AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,12

sur 57 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Quand Laurence Tardieu a su que le refuge de son enfance, la maison de ses grands-parents maternels, sur les hauteurs de Nice, allait être vendue, elle a commencé un livre "afin de ne pas la perdre totalement". "Perdre la maison, ce n'était pas seulement perdre le lieu où j'avais des souvenirs heureux, des racines, un présent. C'était également perdre l'unique élément de ma vie qui m'offrait le réconfort de la permanence."

Mais à peine s'était-elle lancée dans l'écriture que les attaques contre "Charlie Hebdo" et l'hyper casher sont survenues, attaques qui l'ont laissée, comme la France entière, dans "un état de sidération et de choc" , elle a alors tenté de "trouver les mots face à l'innommable".
Elle réalise qu'elle ne peut plus écrire sur la maison de son enfance, que pour la première fois écrire "sur le dehors" s'impose à elle.

Trois parties dans ce texte avec chacune son rythme : la première, rapide, urgente, qui correspond aux trois journées des 7, 8, 9 janvier 2015. La seconde, sur un tempo plus lent, relate le temps en suspens où elle ressent que le monde a changé, que plus rien ne serait comme avant, alors qu'elle porte un enfant ce qui lui apparaît alors comme un paradoxe insensé, presque violent. Paradoxe de donner la vie dans un monde en ruine..."L'imprévisible était entré dans nos vies".
La troisième partie enfin qui tente de trouver une issue, du sens, pour ne pas abdiquer, alors même que la deuxième vague d'attentats du 13 novembre vient de nous frapper et que son petit garçon est venu au monde.

Laurence Tardieu cite des extraits d'interviews d'écrivains confrontés aux attentats quotidiennement dans leur pays, notamment l'auteure israélienne Zeruya Shalev, elle même victime d'un attentat en Israël et parle de fraternité silencieuse avec ces écrivains. Par contre, le parallèle qu'elle semble suggérer entre elle et ces écrivains m'a gênée car elle n'a pas été , contrairement à eux, touchée directement par les attentats.

Elle tente d'exprimer à quel point les frontières entre le "dehors" (le monde) et le "dedans" (sa maison) sont devenues poreuses, à quel point la perte du lieu de son enfance entre en écho avec son sentiment de fissuration du monde.

Elle se demande comment lutter, affronter la réalité ou partir comme le suggérait votre grand-père et réalise que sa vie est ici, même davantage menacée.

Laurence Tardieu explore la question du refuge intérieur, ce lieu d'ancrage où l'on éprouve un sentiment de sécurité intérieure et décrit le sentiment de dépossession qu'elle a ressenti avec la perte de sa maison.
Elle trouve les mots pour décrire l'état de sidération qui a saisi la France après les attentats mais son rapprochement constant entre la perte de sa maison et les attentats m'a agacée tout au long de ce texte que j'ai au final trouvé assez nombriliste et larmoyant.
Comparer ce que le monde a perdu ce jour là avec la perte de sa maison me parait indécent même si je comprends en partie sa démarche. Dire tout le long du texte que ce n'est pas comparable mais comparer quand même...
Ce n'était sans doute pas le meilleur angle pour aborder la question délicate des attentats même si j'ai trouvé dans ce récit une mise en mots intéressante sur nos ressentis au moment des attentats...
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
Commenter  J’apprécie          40
On a plus l'impression d'être un psychologue qu'un lecteur. Je suis passée à coté de ce livre bien écrit mais dont je n'ai pas partagé l'approche.
Commenter  J’apprécie          10
Roman acheté sur une foire aux livres, un peu au hasard, en découvrant la quatrième de couverture. Il s'agit d'un roman assez largement autobiographique.
La narratrice, parisienne, sait qu'elle va devoir vendre la maison de son enfance, maison de ses grands-parents située à Nice. C'est un déchirement pour elle tant elle se sent connectée, reliée à cette maison et à son jardin. Elle est enceinte. Quelques semaines après la prise de cette décision difficile, ce sont les attentats de Charlie-Hebdo à Paris. Les répercussions sont immenses pour la jeune femme : elle est choquée, traumatisés, marquée, sidérée…Pour elle, peut-être plus encore que pour les autres, il y aura un « avant » et un « après ». La seule chose qui semble pouvoir l'aider c'est d'écrire, de mettre en mots sa détresse et l'intensité de ses émotions qu'elle a du mal à comprendre et à « rationaliser ». Ce roman est un peu le journal intime de cette période trouble pour elle.
Après cette lecture, j'ai mis longtemps avant de m'atteler à l'écriture de cette « chronique », ce qui est très rare pour moi. En fait, ce roman m'a laissée perplexe : peut-être un peu trop intime pour moi, je l'ai trouvé souvent répétitif dans son propos, comme les pensées qui envahissent en boucle la narratrice. J'ai eu du mal à faire le lien entre les deux lignes directrices, la vente programmée de la maison de famille et le traumatisme des attaques terroristes. J'ai le sentiment d'être passée à côté du livre…
Commenter  J’apprécie          00
« Dispersion ». Ainsi commence le récit de Laurence Tardieu, et ce simple mot le caractérise à merveille. La narratrice parle des attentats de Charlie Hebdo, puis de la vente de sa maison de famille à Nice, puis de sa grossesse, et ainsi de suite. Ces thèmes, traité avec un immense égocentrisme, s'enchaînent mais n'aboutissent jamais.
Au début, j'étais contente de lire le point de vue de Laurence Tardieu sur les attentats, qui n'était alors plus Laurence Tardieu, mais tout Français qui, comme beaucoup, comme moi, n'a pas été directement touché par les évènements de 2015, mais en a tout de même été affecté. Cependant l'auteure s'exprime avec une émotion qui m'a parue très exagérée et sans légitimité : Laurence Tardieu n'a pas été blessée, n'a perdu personne et n'était pas un témoin direct des évènements, alors pourquoi une telle réaction ?
A la fin le silence, c'est aussi un questionnement : comment écrire après le 7 janvier 2015 ? Et après le 13 novembre ? Très complexe, et certainement sans réponse, il rappelle celui auquel les écrivains de la seconde moitié du XXe siècle ont été confrontés : comment écrire après la Shoah ? Comment écrire après que la folie s'est emparée des Hommes en leur permettant de s'attaquer froidement à l'humanité ?
Une question passionnante et qui seule m'a donné envie de continuer à lire, mais A la fin le silence de Laurence Tardieu n'est pas une réponse à la hauteur. Il s'enfonce dans l'égocentrisme, parle de choses et d'autres sans jamais aboutir quelque part.
Lien : https://lesmarquespagedunecr..
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (122) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1720 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}