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EAN : 9782894060285
359 pages
Bibliothèque Québécoise (22/03/1995)
1/5   3 notes
Résumé :
Nous sommes en 1945. Le Parti conservateur fédéral veut créer une union législative qui vouerait de façon inéluctable les Canadiens français à l'assimilation. Afin de résister, un parti se forme aux Communes. Joseph Lamirande et ses patriotes réussiront-ils à faire échec au gouvernement fédéral et à atteindre leur but ultime : proclamer l'indépendance de la Nouvelle-France? Premier roman d'anticipation au Québec (publié à l'origine en 1895), considéré à juste titre ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le fait que "Pour la patrie" est un manifeste hystérique ultramontaine en faveur de la création d'une république de la Nouvelle-France empêche bien des lecteurs de voir que ce roman est sur et avant tout hautement blasphématoire. Tardivel prétend dans ce roman que le bon Dieu est un partisan de la cause indépendiste ce qu'il ne l'est pas.
Comme catholique pratiquant je trouve que Tardivel présente des interventions divines dans l'intrigue d'une façon complètement inacceptable. Prenons une exemple. Dans un passage, St. Joseph par l'entremise d'une statue offre au protagoniste Lamirande, un député séparatiste de sauver la vie de sa femme qui est don son agonie mais en échange la patrie ne deviendra pas une nation indépendante. La femme intervient en faveur de la cause nationale et meurt en sérénité. (p. 169-173) le problème est que Tardivel en tant que Catholique aurait du savoir que c'est le Diable et non Dieu qui offre de tels marchés.
Prenons un deuxième exemple. Vers la fin du roman, une jeune fille, l'enfant unique de Lamirande, revient brièvement de la mort devant un député mécréant anglophone . Elle explique que Jésus l'avait renvoyé afin de démontrer qu'il existe et ainsi de convaincre le député anglais d'appuyer la cause de la patrie des canadiens-francais. Les yeux ouverts, le canadien-anglais se convertit à la religion catholique et la cause indépendiste. (pp. 308-314) Ici il y a deux problèmes. Primo, comme j'ai déjà remarqué, Dieu n'est pas un séparatiste. Secundo, Dieu ne fait jamais des miracles absurdes.
Bien que je trouve "Pour la patrie" absolument abjecte, je reconnais que Tardivel avait raison de se lever contre le Dominion du Canada qui était certes dans une période très noire de son histoire en 1895 l'année où le roman est sortie. La province du Manitoba venait tout juste de prendre des mesures pour supprimer les écoles françaises sur son territoire, un geste que les provinces de la Saskatchewan et de l'Albert allaient répéter une dizaine d'années plus tard. Malgré les garantis pour l'éducation francais dans Acte de l'Amérique du Nord britannique, le gouvernement fédérale va refuser dans les trois cas d'intervenir en faveur des minorités francophones. En plus, le gouvernement fédérale va décider d'impliquer le Canda dans les aventures coloniales de la Grande Bretagne. Notamment, en 1900 le gouvernement fédérale va décider d'envoyer des troupes canadiennes en Afrique du Sud pour aider les Britannique dans la guerre des Boers. Non-seulement au Québec, mais partout au Canada à l'époque les droits des catholiques étaient n'étaient pas respectés. En Ontario les catholiques étaient exclus des emplois dans les gouvernements municipaux et provinciaux ainsi que dans les forces policières.
Je suis bien d'accord que les politiciens négligeaient leurs devoirs de protéger les droits des francophones et des catholiques au Canada. Cela ne justifie pas quand même "Pour la patrie" qui est absolument immonde.
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Je souscris avec l'affirmation soulevée par Jean-Louis Lessard du blogue Laurentiana : l'intérêt de Pour la patrie consiste en la curiosité qu'est cette oeuvre dans le paysage littéraire québécois. Roman à thèse ultramontaine et roman d'anticipation, on assiste dans Pour la patrie à la (re)naissance de la Nouvelle-France comme entité politique, en réaction à des magouilles cryptosataniques avortées. le récit est par moments franchement indigeste et risible (avec les yeux d'aujourd'hui, j'imagine) et Jules-Paul Tardivel s'en excuse même en avant-propos : le contenu est plus important pour lui que le contenant. Bref, le lecteur de ce roman mettant en scène pour la première fois dans la fiction l'indépendance du Québec pourra peut-être y trouver son compte en s'abreuvant de son étrangeté ou bien en contextualisant l'oeuvre dans la réalité politique québécoise du début du XXe siècle, ce que je n'ai manifestement pas été capable de faire.
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