tes éclats de rire pour cacher tes larmes.
Je connais tes artifices.
Jamais tu ne dis le mot que tu voudrais dire.
De peur que je ne t'apprécie pas, tu m'échappes de cent façons.
De peur que je te confonde avec la foule, tu te tiens seule à part.
Je connais tes artifices.
Jamais tu ne prends le chemin que tu voudrais prendre.
Tu demandes plus que les autres, c'est pourquoi tu es silencieuse.
Avec une folâtre insouciance, tu évites mes dons.
Je connais tes artifices.
Jamais tu ne prends ce que tu voudrais prendre.

(Le Jardinier d'amour, XXXV)
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JOUJOUX

Comme tu es heureux , enfant, toi qui, assis dans la poussière, t'amuses toute la matinée avec un bout de branche cassée.
Je souris de te voir jouer avec ce brin de bois.
Moi, je suis occupé à faire des comptes, j'additionne des chiffres des heures durant.
Peut-être me regardes-tu du coin de l'oeil en te disant: " Quelle bêtise de gaspiller sa matinée à ce jeu là ! ".
Enfant, les bâtons et les pâtés de terre ne m'absorbent plus: j'ai perdu ton art !
Je recherche des amusements coûteux et j'entasse de l'or et de l'argent.
Tu joues à coeur joie avec tout ce que tu trouves.
Moi, j'emploie mes forces et mon temps à la recherche de choses que je ne pourrai jamais obtenir.
Dans mon frêle esquif je m'efforce de traverser la mer des désirs, et j'oublie que mon travail lui aussi n'est qu'un jeu !
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XXVIII
 
Votre regard anxieux est triste. Il cherche à connaître ma pensée.
La lune aussi veut pénétrer la mer.
Vous connaissez toute ma vie, je ne vous ai rien caché. Voilà pourquoi vous ignorez tout de moi.
Si ma vie était une gemme, je la briserais en cent morceaux, et de ces parcelles, je vous ferais un collier que je mettrais à votre cou.
Si ma vie n’était qu’une fleur, douce et menue, je la cueillerais de sa tige pour la poser dans vos cheveux.
Mais elle est un cœur, mon aimée. Où sont ses limites?
Vous ne connaissez pas les bornes de ce royaume et cependant vous en êtes la reine.
Si mon cœur n’était que plaisir, vous le verriez fleurir en un sourire heureux et vous le pénètreriez en un instant.
S’il n’était que souffrance, il fondrait en larmes limpides, reflétant sans un mot son secret.
Mais il est amour, ma bien-aimée.
Son plaisir et sa peine sont illimités, sa misère et sa richesse sont éternelles.
Il est aussi près de vous que votre vie même, mais jamais vous ne le connaîtrez tout entier.
 
 
'Le Jardinier d’amour'
p. 65
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Mon coeur, oiseau du désert, a trouvé son ciel dans tes yeux.
Ils sont le berceau du matin, ils sont le royaume des étoiles.
Leur abîmes engloutit mes chants.
Dans ce ciel immense et solitaire laisse-moi planer.
Laisse-moi fendre ses nuages et déployer mes ailes dans son soleil.

( Le jardinier d'amour: XXXI )
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Videos de Rabindranath Tagore (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rabindranath Tagore
Lecture de Notre besoin de consolation est impossible à rassasier de Stig Dagerman et concert autour des oeuvres de Théodore de Banville, Gérard de Nerval, Paul Eluard et Rabindranath Tagore.
« C'est l'angoisse de la séparation qui s'épand par tout le monde et donne naissance à des formes sans nombre dans le ciel infini. C'est ce chagrin de la séparation qui contemple en silence toute la nuit d'étoile en étoile et qui éveille une lyre parmi les chuchotantes feuilles dans la pluvieuse obscurité de juillet. C'est cette envahissante peine qui s'épaissit en amours et désirs, en souffrances et en joies dans les demeures humaines, et c'est toujours elle qui fond et ruisselle en chansons. »
L'Offrande lyrique, Rabindranath Tagore, traduit par André Gide.
Ces émotions douces et amères qui nous secouent ne sont-elles pas universelles ? Ne sont-elles pas l'essence même de notre existence ? Deleyaman, groupe franco-américain dans la veine céleste de Dead Can Dance, aborde ces questions vibrantes, parle d'art, d'amour, de beauté et de contemplation comme des réponses à nos contraintes existentielles.C'est une amicale collaboration artistique entre le groupe et Fanny Ardant qui a donné naissance à cette création. Au travers d'un texte lu, elle dialogue avec le groupe sur une musique créée par Deleyaman. Avec le son du doudouk, le groupe d'Aret Madilian interprétera les titres français de sa discographie
Fanny Ardant : voix Béatrice Valantin : voix, clavier Aret Madilian : piano, clavier, guitare, percussion Guillaume Leprevost : basse, guitare Artyom Minasyan : doudouk, plul, pku Madalina Obreja : violon Gérard Madilian : doudouk
Création en partenariat avec le Trianon Transatlantique de Sotteville lès Rouen – Scène conventionnée d'intérêt national art et création chanson francophone.
À écouter – Deleyaman, « Sentinel », 2020. Plus d'informations sur www.deleyaman.com À écouter : https://deleyaman.bandcamp.com/album/sentinel
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