Tourterelles

L'opinion du fils de LeChatduLivre :
C'est une très belle histoire. J'ai bien aimé qu'un livre que je possède déjà soit cité dans l'histoire. Plusieurs passages m'ont beaucoup fait rire !
Le passage qui m'a le déplu c'est quand la tourterelle était malade. Je n'ai pas très bien aimé la fin car la tourterelle malade n'était plus dans la volière avec les autres oiseaux et on ne sait pas ce qu'elle est devenue.

L'opinion de LeChatduLivre : Tourterelles est une très belle histoire et offre la possibilité d'aborder des sujets peu évidents, à savoir la fin de vie et la maladie longue. Elsa, une petite fille scolarisée en fin d'école primaire, rejoint sa maman chaque soir ou presque à l'hôpital où elle est infirmière. Elle y a ses habitudes et rend fréquemment visite à certains membres, en particulier un vieux monsieur Pied Noir, qui lui récite des poèmes et lui parle de sa vie en Algérie. En compagnie d'un pensionnaire, elle prend soin d'oiseaux situés dans une volière dans l'enceinte de l'hôpital : ce sont des tourterelles. Un jour, Elsa fait la connaissance d'Océane, une petite fille de son âge, qui rend visite à son grand-père, à l'hôpital car en fin de vie. Les petites filles vont se lier d'amitié et prendre soin des oiseaux, dont l'un d'eux est malade. On devine le parallèle entre la maladie de la tourterelle qui semble mourante et le parcours du grand-père d'Elsa.
Plusieurs éléments font de ce livre un opus particulièrement remarquable : l'histoire met en scène une famille monoparentale, une autre séparée par un divorce, deux personnages issus d'une culture d'Afrique du Nord et, comme je l'ai dit, un thème central peu souvent évoqués dans les romans pour enfants. Quelques illustrations particulièrement soignées viennent ponctuer l'ouvrage et sont un régal pour l'oeil. le texte est accessible à n'importe quel enfant d'environ neuf ans, avec un vocabulaire facile à comprendre, agrémenté de quelques mots plus délicats mais aisément compréhensible avec l'aide d'un·e adulte, ce qui permet de ne pas rebuter un enfant mal à l'aise avec la lecture tout en apportant une plus-value linguistique, essentielle à cet âge.
A mon sens le seul bémol est la police d'écriture retenue : au début de l'ouvrage, mon fils, pourtant très bon lecteur, a butté à plusieurs reprises sur certains mots qu'il connaît par ailleurs, ce qui suggère une police peut-être difficile pour un oeil d'enfant (quand bien même il s'agit d'une police sans empattement, donc accessible aux enfants dyslexiques en principe). J'ai d'ailleurs noté certains passages où l'espacement entre les mots n'est pas suffisant et ces derniers paraissent parfois collés les uns aux autres. En dépit de ce point de détail, ce roman est sans conteste une pépite, dont je vais faire une large publicité autour de moi.

Je remercie Babelio de nous avoir confié ce livre, et je prie l'éditeur de bien vouloir nous excuser pour le retard dans le rendu de cette recension.

Tout d'abord merci à Babelio car j'ai obtenu ce roman dans le cadre de la Masse Critique de mai 2021.
Je remercie aussi les éditions Orso qui ont accompagné le roman d'une jolie carte et d'un petit message manuscrit.
« Tourterelles », c'est d'abord un bel objet livre : les illustrations d'Emmanuelle Moreau illuminent la couverture et de nombreuses pages du roman. La typographie est ronde, aérée, agréable, loin de celle traditionnellement utilisée.
L'histoire est centrée sur Elsa, petite fille d'une dizaine d'années. Sa mère travaille dans un petit hôpital du sud qui accueille essentiellement des personnes âgées. Elsa l'y rejoint souvent, entre la fin de l'école et la fin du service de sa mère.
Elsa entretient une relation amicale avec Hassan, aide-soignant, et certains malades, notamment Monsieur Swann et Jacquot.
Dans cet hôpital, il y a un petit jardin avec une volière et des tourterelles qu'Elsa aime nourrir.
Elsa sympathise avec Océane, une petite fille de son âge, qui vient rendre visite à son grand-père malade. Ensemble, elles vont nommer les tourterelles. Mais l'une d'elles semble malade : comment faire pour la soigner ?
Ce roman est tout en délicatesse et touche à de nombreux thèmes. Il aborde très bien l'enfance : la vision du monde, la volonté, mais aussi l'impuissance face aux adultes. Il aborde aussi l'amitié, qu'elle soit forte ou légère, entre enfants ou avec les adultes. Il aborde encore la mort et l'absence : Elsa n'a pas de père, certains personnages ont dû quitter leur pays d'origine, Océane vit en garde partagée et Elsa doit passer une semaine sans son amie, sans compter la mort du grand-père et la disparition de la tourterelle malade. Les thèmes de la liberté et de l'empathie traversent aussi tout le roman. Enfin, il y a aussi beaucoup de référence à la littérature, des poèmes ou des contes et des romans.
Bref, c'est un roman facile à lire grâce à la plume légère comme celle d'une tourterelle d'Émilie Talon, mais au contenu profond et vrai comme la migration d'une tourte voyageuse.

Premier SP pour ma part et j'ai beaucoup aimé : une lecture fluide, une histoire toute mignonne qui m'a rappelé l'histoire que nous lisait ma maitresse en CM2 en fin de journée si nous avions bien travaillé. En quelque sorte, ce livre a été ma madeleine de Proust de la journée.
Les illustrations sont très bien faites et viennent régulièrement agrémenter l'histoire.
Je le conseille vivement pour les enfants petits (à leur raconter) et plus grands (à lire tout seul).
Il y a néanmoins quelques erreurs de syntaxe qui méritent d'être corrigées pour une bonne compréhension de certaines phrases et/ou passages.

Une douce histoire sur l'amitié, l'amour et la liberté.

« Elsa se rend souvent à l'hôpital où sa mère est infirmière. Elle a ses petites habitudes et s'entend bien avec le personnel et les patients. Et puis elle se fait une nouvelle amie qui lui apprend à faire attention aux petites choses. »

A lire entouré.e de doux roucoulements.