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D'abord traduit sous le titre "Valet de chambre", puis "Récit d'un terroriste", "Récit d'un inconnu" est un court roman (ou longue nouvelle) à travers lequel Anton Tchekhov met en scène Orlov, fonctionnaire poltron et veule, Stépane, son domestique, et Mme Krasnovskaïa, maîtresse d'Orlov.

Le roman débute par les descriptions de l'intérieur bourgeois d'Orlov qui vit en garçon. Noceur et retors à l'engagement affectif, il a pour maîtresse une femme mariée qui est follement éprise de lui. A telle enseigne qu'elle quitte bientôt son mari pour vivre chez Orlov en "union libre". Orlov, trop homme du monde pour jeter à la rue la jeune femme, mais n'ayant aucune envie de vivre en ménage avec elle ou n'importe quelle autre femme, se voit contraint de changer ses habitudes - ou plutôt de ne pas les changer et pour cela, d'apprendre à ruser.

Dans la maison évoluent les domestiques, Pauline la servante et Stépane, le valet, personnage principal du roman. Socialiste engagé, il n'a intégré le service d'Orlov que dans l'espoir de pouvoir atteindre et tuer son père, grand homme d'Etat. Mais les charmes de Mme Krasnovskaïa et la compassion que lui inspire sa situation fausse vis-à-vis d'Orlov lui font revoir ses plans...

J'ai beaucoup apprécié ce roman de Tchekhov qui bien que n'excédant pas 200 pages est d'une intensité savoureuse. Le récit est dense et permet à l'auteur de développer différentes personnalités à travers des personnages attachants ou repoussants. La dimension dramatique est amenée subtilement, avec talent.


Challenge XIXème siècle 2020
Challenge SOLIDAIRE 2020
Challenge RIQUIQUI 2020
Challenge MULTI-DÉFIS 2020
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J'ai eu une version de 15 nouvelles dont la plus longue est Récit d'un inconnu et toutes les autres sont courtes mais elles respirent toutes cette verve fascinante propre à l'écriture de Tchekhov , partant de la banalité d'une situation vers une tragédie subrepticement maquillée, des personnages ordinaires qui trimbalent en eux la psychologie de toute une société ou d'une couche sociale, des petits rebondissements qui constituent l'essence même des nouvelles de Tchekhov et cette petite folie qui anime chaque personnage...ces ingrédients font que chaque nouvelle, quelque soit sa longueur, est d'une densité à la fois dramatique et passionnante...
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Une nouvelle en particulier marque ce recueil : Récit d'un inconnu, qui touche par sa justesse.
Les personnages, très emblématiques de la Russie de cette fin du XIXeme siècle, font des portraits psychologiques très fins, et le style très sensible de l'auteur nous fait pénétrer leur âme autant leurs vie sociale.
L'environnement - appartements, paysages urbains ou de campagne - sont décrits par petites touches comme des peintures de l'époque, ce qui accroit encore la force de ce témoignage de la vie bourgeoise et populaire en Russie.
Les autres nouvelles sont de la même veine, quoique moins abouties.
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Ce livre compte 6 nouvelles : « Récit d'un inconnu », « La peur », « le professeur de Lettres », « En tombereau », « Les Groseilliers » et « Ionytch ». Ces nouvelles sont sombres et pessimistes pourtant, il y a une pointe de cet humour bien spécial à Tchékhov, telle cette phrase : « Si vous craignez la solitude ne vous mariez pas ». Ses héros ont peur de la vie, peur de ne pas être aimé, peur d'aimer et de perdre la liberté, ils manquent d'ambition, s'ennuient et s'ils rencontrent l'amour c'est souvent sans partage car ils sont dans l'incapacité de communiquer… Bref on peut s'ennuyer ou « broyer du noir » comme ces héros, mais non, pas du tout !
Je m'arrêterai principalement sur « Récit d'un inconnu » la nouvelle la plus longue. Tchékhov nous conte admirablement une situation banale, digne d'un marivaudage.
le décor est planté, nous sommes dans une riche maison bourgeoise, celle du fonctionnaire Orlov dont le père est un important homme d'Etat. Un homme donc, un inconnu (Stépane) se fait engager comme valet sous une fausse identité, dans le seul but de tuer le père d''Orlov qu'il considère « comme ennemi de sa cause ».
Ce récit est dense et tragique. Tchékhov peint admirablement les caractères, la vie sombre, sordide et désespérée de ces êtres ordinaires.
Elle, magnifique, jeune ardente et amoureuse vient de fuir son mari et se réfugie auprès de son amant, Orlov.
Lui, Orlov frivole, couard, poltron aime sa vie oisive de célibat, ses amis, mais, quand sa maitresse se réfugie chez lui il n'ose pas par faiblesse lui refuser l'asile.
Stépane, le valet, observe, épie alors l'amère comédie qui s'installe entre ces êtres. Bientôt son coeur vacille, ses convictions chancellent. Honteux il renonce à son projet, se dénonce dans une lettre magnifique à Orlov, et, fuit avec celle qu'il admire vers Venise puis Nice cette ville où Tchékhov lui-même est parti se soigner, où il écrivit ou termina d'écrire, justement, le « Récit d'un inconnu ».
C'est une impossibilité de communiquer qui domine le récit, une certaine indifférence à l'autre, celle qui « équivaut à une paralysie de l'âme, à une mort prématurée » comme l'écrivit Tchekhov.







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J'ai aimé ce recueil automnal de 7 nouvelles de Tchékhov, certaines m'ayant plus parlé que d'autres. J'ai aimé le regard que portait Tchékhov sur les êtres humains, sa vision de l'existence. Les personnages étaient si incarnés que j'ai eu l'impression de lire une confidence. Quelque chose de palpable, comme une âme sincère et généreuse, se dégageait de ces lignes magnifiques.
Tchékhov aime ici décrire la banalité, l'hésitation, l'ennui d'une vie répétitive. L'action se fait attendre et la mélancolie envahit le texte. L'atmosphère est incertaine, l'angoisse présente. La monotonie absorbe toutes choses, depuis la sécurité du foyer qui unit les êtres, jusqu'aux paysages vastes dans lesquels on aime se promener tranquillement, en paix et en silence.
« Derrière chaque homme heureux, il y a un homme malheureux. »
Tchékhov est un auteur singulier et subtil qui ne peut pas laisser insatisfait.
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Une longue nouvelle avec trois personnages principaux. L'intrigue peut se résumer à un adultère qui se transforme en un concubinage malheureux. Mais la narration du point de vue du valet et la condition de ce dernier en fait un huis-clos psychologique étonnant, moderne et original. La majeure partie du "récit d'un inconnu" se déroule en effet dans un appartement, jusqu'à une fuite qui n'empêchera pas le drame. Un histoire d'une grande noirceur, cependant, contrairement à d'autres, Anton Tchekhov garde espoir en l'homme. le cynisme n'empêche pas une douce lueur d'éclairer ses lecteurs.
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Aussitôt le recueil La dame au petit chien terminé, je me suis rendue à ma bouquinerie de quartier et j'ai trouvé celui-ci qui comprend sept nouvelles. Je suis toujours sous le charme. Ce qui me surprend le plus dans ma découverte de Tchekhov c'est son humour. Il m'arrive d'éclater de rire, comme à la lecture de la nouvelle le professeur de lettres dans laquelle un personnage secondaire, ennuyeux professeur d'histoire et de géographie et collègue du premier, ne s'exprime qu'avec des vérités de la Palice, dans le genre « Jusqu'alors vous étiez garçon et viviez seul, maintenant vous êtes marié et allez vivre à deux. » Ce qui n'empêche pas le triste enlisement des personnages dans l'ennui et la banalité.
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Lire ce recueil de nouvelles m'a procuré un vif plaisir !
Pourquoi ?
Pour la façon qu'a Tchekhov de brosser ses personnages : la description de leurs caractère, le regard de l'écrivain sur eux m'a paru distant, neutre, sévère presque, et pourtant on devine qu'il les aime, qu'il les comprend.
Est-il comme eux, finalement ? Désenchanté ? Las ?
"Récit d'un inconnu et autres nouvelles" m'a également séduit par son humour, qui lacère le texte en de brefs et vifs éclats. Un humour aussi inattendu qu'appréciable, et l'on devine qu'en brossant tous ces portraits de ses contemporains, l'auteur s'est créé de belles occasions pour aiguiser son ironie.
Face à l'humour, dans ces nouvelles c'est toutefois le souffle rauque du désenchantement qui domine largement.
De ces pages s'échappent des volutes d'ennui, celles-là même qui lentement imprègnent une vie, et vous font jouer aux cartes avec Monsieur Regrets et Madame Remords.
Selon moi, tous ces atouts donnent son caractère spécial au livre.
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Effectivement, sur le matin, il riait de sa nervosité et se traitait de femmelette, mais il se rendait parfaitement compte qu'il avait désormais perdu sa quiétude, probablement à jamais et que, dans la maison en pierres apparentes, surélevée d'un étage, le bonheur n'était plus possible.
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C'est par la nouvelle éponyme que commence ce recueil. Longue de 88 pages, ce récit est le meilleur des 6 proposés, celui que l'on sent comme étant le plus complet et le plus abouti.
Les autres nouvelles du recueil sont légèrement en dessous, certaines se répétant un peu, d'autres ayant une fin un peu frustrante qui donne l'impression de n'être pas tout à fait finies. Mais dans l'ensemble, toutes sont de très bonnes qualités, en particulier Le Professeur et Ionytch. Sans être les plus importantes de l'auteur, elles peuvent constituer un bon point d'entrée dans sa bibliographie imposante, de par leurs courte tailles.

Cette édition de Folio est un plaisir à lire: un papier souple et agréable, des caractères d'imprimerie parfaitement adapté, ni trop grand, ni trop petit, ni trop gras. L'introduction du livre n'est pas barbante, même si elle aurait pu être un peu plus pertinente. le seul bémol que je pourrais trouver à ce recueil serait les notes, en fin de livre, qui, même si elles ne sont pas trop présentes, ne sont toujours utiles. En tout cas, l'excellente traduction compense cela. Edouard Parayre et Lily Denis nous offre une traduction souple et agile qui évite les pièges de la traduction russe-français. (comme une certaine lourdeur dans les descriptions, ou trop d'ajouts de pronoms personnels et de possessifs)
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Je m'appelle .............?..........." je suis un jeune homme de dix-sept ans, laid, maladif et timide", je passe mes étés dans la "maison de campagne des Choumikhine", et je m'y ennuie.

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