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Citations sur La Cerisaie (69)

YACHA : Alors, grand-père ?
FIRS : Je ne vais pas très fort. [...] Je me suis affaibli. Le vieux maître, que Dieu ait son âme, le grand-père, soignait toutes les maladies avec la cire à cacheter. Moi j'ai pris de la cire à cacheter tous les matins pendant vingt ans, peut-être plus. C'est peut-être pour ça que je suis encore vivant.
YACHA : Tu nous ennuies, grand-père ! Tu ferais mieux de crever bientôt.
FIRS : Allez ! va... propre à rien !
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LIOUBOV : Adieu ma chère maison, ma vieille grand-mère. L'hiver passera, le printemps reviendra et tu ne seras plus là. Ils vont te démolir. Tout ce que ces murs ont vu !
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Si tu cours dans une meute, même si tu ne peux pas aboyer, remue la queue.
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LOPAKHINE : Maintenant, la cerisaie est à moi ! À moi ! Dieu de Dieu, la cerisaie est à moi ! Dites-moi que je suis saoul, que je suis fou, que je l'imagine, tout ça... Ne riez pas de moi ! Si mon père et mon grand-père sortaient de leur cercueil et voyaient ce qui se passe, comment moi, leur Ermolaï, battu, illettré, Ermolaï qui courait pieds nus même en hiver, comment ce Ermolaï a acheté cette propriété, la plus belle du monde... J'ai acheté la propriété où mon père et mon grand-père étaient serfs, où ils n'avaient pas le droit d'entrer, pas même dans la cuisine...
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GAEV : Le jardin est tout blanc. Tu n'as pas oublié, Liouba ? Cette longue allée qui s'en va toute droite, toute droite, comme une courroie tendue. Et qui brille les nuits de lune. Tu te souviens ? Tu n'as pas oublié ?
LIOUBOV : Ô mon enfance, ma pureté ! Je dormais dans cette chambre, d'ici je regardais le jardin. Le bonheur se réveillait avec moi chaque matin, et c'était tout comme aujourd'hui, rien n'a changé. Blanc, tout blanc ! Oh mon jardin ! Après l'automne sombre et humide, après l'hiver froid, tu es de nouveau jeune, plein de bonheur, les anges du ciel ne t'ont pas abandonné... Si on pouvait arracher cette pierre pesante de ma poitrine et de mes épaules, si je pouvais oublier mon passé !
GAEV : Oui, et le jardin sera vendu pour dettes, aussi étrange que cela paraisse...
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Alors, Pétia ? Mais pourquoi êtes-vous devenu si laid ? Si vieux ?
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ANIA. Qu'avez-vous fait de moi, Petia, pourquoi la cerisaie m'est-elle moins chère qu'avant ? Je l'aimais si fort, il me semblait qu'il n'y avait pas au monde d'endroit plus beau que notre cerisaie.
TROFIMOV. Toute la Russie est notre cerisaie. La terre est vaste et belle, il y a beaucoup d'endroits splendides. [Pause.] Imaginez, Ania : votre grand-père, votre arrière grand-père, tous vos ancêtres possédaient des esclaves, ils possédaient des âmes vivantes, et ne sentez-vous pas, dans chaque fruit de votre cerisaie, dans chaque feuille, dans chaque tronc, des créatures humaines qui vous regardent, n'entez-vous donc pas leurs voix ?... Posséder des âmes d'hommes - mais cela vous a dégénérés, vous tous, vivants ou morts, si bien que votre mère, vous, votre oncle, vous ne voyez même plus que vous vivez de dettes, et du travail des autres, du travail de ces gens que vous laissez à peine entrer dans votre vestibule... Nous sommes en retard d'au moins deux siècles, nous n'avons rien de rien, par de rapport précis avec notre passé, nous ne faisons que philosopher, nous plaindre de l'ennui ou boire de la vodka. C'est tellement clair : pour vivre dans le présent, il faut d'abord racheter le passé, en finir avec lui, et l'on ne peut le racheter qu'au prix de la souffrance, au prix d'un labeur inouï et sans relâche. Comprenez cela, Ania.
ANIA. La maison dans laquelle nous vivons n'est plus notre maison, et je partirai, je vous en donne ma parole.

Acte II

Traduction : André Marcowicz et Françoise Morvan
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LOPAKHINE. Pardonnez-moi, des gens aussi frivoles que vous, messieurs, des gens aussi bizarres et aussi peu pratiques, je n'en ai encore jamais vu. Ce n'est pas en chinois qu'on vous parle : votre domaine, il est en vente - et vous, comme si de rien n'était.
LIOUBOV ANDREEVNA. Mais que pouvons-nous faire ? instruisez-nous : que faire ?
LOPAKHINE. Mais je vous instruis tous les jours. Tous les jours, je vous dis la même chose. La cerisaie, et tout le domaine avec, il est indispensable de les louer pour y faire des datchas, et de les louer maintenant, le plus vite possible - la vente vous pend au nez ! Comprenez ça ! Dès que vous serez décidés une bonne fois pour les datchas, on vous donnera tout l'argent que vous voudrez, et là, vous êtes sauvés.
LIOUBOV ANDREEVNA. Les datchas, les estivants... pardonnez-moi, mais c'est d'un vulgaire.
GAEV. Entièrement de ton avis.
LOPAKHINE. Soit j'éclate en sanglots, soit je crie, soit je tombe dans les pommes. Je n'en peux plus ! Vous me mettez au supplice ! [à Gaev.] Espèce de bonne femme !

Acte II

Traduction d'André Marcowicz et Françoise Morvan
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EPIKHODOV : Je connais ma fortune, chaque jour quelque malheur me frappe, mais je m'y suis accoutumé depuis longtemps, si bien qu'à présent je contemple mon sort avec le sourire.
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LIOUBOV : Nous avons commis trop de péchés...
LOPAKHINE : Quels péchés auriez-vous pu commettre ?...
GAEV : On dit que j'ai mangé toute ma fortune en bonbons...
LIOUBOV : Ô mes péchés... J'ai toujours répandu l'argent sans retenue, comme une folle et j'ai épousé un homme qui ne savait faire que des dettes.
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