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EAN : 9782226439727
180 pages
Albin Michel (02/01/2019)
4/5   3 notes
Résumé :
« Quel est ton visage avant la naissance de tes parents? » Le koan du Ch’an, Zen en japonais, invite chacun à contempler et à vivre sa nature véritable. À travers des anecdotes truculentes, des aphorismes surprenants, des sentences paradoxales souvent cocasses mais toujours inspirantes, les koans nous permet de nous débarrasser du connu et de faire l’expérience directe de la réalité.

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Excellente introduction aux koans !



Rappelez-vous : en 2018, paraissait Pierre Taïgu TURLURApprivoiser l'éveil, que j'avais particulièrement apprécié et du coup, j'avais interrogé l'auteur (RENCONTRE AVEC PIERRE ‘TAÏGU' TURLUR (Apprivoiser l'éveil) . Notre maître zen a l'esprit fin et subtil, et la plume poétique et ciselée : c'est mon avis. J'aime le lire.
Pierre Turlur nous livre ici pour 2019 un essai sur les koans, une pratique de certaines des écoles du zen, notamment celle du Rinzaï, mais comme il le rappelle, il serait faux de circonscrire cette pratique au seul Rinzai. Il ajoute ceci de plus pour nous éclairer, dans son introduction :
« le moine Dogen affirme même que « les êtres éveillés face à leur propre illusion sont des Bouddhas. Les êtres qui sont gravement illusionnés au sujet de l'éveil sont des êtres ordinaires ». L'éveil est donc une pratique, tout ce que cela exige et rien que cela. Dans les mots de Chogyam Trungpa, « le chemin est le but ». On pourrait dire que le koan, plutôt qu'une clef qui ouvrirait la fameuse chambre au trésor, est une expression qui pointe en direction d'une vérité que nous sommes tous« . Et plus loin : « …on ne travaille pas tant un koan qu'il ne nous travaille« .
Encore une fois, c'est une autre méthode bouddhiste pour nous secouer très fort et nous pousser à nous éveiller, à abandonner l'homme ancien pour revenir à celui du débutant, de l'enfant qui verra avec des yeux neuf le monde qui l'entoure.

L'ouvrage n'est pas épais, au contraire de l'ultime référence et chef-d'oeuvre dont j'ai déjà parlé : Mumon + Koun YAMADAPorte Sans Porte. Pierre Taïgu Turlur y puise un peu, mais surtout dans « le livre de la sérénité » de Wanshi, que je ne possède pas. Pierre Taïgu Turlur expose 22 « cas » ou koan et les commente, lui qui les lit depuis 40 ans. Au contraire de « Apprivoiser l'éveil », où notre nordiste faisait intervenir une partie poétique voire mystique de lui-même dans son approche des « Dix tableaux du dressage du Buffle », nous avons ici affaire à une tentative, réussie à mon sens, de mettre en mots l'arrière-boutique de chaque koan dont il se saisit : seulement c'est plus analytique, plus lissé, plus conventionnel, mais toujours très bien écrit. Peut-être que l'auteur, qui glisse « ses petits pas dans ceux des grands », a préféré cette approche d'humilité pour une pratique des koans qui n'est plus à l'ordre du jour dans le Zen Sôtô, qui est sa lignée.

« La saveur de la lune » ne fait que 180 pages et constitue ainsi une excellente introduction à cette expression de l'esprit, le koan, qui va chercher à faire éclater l'esprit ordinaire pour dévoiler le Bouddha en nous. C'est, peut-être, « la philosophie à coup de marteau » qu'ont trouvé les maîtres du Ch'an et du Zen pour leurs disciples.

En tous cas, si vous ne connaissez rien aux koans, ce beau livre de Pierre Taïgu Turlur est un achat à faire : un Coup de coeur pour moi !

Joyeuse lecture !

Zui Ho.
Lien : https://livresbouddhistes.co..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Au Japon, les fleurs de cerisier sont aimées pour le fait qu’elles passent, qu’elles ne se donnent que fugitives, que le moment même où le vent les disperse et les évanouit, créant un tourbillon de pétales, est le moment le plus beau, d’une ineffable splendeur. Ainsi de notre vie, fleurs de cerisier dans le vent, une vie qui peut accepter la maladie, l’infortune, l’échec. Cela ne signifie pas pour autant se résigner, baisser les bras, se laisser aller, mais comprendre combien ces moments sont aussi précieux et, plutôt que de les fuir ou refuser, les vivre pleinement tels quels. Ne pas choisir ou élire un séjour, être nuage flottant ou eau vive, c’est ne pas laisser prise aux choses, c’est abandonner toute saisie et attache. Habiter le cœur de la discontinuité, s’abandonner à l’éphémère, consentir à l’évanescence même.
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L’eau claire jusqu’au fond

Les poissons fraient lentement, lentement

Le ciel sans limite est vaste

L’essor des oiseaux, loin, très loin
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Or l’enfant, au matin de son existence, est émerveillement et non reconnaissance, improvisation et non récitation, question joyeuse et non réponse ennuyée, son vide ébloui est illuminé par les couleurs, les saveurs, les sons, les parfums et le toucher des choses. Le voilà, le royaume. Tout cela et rien que cela.
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L’enfant intérieur advient malgré nous, parce que nous n’y sommes plus vraiment et lui laissons place, préséance et souveraineté. Il faut surtout se garder de faire de cet enfant un désir de plus, un objet, une recherche ou une fierté.
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