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3,4

sur 96 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voici un texte poignant sur l'amour filial, une écriture sincère qui vous transperce, un livre à la fois pudique et brutal, un livre qui vous secoue, qui vous remue, mais tout est dit avec tact, humilité et douceur, dans le but de mettre à jour des faits et des sentiments.
Il s'agit du livre d'une fille à son père ou quand la chute du héros tant admiré meurtrît une famille!
Laurence Tardieu brise le silence:" le livre, Laurence, tu l'écriras quand je serai mort", lui avait demandé son père, elle n'a pas obéi.
Cri de révolte, lettre d'amour à Jean- Pierre Tardieu, polytechnicien, condamné pour corruption à 24 mois de prison dont 6 ferme.
En même temps,Laurence perd sa mère,emportée par un cancer du cerveau fulgurant...
"Lorsque mon père est tombé, ma mère s'est éteinte", disparus les amis, effacée la belle image, "on continue à sourire", elle se heurte à un mur....
Un double deuil donc, mais elle écrit pour comprendre, accepter, dépasser,elle couche sur le papier ses ressentis, ses déceptions, ses hontes:
"Nous sommes rentrés avec toi dans le cercle parfait et infernal de la honte, avec toi, nous avons caché, avec toi, nous avons tu ,peu à peu, ce que nous avons caché a ressemblé à un monstre menaçant, difforme, peu à peu nous nous sommes effrayés de ce que nous cachions, le monstre grandissait, débordant de toutes parts, nous ne pouvions plus parler, nous étions pris au piège........."
Laurence Tardieu ne se plaint pas, son récit ne comporte ni complaisance, ni rancoeur...elle nous raconte son combat contre l'absence et les non- dits:"Dans une autre famille, il y aurait eu des mots, on aurait parlé, prononcé des paroles vives, troué le silence à coups de mots, chez nous des mots, il n'y en a pas eu,il fallait taire ce qui était monstrueux....."
Cela ressemble à un exercice de résilience et d'émancipation...en l'espace de l'écriture de ce livre,une lettre d'amour à son père, en 140 pages,cette fille prend son indépendance, elle se libére, elle s'émancipe,elle s'affirme , elle prend son envol , elle devient femme, par la magie de l'écriture, libératrice,un livre superbe! Un livre sobre, un livre juste, un livre qui nous parle....une écriture qui nous émeut !
"En écrivant ce livre, j'ai franchi le gué, je suis passée de l'autre côté, je suis passée en zone libre....j'ai retrouvé mon corps,je m'en vais vivre maintenant.
Je vais aimer, ce livre, je te le donne, je l'ai enfin écrit, je suis sortie du silence,je suis devenue une femme."
L'auteur a réussi à sortir du silence et du non- dit qui la liait depuis toujours à ce père si lointain et si proche, pour Exister , enfin?







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Quelle force, quelle jaillissement de mots pour dire ce qui étouffe,ce qui a été tu,ce qui tue ! Quelle richesse de vocabulaire pour dire le non-dit et laisser sourdre un torrent d'émotions et de reproches enfouies, et tenter d'atteindre la vérité des êtres, au plus près d'eux-mêmes. Pour révoquer les hontes, les refus et tout ce poids de culpabilité et d'échec qu'engendrent les fautes. Pour renouer avec la vie, celle qui ouverture et consentement à ce qui est, à ce qui a été. Beau livre en vérité que ce petit texte, incisif, avec ses phrases qui font mouche crevant l'abcès du mensonge et du refoulement.
A conseiller à tous ceux qui un jour ont eu à souffrir du silence de leurs proches ou qui se sont enfermés eux-mêmes dans un silence mortifère.
Laurence Tardieu nous donne ici une belle leçon de vie, d'espérance et de courage pour affronter les démons du "familialement correct".
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Roman ? Récit autobiographique ? Lettre d'une fille à son père ?
Je préfère lire "La confusion des peines" comme un cri d'amour éperdu à l'intention d'un père violemment devenu étranger.
Peu importe en définitive l'aspect générique puisque l'écriture épouse au plus près chaque déchirure, explore chaque blessure pour tenter de comprendre et d'accepter la brutale métamorphose d'un univers ordonné en chaos inarticulé.
Dix ans après la mort de sa mère et la condamnation de son père à une peine de prison, la narratrice affronte une réalité qui lui reste indéchiffrable en brisant le silence familial. Elle trébuche, se cogne, se blesse. Proche de la chute, elle vacille et reste debout mais effondrée de l'intérieur. Les questions, lancinantes de douleur et du désir de comprendre enfin pour aimer encore, s'enchaînent dans une plongée vertigineuse où tous les repères, tout ce qu'on croyait intangible, se brouillent, se confondent. De cet arrachement au père rêvé, fantasmé, naît un amour absolu et apaisé. Et c'est déchirant de douceur et d'espoir que de ressentir au creux des mots de Laurence Tardieu cette re-naissance possible.
Cette écriture nous met à nu, en fouillant profondément derrière les apparences, au-delà des mots évidés de leur sens.
De quoi est fait l'amour que l'on porte à ses parents ? Sur quel socle repose-t-il ? Admiration ? Respect ? Complicité ? Que connaît-on finalement de ceux qu'on aime ?
"La confusion des peines" c'est le long chemin qui conduit à aimer "quand même" et on continue à l'arpenter bien après la lecture.
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La confusion des peines, c'est le livre d'une fille pour son père. La fille, la narratrice, prend appui sur le silence qui depuis dix ans a entouré la condamnation de son père et, dans le même temps, la mort de sa mère. Au fil des pages, Laurence Tardieu cherche à comprendre qui est vraiment cet homme, son père, si parfait pour elle, qui, un beau matin, se retrouve condamné à six mois de prison ferme pour corruption et décide alors de plonger la famille dans le silence et ne jamais parler de ce "traumatisme familial".
En écrivant ce livre, malgré l'interdiction de son père, l'auteure cherche à renouer et rompre le silence avec ce dernier pour enfin se libérer du poids qui l'a envahie dix ans plutôt, lors de l'arrestation de son père et la découverte du cancer de sa mère. Se construire, grâce à l'écriture… Laurence Tardieu espère simplement qu'en mettant des mots sur ses sentiments, son père la verra enfin comme une femme et non plus comme une petite fille.
Le fait familial, autour duquel tourne l'histoire, n'est finalement qu'un prétexte pour parler des sentiments qui lient un père et sa fille, ainsi que des bouleversements de la vie qui viennent les entacher.

On se laisse guider au fil des pages. A lire pour passer un bon moment de détente, riche d'une belle sensibilité.
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Ce livre m'a bouleversé, une fille, son père, leur amour et la trahison...
En dehors de leur histoire, c'est aussi une belle réflexion sur l être humain, ses secrets, ses parts d'ombre.

Il vous est sans doute arrivé de lire un livre et qu'en parallèle, une autre histoire défile, une histoire qui ne vous concerne pas, mais dont vous connaissez trop de recoins, tant différente de celle-ci et pourtant si proche. Une histoire dont le livre n'existe pas, mais qui vous déchire.
Ce fût le cas de ce livre...
"... la projection de mon enfance, ce père aimé de mon enfance, ce père, que je ne retrouverai pas."
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Très joli livre qui décrit bien la nécessité d'écrire, de se dire, les méfaits du silence, les ombres qu'il cachent. Très belle auto-fiction sur la difficulté a voir l'autre tel qu'il est, dans sa multiplicité, à se défaire du regard de l'enfance.
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L'auteur nous parle très bien de ses sentiments envers son père et la corruption dont on l'accuse dans son entreprise.
Elle voudrait savoir la vérité absolue, elle a honte.
Ensuite, petit à petit, elle se détache de ces évènements et elle peut aimer ce père qui, envers elle, s'était toujours montré affectueux et attentif.
En deux mots, elle devient adulte.
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Quand j ai fermé ce livre un peu plus tôt ce matin je voulais mettre que 3 étoiles finalement ce sera 4.
Ce livre nous raconte l'histoire d'un livre qui n'aurait jamais dû être écrit.
L'auteur parle de son père , c'est courant me direz vous
Ce que j'ai aimé dans ce romanc'est la justesse du temps il n'y a pas de haine d'incompréhension de rancune
C'est l'histoire d'un père et de sa fille qui n'ont pas su s'apprécier.
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Un hymne à l'amour, vrai, pur.
La lettre poignante d'une fille devenue femme à son père, cet inconnu pourtant si proche.
Un roman qui m'a bouleversé, me renvoyant à ma propre histoire de manière si criante.
Un livre lu au bord des larmes, d'une justesse irréprochable, d'une pudeur exquise, d'une écriture somptueuse.
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"Tu ne veux pas que j'écrive ce livre. Tu me l'as dit. Tu me l'as demandé. Tu y avais pensé toute la soirée, toute la nuit, tu ne voulais pas. Ou, plus précisément, tu ne voulais pas que le l'écrive maintenant. Ce livre, Laurence, tu l'écriras quand je serai mort. Voilà ce que tu m'as dit."

A cette demande de son père, Laurence Tardieu répond par un acte d'insoumission à trente-huit ans. Ce livre, elle l'écrit parce qu'elle en a besoin, pour que les mots soient enfin dits. le silence a toujours calfeutré les sentiments de l'appartement bourgeois de ses parents et se déclinait en toutes circonstances. Savoir se tenir et jamais d'effusion.

La suite sur :
http://fibromaman.blogspot.com/2011/11/laurence-tardieu-la-confusion-des.html

Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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