GAEV : Nous paierons les intérêts, j'en suis sûr... Je le jure sur mon honneur ! Je le jure sur tout ce que tu veux, la propriété ne sera pas vendue ! Je le jure sur mon bonheur ! Voici ma main, traite-moi d'homme pourri, d'homme malhonnête si je permets la vente aux enchères ! Je le jure sur mon être tout entier !
C'est la pierre à mon cou, je me noie avec elle, mais, cette pierre, je l'aime et je ne peux pas vivre sans elle.
LOPAKHINE :
Il suffit de commencer à faire quelque chose pour comprendre combien il y a peu de gens honnêtes et corrects.
DOUNIACHA : Epikhodov m'a demandée en mariage.
LOPAKHINE : Ah !
DOUNIACHA : Et franchement je ne sais pas... C'est un homme bien tranquille, mais quelquefois, quand il se met à parler, on n'y comprend rien. Il parle bien, avec du sentiment, mais je n'y comprends rien.
PICHTCHIK. – Nietzsche, le philosophe, ce grand, ce fameux esprit, dit quelque part qu’on a le droit de fabriquer de la fausse monnaie.
TROFIMOV. – Vous avez lu Nietzsche ?
PICHTCHIK. – Certes, non !… C’est ma fille qui m’a dit ça…
TROFIMOV : Un homme, physiologiquement, n'est pas très bien équipé, et dans l'immense majorité des cas il est brutal, sans intelligence et profondément malheureux. Nous devons cesser de nous admirer. Et travailler, un point c'est tout.
Lioubov Andreievna : [...] Mais dites-moi, Petia, comment se fait-il que vous ayez enlaidi à ce point ? Et tellement vieilli !
Adieu ma chère maison, ma vieille grand-mère. L'hiver passera, le printemps reviendra et tu ne seras plus là. Ils vont te démolir. Tout ce que ces murs ont vu !
LIOUBOV - ANDREEVNA. Ma petite fille, nous nous reverrons bientôt ... Je pars pour Paris ; je vivrai là-bas avec l'argent qu'à envoyé ta grand-mère de Yaroslav pour l'achat de la propriété - vive la grand-mère - mais cet argent ne durera pas longtemps.
ANIA. Dis Maman, tu reviendras bientôt, bientôt... n'est-ce pas? j'étudierai, je passerai l'examen du lycée et puis je travaillerai, je t'aiderai. Nous lirons ensemble toutes sortes de livres, Maman... N'est-ce pas ? Nous lirons pendant les soirs d'automne, nous lirons de nombreux livres, et devant nous s'ouvrira un monde nouveau, merveilleux...
1622 - [Le Livre de poche n° 1090, p. 78]
Lopakhine : Votre frère, là, Leonid Andreitch, il dit de moi que je suis une brute, un koulak, mais ça m’est complètement égal. Qu’il dise ce qu’il veut. Ce que je voudrais seulement , c‘est que vous me fassiez toujours confiance, comme avant, que vos yeux, si étonnants, si émouvants, me regardent comme autrefois. Miséricorde ! Mon père était un serf de votre père et de votre grand-père, mais vous, oui, vous, dans le temps, vous avez tellement fait pour moi que j‘ai tout oublié et que je vous aime, comme si vous étiez de ma propre famille… non, plus encore.