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4,18

sur 430 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Prenant.

Dans un pays fictif dictatorial à la culture et avancement technologique contemporains, qui ferait rougir de honte la Corée du Nord, un programme militaire oblige une classe entière de jeune adolescents à se battre à mort sur sur une île. Tous les coups sont permis. Il ne peut en rester qu'un.

Si le pays est fictif, l'oeuvre étant japonaise, vous n'aurez peut être pas tous les codes de lecture, mais cela passe très bien.
L'oeuvre est arrivée dans ma PAL au moment de la sortie des premiers Hunger Games, une dizaine d'année après. Avec polémique à la clé et faux procès en intention de plagiat. Cela a redonné de la visibilité à ce roman bien plus mature, adulte, édifiant et puissant que sa pale copie pour ado.

Loin d'être un roman gore ou d'action, loin d'un destination finale avec ses images et ses sanguinolentes et spectaculaires morts en cascade, Battle royale nous emmène dans les profondeurs de la psyché humaine en parcourant les 42 individualités, leurs réactions et leur passé.
Si ce n'est pas non plus une mièvrerie dégoulinante de bons sentiments pour future adaptation de blockbuster américain, les personnages principaux restent extrêmement attachants et le fil rouge de leur devenir nous pousse à dévorer ce livre.
On pourra s'agacer de quelques longueurs destinées à donner plus de profondeur à quelques futurs morts et de consistance à l'univers crée par l'auteur qui a l'intelligence de ne pas en faire une resucée de 1984 avec son cortège de « vous qui entrez ici, abandonnez tout espoir », car son roman aurait été alors trop glauque pour attirer les foules.

Il y a de l'espoir, souvent déçu, de la passion, des bons sentiments car aucun de ces jeunes n'étaient destinés à devenir des monstres. Un voyage au bout de l'enfer mais en croisière cinq étoiles.
A lire.
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Pour la classe de 3èB du collège municipal de Shiroiwa, ce qui aurait dû être un sympathique voyage scolaire se transforme en cauchemar lorsque, après avoir été endormis par un gaz, ils se réveillent dans une salle de classe inconnue devant trois soldats armés et un homme qui prétend être leur nouveau professeur principal. La surprise passée, s'installe la terreur. Leur classe a été choisie pour participer au Programme. Et le principe en est simple : ils sont 42 et à la fin il n'en restera qu'un. Lâchés sur une île déserte de la mer de Seto, ils ont pour seule consigne de s'entretuer...

Dans un Japon devenu La Grande République d'Asie, un régime totalitaire commandé par un Reichsführer, le Programme peut concerner à tout moment n'importe laquelle des classe de 3è. Les élèves sont alors isolés, souvent sur une île, armés et le cou enserré d'un collier explosif qui permet de les localiser et de les éliminer s'ils pénètrent dans une zone interdite ou si le commandant estime que le jeu traîne en longueur.
Bien sûr c'est un choc pour ces adolescents qui n'imaginaient pas devoir un jour faire du mal à un camarade de classe, un ami peut-être. Certains, naïfs, ne peuvent croire qu'un des leurs se prendra au jeu et pourtant, la 3èB du collège municipal de Shiroiwa n'est pas composée d'enfants de choeur. C'est une classe hétéroclite avec ses sportifs, ses geeks, ses mauvais garçons, et les filles ne sont pas en reste, parmi elles, certaines sont douces, amoureuses, bonnes élèves, d'autres sont plus délurées, pragmatiques, prêtes à tout pour sauver leur peau.
Car là est bien le problème auxquels ils seront confrontés : à qui se fier ? Quand les amis d'hier deviennent des ennemis sanguinaires, quand accorder sa confiance peut s'avérer fatal, on ne peut plus compter que sur soi-même et affronter son destin.
Parmi les élèves, Shûya Nanahara, sportif accompli et fan de rock américain, une musique jugée subversive par le pouvoir en place, imagine réunir ses camarades pour tenter d'attaquer les militaires qui les surveillent. Mais cela reste un voeu pieux et très vite les morts s'enchaînent. Pourtant, il réussit à retrouver la jolie Noriko dont son meilleur ami était amoureux et s'associe à Kawada, un nouvel élève venu de Kobé. le trio ainsi constitué va essayer de survivre, porté par Kawada qui aurait LA solution pour s'évader de l'île. Mais pour cela il faut survivre au milieu des tirs, des attaques surprises, des trahisons, des faux rapprochements...
Souvent comparé à Hunger Games, Battle Royale est à la fois plus dur et plus fin que son célèbre successeur. Plus dur parce que le sang coule à flots, que les meurtres sont décrits avec minutie dans toute leur horreur, parce qu'il ne faut s'attacher à aucun personnage tant il est susceptible, bon ou mauvais, de se faire trucider la page suivante. Et plus fin parce que la psychologie des personnages est plus approfondie et les mécanismes de survie mieux analysés. C'est aussi un roman plus politique, un pamphlet contre le Japon, décrit comme une société obéissante, peu prompte à se rebeller contre les décisions iniques du pouvoir, un pays apte à basculer vers la dictature avec l'accord tacite d'un peuple de moutons.
Mais Koushun Takami sait doser ses effets et au milieu de toute cette noirceur il ménage à son lecteur des plages d'éclaircies illuminées par l'amour, l'amitié vraie et la possibilité pour chaque individu de rester humain et intègre en toute circonstance. Ainsi que de vraies pistes de réflexion sur les sentiments, la confiance, l'instinct de survie, le sens moral, la politique.
Même si le style n'est pas fabuleux, Battle Royale se dévore tout de même de bout en bout et réserve son lots de surprises jusqu'à la toute fin. Glaçant et réaliste.
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Avant la série Hunger Games, il y a eu Battle Royale. Les ressemblances sont à ce point inouïes qu'il semble impossible qu'un roman n'ait pas influencé l'autre. Dans l'oeuvre de Koshun Takami, écrite et se déroulant dans un univers dystopique à la fin du XXe siècle, l'empire japonais est devenu la République de Grande Asie dirigée par le Reichsführer. Est-ce que la Seconde Guerre mondiale aurait tourné en faveur de l'Axe ? Ou est-ce que la défaite aurait plongé le pays du soleil levant encore davantage dans le totalitarisme ? Ce n'est jamais éclairci mais je suppose que ce n'est pas si important. Il suffit de savoir que, chaque année, on procède au Programme. Il s'agit d'une simulation (très réelle) de combat : «laisser se battre entre eux les élèves d'une classe jusqu'à ce qu'il ne reste qu'un seul survivant, l'objectif étant de recueillir diverses données statistiques sur le temps mis par le champion à exterminer le reste de la classe.» (p. 51) Par la force des choses, c'est devenu un outil de propagande.

Cette explication ne m'a pas complètement convaincu. À quoi servent ces données ? Pourquoi recourir à ce moyen en particulier pour les recueillir (n'en existerait-il pas d'autres moins couteux en vies humaines) et, surtout, pourquoi y recourir depuis si longtemps ? On y sacrifie année après année cinquante classes de 42 élèves, soit 2100 jeunes. C'est beaucoup d'adolescents à envoyer à l'abattoir ! À part le Programme, le reste de l'univers n'est pas particulièrement expliqué, encore moins décrit. Les quelques souvenirs racontés en flashback ne laissent deviner qu'un pays assez semblable au Japon moderne, exception faite du régime totalitaire.

Quoiqu'il en soit, on ne s'y attarde pas. Assez rapidement, les adolescents sont transportés sur une île et, tout aussi rapidement, la violence commence. En effet, dès les premières minutes du «jeu», les participants tombent les uns après les autres. La première journée est un véritable carnage. Ceci dit, c'était nécessaire : 42 jeunes, ça fait beaucoup de personnages à retenir. Surtout avec tous ces noms japonais qui peuvent devenir difficile à mémoriser ou distinguer. Même après que la moitié fut tombée, je mélangeais encore plusieurs des survivants.

Heureusement, l'intrigue suit principalement une poignée des adolescents, en particulier Shûya Nanahara (un athlète un peu rebelle (selon les critères japonais)), Noriko Nakawada (la copine de son meilleur ami) et Shôgo Kawada (le survivant d'un des Programmes de l'année précédente). Ces trois-là formeront assez tôt une alliance qui leur permettra de figurer parmi les derniers survivants. Puis, l'intrigue attache une certaine importance à d'autres qui qui luttent pour leur survie comme Shinji Mimura (le génie informatique) ou d'autres qui se lancent à fond dans le jeu, indifférents à tuer tout le monde, comme le froid et calculateur Kazuo Kiriyama.

La plupart des autres adolescents ont droit à une quelconque présentation, allant de quelques lignes à quelques pages. À leur minute de gloire, en quelque sorte ! En fait, c'est plutôt intelligent de la part de l'auteur (ou cruel, selon le point de vue) : beaucoup de ces personnages secondaires et leur petite histoire personnelle, ils sont présentés quelques moments seulement avant leur mort. Ainsi, on les apprivoise, on apprend à les connaître, à s'intéresser à eux alors qu'il est presque trop tard.

Parlons-en, de leur mort ! Certaines scènes sont assez crues. Je dois reconnaître l'imagination de l'auteur. Prévoir la chute d'autant de jeunes sans que ça devienne répétitif, c'était tout un défi. le lecteur a droit è des duels, des luttes serrées au corps à corps, des attaques embusquées, des fusillades, des explosions, des empoisonnements, etc. Que ceux qui n'aiment pas la violence s'abstiennent.

Un autre aspect dans lequel l'auteur excelle, c'est dans le suspense. Et ça, du début jusqu'à la fin. Ceux qui semblent les plus forts tombent rapidement, ceux qui sortent indemne de duels époustouflants meurent bêtement peu après, ceux qui en réchappent de peine et de misère, blessés, restent en vie plus longtemps que ce à quoi on se serait attendu. C'est le monde à l'envers. Mais bon, quand l'instinct de survie est en jeu, n'importe quoi peu arriver. Aussi, véritables intentions de plusieurs adolescents restent cachées. Dans un jeu où seul le dernier survivant gagne, est-il possible de faire confiance aux autres ? Même aux amis d'enfance ! Certaines alliances se créent, mais constituent-elles un moyen de survie temporaire ? Qui trahira qui ? Dans un tel contexte, que valent l'amitié et l'amour ?

En somme, comme pour beaucoup de romans de science-fiction, l'idée est original mais le style est plutôt ordinaire. On est entrainé par l'action et le suspense (très réussis) mais on y retrouvait beaucoup de longueurs. Une fois la lecture terminée, qu'en reste-t-il ? Je l'ai appréciée sur le coup mais ce n'est pas le genre de livre que j'aurais envie de relire.
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J'ai aimé « Hunger Games », j'ai adoré « Battle Royale ». Par bien des aspects, les deux romans se ressemblent, mais cette dystopie est tout simplement plus profonde, plus perverse, plus violente, plus sanglante.
*
Elle nous emmène dans un monde uchronique où l'empire japonais a fait place à la République de Grande Asie. Cet empire, dirigé par un « ReichsFührer », a mis en place une politique totalitariste et isolationniste. Pour préserver ce régime de terreur et canaliser toutes les velléités de rébellion des citoyens, l'Etat a mis en place un programme d'expérimentation. Chaque année, une classe de 3ème est choisie pour s'entretuer jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un seul, l'objectif affiché étant de recueillir des données statistiques à but militaire sur le temps mis par le gagnant à exterminer toute sa classe !
*
Pour la 12ème session, la classe de 3ème B du collège de Shiroiwa qui pensait partir en voyage scolaire se retrouve sur une île dont l'emplacement est tenu secret pour la durée de l'expérimentation. Pendant trois jours, quarante-deux adolescents de quinze ans vont se battre à mort avec des armes que l'on met à leur disposition. le survivant gagne le droit de vivre au frais de l'Etat jusqu'à sa mort.
Quels choix ont-ils ? Tuer ou être tué ? Trahir ou faire confiance ? Se révolter ou subir ?
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Après un premier chapitre un peu soporifique avec des noms japonais difficiles à retenir, l'intrigue devient vite prenante. J'ai eu très peur de me perdre dans tous ces noms, à devoir me faire une liste, mais non pas du tout. Les personnages sont bien décrits : ils ont une personnalité, un vécu ou des projets qui les différencient les uns des autres.
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Plusieurs éléments font la force de ce roman.
Contrairement à « Hunger Games » où Katniss Everdeen était l'héroïne, dans ce roman, nous suivons plusieurs élèves, et il est donc très difficile de savoir qui va gagner au final. le dénouement, riche en émotions, tient en haleine jusqu'au bout et le final est saisissant, inattendu.
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A cela s'ajoute l'immoralité de ces jeux car les candidats se connaissent, sont amis depuis l'enfance pour certains. Plusieurs stratégies se mettent en place, mais les candidats se rendent compte, très vite, voire trop tard, qu'ils ne peuvent pas se faire confiance. Les meilleurs amis deviennent le plus souvent des meurtriers. L'une d'entre elles dira : « Moi, je préfère être le bourreau que la victime, c'est tout. »
Le côté psychologique est beaucoup plus approfondi que dans « Hunger Games », montrant un large panel de caractères et de comportements différents. Chaque chapitre permet de faire connaissance avec un ou plusieurs collégiens, terrifiés ou terrifiants, crédules ou déterminés, manipulateurs ou sincères. On hait certains, on s'attache à d'autres, mais pas trop longtemps, car à la fin, il ne doit en rester qu'un seul !!
*
Le dernier point que j'ai retenu est une critique assez acerbe de la société et de la politique du Japon avec l'idée d'une jeunesse sacrifiée.
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J'ai passé un très bon moment de lecture. La lecture est tellement addictive que les 800 pages du livre s'avalent en un rien de temps ! Un très bon roman qui séduira sans aucun doute les fans de la trilogie « Hunger Games ».
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Malgré ses plus de 800 pages c'est un livre qui se lit assez vite, l' écriture est simple, le fait que tous les adolescents se connaissent ajoutent une dimension psychologique très intéressante cependant ces analyses de comportement ont tendance à être utilisé et réutilisé sans grand changement par l'auteur.
Il y a peu de moment de répits pour le lecteur, il y a 42 élèves au début et presque 42 morts à la fin, chacun des décès faisant l' objet d' une description détaillée des circonstances dans lesquelles il se sont produits. Pour moi un peu long et inutile, tout comme d'ailleurs l' incroyable énumération de la collection d' arme à feu mis à leur disposition et de leurs caractéristiques.

Un livre lu par curiosité, je souhaitais voir dans qu' elle mesure les Hunger Games pouvaient bien ressembler à ce livre.
Curiosité satisfaite, à vous de voir pour moi ce sont avant tous des livres construits, conçus et écrits pour être des succès commerciaux.
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Battle Royal c'est le roman qui ressort sur le devant de la scène depuis le succès de Hunger Games. En effet, à la lecture de ce roman, l'inspiration est évidente et les liens sont légions. Ceci dit, ne connaissant pas le film adapté du roman, je l'ai lu sans idées préconçues et j'ai pu le savourer en toute objectivité.

L'histoire est bien donné dans la quatrième de couverture : dans un monde alternatif, un pays asiatique connu sous le nom de République de Grande Asie une classe de troisième est tirée au sort et les élèves doivent s'entretuer jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un debout. Évidemment, tout est prévu, si 24h s'écoulent sans morts, les responsables activent les explosifs contenus dans les colliers passés autour du cou de chacun des participants.

Bien écrit, ce roman n'en reste pas moins violent et souvent très dur. En effet, on suit les élèves tour à tour, revenant parfois plusieurs fois sur un élève ou sur un groupe, et on peut suivre à la fois ceux qui "jouent le jeu", ceux qui s'y refusent et qui en paieront le prix d'une manière ou d'une autre ou encore la folie de certains. Personnellement, ce sont moins les descriptions des morts qui m'ont fait mal au coeur, c'est plus la description du désespoir et de la folie qui s'emparent de certains d'entre eux.
C'est très bien raconté, et on "voit" les choses. On voit autant le sang gicler, qu'on imagine la pauvre jeune fille devenir folle et décrocher de la réalité. le fait de revenir sur certains groupes entretient le doute dans l'esprit du lecteur qui ne sait pas si ces élèves mourront ou pas.

J'avoue, déformation culturelle, au début du roman j'avais beaucoup de mal à faire la différence dans la quarantaine d'élèves aux noms semblables pour moi, européenne. Mais à force de passer de l'un à l'autre et d'avoir des extrait de leur passé, on finit par les connaître. La narration est très facile et agréable malgré l'horreur des faits qui sont racontés. Car il ne faut pas oublier quand même que ce qui est décrit est parfois dur, souvent sanglant et donc pour un public avertit qui n'aura pas de problème à lire ce genre de scène.

En tout cas, j'ai vraiment apprécié ma lecture et je suis contente de pouvoir dire que je l'ai lu. C'est un roman qui reste en mémoire et qui est presque un classique, surtout dans l'univers dystopique. Plus dur à lire que Hunger Games, pour un public plus mur, mais accessible aux jeunes adultes qui ne sont pas impressionnables, c'est un roman que je recommande.
Lien : http://nyx-shadow.blogspot.f..
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On se retrouve aujourd'hui pour la toute première chronique de 2016, celle de l'immense succès japonais de Koushun Takami : Battle Royale. C'est un roman paru en 1999 qui a inspiré deux films et des séries de mangas, et dont on dit souvent qu'il est le précurseur de toutes les dystopies YA modernes à la Hunger Games. Un roman qui a défrayé la chronique lors de sa publication – juste ciel, des ados qui s'entretuent ! - avant de devenir l'un des plus grands best-sellers de l'édition nippone. C'est dans le cadre d'une lecture commune organisée sur l'Imag'In Café que je l'ai personnellement lu.

La violence est un sujet très actuel, c'est le moins que l'on puisse dire. Elle se manifeste partout et sous de multiples formes, tant et si bien qu'on aurait presque tendance à la banaliser. Dans ce cadre, le livre de Koushun Takami est un vrai petit bijou qui nous incite à nous poser les bonnes questions. Malgré tout, j'ai envie de dire que ce n'est pas un ouvrage à mettre entre toutes les mains, justement à cause de cette violence poussée à l'extrême. Il est quand même question d'une classe de quarante-deux élèves qui s'entretuent sur plus de huit cents pages, et toutes ces morts successives poussent immanquablement à la banalisation.

L'effet est encore accentué par un style d'écriture assez proche du manga, dynamique, violent, presque caricatural avec des personnages stéréotypés : le héros rockeur dans un pays totalitaire, le dur au grand coeur, le psychopathe, la salope manipulatrice, etc. ... Il n'est pas aisé de s'y attacher, d'autant plus qu'ils sont extrêmement nombreux, et portent bien sûr des noms japonais difficiles à différencier et mémoriser par la pauvre occidentale que je suis. Quelques-uns se détachent cependant, ceux qui refusent de participer au jeu et cherchent un moyen de s'échapper plutôt que de vaincre. L'auteur nous offre un joli portrait de tous ces ados japonais partagés entre tradition ancestrale et rêve américain.

Il pose aussi un certain nombre de questions essentielles, dont la plus importante consiste à se demander jusqu'où nous serions prêts à aller pour sauver notre peau. Mais si les interrogations des uns et des autres sur leur situation propice à la naissance de la méfiance et de la suspicion, ou sur le régime politique de leur pays et la lutte qui devrait en découler plutôt que cette soumission aveugle, m'ont grandement intéressée, j'ai quand même trouvé ça sacrément long. La linéarité de l'intrigue la rend assez répétitive, et je me dis qu'on aurait sans doute pu se passer d'assister à la mort de tous les élèves sans nuire à la qualité du livre.

C'est donc un ouvrage singulier mais sans doute culte que celui-ci, qui passionnera tous ceux qui s'intéressent à des questions d'éthique ou de politique, mais à éviter en cas d'intolérance à la violence. Un classique que j'ai personnellement trouvé un peu longuet, mais que je ne regrette nullement d'avoir lu.
Lien : http://etemporel.blogspot.fr..
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Au regard du succès d'Hunger Games j'ai, comme beaucoup, voulu me pencher sur l'ouvrage Premier qui a inspiré cette histoire particulière ; et quelle histoire !

Dans une société liberticide et contrainte (très chère distopie !) une classe de troisième se retrouve bien malgré elle plongée dans un jeu macabre qui consiste à s'entre-tuer. Certains se prennent au jeu sans plus attendre alors que d'autres tentent de résister à leurs risques et périls.

Koushoun Takami propose donc un ouvrage difficile sur le plan moral, parfois - très - sanglant et profondément inhumain et c'est sans doute pour cela qu'il est très intéressant. Il repousse les limites de tout ce qui fait que l'on puisse vivre ensemble en paix, il met à mal tout le bon de l'être humain pour en faire ressortir ce qu'il a de plus bestial ; ça remue, ça choque, ça effraie. On prend goût - eh oui ! C'est terrible ... ! - à suivre ces jeunes gens dans leur calvaire, et à compter avec l'auteur le nombre de survivants à défaut de compter les pages. En effet, ces dernières se tournent toutes seules.

Certains personnages sont réellement attachants de part leur maturité et leur expérience, tous sont fort bien détaillés. Takami prend le temps de développer son histoire et d'en détailler soigneusement chaque évènement et protagoniste jusqu'à la fin tout en proposant un rythme plutôt soutenu et un réel suspens, et c'est bon !

Un ouvrage qui secoue, qui ébranle, qui est donc pour moi un incontournable du genre !
Lien : http://www.adeuxlignes.fr/?p..
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J'imagine que tout le monde connaît l'argument de cette histoire qui a notamment fait l'objet d'une adaptation cinématographique qui m'a semblé tout à fait honnête. Mais parlons du livre.

Dans un Japon contemporain mais dystopique, une classe d'élèves de troisième est lâchée sur une île déserte pour s'entretuer. le seul objectif est d'être le ou la seul(e) survivant(e), et un dispositif mortel décourage la coopération. Au-delà de l'aspect compte-à-rebours, concrétisé par un décompte du nombre de survivants à la fin de chaque chapitre, on est en droit de se demander comment remplir plus de huit cent pages en racontant les mille et une façons de mourir de la main des autres, ou de la sienne propre. Pourtant, la mayonnaise prend, on tourne les pages en s'attachant aux principaux protagonistes, et les histoires personnelles des uns et des autres dressent un portrait du Japon contemporain et du désarroi d'une partie de sa population qui sonne assez juste -- sans bien sûr prétendre à l'étude de moeurs ou à l'essai de sociologie. Au final un ouvrage qui se lit presque comme un thriller mais va plus loin que le simple divertissement, et a probablement mérité son succès.
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L'été dernier, j'ai eu l'occasion de regarder le film Hunger Games. Je me suis faite expliquer peu après que ce n'était qu'une pâle reprise du concept du Battle Royale de Koushun Takami. Je tenais là mon occasion de lire un auteur japonais. J'avais également entendu parler du film qui avait été tiré de ce roman, comme d'une oeuvre provocante, violente, mais aussi bien prenante.

Alors, la comparaison ? N'ayant toujours pas lu Hunger Games, j'admets qu'elle ne peut être que limitée, mais bon... quand faut se lancer...

Tout d'abord, les concepts sont pour moi tout de même assez différents. Certes, il y a un huis clos avec des ados qui doivent s'entre-tuer, dans les deux cas, mais il y a aussi de nombreuses divergences.

Alors oui, les états sont tous deux décrits comme suffisament totalitaires pour en être nazis, les combats sont utilisés par les autorités à forces de coups de communication pour apeurer les populations.

Mais sous-jacentes, certaines différences rendent les intrigues presque antinomiques :

- Tout d'abord, dans Battle Royale, les ados se connaissent depuis longtemps. Ils sont issus d'une même classe et se pratiquent parfois depuis la petite enfance. Ce n'est pas du tout le cas dans Hunger Games. Là, ils doivent se découvrir. Cela enlève une dimension psychologique qui est primordiale dans l'oeuvre de Takami. Il n'est plus question d'impacts sur la personalité, de défiance, de clans pré-composés, de trahison, de couples pre-formés...

- Ensuite, dans Battle Royale, ils ont tous le même âge (bah oui, même classe). Les hiérarchies sont donc moins automatiques, les combats plus égaux (a priori).

- J'ai eu vaguement l'impression que l'oppression de la population était mieux rendue dans Hunger Games, qui ne se focalise pas majoritairement sur les combats en eux-mêmes. Il y existe une dimension de lutte des classes beaucoup plus importante. la révolte est plus présente.

- le fait que les "spectateurs" d'Hunger Games puissent intervenir dans le jeu est également un éacrt majeur comparé à Battle Royale, dont le jeu se pratique en totale autarcie. Cela permet des développements marketing très intéressants.

- Et au final, peu de high tech dans Battle Royale, alors qu'on la devine omniprésente dans Hunger Games.

Je n'irai pas comparer les styles d'écriture puisque je n'en ai lu qu'un seul. Je peux néanmoins dire que je n'ai pas décroché de Battle Royale. le style est haletant. Il faut arriver au terme du roman pour comprendre pourquoi l'auteur s'est attaché à quelques personnages plutôt qu'à d'autres. Ce fut un peu laborieux pour l'occidentale que je suis de me plonger dans tous ces noms japonais, mais on s'y fait.

Si vous l'aviez djà entendu (ou lu), je plussoie, Hunger Games, c'est de la gnognotte côté combats comparé à Battle Royale. Mais l'objectif n'était sûrement pas le même. Et puis dans un film à production américaine pour mineur, ce n'est pas vraiment étonnant. C'est forcément un peu aseptisé. Battle Royale est destiné à une autre population, je crois.

La toute toute fin est pour moi en revanche complètement ratée. Dommage que Takami n'ait pas arrêté son roman quelques pages plus tôt. Je lui aurais alors attribué le max de ma notation (très personnelle et subjective par ailleurs).

Du coup, j'en garde une très bonne impression et je vous recommande l'ouvrage, mais je ne le place pas dans ma pile "à relire".

[...]
Lien : http://question-sf.over-blog..
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