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Alexia Tamécylia (Autre)
EAN : 9782956517313
137 pages
Gorge Bleue (23/10/2019)
4.8/5   10 notes
Résumé :
Invisible ou diablement encombrante, elle peut être une question centrale comme périphérique ; elle confine à la sphère intime mais se retrouve pourtant placardée sur les écrans ; religieusement préservée ici, ailleurs consommée en masse. Commune à la moitié de la population, on pourrait croire qu'elle tient du non-événement et pourtant, elle se révèle un lieu éminemment politique, squatté par de nombreux enjeux socio-économiques. Partout, on se borne à taire son no... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Un livre engagé, pour libérer la parole des femmes.
Un livre à lire pour ses paroles et ses entretiens jubilatoires.
Un livre bourré de références sur un sujet que même, nous les femmes n'osons aborder, par peur du regarde des autres.
Un livre qui fait du bien et qui pourrait être proposé à toutes les femmes en devenir.
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📙 « Dans le réel personne ne verbalise vulve. Ce n'est pas très joli. Ça fait froid, ça fait vvv. Il n'y a pas de charnel dedans.
– Pourquoi pas chulve ?
– Et si on disait juste : appareil génital féminin ?
– Mais ça ne fait de distinction entre ton assignation sexuelle à la naissance et ton identité de genre. »

Texte hybride, « Vulves » est une compilation d'essais qui invitent à repenser l'intime entre politique et poétique. « Vulves » s'élève comme un choeur de soeurs et de sorcières* autour des vulves et des sujets qui peuvent les concerner.

Masturbation, règles, violences gynécologiques et obstétricales, porno éthique, maternité et parentalité... Grâce à une prose puissante, vivante et créative, Alexia Tamécylia questionne les rapports de pouvoir et de domination inscrits jusque dans la très sexiste langue française.

« Vulves », c'est tes conversations entre potes, entre soeurs, c'est tout ce que tu dis et ce que tu n'as jamais osé dire, c'est se livrer sans fausse pudeur ni jugement, c'est ne pas toujours être d'accord mais s'entendre et s'écouter, enfin.

📙 « le féminisme est une langue de lutte. On la parle pour s'indigner d'avoir les yeux ouverts et la bouche cousue. »
📙  « le sexe ne fait pas genre. Née vulve, devenue femme, notre corps n'est qu'un point de départ. Il y a des gorges en travers de nos chattes. Et des voix ricochent dans nos soeurs. »
📙 « Révulvons-nous ! »

* le livre est très queer (notamment sur les questions de parentalité) et inclusif, mais il me semble que seules les voix des femmes cis s'y expriment, ce n'est pas une critique mais j'ai pensé que certaines personnes préféreraient le savoir avant de s'y plonger.
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Ce livre est un condensé de discussions menées dans un cercle de parole féministes.
Une revue thématique des sujets concernant les participantes. Pas de noms, pas de dates, pas de lieux. Juste des paroles. L'essentiel.

Ce livre est un brûlot, que dis-je, un incendie textuel. Un tourbillon enjoué et sans concessions. C'est cash, cru, drôle, piquant, émouvant, édifiant, léger, brutal, violent, provocant, flamboyant, sensuel, décomplexé, poétique. Résolument honnête. C'est tout ça à la fois, et bien plus encore.
C'est de la liberté arrachée, couchée sur pulpe de bois. C'est de la force en livre-accès.

Une succession de rafales à la vulvateuse, visant les têtes et les bas-ventres. Les actes et les mots. Les imaginaires et les héritages.

Sexualités, règles et autres fluides, pilosité, pornographie, charge mentale, maternité, accouchement, allaitement et éducation. Voilà le menu en accéléré. Liste non exhaustive.
Des sujets jaillissent depuis les interstices, éclaboussent les pages, ouvrent des réflexions.
Les points de vues se confrontent, sans agressivité, sans polémique, en totale écoute. Les échanges se révèlent tour à tour savoureux, effarants ou stimulants.

Toujours des bons mots. Des formules chocs. Des jeux de mots. de la punchline, en veux-tu en voilà !
Chaque chapitre s'ouvre par une ou deux citations, puis l'autrice introduit le sujet. Pose le cadre. Jette les bases. Règle les comptes. Lance la discussion en faisant place nette. Puis viennent les échanges. Un rythme incroyable.

Un fabuleux argument pour la promotion de la non-mixité.
Qui peut croire une telle effervescence possible en présence d'hommes ?

Dans une langue aussi puissante que piquante, Alexia Tamécylia livre un texte majeur.
À lire tout simplement.
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Rarement je me pose des questions sur ce qui se passe entre mes jambes. Ma vulve est là, physiquement peu encombrante, je n'ai pas toujours été à l'aise avec elle. J'ai pu la trouver désagréable (forme, odeur), comme j'ai pu l'adorer pour les nombreux plaisirs que j'ai pu ressentir. Mais je n'ai jamais aucune réflexion sur le sujet, aucune pensée dessus.

Dans cet essai, l'auteure a interrogé une 20 femmes sur le sujet. Interrogée, ces femmes ont parlé et échangé autour de leur sexe, sur sa forme, leur rapport à la sexualité. La résultat est drôle mais on s'y sent bien. On y trouve sa place. J'ai senti que l'ouvrage était inclusif mais peut-être que je me trompe (quand on est une femme hétéro cisgenre, on n'a pas toujours tous les codes pour comprendre ce qui nous entoure et ce qu'on lit). En tout cas, j'ai fortement apprécié que ne soit pas mis de côté que des femmes ne veulent pas avoir des enfants!

Les réflexions de ces femmes sont ponctués de citation de romans ou d'essais très engagés, d'explications historiques pour resituer le pourquoi on en vient à penser d'une certaine façon notre vulve.

Comme souvent à la sortie de ce genre d'ouvrage j'ai toujours envie d'en lire d'avantage et de mieux comprendre ma place de femme au 21ème siècle. C'est une libération sur un des nombreux sujets qui restent tabous pour beaucoup. C'est un livre de femmes pour toutes les femmes.

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Tant de mots déposés, tant d'expériences partagées et tant de thèmes abordés.

je les ai lue seule, ces discussions entre amies et soudain, je n'étais plus vraiment seule. c'est le genre de partages que j'aurais aimé avoir entre les mains plus jeunes pour répondre à beaucoup d'interrogation et trouver d'autres questions encore. je l'ai lu à un âge un peu plus avancé mais le plaisir n'est en rien gâché. une pépite, un bijou qui pare mon coeur de sororité et d'adelphité.

Alexia si tu passes par là, merci.
Lien : https://twitter.com/cchriste..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
- J'attends avec espoir les lendemains qui chantent, mais pour les générations précédentes, c'est foutu. L'autre jour j'ai parlé avec un soixante-huitard qui m'a dit qu'il s'était battu pour que j'aie des droits, puis il a tapoté la cuisse de sa compagne : "Tu vas nous chercher le fromage ma chérie ?"
- Ça, c'est le syndrome "je-ne-suis-pas-raciste-la-preuve-j'ai-un-ami-Noir". Non. Certains types marchent à la bonne action. Ils ont vidé le lave-vaisselle et attendent une médaille du féminisme en retour, qui les exempterait de se remettre en cause.
- Ils veulent de la reconnaissance, mais ils n'ont pas compris que dans le monde des femmes il n'y en a pas. Bienvenue chez nous les gars ! (120-121)

[les guillemets signalent de l'italique dans le livre]
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- On s'en fout de nos mères, ce qui compte c'est ce qu'on dit nous.
- Et du coup, on dit quoi ?
- On dit les femmes à vulve, les femmes à chatte.
- Les Catwomen, les Cat's eyes !
- On s'égare, on devrait utiliser le mot de base. De la même façon qu'on se réapproprie l'insulte. Comme "gouine".
- Ou "queer".
- Comme : "les femmes aux fourreaux"
- "Et le torchon brûle !"
- Comme : "nos sexes sont des gaines"
- "Qu'on les dégaine !"
- Nous serons les dégainées.
- Les déchaînées.
- Les féministériques.
- Les Fallopes détrompées
- Les vulves anonymes.
- Nous sommes les révoltées de la vulve.
- Révulvons-nous !
(29)
[note : les portions entre guillemets sont en italiques dans le livre]
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- J'aime ma vie telle qu'elle est, j'aime être libre, sortir, j'aime voyager. Le prix de cette indépendance, c'est de passer pour une "égoïste".
- En même temps, se cloner pour laisser un peu de soi après sa mort, c'est assez narcissique comme ambition. Pour qui, pourquoi imposer au monde ce prolongement de soi ?
- Pour la survie de l'espèce ?
- Je crois que la planète sature assez de changer nos couches et que l'univers s'arrangerait bien de quelques IVG supplémentaires.
- Il faudrait l'ajouter au programme des Verts. (95-96)

[les guillemets remplacent de l'italique dans le livre]
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Qu'est-ce qui est "naturel" ? Dans une société sans aucune contraception, les femmes tombent enceintes si souvent et allaitent si longtemps qu'elles ont très peu leurs règles. Au cours de leur vie, les américaines ont environ 450 menstruations alors qu'une femme aborigène, seulement 180. Or quand tu ovules, tu crées des cellules et parmi ces cellules il y en a de potentiellement cancéreuses. Donc en suspendant l'ovulation tu limites les risques de cancer. Ce n'est pas non plus très "naturel" d'avoir ses règles chaque mois. (90)
[les guillemets remplacent l'italique dans le livre]
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Le féminisme est une langue de lutte. On la parle pour s'indigner d'avoir les yeux ouverts et la bouche cousue. On milite parce qu'on a pas d'autre choix. Parce qu'on découvre l'injustice et qu'il faut imposer sa parole pour la dénoncer. Se regrouper et lutter. S'opposer et reconstruire. Prendre la main de sa sœur et la coller dans la gueule de son agresseur. Être féministe, c'est vivre sur un ring et arrêter d'expliquer qu'on ne va blesser personne. Être féministe, c'est entarter ceux qui nous font tartir. C'est poser ses mots sur la table et sortir, sans s'excuser. (11)
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