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3,87

sur 119 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
«  Nous comprenions ce qu'Aum avait compris le premier. Dans l'outre- monde n'existait ni liberté , ni égalité, ni morale . Les humains étaient guidés par des impulsions superficielles qui faisaient d'eux des êtres dangereusement égoïstes et malhonnêtes , Il n'était pas un seul code de conduite qui ne fût constamment violé et qui ne limitât la libre application d'un autre de ses codes ».

«  le germe de cet enfer résidait dans le besoin de posséder » .

«  Dans l'Outre - Monde, Aum l'avait compris, chaque homme était mû par cet appétit qui le transformait en brasier infernal » .

Voici trois extraits significatifs de cet ouvrage complexe, difficile à critiquer : «  Maître Aum ne se trompait jamais , chacune de ses paroles se transformait en consignes et en actes » : le temps d'une longue nuit où il attend ses assassins , d'anciens frères d'armes , la dernière nuit de sa vie Karma ou X470, son patronyme Wafadar—- ces groupes d'hommes guerriers auquel il appartient ——- nous conte son histoire, celle d'une communauté recluse dans une vallée inaccessible de l'Inde, selon les préceptes d'un gourou légendaire , maître Aum, le PUR des PURS .....


C'est le récit , dans une langue très belle, brillante, d'un adepte qui suivra toutes les étapes en 15 chapitres , de l'initiation , la confrérie ,les pères pèlerins, etc... à la PURETÉ extatique prônée par le gourou Aum ,qui désirait un monde PARFAIT dans la haute vallée de l'Himalya .

Mais voilà qui dit «  pureté » dit aussi «  purification » c'est à dire en dernière étape franchir celle du NID des handicapés : refuge isolé aux limites du territoire . Ce Nid cache «  toute la honte » de la communauté ,: il fallait procéder à son élimination ....N'en disons pas plus ...

Le lecteur est emporté par cette parabole impitoyable , cruelle à propos de l'inhumanité des hommes , la trame est compliquée , certes , elle aurait pu à terme , être un moins moins compacte , touffue, dense , entre rites purificateurs, règles violentes appliquées dans un système qui se disait meilleur mais aux règles indignes de traiter les femmes , embrigadements ,manipulations , à la violence extrême , insoutenable .

L'auteur décrit ironiquement un monde d'une grande beauté sous - tendu par une violence innommable.

Le lecteur se prend cette fable philosophique puissante , compacte , intense , en pleine figure , ou comment de belles idées , à priori —— peuvent devenir très dangereuses ——
Un grand champ de réflexions est ouvert , on est saisi d'effroi par cette analyse impitoyable du fonctionnement des SECTES , de comportements extrêmes , précis ,tranchants qui peuvent aboutir à la mort .

L'auteur décode minutieusement ces méthodes et les dérives des sectes comme dans les régimes totalitaires .
Le lecteur , au début de ce roman à l'allure fantastique est très soupçonneux quant à ces idéologies et les RÈGLES appliquées dans un système «  soi- disant forcément meilleur, » ,les préceptes et les applications cruelles , pures .....des pensées du gourou maître Aum, mais la narration ample , riche, qui explore cette société des hommes dans leur inhumanité , nourrie , dure , tranchante l'entraîne malgré tout à aller jusqu'au bout de cette lecture., finalement incontournable .

Je ne m'attendais pas à un tel ouvrage de Cet Auteur dont j'avais lu «  Loin-de-Chandigarh  » il y a longtemps .
Difficile d'analyser correctement un tel ouvrage , il y aurait eu encore beaucoup à dire , je ne suis pas prête de l'oublier, en tout cas ..
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Aum a compris le monde, Aum a réalisé que les hommes étaient bien trop égoïstes, avides de richesse et de pouvoir pour entendre son message, aussi Aum a emmené un petit groupe de fidèles au sommet d'une montagne, coupé de la corruption et de la saleté du monde, pour y développer une communauté de purs.

Karna est un des enfants de cette communauté. Toute sa vie est codifiée selon des règles bien précises ; on lui apprend à discipliner son corps et son esprit, et à extirper de son âme toute tentation de possession ou d'orgueil. Et cela va jusqu'à couper les liens familiaux (toutes les femmes doivent materner tous les enfants, sans montrer de préférence pour les « siens », et les pères n'existent pas vraiment, toutes les conceptions se faisant dans des genres d'orgie anonyme), ou à dissimuler tous les visages derrière un masque commun à tous, de manière à ce que personne ne puisse succomber à sa propre beauté ou en tirer profit dans ses relations avec autrui.

Nous voyons, en tant que lecteur, cette société soi-disant parfaite se fissurer de plus en plus, mais Karna n'a conscience de rien : il ignore, ou plutôt craint le doute, toutes les questions ont déjà été posées et toutes les réponses ont été données, il n'y a plus qu'à suivre le chemin tracé. le meurtre ? Les forts survivent, les faibles meurent, c'est la loi de la nature. le viol collectif ? Une épreuve pour accepter que le bien du groupe vaut plus que l'individu. La domination des hommes sur les femmes ? Une règle biologique bien établie. Les maîtres qui profitent de plaisirs interdits à la base des fidèles ? Chaque niveau de pureté possède ses propres règles. Même les conflits idéologiques fratricides et les purges qui s'ensuivent n'entameront pas sa conviction d'acier. Jusqu'à ce que des instincts plus « animaux » viennent (enfin) fissurer cette belle armure infranchissable…

Le roman est interpellant car finalement, Karna n'a jamais connu que sa communauté, et les buts de celle-ci, sur le papier, n'ont rien de répréhensible : l'individu au service de la collectivité, un idéal d'égalité, de frugalité, … beaucoup de choses que professent bon nombre de religions ou de philosophie. Peut-on réapprendre seul la compassion, la joie, le plaisir des arts quand on en a jamais eu d'exemples sous les yeux ?
Enfin, une citation d'Amin Maalouf m'a suivie tout le long de l'histoire : « La vertu devient morbide si elle n'est adoucie par quelques écarts, et la foi devient aisément cruelle si elle n'est atténuée par quelques doutes. » Quelle que soit la doctrine ou la discipline que vous voulez apprendre, si on punit vos écarts au lieu de vous les pardonner avec indulgence, un conseil, fuyez à toutes jambes !
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C'est un livre dense (plus d'un mois pour le lire j'ai battu mon record de lenteur !) mais il m'a marqué d'une façon particulière

Il m'a fait beaucoup réfléchir sur le destin les choix que l'on fait ou pas, sur le fait qu'il n'est jamais trop tard pour changer, pour prendre sa vie en mains... bref , un très bon livre qui est dense comme il faut et qu'il laissera sur moi une empreinte particulière, avec un dénouement que je n'attendais pas.
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Voilà un roman fiction ou réaliste je n'en sais rien qui me laissera des marques. Un récit qui dès le premier chapitre vous prend aux tripes et en devient addictif malgré la longueur et finit en horreur.
Un ancien frère d'armes attend sa mort au cours d'une longue nuit. Pendant l'attente de ses assassins il va raconter son ancienne dans une vallée recluse en Inde dont le chef légendaire est Aum.
Je ne vous donnerais pas le nom de cette personne cela ne sert à rien, vous comprendrais en lisant. Tout ce que je peux vous dire c'est qu'en une nuit cet homme va raconter ses souvenirs à partir de ses 4 ans. Il nous parle des croyances de son village et comment ils fonctionnent.
Alors oui ici le thème principal est l'endoctrinement dès la naissance et je peux vous dire malgré que la littérature indienne n'utilise pas les mots exacts de ce cheminement. Elle préfère utiliser des thermes philosophiques, de belles phrases poétiques pour dénoncer : violence, viol en réunion, torture, massacre et j'en passe…… La secte très connue le temple du soleil fait maison de vacances à côté.
Si j'ai bien compris Tarun Tejpal est une référence littérature contemporaine et il est avant tout un journaliste engagé. Alors je me suis demandé dénonce-t-il un fait tout en rajoutant un peu de fantastique pour nous démontrer à quel point les indiens dans des contrées profondes y croient. Il respecte la pudeur des indiens qui comme je le disais précédemment pour parler de viol var faire des phrases poétiques. En fait c'est à ces moments-là quand l'auteur parle barbarie avec douceur que j'étais perdue. Pourquoi autant de pudeur au point de faire accepter au lecteur cette horreur. Et en fait je me suis on est dans la tête de cet homme qui lui ne voyait aucun mal. Son éducation directive, possessive où la personnalité est effacée ne le laissait pas d'ouverture d'esprit.
Malgré le sujet cruel, c'est une très belle lecture qui nous ouvre au monde indien surtout dans les contrées lointaines où des personnes peu recommandables font ce qu'ils veulent des non-instruits. C'est un roman coup de poing pour pousser le gouvernement indien à surveiller ce genre de barbarie et ouvrir l'école à tous. Je vais lire le best-seller Histoire de mes assassins car étant journaliste d'investigation avant tout je me doute que Jarun Tejpal ne s'est pas fait que des amis.
Pour les amoureux de l'Inde, de son histoire mais pas seulement les beaux paysages et son Taj Mahal, je le conseille. On y voit une autre vision bien plus complexe.
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Dès le début de ma lecture, je me suis accrochée au ton, celle d'un vieux sage qui détient un secret. Sa voix, au cours de la nuit, va nous conter une fable, celle de la tribu à laquelle il a appartenu et en laquelle il a eu confiance de nombreuses années.

Certains se laisseront envoûter par l'imagination fantastique de l'auteur qui a imaginé cette société en quête de la vérité et de la pureté. Dans cette secte créée par Aum, avec son disciple Ali, vivent les Wafadar, les Yodha, les Grands Timoniers. On se retrouve au Sérail des Bonheurs fugitifs, au Creuset des Pulsions inéIéluctables. Tous les noms sont évocateurs et poétiques. Mais le but ultime est de dépersonaliser les adeptes de cette société en leur donnant un nom de code et même en leur retirant leur visage grâce à un masque, appelé l'éffigie. Aum voulait ainsi dénoncer le sentiment d'égoïsme, de capitalisme, de suprématie et de sauvagerie de la société de l'outre-monde.

Mais cet idéalisme entraîne l'exploitation des femmes, le rejet des faibles. L'auteur montre parfaitement le désir d'excellence du narrateur, Karna mais aussi ses périodes de doute.

Derrière cette construction très riche, ce qui m'a intéressée est l'analyse de société, de voir comment une idée, un meneur peut endoctriner des âmes. L'auteur montre les dérives sectaires et l'on pense inévitablement aux dérives de régime totalitaire, aux endoctrinements de mouvements intégristes ou religieux.

" Ils ont compris que l'homme doué de l'éloquence d'un dieu était souvent désireux de détrôner les dieux. C'est à la suite de cet épisode que le Père Bienveillant a promulgué une loi interdisant aux beaux parleurs d'intégrer le rang des purs."

J'ai beaucoup aimé la construction du roman qui alterne les récits du passé du narrateur et son attente au cours de cette dernière nuit en outre-monde. Il alterne le spectaculaire du récit personnel avec les réflexions de Karna sur la nature de l'homme.

Tarun Tejpal a ainsi construit une fable, un grand roman qui permet d'avoir une vision éclairée sur le danger de certaines utopies. L'auteur donne à réfléchir et prône l'intérêt du doute en alternance avec la foi.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Quel bel ouvrage que La Vallée des masques de Tarun Tejpal !
Il s'agit du récit d'une vie vouée à une idéologie dans laquelle on ne manque pas de reconnaître certains des travers (le diktat d'une pensée unique à laquelle on est obligé d'adhérer sous peine d'être forcément un traître, l'étouffement des hommes et des pensées qu'elle entraîne, ainsi que ses perversions, sont très bien décrits), derrière une image officielle pacifique, des idéologies du XXe siècle (notamment).
Les premières pages de l'ouvrage, qui servent de cadre introductif à l'évocation de la vie passée du narrateur, frappent par leur majesté et leur profondeur (les vérités qu'elles contiennent ont sûrement dû toucher un certain nombre de personnes ; en tout cas, cela a été mon cas) - ces qualités ne se démentent pas tout au long de l'ouvrage -, et aspirent le lecteur dans l'intrigue pour ne pas le lâcher, jusqu'aux trois quart de l'histoire. En effet, une petite longueur se fait ressentir dans le récit de l'ascension du narrateur dans la hiérarchie politique de son peuple, heureusement vite effacée par les prémisses de la désillusion que celui-ci va connaître, et qui vont le pousser à quitter le monde clos dans lequel il vivait jusqu'alors.
Tarun Tejpal, et ce n'est pas là le moindre de ses mérites, réussit ainsi à créer un monde cohérent, crédible jusque dans le plus petit détail, décrit par une langue imagée et poétique, teintée d'une mélancolie à laquelle on ne peut être que sensible (et qui était déjà présente dans Loin de Chandigarh, un autre de ses livres à découvrir sans attendre).
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Un livre époustouflant, dont on se souvient longtemps. La cruauté est racontée avec une telle douceur qu'on en vient presque à trouver quelques fois une certaine bonté au narrateur, mais quand on relève la tête c'est de l'effroi ! Un très bon livre qui montre bien comment se prépare un endoctrinement.
J'ai aussi apprécié le livre Loin de Chandigarh du même auteur.
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Tarun Tejpal nous plonge au coeur d'une secte qui vit dans une vallée inaccessible de l'Himalaya. A travers la confession de son personnage, échappé de cette communauté et qui attend ses assasins, ses frères d'armes, il nous raconte surtout une fable universelle sur l'inhumanité. Jusqu'où peut conduire l'idée de pureté, c'est ce que l'on découvre au fil de l'histoire. Un récit orwellien sur les déviances du pouvoir, la manipulation du langage, mené de main de maître. de l'intelligence, du souffle, de l'imagination, un roman qui nous emporte au coeur de cet univers.
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Karna est né au sein de la secte d'Aoum (le cri primitif, à répéter), le Pur parmi les purs, le prophète, le guru qui a conduit les habitants de son village vers la « Terre promise », une contrée isolée de l'Inde. Enlevé à sa mère dès sa naissance – les enfants ne connaissent par leurs parents ni eux leurs enfants - il suit l'entraînement du corps et de l'esprit pour devenir le digne adepte d'Aoum. A 16 ans, on gomme son identité et Karna devient X470 et il porte désormais un masque à l'effigie d'Aoum. Toute identité est occultée. Commencent alors pour X470, les pires humiliations, les exactions, l'asservissement total allant jusqu'au meurtre pour gravir les terrasses de la connaissance et de la perfection et devenir un Wafadar, guerrier par-fait au service de la secte. le narrateur parvient enfin à s'échapper et il attend patiemment la venue de ses compagnons d'armes, les Wafadars, envoyés pour l'assassiner. Ce répit va lui permettre de relater son expérience, sa vie. le roman de Tejpal est un récit extrêmement dur, à la limite parfois de la nausée, avec des descriptions longues et trop précises mais qui imposent au lecteur de réfléchir sur ces sectes qui ne sont pas nécessairement indiennes. Encore un livre qui ne me réconcilie ni avec les religions ni avec les philosophies. Ayons l'esprit critique et pensons par nous-mêmes ! Si j'ai vraiment aimé ? Je ne sais pas ! Dérangé, sûrement !
Lien : http://leoalu2.blogspot.com
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Voilà un auteur dont j'avais entendu le plus grand bien sur la blogo et les diverses revue littéraires. Son nouveau roman se présentant comme une dystopie au coeur d'une secte indienne, je n'ai pas hésité longtemps à franchir le pas. Et il est vrai que l'auteur possède une plume incomparable, les figures de style et autres allégories étant légion. Il est d'ailleurs un peu compliqué au début de pénétrer dans l'univers de Tejpal, on ne sait pas trop où l'auteur veut nous emmener. Probablement que les digressions du narrateur y sont pour beaucoup, et le lecteur a besoin d'un peu de temps pour se plonger dans le bain. Une fois le noeud de l'intrigue lancée, il est pourtant difficile de lâcher prise.

... la suite sur mon blog !
Lien : http://avideslectures.wordpr..
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