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Christine Bossennec (Traducteur)Kamaleswar Bhattacharya (Traducteur)
EAN : 9782070314584
128 pages
Gallimard (06/05/2004)
3.78/5   64 notes
Résumé :
Au Bengale, l'amour suit des chemins sinueux avant de triompher : quand le sérieux Apurbo tombe amoureux de Mrinmayi, une jeune villageoise vive et espiègle, et décide de l'épouser, sa mère se met alors en tête de transformer Mrinmayi en parfaite femme au foyer. Mais la jeune femme se révèle rétive et seul l'amour d'Apurbo pourra lui redonner sa joie de vivre. Giribala n'est encore qu'une petite fille lorsqu'elle vient demander à Sashi de lui apprendre à lire. Le te... >Voir plus
Que lire après La Petite Mariée - Nuage et SoleilVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Premier contact avec l'écrivain indien, qui fut Prix Nobel de Littérature, par ces deux nouvelles, assez courtes offrant exotisme et poésie. J'ai beaucoup aimé cette intrusion en Inde à la fin du 19 ème siècle. Deux textes très agréables à lire, emplis d'une grande poésie, chargés d'espoir aussi et où l'amour tient un rôle non négligeable.
Rabindranath Tagore est un écrivain que je relirai avec grand plaisir.
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Deux délicates nouvelles où se logent autant l'essence et la violence de la société indienne que l'infinité des nuances de l'amour.
Les deux s'ouvrent sur deux jeunes filles au sortir de l'enfance et plongées dans les désillusions de relations impossibles ou imposées. Là où la nature sauvage et rebelle de la première la jette dans une lutte sans issue contre l'enfermement du mariage, la seconde apprend dans la douleur son asservissement à sa condition de pauvre, dont le mariage n'est qu'une triste continuité.
J'ai préféré la richesse et l'intensité de la seconde qui sous un ciel oscillant entre nuage et soleil est un condensé de littérature et d'Inde avec ses castes, le lourd carcan d'un système social dans lequel les individus sensibles se débattent sans échappatoire.
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Lire Rabindranath Tagore c'est entrer dans une machine à voyager, à remonter le temps. Dans ce recueil de deux nouvelles, la plus révélatrice d'une époque me semble être « Nuage et soleil ». Nous sommes dans une Inde où les indiens, colonisés par les anglais, bénéficient d'une fausse liberté. Sashibusan un jeune juriste est envoyé par son père dans ses terres pour en vérifier l'administration. Dans l'indolente campagne indienne, le jeune homme passe son temps entre étude et lecture. Près de chez lui, vit une très jeune fille Giribala, séduite par ce visiteur original elle va le convaincre de lui apprendre à lire. Entre les pages des livres et le temps changeant, entre apprentissage de la lecture et dégustation de cerises noires (dans une très belle scène qui débute la nouvelle) Sashibusan se trouve confronté aux injustices exercées par les Sahib anglais à l'encontre des indiens. Révolté, il tente de rétablir le droit des autochtones mais c'est compter sans leur soumission terrorisée et l'arrogance des colons. Écrit bien avant l'indépendance de l'Inde les personnages de ces deux nouvelles sont écrasés par la domination étrangère, et les oppressions quels soient politiques ou sociales entravent les êtres. On perçoit clairement la vision réformatrice de Tagore, son souhait d'améliorer la condition de la femme. Au travers de ces petits drames de la vie quotidienne, il fournit une perspective sur tout un pays et dit une volonté de liberté. Quand on connaît la fin de l'histoire on ressent autrement ces prémisses de la révolte. N'oublions pas l'écriture lente et poétique de Tagore qui dit avec magnificence les choses les plus simples comme cracher un noyau de cerise. Une lecture qui ressemble à l'écoute dun râga, ces mélopées indiennes qui expriment des sentiments, des saisons ou des moments du jour.
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Deux nouvelles du grand écrivain indien Rabindranath Tagore, extraites de son recueil "Le vagabond et autres histoires", qui mettent aux prises des jeunes gens avec la tradition de leur pays (la région de Calcutta au Nord-Est de l'Inde) ou les préjugés des habitants du village où ils vivent. C'est à la fois léger et grave, subtil et naïf, sage et espiègle.

Tagore exprime lui-même très bien sa "poétique" au début de la nouvelle "Nuage et soleil" :
"Comme le jeu léger du soleil et du nuage dans le ciel était superficiel et passager, ainsi le jeu de ces deux êtres sur ce coin de terre.
Mais comme le jeu du soleil et du nuage dans le ciel n'est pas vraiment sans importance et n'est pas un jeu en réalité, mais seulement en apparence, ainsi en est-il de cette humble histoire de ces deux êtres obscurs dans le désoeuvrement d'un jour de pluie."

Une lecture qui me donne envie de me plonger enfin dans son roman "La maison et le monde".
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Premier contact avec ce prix Nobel de littérature, qui lui a été décerné en 1913. Je n'ai pas été déçu. Ces deux nouvelles relatent deux histoires d'amour, avec des personnages féminins libres, courageuses, mais capricieuses et immatures (nous sommes au Bengale au début du XXe siècle) face à des hommes droits et respectables. J'ai préféré l'histoire de la petite mariée, car le combat judiciaire dans Nuage et soleil m'a paru plus tortueux et je n'ai pas perçu plusieurs détails. Pour le reste, ces deux nouvelles se lisent en une heure, sans difficulté. Tagore est un poète et prouve que l'on peut écrire avec élégance, soin et douceur, sans être prétentieux.


L'histoire est bonne, le style est bon, mais qu'est-ce qui fait selon moi le talent de Tagore dans ces deux nouvelles ? À voir si cela se reproduit dans ses autres écrits : Tagore cerne les hommes, nous cerne. Tagore a pu lire Balzac et Houellebecq a probablement lu Tagore. Alors que Houellebecq prend un certain plaisir à choquer, à envoyer son poing au visage du lecteur, Tagore murmure ses critiques avec force :

Quand son père voulut faire appel, Sashibhusan le lui défendit avec insistance : « La prison est bienvenue », dit-il, « les barreaux de fer ne mentent pas, tandis que cette liberté que nous avons au dehors nous déçoit et nous attire toutes sortes d'ennuis. Et si nous parlons de bonne compagnie, les menteurs et les lâches sont, en comparaison, moins nombreux à l'intérieur parce qu'il y a moins de place, au-dehors leur nombre est beaucoup plus grand. »

Je lirai encore cet auteur. Est-ce que vous auriez un autre ouvrage de cet auteur à nous conseiller ?
Lien : https://benjaminaudoye.com/2..
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
"On rencontre beaucoup de visages dans le monde, mais certains d'entre eux pénétrent dans notre esprit presque à notre insu. Ce n'est pas à cause de leur beauté qu'ils s'imposent à nous, mais plutôt à cause d'une autre qualité. Dans la plupart des visages la nature humaine ne transparaît pas, mais il s'en trouve cependant où cette qualité mystérieuse, intérieure, se manifeste spontanément. Alors ce visage-là se fait remarquer entre mille autres et s'imprime tout à coup dans l'esprit."

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On rencontre beaucoup de visages dans le monde, mais certains d'entre eux pénètrent dans notre esprit presque à notre insu. Ce n'est pas à cause de leur beauté qu'ils s'imposent à nous, mais plutôt à cause d'une autre qualité. Dans la plupart des visages la nature humaine ne transparaît pas, mais il s'en trouve cependant où cette qualité mystérieuse, intérieure, se manifeste spontanément. Alors ce visage-là se fait remarquer entre mille autres et s'imprime tout à coup dans l'esprit.
(La petite mariée)
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Quand son père voulut faire appel, Sashibhusan le lui défendit avec insistance : la prison est bienvenue, dit-il, les barreaux de fer ne mentent pas, tandis que cette liberté que nous avons au dehors nous déçoit et nous attire toutes sortes d'ennuis. Et si nous parlons de bonne compagnie, les menteurs et les lâches sont, en comparaison, moins nombreux à l'intérieur parce qu'il y a moins de place, au-dehors leur nombre est beaucoup plus grand.(Nuage et soleil)
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Apurbo venait de passer à Calcutta ses examens de bachelier ès Arts et retournait à son village.
La petite rivière qui y coulait était toujours à sec une fois que la saison des pluies était passée, mais en ce moment, pendant la mousson de juillet, les lourdes pluies l'avaient grossie et elle entourait maintenant toute l'enceinte du village jusqu'aux bouquets de bambous. Le soleil avait reparu dans le ciel dégagé de nuages après les pluies torrentielles qui avaient duré plusieurs jours.
(La petite mariée)
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Comme le jeu léger du soleil et du nuage dans le ciel était superficiel et passager, ainsi le jeu de ces deux êtres sur ce coin de terre.
Mais comme le jeu du soleil et du nuage dans le ciel n'est pas vraiment sans importance et n'est pas un jeu en réalité, mais seulement en apparence, ainsi en est-il de cette humble histoire de ces deux êtres obscurs dans le désœuvrement d'un jour de pluie. Elle peut paraître sans intérêt parmi les centaines d'événements qui arrivent en ce monde, mais en réalité il n'en est pas ainsi. La destinée, l'antique et prodigieuse destinée qui éternellement tisse un âge dans un autre avec une attitude de dureté immuable, cette même destinée ferait que les semences de joies et de peines dans toute la vie de la jeune fille germeraient des larmes et des rires légers de ce matin-là et de cette soirée.

(Nuage et soleil)
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Videos de Rabindranath Tagore (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rabindranath Tagore
Lecture de Notre besoin de consolation est impossible à rassasier de Stig Dagerman et concert autour des oeuvres de Théodore de Banville, Gérard de Nerval, Paul Eluard et Rabindranath Tagore.
« C'est l'angoisse de la séparation qui s'épand par tout le monde et donne naissance à des formes sans nombre dans le ciel infini. C'est ce chagrin de la séparation qui contemple en silence toute la nuit d'étoile en étoile et qui éveille une lyre parmi les chuchotantes feuilles dans la pluvieuse obscurité de juillet. C'est cette envahissante peine qui s'épaissit en amours et désirs, en souffrances et en joies dans les demeures humaines, et c'est toujours elle qui fond et ruisselle en chansons. »
L'Offrande lyrique, Rabindranath Tagore, traduit par André Gide.
Ces émotions douces et amères qui nous secouent ne sont-elles pas universelles ? Ne sont-elles pas l'essence même de notre existence ? Deleyaman, groupe franco-américain dans la veine céleste de Dead Can Dance, aborde ces questions vibrantes, parle d'art, d'amour, de beauté et de contemplation comme des réponses à nos contraintes existentielles.C'est une amicale collaboration artistique entre le groupe et Fanny Ardant qui a donné naissance à cette création. Au travers d'un texte lu, elle dialogue avec le groupe sur une musique créée par Deleyaman. Avec le son du doudouk, le groupe d'Aret Madilian interprétera les titres français de sa discographie
Fanny Ardant : voix Béatrice Valantin : voix, clavier Aret Madilian : piano, clavier, guitare, percussion Guillaume Leprevost : basse, guitare Artyom Minasyan : doudouk, plul, pku Madalina Obreja : violon Gérard Madilian : doudouk
Création en partenariat avec le Trianon Transatlantique de Sotteville lès Rouen – Scène conventionnée d'intérêt national art et création chanson francophone.
À écouter – Deleyaman, « Sentinel », 2020. Plus d'informations sur www.deleyaman.com À écouter : https://deleyaman.bandcamp.com/album/sentinel
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