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Bernard Guyader (Traducteur)Olivier Favier (Préfacier, etc.)
EAN : 9782916136189
288 pages
Les éditions du Sonneur (29/05/2009)
4.17/5   9 notes
Résumé :
Au dix-neuvième siècle en Italie, Fosca, une femme maladive et d'une terrible laideur, voue au bel officier Giorgio Bacchetti un amour ardent, obsessionnel et possessif, qui finira par envoûter ce dernier. Publié en 1869, peu après la mort de son auteur, Fosca est un récit passionné à propos duquel Umberto Eco écrivait il y a peu : " Il faudrait rééditer Fosca en français, l'histoire d'un homme qui tombe amoureux d'une femme laide, non par masochisme, mais malgré sa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
La trame :

1869. L'histoire se déroule entre Milan et une petite localité indéfinie du nord de l'Italie où stationne le régiment de Giorgio, un séduisant officier partagé entre deux femmes. Alors que l'une est belle comme chaque nouvelle aurore, l'autre ferait « fuir le diable » tant son aspect est repoussant. La première répond au doux prénom de Clara, la seconde s'appelle Fosca, qui peut se traduire par « sombre », « obscure », « sinistre » ; des mots encore bien loin de cerner l'image d'une pauvre créature que l'auteur se fait un malin plaisir d'accabler.
Vous l'aurez compris Clara et Fosca sont aussi différentes que le Jour et la Nuit et on sent, entre les lignes, que Tarchetti aime jouer avec les contrastes. Mais ici, comme l'affreuse donne son nom à son plus célèbre roman, c'est elle qui éclipse la lumière !

La garnison du beau Giorgio est commandée par un colonel cousin de Fosca, qui l'invite régulièrement autour d'une table où se retrouvent des hôtes frustes et mal dégrossis. Inutile de dire que Giorgio sort du lot et qu'il n'en faut pas moins pour éveiller l'intérêt du laideron. de son côté, bien qu'entiché de Clara, épouse adultère et mère d'un enfant, le militaire au coeur sensible éprouve une sorte d'attraction morbide pour la femme dont le couvert est dressé mais qui se fait désirer…
Ainsi l'attente se focalise un temps autour de cette convive fantomatique, qui alimente encore plus le fantasme de ses cris déchirants. Oui, comme si ça ne suffisait pas, en plus de son extrême laideur, Fosca, atteinte d'un mal incurable, est souvent saisie de terribles crises d'hystérie. Et le phénomène tardera à faire son apparition car Tarchetti ménage l'effet de surprise.

L'idée :

Voir au-delà des apparences, plutôt intéressant comme angle d'approche. Que Quasimodo s'amourache d'une jeune beauté, cela va presque de soi. Quand les rôles s'inversent, on se pose des questions. Comment se fesse ? Les réponses, de l'ordre des suppositions, ne sont généralement guère honorifiques pour la femme hideuse. L'horreur doit avoir des « talents » cachés ou alors des lingots sous le matelas, c'est pas Dieu possible autrement ma bonne dame. Alors, si le beau militaire a un tant soit peu d'amour-propre, hormis de la pitié que pourrait-il bien ressentir pour Fosca ? Sentiment, au demeurant dangereux, qui risque de l'emporter sur l'impétueux sentier de la passion.
L'habileté que mettra la sombre héroïne à conquérir son Giorgio intrigue car celui-ci finira par lui trouver du talent et même une distinction tout à fait spéciale.

L'atmosphère :

L'esthétique du roman flirte avec le gothique. Dire que Fosca n'a pas un physique facile relève de l'euphémisme. Sa maigreur, son teint livide évoquent une déterrée tout droit sortie du tombeau. On peut donc trouver à Fosca certaines affinités avec des êtres de la nuit suceurs de sang. Métaphore de ce que risque ce bel officier, pris entre deux feux sur le front des sentiments. Prends garde Giorgio ! Et ménage tes ardeurs car l'amour est contagieux…

Lu en VO (italien)

Igino Ugo Tarchetti a disparu en 1869, année de parution de « Fosca ».
Ses écrits sont désormais dans le domaine public. Alors il se peut que je me dise un jour Avanti ! pourquoi ne pas donner une nouvelle jeunesse à des textes du dix-neuvième siècle en les traduisant en français ?! 🇫🇷 🇮🇹
Lien : http://scambiculturali.over-..
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Nous sommes au XIXeme siècle en Italie, le narrateur est militaire et tombe follement amoureux d'une femme mariée avec qui il vit une passion absolue. Mais, pas de bol, il est affecté loin de là et rencontre la cousine de son supérieur, une femme malade et laide au possible, qui tombera follement amoureuse. S'en suit un roman sur l'amour, la compassion, la lâcheté, la trahison et la déception, le tout avec une plume délicieusement XIXeme. Un très beau texte !
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
- Je survole les livres, répondit-elle tristement, comme j'aurais survolé la vie si elle avait été faite pour moi. J'ai lu qu'un jour quelque chose à propos d'une fleur, dont le calice contient à son son sommet un pollen doux et nourrissant et, en son fond, une substance amère et vénéneuse. Les papillons qui s'y nourrissent trop longtemps meurent. Il en va ainsi de toute chose ; il en va ainsi de la vie, je ne lis pas pour apprendre, ni pour penser - je déteste les livres de morale et de métaphysique -, je lis pour oublier, pour savoir quelles sont les joies que le monde dispense aux gens heureux et pour en recueillir pour ainsi dire un écho. C'est tout ce que je peux retirer de l'existence. Fuir la réalité, beaucoup oublier, beaucoup rêver. Vous comprendrez, ajouta-t-elle avec une ironie amère, le besoin que j'ai de me tenir à ce système : vous n'avez qu'à me regarder.
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Dans un univers où tout meurt, où tout s'enfuit, les vrais paradis sont les paradis qu'on a perdus. Le sort nous fait paraître plus chères les choses qu'il nous enlève que celles qu'il nous donne et c'est peut-être ainsi qu'il nous réconcilie lentement avec l'idée de l'anéantissement final et de la mort. Pourtant, quelle tristesse dans ces choses dont nous disons : " Ce sont les dernières!" J'ai souvent vu avec joie le soleil se lever, mais parfois je me suis senti le coeur serré à l'heure mélancolique du crépuscule.
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L'amour, la plus complexe et la plus puissante de toutes les passions , est en même temps la plus simple et la plus facile dans son éclosion. Un homme et une femme se rencontrent, se voient, se regardent - et c'est suffisant. Qu'avait provoqué ce regard ? Que contenait-il ? Que disait-il ? Personne ne le sait. Pourtant tous les amours commencent par un regard.
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Souffrances, espoirs, affections, joies, tout est essentiellement individuel. Il semble que de toutes les lois de la nature s'élève une voix qui nous crie : "Personne ne peut prendre en charge le fardeau de tes douleurs, ou verser en toi les douceurs de ses joies. Personne ne peut retrancher ou ajouter un seul des atomes qui forment ton être. Ne t'en remets qu'à toi-même."
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"J'ai été maintes fois sur le point d'écrire mes souvenirs, mais un étrange sentiment, fait de terreur et d'angoisse, m'en a toujours empêché. Un profond découragement s'est emparé de moi. Je crains d'appauvrir la valeur et l'aspect de mes passions en essayant de les exprimer ; je crains de les oublier en les taisant. Car c'est une chose presque facile que de dire ce que les autres ont éprouvé – l'écho des sentiments d'autrui se répercute dans notre pauvre coeur sans le troubler -, mais dire ce que nous avons éprouvé nous-mêmes, nos fièvres, nos douleurs, est une tâche qui dépasse les possibilités de la parole. Nous avons l'impression de ne pas pouvoir rester dans le vrai.

Écrire ce que nous avons souffert et les joies que nous avons goûtées, c'est donner à nos souvenirs la durée de notre existence. Écrire pour moi, pour me relire, pour me souvenir et pour pleurer en secret, voilà pourquoi j'écris."
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Videos de Iginio Ugo Tarchetti (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Iginio Ugo Tarchetti
« […] Jour après jour, Saba - de son vrai nom Umberto Poli (1883-1957) - compose le “livre d'heures“ d'un poète en situation de frontière, il scrute cette âme et ce coeurs singuliers qui, par leur tendresse autant que leur perversité, par la profondeur de leur angoisse, estiment pouvoir parler une langue exemplaire. […] […] Au secret du coeur, dans une nuit pétrie d'angoisse mais consolée par la valeur que le poète attribue à son tourment, cette poésie est une étreinte : à fleur de peau, de voix, une fois encore sentir la présence de l'autre, porteur d'une joie qu'on n'espérait plus. […] Jamais Saba n'avait été aussi proche de son modèle de toujours, Leopardi (1798-1837) ; jamais poèmes n'avaient avoué semblable dette à l'égard de l'Infini. le Triestin rejoint l'auteur des Canti dans une sorte d'intime immensité. […] […] Comme le souligne Elsa Morante (1912-1985), Saba est plutôt l'un des rares poètes qui, au prix d'une tension infinie, ait élevé la complexité du destin moderne à hauteur d'un chant limpide. Mais limpidité n'est pas édulcoration, et permet au lecteur de percevoir deux immensités : le dédale poétique, l'infinie compassion. » (Bernard Simeone, L'étreinte.)
« […] La première édition du Canzoniere, qui regroupe tous ses poèmes, est fort mal accueillie par la critique en 1921. […] Le Canzoniere est un des premiers livres que publie Einaudi après la guerre […] L'important prix Vareggio de poésie, obtenu en 1946, la haute reconnaissance du prix Etna-Taormina ou du prix de l'Accademia dei Lincei, ne peuvent toutefois tirer le poète d'une profonde solitude, à la fois voulue et subie : il songe au suicide, s'adonne à la drogue. En 1953, il commence la rédaction d'Ernesto, son unique roman, qui ne paraîtra, inachevé, qu'en 1975. […] »
0:00 - Titre 0:06 - Trieste 1:29 - le faubourg 5:27 - Lieu cher 5:57 - Une nuit 6:32 - Variations sur la rose 7:15 - Épigraphe 7:30 - Générique
Contenu suggéré : Giacomo Leopardi : https://youtu.be/osdD2h8C0uw Marco Martella : https://youtu.be/R9PPjIgdF2c Iginio Ugo Tarchetti : https://youtu.be/hnV93QZ6O1s Guido Ceronetti : https://youtu.be/mW1avxXaSKI Alberto Moravia : https://youtu.be/MgIVofYEad4 Pier Paolo Pasolini : https://youtu.be/-sWZYlXVZ-U Cesare Pavese : https://youtu.be/uapKHptadiw Dino Buzzati : https://youtu.be/ApugRpPDpeQ Sibilla Aleramo : https://youtu.be/Y24Vb0zEg7I Julius Evola : https://youtu.be/coQoIwvu7Pw Giovanni Papini : https://youtu.be/tvirKnRd7zU Alessandro Baricco : https://youtu.be/¤££¤74Giuseppe Ungaretti64¤££¤80 Giuseppe Ungaretti : https://youtu.be/_k1bTPRkZrk LES FILS DE LA LOUVE : https://youtu.be/ar3uUF-iuK0 INTRODUCTION À LA POÉSIE : https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8rtiqkMjM0D1L-33¤££¤76LES FILS DE LA LOUVE77¤££¤ AUTEURS DU MONDE (P-T) : https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8pPO4gzs6¤££¤39LES FILS DE LA LOUVE75¤££¤8 PÈLERINS DANS LA NUIT SOMBRE : https://youtu.be/yfv8JJcgOVM
Référence bibliographique : Umberto Saba, du Canzoniere, choix traduit par Philippe et Bernard Simeone, Paris, Orphée/La Différence, 1992.
Image d'illustration : https://itinerari.comune.trieste.it/en/the-trieste-of-umberto-saba/
Bande sonore originale : Maarten Schellekens - Hesitation Hesitation by Maarten Schellekens is licensed under a Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International License.
Site : https://freemusicarchive.org/music/maarten-schellekens/soft-piano-and-guitar/hesitation/
#UmbertoSaba #Canzoniere #PoésieItalienne
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