L'espoir assassiné. Celui-là, on peut dire qu'il porte bien son nom.
Le premier tome avait relaté l'euphorie de courte durée, conséquence du refus de la troupe de tirer sur les manifestants dans l'affaire des canons de Montmartre, et de leur ralliement à la Commune.
Mais la réaction ne traîne pas, et les Versaillais attaquent les portes de Paris un peu partout : on ne les voit pas, mais on ne les devine que trop bien à travers l'ambiance désespérée qui règne dans les rues de Paris, la sensation d'écrasement imminent.
Les affaires privées sont empreintes du même désespoir, entre Tarpagnan qui en oublie qu'il était censé se battre aux portes, et qui se perd dans un amour impossible pour une putain au terrible destin, et l'inspecteur ex-bagnard aux accents Jean Valjean - Vidocq prêt à vendre son âme au diable pour mener à bien une vendetta délirante.
Tout flaire le désespoir dans cet album, et on sent bien que ce qui va suivre ne peut être que funeste.
L'ambiance est toujours terrible, la gouaille de Pantruche toujours aussi flamboyante... il y a juste quelques longueurs dispensables.
Commenter  J’apprécie         111
Y a t il encore de l'espoir ?
On en cause en tous cas, on veut y croire même si on devine que ça va mal très mal finir.
La mort est au bout du chemin mais que voulez vous en ce temps là, on avait des idées, on se battait pour ses idées et même certains mouraient pour des idées.
Il faut dire que le choix était limité survivre à genou, ou rêver de vivre debout !
Nous retrouvons nos héros Gabriella désespérée,
Mademoiselle Palmyre, Marbuche, Guillaume Tironneau, nouveaux combattants conquis par les idées généreuses,
Ziquet, celui qui veut un jour, étudier et transmettre son savoir,
Tarpagnan, hésitant à rejoindre la commune, tout concentré à sauver sa muse, qui choisira t il ? pourra t il concilier les deux combats ?
Et le pire de tous, c'est ...
Choisissez son nom, Adolphe le petit, le nain aux lunettes d'or, l'infâme vieillard, César en raccourci, sa majesté obus 1 er, le croque mort de la nation....
La splendeur des dessins, toujours en noir et blanc,
Ces vues merveilleuses de l'hôtel de ville où se rassemble la chambre en réduction, ces dignes représentants du peuple de Paris,
Cette vue de la colonne Vendôme qui enfin chute,
"Peuple, apprends par cette histoire
À n'plus porter sur ton dos
Ces jean foutre de héros
Qui y causent tant de déboires...
Et voilà, comment en tirant
On abat tous les tyrans."
Si seulement c'était vrai !!!!
Commenter  J’apprécie         40
Mieux que le tome 1. Les protagonistes se mettent en place, l'histoire devient plus captivante qui donne au lecteur la sensation d'être au coeur de l'action avec les militants de la commune.
Commenter  J’apprécie         90
A l’automne 2001, Tardi et Vautrin sortaient la Commune des oublis de l’histoire avec le premier tome du Cri du peuple. Un chef-d’œuvre, sur lequel ses auteurs ne se sont pas endormis. La deuxième partie, L’espoir assassiné, est de la même veine.
Lire la critique sur le site : Bedeo
-Elle fait ça pour l’amour, Céleste, tu peux pas comprendre !
-L’amour ? C’est que des eaux grasses et de la chair gâtée !
-Au mieux, l’amour, c’est d’être dans ses meubles. Un nid avec un vieux. Et de la domesticité.
-L’amour, c’est pas que de la mollesse d’édredon ! L’amour c’est ce qu’on attend toutes ! Quand il vous dépose sa carte de visite, il faut lui ouvrir la porte ! Moi je l’attends, l’amour. Je l’attends tous les jours…
-L’amour, mon petit trognon, tu peux éteindre ton gaz ! L’amour, y viendra pas ! T’es qu’une putain !
Je me suis aperçu que ce n'est pas à coups de bâton, ni a force d'indifférence, qu'on chasse les indigents de toute société humaine. Au contraire, à force de se servir du balai pour les humilier davantage ou de la trique pour les expédier plus loin, nos préfets de police les ont voués à une épouvantable misère .... A une effrayante nudité. Ils ont fabriqué aux portes de la ville des ateliers de rancune ! Sommes-nous donc aveugles ? Faut-il donc attendre que les pauvres soient si pauvres, qu’il ne leur reste plus qu’à se révolter ? Un jour, les hardes qui pendent au clou deviennent immanquablement l’étendard de la haine ! Nos dirigeants ont bien trop oublié que ceux qui sentent mauvais valent bien ceux qui se parfument !
La Commune était bien là désormais ! Elle aurait les couleurs de la liberté, elle s’épanouirait dans le respect des plus démunis.
Elle s’exprimerait enfin par la bouche de la classe ouvrière qui devenait adulte. Et, puisque tout était à réapprendre, elle sécréterait un nouveau citoyen. Un juge. Un résistant. Un partenaire. Un acteur de sa propre force.
L’installation de la Commune du 26 mars n’est pas conforme à l’idée cérémonieuse et amidonnée des fastes du nouveau régime. Elle est gueuse. Elle est crâne. Elle est spontanée. Elle est piquante comme un rire heureux. Elle n’a pas de raie au milieu. C’est un bouillon rouge.
Elle est le rassemblement des malheureux, des bannis de la spéculation, des exploités de fabriques, des habitants des faubourgs et de la grande réserve de pauvres.
Sommes-nous donc aveugles ? Faut-il donc attendre que les pauvres soient si pauvres, qu’il ne leur reste plus qu’à se révolter ? Un jour, les hardes qui pendent au clou deviennent immanquablement l’étendard de la haine !
Je me suis aperçu que ce n'est pas à coups de bâton, ni a force d'indifférence, qu'on chasse les indigents de toute société humaine. Au contraire, à force de se servir du balai pour les humilier davantage ou de la trique pour les expédier plus loin, nos préfets de police les ont voués à une épouvantable misère .... A une effrayante nudité. Ils ont fabriqué aux portes de la ville des ateliers de rancune !
La brillantez que genera la obra de los grandes artistas los aísla en una genialidad aparentemente solitaria. Pero esto no es así. Todos ellos llegaron a su arte admirando, a veces copiando, la obra de sus predecesores antes de emprender su propio camino. Escuchar a los artistas hablar de sus predecesores, que han tenido un profundo impacto en ellos, es una buena manera de hacerse una idea de su cultura gráfica. Aquí proponemos descubrir una generación de artistas a través de los ojos de la siguiente. Tomando prestado el título de uno de los primeros libros de PLG, Anabel Colazo, Kim y Paco Roca nos hablarán cada uno de los autores que les iniciaron en el cómic, y que les han acompañado. Y nos mostrarán las imágenes.
Nos cruzaremos con Dan Barry (más que con Alex Raymond), Harold Foster, Frank Robbins, los ilustradores de Mad, Richard Corben, la pandilla de El Juves, Tardi, Peyo, Kasumi Yasuda, Vittorio Giardino, Ambros, Francisco Ibáñez, Albert Uderzo, Jack Kirby, Moebius, Bruce Tim, Jaime Hernández, Hayao Miyazaki, además de películas, series, novelas y videojuegos...
Los tres artistas pertenecen a generaciones diferentes, pero, por supuesto, tienen distintas fuentes de inspiración, lo que da lugar a una interesante confrontación. La conversación, iniciada durante las mesas redondas de SoBD 2023, está dirigida por Manuel Barrero.
+ Lire la suite