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J'aime l'écriture de Laurence Tardieu. Cette femme irradie de mille feux. Même dans ce récit de l'épreuve devant son enfant gravement malade, elle parvient à capturer la beauté au coeur des ténèbres.

C'est le 17 mars 2020 qu'Emmanuel Macron a décrété l'état de crise pour des millions de français. C'est aussi et surtout ce même jour que le fils de Laurence Tardieu, quatre ans a été emmené aux urgences pour une leucémie foudroyante.

Je ne sais pas vous, mais moi j'ai l'impression que depuis deux ans on nous bassine les oreilles avec le covid, des chiffres, des mesures, encore des chiffres. Qu'en est-il pour tous ces gens qui souffrent loin du covid ? Ces gens oubliés de tous ?
Pour une fois n'est pas coutume, je pousse un coup de gueule car il n'y a pas que le covid qui tue, il y a ceux qui ont le covid, s'en sont sortis mais isolés, confinés, on les empêche de voir ceux qu'ils aiment, de loin l'amour, la tendresse, 1M50 de distance, bulle sociale, puis on se laisse mourir. Pas le covid monsieur non, la solitude, l'humain au placard.

Cent cinquante-huit jours, c'est le temps que ce petit Adam est resté dans l'unité de soins d'hématologie. Emmenant avec lui sa mère dans une bulle fermée de tout et de tous.

L'auteure a ressenti le besoin de poser des mots sur cette bulle dans ce pays sans nom. Elle est restée au chevet de son fils quasiment à plein temps, montant sur son vélo salvateur pour une douche à la maison, saisie alors par la beauté du soleil et les flagrances s'échappant du printemps.
Sans larme, sans atermoiement, Laurence Tardieu signe un témoignage vibrant par sa pudeur, son courage à toute épreuve. Personne n'est préparé à vivre une telle horreur, quel autre choix que celui de se battre, de prier l'espoir et d'aimer deux fois plus fort encore.

L'occasion est aussi pour elle ici de remercier l'équipe médicale trop souvent oubliée et qui pourtant ne compte pas ses heures, fait preuve de professionnalisme et de patience.

C'est un récit qui comptera plus que jamais pour Laurence Tardieu et véhicule un message d'amour fort en ces temps où il manque de la place pour tous ces êtres qui souffrent en silence dans cette situation de crise interminable.
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Magistral !
Pourquoi je lis ?
Dès les premières lignes, j'ai eu une vraie rencontre avec ce livre, j'ai plongé en apnée, prise en étau, dans les eaux du lac de Laurence Tardieu. Si comme moi vous lisez pour découvrir d'autres vies, vous remplir d'émotions, être bousculé, bouleversé, touché en plein coeur, alors lisez D'une aube à l'autre.
Coup de semonce dans la vie de Laurence Tardieu le 17 mars 2020. Non, pas cette broutille du premier confinement lié au covid, non, le 17 mars 2020, c'est l'enfermement d'Adam à l'hôpital Robert Debré pour cent cinquante-huit jours.
Alors qu'elle pense venir à l'hôpital pour une banale consultation, ce jour-là, la vie de Laurence vole en éclats, c'est une rupture définitive faite d'un avant et d'un après, à l'annonce de la leucémie aigüe de son petit dernier.
Pourquoi je lis, pourquoi je pleure ?
Le sujet est lourd, mes larmes ont coulé à plusieurs reprises (pourtant je n'ai pas la larme facile), mais, je veux juste dire merci à Laurence Tardieu pour ce livre magnifique, puissant, un livre sur l'amour bien plus que sur la mort.
La mort est là, bien sûr, omniprésente, tapie, ricanante dans un recoin de la chambre n°5, celle du petit Adam, espérant sans relâche kidnapper ce petit bonhomme qui souffle ses 5 bougies quelques semaines après son arrivée à l'hôpital.
Un livre sans pathos, tout en pudeur et en délicatesse, Laurence nous raconte le combat livré par son petit guerrier sans cuirasse, à la merci de la moindre infection. L'armure que va lui confectionner Laurence est la plus robuste qui soit, c'est celle de l'amour, du don de soi le plus absolu à son enfant.
Ce don sera au prix de grands sacrifices, à commencer par celui de son couple avec Gilles, son mari et le père de ses 3 enfants, qui n'y résistera pas.
Attention, passé un cap de l'histoire il m'est devenu impossible de fermer le livre avant la dernière page, je l'ai donc refermé à 2h30 du matin, mais je ne pouvais pas me coucher sans savoir ce qui attendait Adam au bout de ces 158 jours, la lumière ou les ténèbres, tant son combat et celui de sa maman était devenu le mien.
Un livre à découvrir absolument, un coup de coeur, de l'émotion brute, un livre qui résonnera longtemps en moi…
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Le 17 mars 2020, la France entrait en confinement pour faire obstacle à une maladie alors peu connue, la Covid. Ce même jour, Adam, quatre ans et demi, le fils de Laurence Tardieu entrait à l'hôpital.
La France était en guerre contre ce virus inconnu, Adam et sa famille entamait la leur contre une maladie au nom barbare : Leucémie aiguë myéloblastique, alias LAM. Un combat qui va se dérouler pendant 158 jours, un combat pendant lequel l'issue est par moments restée incertaine, un combat dont Adam gagnera la première bataille, même si tout n'est pas encore terminé.

Laurence Tardieu va dans ce livre nous livrer les étapes de cette guerre, ses sentiments, sa révolte, la force qu'elle va trouver en elle, et dans les autres parfois, Céline son amie, son père, certains de ses amis, ses filles aussi, combien certains autres vont se révéler éloignés, incapables d'apporter un vrai soutien.
Elle raconte comment la Covid va interférer dans cette épreuve, la rendant encore plus pénible : plus d'enseignement à l'hôpital, plus de clowns pour distraire les enfants, la peur panique pour elle et son mari de l'attraper et de ne plus pouvoir être présents avec leur enfant, l'impossibilité de recevoir des visites, l'impossibilité de côtoyer physiquement et de trouver le réconfort dans les bras de leurs proches.

Il va y avoir différentes étapes, des moments où l'espoir est difficile à conserver, et peut-etre faut-il alors justement s'en débarrasser ainsi qu'elle le dit :
« Il a été capital qu'à ce moment-là j'accepte, totalement, qu'Adam puisse mourir, que nous puissions perdre le combat, pour l'accompagner au mieux, totalement, sans qu'une part de moi résiste, veuille prendre la tangente, se révolte.
Il n'y avait pas de place pour la révolte.
Il n'y avait de place que pour Adam, encore, à chaque instant, vivant.
Vivant encore à chaque instant.
Vivant, encore.
Encore vivant. »

il y aura des moments plus lumineux ou la beauté de la vie viendra la frapper, l'aider à lutter :
« Durant tout le mois d'avril, le cerisier de notre jardin a été en fleur. Les longues branches noueuses, constellées de blanc, se détachaient devant la fenêtre de notre chambre, s'élevant vers le ciel. C'était d'une beauté. Chaque matin, avant de partir à l'hôpital, je prenais quelques secondes pour le regarder. Regarder n'est pas le terme exact : je m'en absorbais, m'en nourrissais. Je me transportais en songe à l'intérieur de l'arbre et m'y répandais, m'y fondais, m'y étalais de tout mon long. Mes bras touchaient le ciel et les racines de la terre, mon ventre se frottait à l'humus. Je buvais la sève, les fleurs, le bois, les odeurs, je me barbouillais de joie.

Puis, à nouveau j'étais dans la chambre, derrière la fenêtre, à nouveau j'étais debout, dans le corps d'une femme de quarante-sept ans qui s'apprêtait à descendre un escalier, à ouvrir une porte de maison, à partir pour une chambre d'hôpital où l'attendait un petit garçon – son petit garçon. J'étais remplie de beauté vibrante. Quelques minutes plus tard, au moment d'entrer dans le bunker, je convoquais la vision du cerisier en fleur. »

Elle explique aussi pourquoi elle a voulu écrire ce témoignage, parce que laisser une trace c'est être vivant, comme ces traces de pas qu'on laisse dans la neige.

Et pourquoi moi ai-je voulu lire ce livre, que je devinais poignant et difficile ? Surement à cause de l'auteure que je lis depuis longtemps et dont j'admire l'écriture, qui a su à chacun de ses livres me charmer et m'émouvoir. Et puis, parce que lire des phrases sur la douleur peut parfois aider à vivre celle éprouvée il y a quelques mois.
Et aussi parce que ce livre se révèle étonnamment lumineux, que j'en ai aimé chaque phrase, et qu'il célèbre finalement la beauté de la vie.
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Le 17 mars 2020 est une date dramatique pour beaucoup d'entre nous. La date où la Covid rentrait dans nos vies de tous les jours. Laurence Tardieu, l'autrice, rentrait dans une autre guerre contre une autre maladie : le cancer. Son petit garçon Adam, 4 ans et demi, est admis aux urgences de l'hôpital Robert-Debré à Paris pour une leucémie. le verdict tombe et la famille avec. C'est un véritable cataclysme dans ce monde apocalyptique. Et ce roman est un journal de bord, pour ne pas oublier la galère, les espoirs et les coups durs. Cent-cinquante huit jours d'hospitalisation pour ce gamin et les parents toujours présents nuits et jours. J'ai versé quelques larmes avec ce livre poignant mais sans misérabilisme. L'autrice nous raconte son histoire, son ressenti, l'aide de son entourage amical et médical. Tout le personnel soignant est à ses côtés sans jamais mentir sur la réalité. C'est un livre que j'ai lu en quelques heures. J'étais comme happée par l'histoire que j'ai vécue de très près. Je me sens complètement solidaire de cette famille aimante et aidante à tout les points de vue.
Ce roman qui n'est pas une fiction est un beau témoignage. Ce livre est une ode à la vie, à l'amour, au combat que l'on doit mené coûte que coûte.
Un roman témoignage qui n'est pas très gai mais qui montre la force et le courage pour voir le beau et le vivant.
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Une auteure que j'aime bien.
Elle raconte dans ce roman une période très difficile de sa vie. En effet, en mars 2020, alors que la France était confinée à cause du covid, Laurence Tardieu apprenait que son fils de 5 ans, Adam, était atteint d'une leucémie. Elle et son mari sont alors dans un état de sidération. Ils décident de se relayer auprès du petit garçon dans sa chambre d'hôpital. Ils vont alors traverser une période de 158 jours extrêmement angoissante. Elle raconte la douleur de voir son fils souffrir, son impuissance, sa résignation et sa volonté d'y croire toujours malgré la fièvre, la chimio qui ne fonctionne pas, les hauts et les bas de la maladie avant la greffe osseuse. Ce qui est fort dans ce témoignage c'est qu'il y a toujours de la lumière : la nature, les liens familiaux ou amicaux si importants. Elle dit que le yoga qu'elle pratiquait chaque matin, son trajet maison hôpital à vélo et son déjeuner qu'elle apporte avec elle, l'ont aidée à tenir le coup.
Le petit garçon est aussi extrêmement courageux. Un très beau témoignage très émouvant et bien écrit.
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Une anémie réfractaire révèle chez Adam une leucémie aiguë myéloblastique, un mois avant son cinquième anniversaire. L'admission d'urgence est suivie en quelques heures du diagnostic, de l'annonce d'un risque vital et de celle d'une hospitalisation qui pourrait durer un an. Coup de poing, coupure du monde aggravée par l'apparition contemporaine de la pandémie Covid-19, enfermement dans une chambre petite et nue, cycles d'aplasies induites par la chimiothérapie, échecs, passage dans la bulle d'une unité stérile, accord de la soeur pour un don de moelle, transfert médullaire, encore des jours d'attente dans la crainte d'une réaction du greffon contre l'hôte, enfin sortie après 158 jours d'hospitalisation. Voilà pour les faits cliniques.

Le sujet est l'abime où chute Laurence Tardieu, mère, autrice et narratrice, le basculement de sa vie, sa sortie du monde, la lutte vitale avec son fils qu'elle accompagne sinon dans la totalité de son temps, du moins dans la totalité de ses pensées, la confiscation de toute action extérieure, de tout projet, de tout partage hors du corps souffrant mère-fils. Et encore la terreur des jours mauvais de fièvre suspendue, de cachexie, de collapsus, de soins douloureux ou d'annonces abruptes, au gré des imprévus du mal. Et pourtant l'interaction bienfaisante, technique, morale et affective, des acteurs admis à l'entourer : les soignants exemplaires, le mari, celle des interdits de séjour présents par le téléphone portable, son amie, ses filles, son père.
L'écriture est rapide, aiguë, intense. La transcription des pensées médusantes, celles qui s'articulent difficilement et les plus difficiles à vivre, est faite de sauts de lignes :
« alors tournant brusquement la tête
je vois
j'aperçois
Kevin
Le grand Kevin
portant sur son épaule gauche
un long paquet enveloppé dans un drap jaune
et il me faut une fraction de seconde pour comprendre que ce paquet
c'est Adam ».

Au-delà de la narration, l'autrice nous indique le devoir des proches. Pas d'expression de la sympathie, cousine de la condoléance, mais s'ils le peuvent une écoute fidèle et sincère. À ceux qui affrontent l'épreuve, elle enseigne à reconnaître de modestes alliés (chez elle le yoga, le vélo, la lunchbox), accepter qu'on puisse perdre le combat, et chercher peut-être le réconfort d'une autre dimension (« Seigneur, Seigneur, pourquoi m'as-tu abandonnée ? », « le combat des forces de la vie contre la mort », « la force bouleversante et irrationnelle d'une présence invisible », et quand elle retrouve sa force : « Tout était splendide et déchirant, j'étais là, parfaitement là, au coeur de l'été souverain je nageais dans la mer, la présence invisible d'Adam me brûlant les entrailles, et il me semblait qu'en cet instant précis, quelque chose tenant à l'ordre du monde avait été restauré »). L'auteur exprime encore au corps soignant du CHU Robert Debré sa reconnaissance pour l'intelligence du coeur, le savoir et son partage, l'acceptation du doute, c'est-à-dire toutes les faces de l'empathie. Ce livre peut être recommandé aux infirmières, psychologues, kinésithérapeutes, internes et médecins chevronnés — en fait tous les personnels contact — pour en enseigner le prix.
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Lire Laurence Tardieu est toujours un moment intime pour la lectrice que je suis, sans doute parce que j'ai lu tous ses textes (je crois) mais aussi parce que j'ai eu l'occasion de la rencontrer et d'échanger quelques mots avec elle. J'avais lu Nous aurons été vivants en 2019, et j'attendais depuis avec impatience qu'elle sorte de nouveau un roman, sans savoir le drame qu'elle vivait alors et sans savoir non plus que son nouveau livre en parlerai… En effet, alors que le 17 mars 2020 les français s'apprêtent à se confiner pour un temps indéterminé, Laurence Tardieu intègre elle un service des urgences pédiatriques parisien avec son petit garçon de quatre ans. C'est un autre enfermement, qui isole de l'extérieur, l'enfermement de l'inquiétude, de la vigilance, des soins à faire. Adam a déclaré une leucémie. Ce temps à part durera cent cinquante-huit-jours, un temps qui modifiera profondément le lien de l'autrice aux autres, qui mettra en lumière l'essentiel. Laurence Tardieu est surprise de découvrir cette nouvelle force en elle, qui sait tenir le coup, lutter, jusqu'à dompter la peur et atteindre l'apaisement… Vous ne trouverez pas dans ce livre des tonnes de larmes car Laurence Tardieu y invoque aussi la joie, le bonheur, les instants volés à l'inquiétude. Ce récit est d'une grande sincérité, il ressemble à cette autrice courageuse qui a déjà vécu d'autres épreuves et en fait là de nouveau non pas un obstacle à l'écriture et à l'avancée de la vie, mais une nouvelle marche sur laquelle s'appuyer pour continuer. le tête à tête entre Laurence Tardieu et son petit garçon malade se transforme au fil des pages en un hymne à la vie étonnamment lumineux, mais aussi en un hommage au monde médical, qui reste disponible et souriant alors qu'il est pourtant si malmené.

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Lors d'une promenade avec une amie il y a quelques jours et alors que nous parlions lecture, je lui disais que je n'avais pas la larme facile lorsque je lisais.
Et comme pour contredire mes dires, j'ai fini mon livre en cours et j'ai choisi en suivant celui-ci de Laurence Tardieu « D'une aube à l'autre » il ne m'en a pas pris longtemps pour verser une petite larme.
Alors, peut-être parce que l'auteure porte le même prénom que moi et que son petit Adam a exactement le même âge que mon petit-fils.
J'ai sans doute transposé et j'ai été très émue à la lecture du combat qu'elle décrit. Un combat contre la maladie, un combat contre la mort, un combat pour la vie.
Une scène notamment m'a bouleversée. Une scène qui se déroule avec la soeur aînée d'Adam et que je ne peux vous relater ici pour ne rien dévoiler en avance du parcours qui est celui d'Adam et de sa famille.
Car lorsqu'un enfant est atteint d'une maladie grave, c'est toute la famille qui est impactée.
Les parents se retrouvent catapultés dans un autre monde.
Un monde hors du monde. « Une bulle » comme le qualifie Laurence Tardieu.
Une bulle pour à la fois se recentrer sur soi-même en faisant abstraction du monde extérieur et des autres. Ces autres dont le soutien est pourtant primordial.
Laurence Tardieu nous explique également comment ces autres peuvent être maladroits en pensant envoyer des messages bienveillants.
Lire ce livre c'est rentrer dans l'intimité d'une famille touchée en plein coeur par la maladie.
Un livre où règne la tendresse, l'amour sans limite d'une mère pour son enfant, mais aussi l'amour d'un père, de la fratrie et le dévouement du personnel soignant.
Un livre sur la force inouïe et le courage dont peuvent faire preuve les enfants dans l'épreuve.
Un condensé d'émotion. le calme avant la tempête. Et après la tempête ?
Pour le savoir, lisez ce livre lumineux.
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Alors que la France se voit annoncer un premier confinement suite à la montée en puissance de l'épidémie de Covid, Laurence Tardieu est aussi à l'hôpital mais pour une tout autre raison : on vient de diagnostiquer une leucémie à son fils.
Et son monde s'effondre.

C'est d'ailleurs cette survie pendant 158 jours qu'elle va essayer d'exorciser au travers de ses lignes. Alors c'est bouleversant. Un enfant entre la vie et la mort, son enfant, un diagnostic qui tombe comme un couperet et la nuit qui tombe sur leur famille. Car comment se relever quand on vous annonce un tel verdict ? Je ne suis pas sûre qu'une personne ne l'ayant pas vécu puisse même imaginer ce vide.
C'est aussi révoltant car le Covid, toujours le Covid. On nous bassine depuis 2 ans avec ça. Alors oui, pandémie mondiale, pandémie orchestrée ? (c'est un autre débat), des millions de morts. Mais d'autres combats se jouent dans l'ombre et on ne les a pas vu. Chacun se sentant pris au piège dans son appartement ou sa maison avec ses enfants sans promesse de libération. Oui mais eux, ils étaient en famille. Il n'y avait pas les allers-retours pour aller à l'hôpital avec l'incertitude de la guérison...

Auteure discrète mais dont chaque écrit prend aux tripes. Ce témoignage bouleversant qui conduit irréfutablement vers une nouvelle aurore.


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″Même si, au même moment, quinze ou vingt autres parents se battent également aux côtés de leur enfant, chaque voyage est unique et ne ressemblera à aucun autre. Personne ne pourra jamais être à votre place. ‶

Chacun sa guerre.....

En Mars 2020, le pays entrait en guerre, contre un virus. Laurence Tardieu entrait elle aussi en guerre : On venait juste de diagnostiquer à son petit garçon une leucémie. Pour Adam ses parents et sa soeur commencent un combat aléatoire, difficile, et douloureux qui va durer durant cent cinquante-huit jours.

Relater la maladie d'un enfant est une entreprise délicate, il faut éviter le pathos exagéré en même temps que l'armure se fissure et que le coeur se laisse aller.

C'est une histoire, hélas classique, injuste et révoltante d'un enfant frappé d'une maladie gravissime, qu'une mère courage va tenter de mettre en mot et en poésie.

Il s'agit du quotidien douloureusement banal d'une famille qui se partage le temps passé à l'hôpital au côté d'Adam ; du quotidien ordinaire d'un enfant entré dans les rouages des soins, des examens, de l'isolement des siens, de la douleur, de la souffrance.

Laurence Tardieu montre au fil des jours comment, malgré les difficultés familiales, conjugales, malgré la mort qui rôde sournoisement, malgré les nombreuses questions sans réponses, les aléas des traitements mis en oeuvre, elle s'oblige à sourire, à maintenir le cap, à cueillir la plus petite parcelle de chose positive.

Les mots de Laurence Tardieu sont tout en retenue, parfois en poésie ; sans voyeurisme ni complainte. Il y avait la volonté de sa part de témoigner avec pudeur de l'épreuve de son petit garçon, et de sa famille, à un moment où dans notre pays on ne parlait plus que d'une chose comme si le reste avait disparu.

Ce récit m'a bouleversé par sa sincérité, son naturel, et la lumière qu'il s'en dégage.
Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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